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[center]Rarissime fossile de bébé reptile à deux têtes découvert en Chine[/center]
AFP | 20.12.2006 |
Le squelette d'un bébé reptile à deux têtes, vieux de quelque 120 millions d'années et qui fournit la preuve la plus ancienne de l'existence de cette malformation connue chez les lézards, serpents et tortues, a été découvert en Chine, annonce mercredi une équipe scientifique franco-chinoise.
Ce squelette de sept centimètres de long est celui d'un embryon ou d'un nouveau-né, précisent le paléontologue Eric Buffetaut, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et ses collègues, Haiyan Tong (chercheur indépendant), Jianjun Li (Musée d'histoire naturelle de Pékin) et He Zhang (Musée paléontologique de Shenzhen), dans un article publié en ligne par les Biology Letters de la Royal Society britannique.
Il est comparable, ajoutent-ils, à d'autres fossiles minuscules des collections du Musée de Shenzhen, considérés comme des formes embryonnaires ou juvéniles de reptiles aquatiques à long cou (sinohydrosaure ou hyphalosaure), à ceci près qu'il possède deux têtes et deux cous.
Ce reptile inhabituel a été trouvé dans la formation géologique Yixian (nord-est de la Chine), célèbre pour ses gisements de "Jehol Biota" du Crétacé inférieur (120 millions d'années environ), qui a livré notamment des dinosaures à plumes.
Sachant que des faussaires ont parfois essayé de profiter des richesses extraordinaires de ces gisements pour proposer des pièces hors du commun, les scientifiques ont soumis le petit fossile à une auscultation quasi policière à la recherche de la moindre trace de fissure ou de collage, avant de trancher. "Il n'y a aucun doute, assurent-ils, que le fossile est authentique."
L'animal était donc bien frappé d'une malformation, la "bifurcation axiale", relativement fréquente chez les reptiles d'aujourd'hui. Près de 400 serpents bicéphales ont été signalés, certains -- tout comme plusieurs tortues à deux têtes -- ont vécu pendant des années en captivité.
"Mais, résume Eric Buffetaut, interrogé par l'AFP, c'est la première fois qu'on signale le phénomène chez un fossile. Ce n'est pas étonnant: d'une part, le nombre absolu de cas est très limité et, de l'autre, il faut des circonstances assez exceptionnelles pour qu'un animal se fossilise. La découverte d'un tel squelette était plus qu'improbable!"
