volcan de boue à Java

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Déc 2006, 23:19

a écrit :

[center]Les boues dévoreuses de Java[/center]

LE MONDE | 20.12.06 | JAVA ENVOYÉE SPÉCIALE

On a parlé d'un volcan, mais c'est un lac, un immense lac de boue qui s'étend à vos pieds. De la boue comme vous n'en avez jamais vu. Noirâtre, compacte, visqueuse, brûlante, nauséabonde. Paisible par endroits, bousculée par de dérisoires tentatives de dérivation ailleurs, craquelée par le soleil lorsqu'on l'a laissée s'étaler et sécher en paix. Vorace, elle a déjà englouti près de cinq villages et une vingtaine d'usines en six mois, mais n'est pas rassasiée. Ici, un minaret émerge, témoin d'une vraie vie il y a quelques mois. Là où la boue est moins profonde, le premier étage de ce qui fut une maison bourgeoise continue de défier l'invasion. Plus loin, il ne reste d'une usine de montres, célèbre en Indonésie pour le meurtre, en 1993, de la jeune ouvrière Marsinah, coupable d'avoir organisé une grève, que quatre toits de tôle, comme flottants, sagement alignés.

Bientôt, eux aussi disparaîtront, inexorablement. Au-dessus d'un point identifié comme la source de la boue s'élève une haute colonne de fumée blanche : "De la vapeur d'eau, vous rassure-t-on. C'est que l'eau, là-dessous, est à plus de 100 degrés. Une énorme bouilloire !"

"Lumpur" - la boue, en bahasa indonésien - est le nom du nouveau fléau qui s'est abattu sur Java. Le 29 mai, alors que la compagnie pétrolière locale Lapindo effectuait un forage exploratoire sur un gisement de gaz souterrain dans l'est de l'île, dans la conurbation de Surabaya, deuxième ville et poumon économique du pays, la boue a jailli tout près du lieu du forage, dans la municipalité de Sidoarjo. Les géologues ont identifié un "volcan de boue".

Toutes les tentatives de le maîtriser ont jusqu'ici échoué et, parti d'un débit de 5 000 m3 par jour, le volume de boue crachée par le sol n'a cessé d'augmenter, jour après jour. Selon le professeur Indrasurya Mochtar, chef du département de génie civil de l'Institut technologique de Surabaya, qui travaille sur l'éruption de boue depuis le premier jour, il a atteint, fin novembre, 200 000 m3 par jour. "Une telle augmentation, constamment en évolution, rend toute prévision très difficile, constate-t-il, découragé. Pour la première fois depuis le début, je suis vraiment pessimiste." Le 4 décembre, le ministre de l'environnement, Rachmat Witoelar, a justifié le pessimisme du professeur : "Cela pourrait durer des années, a-t-il reconnu. Nous ne sommes pas en mesure d'arrêter le flot."

Sachant qu'un camion benne ordinaire contient 10 m3, il faudrait donc 20 000 camions pour transporter le volume de boue produit en une journée à Sidoarjo.

La boue, salée, corrosive, contient du sulfure d'hydrogène et des hydrocarbures, mais nul n'est très sûr de son niveau de toxicité. Quinze mille personnes ont déjà été déplacées, après avoir tout perdu.

Plus de 430 hectares sont envahis par la boue, autour desquels des digues ont été érigées pour la contenir, comme un barrage. L'autoroute Surabaya-Gempol, axe routier vital pour l'acheminement des matières premières du port vers les industries de la région dans un sens, et des produits exportables dans l'autre, a dû être fermée définitivement, lorsque la boue en a pris possession, le 25 novembre.

Tous les ingrédients d'une catastrophe sont réunis. Une catastrophe écologique, humaine, économique. Non pas que les catastrophes soient quelque chose de nouveau pour les Indonésiens : en deux ans, ils ont cumulé tsunami, tremblements de terre, éruption volcanique et attentats terroristes. Dans ce pays de 220 millions d'habitants, la vie continue, mais différemment. "Un tremblement de terre, un raz de marée, ça a un début et une fin, relève le professeur Indrasurya. Nous ne sommes pas habitués aux désastres sans fin."

Mercredi 22 novembre, le désastre a tourné au drame. "Vers 16 heures, j'ai remarqué des fissures dans la digue, raconte Sukamto, le policier chargé de la surveillance de l'autoroute. Puis j'ai senti la terre bouger. Dans un périmètre de 20 mètres, le niveau de la boue montait et descendait. A 19 heures, la boue a débordé de la digue. A 19 h 20, la fissure était devenue un fossé, un camion est tombé dedans. En l'espace de dix minutes, un jet de boue a jailli, l'autoroute s'est fendue et une immense flamme est montée dans le ciel."

Enfoui profondément sous le site, un gazoduc avait rompu sous la pression du sol, affaissé sous le poids de la boue au-dessus. Douze corps ont été repêchés, deux policiers n'ont jamais été retrouvés. "Presque tous ont été projetés en l'air par le souffle de l'explosion, puis brûlés en retombant dans la boue." Les blessés, dont l'un vient de mourir, ont été atrocement brûlés par la boue. Sukamto a le calme des gens qui en ont trop vu ; il continue de surveiller ce site infernal où les curieux viennent en famille le dimanche, mais il est "très déçu par la compagnie nationale Pertarmina : deux semaines avant l'explosion, il y a eu une enquête et ils n'ont pas voulu réduire la pression du gaz". Ce que Sukamto ne sait pas encore, c'est que, moins d'une semaine après l'explosion, le gazoduc sera réparé : aujourd'hui, le gaz circule à nouveau sous le barrage de boue. Le même accident peut donc se reproduire ? "Bien sûr, reconnaît un expert local. Mais quelle est l'alternative ? 250 usines dépendent de ce gazoduc ! La voie ferrée le long des digues, les wagons-citernes pleins de pétrole, les pylônes électriques au milieu de la boue, est-ce raisonnable ? Non, évidemment !" Le gazoduc aussi doit être détourné. Quand ? Nul ne le sait.

Plusieurs des 500 familles supplémentaires évacuées à la suite de l'explosion ont trouvé refuge au marché de Porong, où les autorités ont installé un camp provisoire. Couché à même le sol avec sa jeune femme et leurs deux petites filles, Agung Wahgu Saputra, 28 ans, employé de la fabrique de cigarettes proche, explique qu'il avait l'intention de partir depuis longtemps mais n'avait pas d'argent pour louer une camionnette et déménager. Puis la boue est arrivée à Kedungbendo, son village, et elle s'est mise à monter. Il a fallu partir. L'armée les a transportés ? Agung sourit : "Les militaires sont partis lorsque la boue est arrivée..."

Les Javanais sont philosophes - ou fatalistes. Sarong de soie violette noué autour des hanches et "marcel" blanc immaculé, Sunoko, 55 ans, a été élu malgré lui chef du village de Besuki, en bordure des digues, ou de ce qu'il en reste : la digue a déjà cédé deux fois. La moitié du village est partie définitivement, explique-t-il en montrant les maisons vides bordées d'arbres aussi desséchés que si un bataillon de sauterelles s'était abattu sur eux. Sa femme et lui ont passé dix jours dans des abris puis sont revenus, en attendant de toucher une indemnisation. L'arrivée de la saison des pluies les inquiète. "C'est notre destin, sourit Sunoko. Bien sûr, on est en colère, mais comme personne ne nous écoute, que faire ?" Que faire ? Accroupi sous un arbre près des digues qui retiennent la boue, Darto, 50 ans, n'a plus que les yeux pour pleurer, et il s'en sert, essuyant ses larmes avec le foulard qu'il porte sur le visage, comme beaucoup de gens ici, pour atténuer l'odeur de soufre qui pique le nez et les yeux. A côté de lui, Darsono, 65 ans, s'en prend au président Yudhoyono, qui "parle mais ne fait rien. Il dit que ce sera bientôt fini, mais quand, quel mois, quelle année ?"

Que faire ? C'est aussi la question qui agite Basuk Hadimulyono, le chef de l'équipe nationale chargée le 8 septembre par le président de gérer le désastre, qui a installé son QG dans une suite de l'hôtel Somerset, à Surabaya. Dans la salle de réunion, le plastique protecteur recouvre encore les chaises bleues flambant neuves. Directeur au ministère des travaux publics, titulaire d'un doctorat de la Colorado State University, Basuki était à Atjeh le lendemain du tsunami, en décembre 2006 : "J'aime les défis", dit-il. Il est servi. Il a le ton rassurant des hauts fonctionnaires : si les deux puits de réparation (relief wells) qui tentent d'étouffer la source d'éruption de la boue à l'aide d'une boue plus lourde réussissent, "ce sera une première", dit-il fièrement, car cette situation est sans précédent.

Mais la confusion et l'imprécision des chiffres qu'il cite, loin de rassurer, inquiètent. Il a fait creuser un canal de dérivation pour déverser la boue dans la rivière voisine, la rivière Porong, qui se jette dans le détroit de Madura, avec l'espoir que tout cela soit évacué vers la mer. Mais, trop lourde, la boue se dépose dans la rivière Porong au lieu d'être entraînée par le cours d'eau. "Je voudrais ouvrir un canal de dérivation de plus et renforcer les digues avant la saison des pluies, dit-il. C'est une course contre la montre. Le problème, c'est que la pression sociale (comprendre : la résistance des habitants) nous ralentit."

C'est qu'au bout de six mois l'invasion de boue, l'opacité de la compagnie pétrolière et l'impuissance de l'Etat finissent par avoir raison de la légendaire résignation javanaise. Des manifestations s'organisent. Le 5 décembre, Lapindo a fini par trouver un compromis avec les habitants sur le prix des terrains à indemniser.

Partout, alors que l'Indonésie prend tardivement la mesure du désastre, la colère monte contre Lapindo. L'explication désormais jugée la plus plausible sur l'origine du désastre, y compris par les experts de l'industrie pétrolière, est celle d'une erreur commise par Lapindo lors du forage : dans ce type d'opération, la tige de forage doit être "chemisée", c'est-à-dire revêtue d'un tubage qui l'isole de l'extérieur. Mais celle-ci ne l'était pas. Négligence ou volonté d'économiser quelques centaines de milliers de dollars ? Un document récemment publié a révélé que la société Medco, partenaire minoritaire de Lapindo avec la compagnie australienne Santos dans l'exploration de ce gisement, lui avait demandé en vain de prévoir un tubage.

Un autre élément permet de comprendre la lenteur du gouvernement : Lapindo est une filiale d'Energi Mega Persada (EMP), deuxième compagnie pétrolière indonésienne, qui appartient au groupe Bakrie. Qui contrôle le groupe Bakrie ? Aburizal Bakrie, ministre des affaires sociales, membre important du gouvernement. Discrètement, le groupe Bakrie a tenté, depuis septembre, de se débarrasser de sa filiale Lapindo en la vendant à des sociétés offshore, de Jersey puis des îles Vierges ; cette démarche a aussitôt été interprétée comme une tentative du groupe d'échapper à ses responsabilités. L'autorité des marchés d'Indonésie, appuyée par la ministre des finances, s'est fermement opposée à la vente, qui semble suspendue. Lapindo a estimé le coût du désastre, jusqu'ici, à 170 millions de dollars, mais, selon la banque UBS, il serait plus proche de 750 millions. Le ministre Bakrie, lui, reste muet et à son poste.

Dans toutes ses dimensions, la catastrophe de Sidoarjo est un concentré de l'Indonésie d'aujourd'hui : un contexte énergétique tendu, qui, poussé par une forte croissance de la demande, entraîne une politique intensive de forage, sans égard pour l'environnement. Une sous-estimation de l'ampleur du désastre pendant plusieurs mois. Une attitude flagrante de rétention d'information et de non-transparence de la part de la compagnie impliquée. L'incapacité de la société civile à s'organiser et la méfiance à l'égard de certaines ONG écologistes dont elle ne comprend pas le combat. Les experts étrangers venus donner leur avis n'accusent pas l'absence de compétences mais celle d'organisation, de capacité d'anticipation et de volonté politique. C'est la faiblesse de l'appareil d'Etat face à Lapindo, symbolisée par la double casquette du ministre Bakrie.

Voilà qui désespère Daniel Sparringa, sociologue à l'université d'Airlangga, à Surabaya. "Ce désastre est aussi un désastre social, dit-il. La démocratie ne se concrétise que si la société participe. J'espérais qu'à ce stade, huit ans après la chute de Suharto, les gens exerceraient leur pouvoir, pas seulement les élites. Or, là, la seule chose qu'ils peuvent demander, c'est de l'argent. Il n'y a ni transparence ni responsabilité." A Djakarta, d'où il dirige KBR 68 heures, un réseau de 430 radios indépendantes à travers le pays, Santoso voit les choses plus positivement : pour lui, "cette histoire est à l'image du processus démocratique indonésien : un processus lent, non révolutionnaire, mais qui finit par produire des résultats. Dans le cas de Lapindo, des décisions cruciales n'ont pas été prises au début. Alors il faut maintenir la pression, de façon continue."

Comme en écho, dans une petite maison basse de Surabaya qui abrite une fondation d'aide juridique, financée par l'Union européenne et le milliardaire philanthrope George Soros, un groupe de jeunes avocats prépare des poursuites judiciaires contre l'Etat pour manquement à ses responsabilités. Ils songent aussi à une action collective au nom des victimes. L'infrastructure juridique, disent-ils, leur offre toutes ces possibilités. Il ne reste qu'à changer les juges. Eclat de rire général : "Evidemment, on perd à chaque fois ! Mais ça ne fait rien, on recommence."

Sur l'écran de son ordinateur, le professeur Indrasurya a élaboré les pires scénarios, comme l'inondation de la ville de Surabaya (trois millions d'habitants). Il a aussi fait une simulation graphique du barrage de boue qui déborde. Très graphique. La tache grise dévorant les zones habitées au fur et à mesure que le débit augmente est une vision d'horreur. A la fin de sa présentation, ce titulaire d'un PhD (diplôme de troisième cycle) de l'université du Wisconsin offre quelques recommandations. La dernière traduit toute l'impuissance des scientifiques : "Prier Allah que la boue cesse de jaillir. Inch'Allah !"

Sylvie Kauffmann



a écrit :

[center]Une catastrophe pour trente ans ?[/center]

LE MONDE | 20.12.06 |


Phénomène géologique connu des spécialistes des zones pétrolifères, y compris à Java, les "volcans de boue" n'ont de volcanique qu'une éruption comparable à celle de la lave. Ce phénomène se crée lorsque des couches souterraines, mises sous pression par du gaz, remontent à la surface. Il peut en principe être maîtrisé par différentes techniques. Ces boues sont constituées de sédiments gonflés d'eau et de gaz.

L'éruption de Sidoarjo, vraisemblablement provoquée par un forage de gaz fait dans de mauvaises conditions à quelque 1 500 mètres de profondeur, est différente à la fois par son ampleur et par les caractéristiques uniques de la boue. "Au moment où elle est apparue, relève un expert occidental, on n'a pas eu idée de l'ampleur qu'elle pouvait atteindre. En réalité, une éruption de cette taille et dans une zone aussi peuplée est sans précédent."

Selon Indrasurya Mochtar, de l'Institut technologique de Surabaya, il s'agit d'une boue visqueuse, compacte, qui, telle une gelée ou de la peinture épaisse, ne se décompose pas en eau et sédiments. "Le problème est que nous l'avons abordée comme de l'eau au début, dit-il, alors qu'elle ne s'écoule pas." Les pompes utilisées pour la pomper, par exemple, se sont révélées totalement inadaptées.

Comme d'autres experts, cet universitaire considère que les tentatives de détournement de la boue par des canaux déversés dans la rivière proche qui se jette ensuite dans le détroit de Madura, non loin de Bali, sont une mauvaise solution : non seulement l'énorme volume de boue, contenant du sulfure d'hydrogène et des hydrocarbures, va tuer l'écosystème et les poissons, mais il risque aussi de bloquer la rivière et de provoquer, en saison des pluies, des inondations majeures.

Une mission de la section environnement du bureau des affaires humanitaires de l'ONU, venue en juillet à la demande du gouvernement indonésien, a également déconseillé cette solution.

Un organisme officiel indonésien a calculé que, si l'on laissait le volcan de boue de Sidoarjo s'éteindre naturellement, cela prendrait trente et un ans. Que faire de toute cette boue ? L'enfouir au fond de la mer est envisageable, à une grande profondeur, mais il faut l'y acheminer et les fonds marins à proximité de Sidoarjo sont peu profonds. Le gouvernement envisage d'en faire un marais au bord du détroit de Madura. Des barges de dragage pourraient charger cette quantité de boue, mais comment les faire venir jusqu'à l'intérieur des terres ?

Ancien ministre indonésien de la population et de l'environnement, Emil Salim, aujourd'hui engagé dans le combat du développement durable et la défense de la société civile, veut retenir au moins une leçon de ce désastre : "Ne plus autoriser d'opérations minières dans des zones aussi peuplées, interdire les forages à Java-Est, à moins d'avoir la certitude que l'on contrôle la technologie."

Un archipel équatorien comme l'Indonésie, qui repose sur la ceinture de feu du Pacifique, "doit avoir une stratégie énergétique fondée sur un paradigme différent de celui des énergies fossiles", ajoute-t-il.


canardos
 
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Message par canardos » 24 Jan 2007, 18:27

a écrit :

[center]Java: le volcan de boue va perdurer[/center]

L’éruption de boue qui a commencé en mai dernier sur l’île de Java, en Indonésie, n’est pas prête de s’arrêter. Selon des géologues britanniques, c’est un forage qui a déclenché le volcan de boue.

A Sidoarjo, sur l’île indonésienne de Java, la boue qui a commencé à sourdre d’un puits de forage en mai 2006 pourrait continuer à s’écouler pendant encore des mois voire des années, selon une étude publiée par des géologues britanniques. Plus de 11.000 personnes ont déjà fui devant l’étendue de boue. Le volcan, appelé Lusi, crache entre 7.000 et 150.000 m3 de boue chaque jour depuis le 29 mai, rappellent les chercheurs de l’Université de Durham.

A partir des données collectées par les experts dépêchés sur place par les agences des Nations Unies, Richard Davies et ses collègues ont calculé que le volcan continuerait à éjecter quotidiennement la même quantité de boue pendant encore des mois et des années. Une zone de 10 km2 autour du volcan risque de s’affaisser et sera inhabitable pendant des années.

Les géologues ont rarement l’occasion d’étudier d’aussi près la formation d’un volcan de boue. Ils sont généralement provoqués par des poches de gaz souterraines qui poussent des fluides et des boues vers la surface et sont nombreux le long des failles, entre les plaques tectoniques. A Sidoarjo, c’est le forage de la société Lapindo Brantas qui a déclenché le phénomène, selon Davies. Le trou a été creusé dans une roche aquifère sans que le puits soit consolidé par des tubes d’acier. La roche s’est alors fracturée et un mélange d’eau et de boue est remontée vers la surface.

Ces travaux sont publiés dans la revue de la Geological Society of America du mois de février.

Les chercheurs comparent cette éruption à celle qui s’est produite en 1979 au large de Brunei, sur une plate-forme pétrolière. Le forage a provoqué une remontée d’eau que la compagnie pétrolière a mis presque 30 ans à stopper, à l’aide de 20 puits de décharge.

Davies et ses collègues estiment qu’il n’y pas de lien entre le tremblement de terre du 27 mai 2006 dans la région de Yogjakarta et l’éruption de Sidoarjo deux jours après, réfutant ainsi l’argument avancé par le ministre indonésien Aburizal Bakrie, dont la famille est propriétaire de Lapindo Brantas. Bakrie a déclaré en fin de semaine dernière que le volcan de boue de Lusi était une «catastrophe naturelle» et n’avait rien à voir avec le forage. L’Etat réclame à Lapindo de payer dans un premier temps 320 millions d’euros de dédommagements, dont 210 millions à verser aux victimes d’ici mars 2007.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(24/01/07)

canardos
 
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Message par Crockette » 25 Jan 2007, 11:47

ce qui est navrant , c'est qu'aujourd'hui les nvelles technologies de forage permettent de voir ce qu'on perce grace à des capteurs mis dans des carottages, capteurs qui transmettent ces infos sur un logiciel et l'ordi met tout cela en trois dimensions...ça permet de voir si un forage est rentable ou non et de dire aux actionnaires la potentialité que recele un forage.(ainsi les actionnaires peuvent encore mieux anticiper d'éventuels dividendes)

là tout a été fait à la va vite, résultat ça sent l'oeuf pourri (souffre ?) et la boue est pire qu'un tsunami, elle est pas prete de partir...elle noiue les maisons...et y a aussi du méthane plus du co2 propulsé ds l'atmosphère en continue la planète n'vait pas besoin de ça en plus.

J'ose à peine imaginer les dégats sur l'atmosphère le jour où ces capitalistes vont forer une poche d'hydrate de méthane sans faire exprès...bien sur. :dry:

Crockette
 

Message par canardos » 25 Jan 2007, 12:05

mais les hydrates de méthane ne se présentent pas comme ça sous forme de poche de glace, crockette!

a écrit :

Composé organique naturellement présent dans les fonds marins et les talus continentaux, ainsi que dans le pergélisol des régions polaires, mais difficilement exploitable (surtout en fond marin), les hydrates de méthane sont une source potentielle d'énergie fossile pour remplacer le pétrole.

Appelé familièrement « glace qui brûle », ce composé glacé est inflammable : il s'agit en effet d'une fine « cage » de glace dans laquelle est piégé du méthane (un clathrate) issu de la décomposition de matière organique relativement récente (par rapport à celle qui a donné le pétrole et le gaz naturel) effectuée par des bactéries anaérobies.



si les hydrates de méthane liberent le méthane, ce ne peut etre qu'un phénomene progressif, pas instantané comme la libération d'une poche de gaz

canardos
 
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Message par Crockette » 26 Jan 2007, 17:38

bon canardos imagine un réchauffement continue de l'océan et rapide en garnde profondeur aussi, ne pouvons pas imaginer qu'en l'espace de 30 ans par exemple, une poche d'hydrate de méthane passe de l'état solide (une espèce de cristal ou de glace je sais pas trop) à l'état gazeux ?

Crockette
 

Message par canardos » 27 Jan 2007, 13:25

non les hydrates de méthane ne forment pas des poches de méthane...ce sont des composés organiques solides qui ne peuvent liberer le méthane que progressivement si la temperature de l'océan se réchauffe assez ...

tu te doutes bien que si le méthane des hydrates de méthane était si facile à extraire, on ne parlerait pas de pénurie de gaz naturel et les compagnies pétrolieres et gazieres se seraient deja ruées dessus
canardos
 
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Message par Sterd » 12 Mars 2007, 11:56

("sciencesetavenir.com" a écrit :Le volcan de boue Lusi avale ses premières bouchées de béton

27.02.2007 | 18:38

En Indonésie, la tentative pour tarir les flots de boue qui ont déjà noyé rizières et villages à Sidoarjo, dans l’Est de l’île de Java, a commencé cette semaine. Des ingénieurs ont prévu de jeter un millier de chaînes d’acier et de boules de béton pour boucher le conduit. Les résultats sont très incertains.


Les premières boules de béton reliées par des câbles d’acier, ont été jetées lundi dans la gueule du volcan de boue de Sidoarjo, pour tenter de ralentir le flot qui a noyé plusieurs villages indonésiens depuis mai dernier. Les opérations avaient été stoppées dimanche à cause de la défaillance d’une poulie servant à élever les boules de béton au-dessus du ‘’cratère’’, une sorte de grand trou de 50 mètres de diamètre d’où s’échappent la boue chaude et les gaz toxiques.

Lundi, cinq des 374 ensembles de béton et d’acier ont été jetés dans la cheminée du cratère. Le travail a été interrompu lorsque le vent a ramené les gaz toxiques vers les ouvriers. Les trois ingénieurs indonésiens qui ont conçu ce plan espère ralentir le flot de boue en rétrécissant peu à peu le goulot. Au total, un millier de chaînes doivent être jetées dans le volcan.

Les signaux renvoyés par les capteurs qui équipaient la première chaîne indiquent que les boules de béton sont tombées à environ un kilomètre de profondeur, soit deux fois plus loin que prévu. En l’état actuel des connaissances, il est difficile de dire si la nouvelle est bonne ou mauvaise.

Cette tentative pour ralentir l’éruption de Lusi –c’est ainsi que le volcan a été baptisé en Indonésie- est très controversée. Rien de comparable n’a jamais été tenté. Les spécialistes sont divisés. Certains pensent que boucher le cratère peut en effet ralentir le flot –jusqu’à 130.000 m3 de boue sortent chaque jour- et laisser un peu de répit à ceux qui construisent des digues. D’autres craignent que la pression fasse surgir la boue à d’autres endroits.

La boue a déjà recouvert 450 hectares et forcé 24.000 personnes à abandonner leur maison. Les volcans de boue ne sont pas des phénomènes très fréquents sur la planète et les géologues aimeraient étudier en détail celui de Sidoarjo. Cependant le travail scientifique est rendu difficile par les enjeux politiques et économiques qui entourent l’éruption de Lusi. La boue a surgi sur un forage mené par la société Lapindo Brantas mais l’un des membres du gouvernement dont la famille détient une part de la société rejette la responsabilité sur le séisme qui a frappé Jogjakarta, à 280 km de là, la veille de l’éruption de Lusi.

Beaucoup de données qui intéressent les chercheurs sont donc secrètes et finalement, à ce jour, la structure du volcan est méconnue. Une incertitude de plus qui pèse sur l’issue de l’audacieuse tentative entamée cette semaine.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(27/02/07)
Sterd
 
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Message par Crockette » 14 Mars 2007, 11:15

bon comparons ce qui est comparable mais si vous tentez de boucher la sortie d'une rivière souterraine il est clair qu'elle trouvera une autre sortie meme plus haut.

là c'est un peu plus "boueux" mais le principe risque d'etre le meme : vous bouchez une sortie et ensuite ça peut par exemple couler dans les fonds marins ce qui est pas mieux pour les pecheurs.

mais pourquoi avec la technologie actuelle ils ont pas fait un sondage par ondes ? c'est ce qui se passe pour tous les forages aujourd'hui...
Crockette
 


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