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[center]Une nouvelle voie de détection des infections[/center]
Une équipe du laboratoire « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » (CNRS - Strasbourg) vient de déceler l’existence d’un nouveau mécanisme de détection des infections chez la mouche drosophile. Ce système de défense réagit contre les champignons en repérant leur activité pathogène.
L'immunité adaptative et l'immunité innée sont les deux systèmes de défense que possèdent les organismes vivants pour se protéger des agents infectieux. Les vertébrés supérieurs possèdent ces deux réponses immunitaires, alors que les invertébrés (90% des êtres vivants) ne peuvent compter que sur l'immunité innée. Cette dernière est caractérisée par des réactions non ciblées et identiques quels que soient le nombre de contact et l'agent déclencheur. Elle est mise en œuvre par une série de récepteurs, les « Pattern Recognition Receptors » (PPR) capables de reconnaître un grand nombre de structures microbiennes spécifiques.
Parmi ces récepteurs, la famille des Toll est l’une des plus étudiée. Chez les invertébrés, ils sont activés indirectement par l’intermédiaire d’une protéine, la GNBP3, qui se fixe sur les molécules de paroi formant l'enveloppe de certaines bactéries et champignons. En observant des mutants GNPB3, les chercheurs ont découvert une nouvelle voie d’activation des récepteurs Toll fondé sur la détection de l'activité du champignon. Les enzymes qu’il secrète active, en effet, une protéase (Perséphone) déclenchant la voie Toll.
Pour les chercheurs, un tel système de perception alternatif est peut-être apparu pour faire face à certains pathogènes ayant acquis la capacité de se jouer de la surveillance des PPR. Compte tenu de la grande conservation des voies de signalisation de type Toll entre insectes et mammifères, il reste à découvrir si les organismes supérieurs sont également dotés de mécanismes apparentés.
Joël IGNASSE
Sciences et Avenir.com
03/01/2007