la civilisation des cyclades

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 01 Jan 2007, 23:17

a écrit :

[center]Les secrets de Keros la cycladique peut-être révélés[/center]

Nicholas Paphitis
Associated Press Athènes Le lundi 01 janvier 2007


À la différence de certaines de ses voisines de Mer Egée comme Mykonos ou Santorin, Keros n'est qu'un caillou désert habité par un seul berger de chèvres. Mais c'est pourtant de cet îlot rocailleux que provient la plus grande partie de l'art cycladique, produit par cette brillante civilisation florissante il y a 4500 ans.

Aujourd'hui, les fouilles menées par une équipe gréco-britannique d'archéologues a mis au jour une cache de statues préhistoriques, toutes délibérément brisées aux alentours de 2500 avant J.C., et espèrent pouvoir commencer à résoudre grâce à elles l'énigme de Keros.

La civilisation cycladique, réseau de petites agglomérations sur plusieurs îles, commerçant avec la Grèce, la Crète et l'Asie mineure, est célèbre pour ses élégantes idoles de marbre, figurines ou plats visages d'une modernité étonnante, qui ont inspiré Picasso. Elle fut florissante entre 3200 et 2000 avant J.C., avant d'être éclipsée par la civilisation minoenne de Crète.


Colin Renfrew, responsable britannique des fouilles et professeur d'archéologie à l'Université de Cambridge, pense que Kéros était un site religieux important où ces idoles détruites ont été déposées au cours de cérémonies. «Nous sommes clairement face au premier sanctuaire régional de la Mer Egée», estime-t-il.

Ce qui pourrait mettre Keros à égalité avec Delos, île la plus sacrée des Cyclades,
considérée comme le lieu de naissance d'Apollon, et sanctuaire panhéllénique important de la Haute Antiquité jusqu'à l'époque chrétienne. Mais les découvertes sur Keros sont antérieures de 1500 ans au début du culte d'Apollon sur Delos.

Rien à ce jour ne prouve que la civilisation cycladique vénérait les Dieux grecs olympiens, apparus au second millénaire avant JC. Les croyances religieuses des Cycladiens restent un mystère, et aucun sanctuaire datant d'avant cette époque n'a été mis au jour.

Pourtant, nombre d'experts pensent que la religion cycladique était basée sur le culte de la fertilité lié à la déesse-mère du Néolithique. Et en donnent pour preuve les idoles cycladiques dont bon nombre représentent des femmes enceintes. Leur destruction aurait alors été un acte rituel.

Les statuettes brisées ont échappé aux pillards ayant pillé Keros dans les années 50 et 60. Colin Renfrew explique que les fragments d'ustensiles ou de statues ont été à nouveau brisés en petits morceaux, de manière étrangement délibérée.

Selon lui, certaines des figurines détruites proviennent de sanctuaires éparpillés dans toutes les Cyclades, et les tessons de poterie semblent aussi indiquer que le site de Keros attirait des visiteurs d'aussi loin que de Grèce continentale.

L'utilité des statues cycladiques, qui étaient à l'origine peintes de couleurs vives, reste inconnue à ce jour. Elles auraient représenté des dieux ou des ancêtres, servi pour des inhumations, des sacrifices rituels ou même comme jouets pour les enfants, selon les interprétations. On en a retrouvé environ 1400, dont on connaît l'origine dans 40% des cas, et dont le style de ces statues n'évolua guère en 800 ans.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Ottokar » 02 Jan 2007, 08:13

une image des cyclades :
user posted image

pour comprendre l'évolution, voici une déesse néolithique :

user posted image

APRES la disparition de la civilisation des cyclades, l'évolution en Grèce a conduit à ce qu'on appelle les Tanagra qui nous semblent aujourd'hui si pleines de charme et de grâce

user posted image

Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par canardos » 02 Jan 2007, 11:02

ottokar, les vénus stéatopyge représentées dans ta deuxieme image sont les plus anciennes. ce type de représentation de la femme est typique du paleolitithique européen, avant l'agriculture.

Steatopyge vient du grec ancien στέαρ (génitif στέατος) stear, steatos (« graisse ») et πυγή pygê (« fesse »). et veut dire qui a de très grosses fesses.

dans les représenrations picturales et la statuaire d'autres populations paleolithiques on ne retrouve pas ce type de représentation avec exageration des signes de la fécondité.

et rien ne permet de supposer une filiation entre le style des cyclades et celui du paleolithique européen, d'autant que les habitants des cyclades comme les crétois anciens venaient probablement du moyen orient et pas d'europe occidentale.

y a t-il une en revanche une filiation culturelle entre les venus stéatopyge et les venus callypige (aux belles fesses) de l'art grec représentée notamment par les tanagra, c'est possible mais rien ne le prouve...

les grecs venaient d'asie, pas d'europe , meme si ils y ont transité.

donc il est difficile de parler d'évolution des représentations symboliques de la femme à travers trois statuaires représentant des civilisations differentes, seulement en se fondant sur la chronologie.
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par shadoko » 02 Jan 2007, 23:04

a écrit :
les grecs venaient d'asie, pas d'europe , meme si ils y ont transité.

Que sait-on exactement à ce sujet? Et de quels "grecs" s'agit-il?
shadoko
 
Message(s) : 2
Inscription : 17 Juin 2004, 19:35

Message par canardos » 02 Jan 2007, 23:22

ce sont les grecs anciens qui à partir du 4ieme siècle avant JC ont fabriqué ces petites statuettes en terre cuite les tanagras.

mais les formes féminines représentées dans les tanagras correspondent aux canons de la statuaire grecque classique en pierre.

les théories actuelles font venir la plupart des peuples indoeuropéens du caucase et de l'anatolie à la limite de l'asie et de l'europe, d'ou ils se seraient répandus en asie centrale et en inde, au moyen orient et en europe. les grecs et apparentes sur le plan linguistique ont du s'installer en grece et en macedoine netre 1500 et 1200 avant JC. ...peut-etre avant mais ce n'est pas sur.

la civilisation des cyclades est plus ancienne, entre 3200 et 2000 ans avant JC
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Jacquemart » 02 Jan 2007, 23:25

(Ottokar a écrit :pour comprendre l'évolution, voici une déesse néolithique :

Si je peux me permettre, comment sais-tu que c'est une "déesse" ?

Je taquine, mais c'est symptomatique : ces statues ont exactement la même forme au paléolithique et au néolithique. Mais quand elles sont paléolithiques, on les appelle des "vénus", quand elles sont néolithiques, des "déesses". Pourquoi, mystère.

Ce qui permet ensuite à certains auteurs peu scrupuleux de broder sur le culte des déesses au néolithique sur la seule base de ce genre de "preuves".
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par Ottokar » 09 Jan 2007, 12:25

(canardos @ mardi 2 janvier 2007 à 11:02 a écrit : ottokar, les vénus stéatopyge représentées dans ta deuxieme image sont les plus anciennes. ce type de représentation de la femme est typique du paleolitithique européen, avant l'agriculture.

je réponds en retard, désolé, j'étais parti quelque jours admirer d'autres déesses (ou Vénus ? mais Vénus aussi est une déesse).
La statue aux grosses fesses est évidemment antérieure aux cyclades, je le sais. Je voulais dire que les cyclades nous plaisent plus que les statues antérieures, et que de façon générale, l'évolution qui nous plaît est une évolution (non linéaire) qui va vers les standards occidentaux modernes. Les Vénus de Rubens ne plaisent guère aux jeunes quand on les leur montre alors que le tableau d'Hélène Fourment (dite Vénus à la fourrure) est un portrait plein d'amour pour sa jeune femme de 16-18 ans... si elle est pleine de grâce on aurait tendance à l'écrire avec deux s !
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par canardos » 09 Jan 2007, 14:54

il ne faut pas oublier que les sociétés shamaniques qui pratiquaient cet art "primitif " lui donnaient certainement une fonction magique, et ne cherchaient pas à représenter la réalité.

cela m'étonnerait fort que des nomades du paléolitique amenés à parcourir des dizaines de kilometres entre chaque campement de chasse aient pu se permettre l'obésité....

les venus stéatopyge avait certainement pour but de garantir la féconditédes femmes du groupe, et les caracteres liés à la féminité et la fécondité étaient exagérés volontairement.

la civilisation des cyclades aussi donnait dans le symbolisme mais les caracteres feminins étaient volontairement attenués et stylisés...faute de connaitre cette civilisation disparue on est incapable d'expliquer cet art, le pourquoi de cette stylisation...

par contre la statuaire grecque donne dans le réalisme, mais un réalisme de la beauté ou tous les individus sont jeunes et parfaits de proportions....c'est à dire avec des formes enveloppées pour les femmes car cela correspondait au critères esthétiques de l'époque...

il faudra attendre l'art chretien pour que celui ci représente la souffrance et la vieillesse afin de nous rappeler notre condition de mortels pecheurs...
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Ottokar » 09 Jan 2007, 15:04

(canardos @ mardi 9 janvier 2007 à 14:54 a écrit : la statuaire grecque donne dans le réalisme, mais un réalisme de la beauté ou tous les individus sont jeunes et parfaits de proportions....c'est à dire avec des formes enveloppées pour les femmes car cela correspondait au critères esthétiques de l'époque...

Oui enfin, pas si enveloppée que cela. Voici la Vénus callypyge (=belles fesses... en effet ! et encore, ce n'est que la copie romaine du musée de Naples, je crois que l'original grec est perdu !)
user posted image Des beautés "enveloppées", en voici une, Hélène Fourment que j'évoquais dans mon post précédent.user posted image

quant à l'art chrétien, tout dépend de quoi on parle et de quelle époque : les vierges primitives de Giotto et Cimabue sont calmes, sereines, et peu réalistes, celles de Boticelli ou de Filippo Lippi peintres chrétiens quasi intégristes (Boticelli était un disciple de Savonarole), on ne peut pas dire qu'elles respirent la souffrance, pas plus que celles de Raphaël, peintre officiel du Pape.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par canardos » 09 Jan 2007, 15:28

:w00t:
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16


Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)