la composition des comètes

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Déc 2006, 10:25

dans Libération:

a écrit :

Planétologie. Les grains cométaires de Wild-2 rapportés sur la Terre par la sonde Stardust en janvier dernier révèlent l'enfance turbulente du système solaire.

[center]Poussières de comète au microscope[/center]

Par Sylvestre HUET
QUOTIDIEN : vendredi 15 décembre 2006
   

Bébé Soleil mettait un bazar de tous les diables dans le système. En résumé, c'est ce que disent les poussières de la comète Wild-2, rapportées sur Terre par la sonde Stardust. En détail et avec moult chiffres, c'est ce qu'expliquent sept articles parus ce matin dans la revue Science, signés d'une palanquée de scientifiques d'Amérique et d'Europe (1). Ils y exposent le résultat des analyses «préliminaires», précise Janet Borg (Institut d'astrophysique spatiale d'Orsay, CNRS), menées par près de 200 chercheurs, de 200 grains cométaires récupérés dans les 35 traînées laissées par leurs impacts sur le collecteur de la sonde.

Collecteur.

Spectaculaire, la mission de Stardust n'a pas dérogé aux premières spatiales par sa complexité. Lancée en février 1999, elle avale plus de quatre milliards de kilomètres. Le 4 janvier 2004, elle passe à travers la queue de la comète Wild-2 et y déploie son collecteur à poussières. Puis, lors de son retour près de la Terre, le 15 janvier 2006, elle largue vers la planète une capsule qui se pose en douceur dans un désert de l'Utah (2).

Dans cette capsule, les planétologues ont récupéré le collecteur de poussières : des blocs d'aérogels de silice ­ «une sorte de fumée solide», explique Janet Borg ­, conçus pour capturer les grains sans les détruire par fusion, ainsi que des feuilles d'aluminium, où les grains ont creusé de minuscules cratères. Depuis, ils sont soigneusement conservés par la Nasa à Houston. Ces poussières de moins de dix microns sont en effet précieuses : ce sont les premiers matériaux en provenance directe du système solaire externe ­ au-delà de Jupiter, en référence à un système interne qui va du Soleil à la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter ­ que les robots spatiaux rapportent sur Terre. Et donc vers ses laboratoires et instruments sophistiqués. De quoi, pour les planétologues, soumettre à la vérification expérimentale ­ le must de la démarche scientifique ­ les scénarios élaborés pour raconter les débuts du système solaire, il y a 4,6 milliards d'années, lorsque planètes, astéroïdes et comètes se formaient autour du jeune Soleil.

Globalité.

Ces débuts, nous disent les poussières de Wild-2, furent vraiment turbulents. «C'est, pour l'instant, le principal résultat de ces premières analyses», explique François Robert (CNRS), qui, au Muséum national d'histoire naturelle, a pu déterminer, à l'aide d'une sonde ionique d'une précision de 50 nanomètres (3), la carte isotopique et chimique des grains cométaires. Or, cette composition est dans sa globalité identique à celle de la Terre ou des astéroïdes. Aucune trace du «zoo très divers des isotopes du milieu interstellaire ni de grains présolaires qui auraient été conservés tels quels, mais, à l'inverse, nous y avons trouvé des matériaux réfractaires, formés en milieu chaud (1 700°), pas plus loin du Soleil que Mercure», précise-t-il. Or, les comètes se sont formées beaucoup plus loin, au-delà de l'orbite de Neptune, dans un froid glacial. La seule explication de cette contradiction, c'est d'imaginer que la matière primitive du système solaire a été «complètement vaporisée ­ d'où la disparition des grains présolaires ­ et mélangée par l'action du jeune Soleil, ses vents violents, ses jets de matière», explique Robert. Une activité intense, capable, pour Janet Borg, d' «expulser du système interne vers les orbites des planètes géantes et au-delà des matériaux qui ont participé à la formation des comètes». Cette phase hyperactive, dont Stardust apporte une première preuve expérimentale, n'aurait duré qu'entre 4,4 et 4,6 milliards d'années.

Malgré les difficultés de l'analyse ­ la chaleur à fait fondre l'aérogel de silice, ce qui a contaminé les grains en silicium ­, ces premiers résultats font honneur à la coopération internationale mise en place par la Nasa, estiment les chercheurs français, qui espèrent bien faire partie de la deuxième distribution de poussières.

(1) Horz et al., McKeegan et al. Science du 15 décembre 2006.
(2) Libération du 16 janvier 2006.
(3) Un nanomètre = un milliardième de mètre.

canardos
 
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