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Message Publié : 28 Nov 2006, 21:08
par canardos
dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Une géante dans le champ magnétique de son étoile [/center]

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Vue d’artiste de tau Bootis et de sa planète hôte. (David Aguilar, CfA)
 

Si nous sommes loin de connaître tous les secrets du champ magnétique du Soleil, pour les étoiles lointaines autour desquelles tournent des exoplanètes, c’est la grande inconnue. Des chercheurs annoncent avoir mesuré pour la première fois en direct le champ magnétique d’une étoile, tau Bootis, qui héberge une planète géante gazeuse, un ‘Jupiter chaud’.

Un grand nombre de ces planètes géantes, très proches de leur étoile, a été découvert ces dernières années. Pour expliquer comment se forme ce type de système planétaire et pourquoi ces ‘Jupiters chauds’ viennent se loger si près de l’étoile, les chercheurs ont besoin de connaître les caractéristiques du champ magnétique de l’étoile.

L’équipe de Claude Catala (LESIA/Observatoire de Paris) et Jean-François Donati (LATT/Observatoire Midi Pyrénées) a utilisé le spectropolarimètre ESPaDOnS installé sur le télescope Canada-France-Hawaii (CFH) pour mesurer le champ magnétique de tau Bootis, étoile située à 50 années lumière de la Terre. Agée d’environ un milliard d’années, tau Bootis est une étoile froide et peu active, hôte d’une planète géante (4,4 fois la masse de Jupiter) en orbite à seulement 7,5 millions de km (contre 150 millions de km entre la Terre et le Soleil).

L’étoile tau Bootis possède un champ magnétique de quelques Gauss, à peine plus que le Soleil, expliquent les chercheurs, mais avec une structure plus complexe. De plus, ces astrophysiciens ont mesuré les vitesses de rotation de différentes régions de l’étoile, sachant que ces différences jouent un rôle important dans la formation du champ magnétique. Ainsi, à l’équateur de tau Bootis la matière tourne 18% plus vite qu’aux pôles. La planète géante semble être calée sur la rotation des latitudes moyennes de l’étoile, soulignent les chercheurs, ce qui suggère de nombreuses interactions entre les champs magnétiques de l’étoile et de la planète.

Ces travaux sont publiés dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.

C.D.
(28/11/06)