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Message Publié : 19 Déc 2006, 08:00
par canardos
a écrit :

[center]Morue et anchois menacés de disparaître des assiettes[/center]

18 décembre 2006
Agence France-Presse
Paris

Victimes de la surpêche, la morue et l'anchois comptent parmi les espèces en péril en Atlantique pour lesquelles les scientifiques recommandent de suspendre les captures.

Selon l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) qui étudie l'état des ressources en Atlantique, l'état de plusieurs stocks européens continue de se dégrader alors que les évaluations réalisées ces dernières années en ont souvent surestimé l'abondance.

La Commission européenne qui entame mardi ses négociations avec les États-membres sur la fixation des règles de pêche - quotas et nombre de jours autorisés - souhaite reconduire l'interdiction de pêcher l'anchois au moins sur les six premiers mois de 2007, suivant les recommandations du Conseil international pour l'exploitation des mers (Ciem, Ices en anglais).

«La réouverture pourrait être envisagée au plus tôt en mai-juin 2007», si les campagnes scientifiques du printemps visant à compter les oeufs laissent espérer une bonne année, indique le Ciem dans le dernier rapport aux gouvernements européens publié mi-octobre.

Sur ce poisson à vie courte - quatre ans tout au plus -, les ponctions autorisées (de 30 000 à 34 000 t par an de 1979 à 2004) ont été trop lourdes, estime le Comité d'avis sur la gestion des pêches du Ciem.

La capacité de reproduction de l'anchois est tellement altérée depuis 2001, qu'elle a été pratiquement nulle en 2004, selon le Ciem.

Et depuis, malgré une sensible amélioration, la quantité de reproducteurs est toujours faible et justifie que l'on retienne encore les filets.

La situation est également critique pour le cabillaud de l'Atlantique (ou morue, sous sa forme séchée et salée) qui figure sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union mondiale pour la nature (UICN).

La Commission s'apprête à imposer une réduction d'un quart des captures et des jours de pêche autorisés. Mais pour le Ciem, aucune capture ne devrait avoir lieu en 2007 et 2008 pour permettre une reconstitution du stock à un niveau durable.

Les scientifiques regrettent que leurs recommandations de fermer cette pêche n'aient pas été retenues par l'UE dans son plan de restauration, adopté par le Conseil des ministres européens en 2004.

«Le stock a été réduit à un niveau tel que sa capacité reproductrice est mise en péril et sa dynamique biologique difficile à prévoir», soulignent-ils.

Selon eux, 85 % des prises déclarées concernent des poissons immatures âgés de 1 à 3 ans: ce qui signifie que 95 % d'une classe disparait avant qu'elle ne se soit reproduite au moins une fois, insiste le Ciem.

Autre motif de préoccupation, les captures officiellement déclarées sont sytématiquement inférieures aux ponctions réelles, de l'ordre de 25 à 50 %, ce qui rend les quotas inopérants.

Cette différence pourrait être liée à la quantité croissante de rejets - poissons de trop petite taille pour être commercialisés - due à l'usage de filets à petits maillages.

À ce rythme, les experts redoutent un effondrement du stock similaire à celui qu'a connu Terre Neuve au début des années 90, où des milliers de pêcheurs ont été réduits au chômage.

L'Atlantique représente le principal gisement de la pêche européenne. Les quotas de pêche en Mer Baltique ont été arrêtés en octobre, la question spécifique des poissons d'eaux profondes a été réglée en novembre tandis que la Méditerranée fait l'objet d'un traitement séparé.


Message Publié : 19 Déc 2006, 23:57
par canardos
a écrit :

 
[center]Pas d'accord de l'UE en vue sur les quotas de pêche en Atlantique pour 2007[/center] 

Par Par David ESNAULT

mar 19 déc, 21h09       


BRUXELLES (AFP) - Aucun accord ne se dessinait mardi après-midi à Bruxelles entre les Vingt-Cinq sur les quotas de pêche dans l'Atlantique pour 2007, après une première série de négociations, et la présidence finlandaise de l'UE a estimé qu'il faudrait "du temps" pour y parvenir.
"Je suis convaincu que l'on trouvera une solution", "mais cela prendra sans doute un peu de temps avant de parvenir à un accord, demain, peut-être tard dans la nuit", a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre finlandais de l'Agriculture, Juha Korkeaoja.

"Il n'y a pas de position commune, mais beaucoup d'intérêts dispersés, chacun négocie sa liste de revendications et l'on ne retrouve pas les blocs habituels des +amis des pêcheurs+ et des +amis du poisson+", a indiqué à l'AFP un responsable ministériel français.

Les ministres européens de la Pêche ont entamé mardi matin à Bruxelles le traditionnel "marathon" de fin d'année pour fixer les quotas de captures, les jours de mer et diverses mesures techniques en 2007 pour les eaux de l'Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord, qui sont les principales zones de pêche de l'UE.

Plusieurs lignes de fracture opposaient les grands pays pêcheurs de l'UE, selon des sources diplomatiques : la France et l'Espagne étaient divisées sur l'anchois du Golfe de Gascogne (Paris: FR0000124414 - actualité) , pour lequel est proposé un moratoire au premier semestre 2007, tandis que le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède, l'Irlande et la France s'opposaient à la forte réduction de la pêche au cabillaud.

S'appuyant sur des avis de scientifiques, la Commission avait demandé initialement une interdiction de pêche à l'anchois au premier semestre 2007, et une réduction de 25% des quotas et des jours de pêche pour le cabillaud.

Devant l'opposition des Etats membres, elle a déjà lâché du lest sur le cabillaud, en ramenant la réduction proposée de 25% à 20% sur certaines zones de pêche, et de 37% à 25% pour d'autres zones. Elle a aussi revu en baisse ses demandes de restriction sur les poissons plats et sur le hareng.

Ces concessions n'ont pas suffi et les négociations devaient se poursuivre par des discussions "bilatérales" en coulisses jusqu'à au moins 21 heures, avant de reprendre mercredi sur la base d'un nouveau compromis élaboré par la présidence de l'UE.

Sur l'anchois, la France demande la reconduction du compromis de 2006, soit l'autorisation de pêcher 500 tonnes d'anchois pour elle, et 4.500 tonnes pour l'Espagne. Mais Madrid n'est pas d'accord avec Paris et soutient la proposition de moratoire de la Commission, a indiqué le ministre espagnol, Elena Espinosa.

Les scientifiques s'alarment de la raréfaction de cette espèce depuis plusieurs années, qui pourrait conduire à son extinction. La population d'anchois a chuté de 120.000 à 20.000 tonnes en cinq ans, selon les chiffres de la Commission.

La situation du cabillaud de la Mer du Nord est elle aussi très mauvaise, avec un stock estimé à 50.000 tonnes, soit trois fois moins que le seuil plancher selon les scientifiques.

Ce poisson (aussi appelé églefin, ou morue lorsqu'il est salé et séché) bénéficie déjà d'un "plan de restauration" depuis 2004, qui s'est avéré insuffisant pour renverser la tendance.

Les négociations en cours à Bruxelles sont cruciales car elles déterminent directement les revenus des 500.000 personnes qui vivent de la pêche dans l'UE, expliquait un responsable ministériel français. De plus, l'activité et la vitalité économique des zones côtières dépendent beaucoup du secteur de la pêche.