les risques cancérigènes au travail

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 08 Jan 2007, 21:30

a écrit :

[center]Plusieurs centaines de milliers de salariés exposés à des produits cancérigènes[/center]

LEMONDE.FR | 08.01.07 |

Ils sont "cancérigènes", "mutagènes"  ou "reprotoxiques". L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a étudié l'usage de 324 agents chimiques "CMR", couramment utilisés dans le milieu professionnel en France, en 2005. Ce travail a été confié à l'INRS par le ministère du travail, qui souhaitait estimer le nombre d'employés exposés à ces substances, dont on connaît encore mal l'utilisation par l'industrie.

L'INRS a sondé un échantillon représentatif de 2 000 entreprises couvrant 30 secteurs d'activité. En 2005, "près de 4,8 millions de tonnes de ces agents toxiques ont été utilisées, soit environ 500 000 personnes potentiellement exposées, essentiellement dans l'industrie chimique et pharmaceutique, chez les fabricants de peintures, de matières plastiques et de détergents", souligne Raymond Vincent, chercheur à l'INRS et auteur de cette étude, rendue publique lundi 8 janvier et disponible sur le site de la revue de l'INRS, Hygiène et santé au travail.

"Les industries pharmaceutique et chimique sont les principaux consommateurs primaires d'agents chimiques CMR même si ceux-ci sont largement utilisés dans un grand nombre de secteurs d'activité", précise l'INRS notant l'importance des industries pétrolières. D'une manière générale, il y a une très grande disparité dans les constats de l'étude, tant pour l'utilisation des substances que pour le nombre de personnes exposées. Ainsi, 100 000 employés de l'industrie pharmaceutiques sont exposés à des degrés divers, note l'INRS.

Parmi les substances cancérigènes les plus incriminées figure le benzène, auquel seraient exposés plus de 35 000 salariés de l'industrie, notamment dans le secteur de la chimie organique (fabrication de résines, colles...) et de la pharmacie. Autre produit pointé du doigt : le formaldéhyde, utilisé dans la fabrication des panneaux de bois, la pharmacie (désinfectants, comme le formol) et l'industrie textile (cuirs). Plus de 42 000 salariés y sont potentiellement exposés, note l'étude, dont plus de 12 000 dans le secteur de la pharmacie.

APPLICATION DIFFICILE DE LA RÉGLEMENTATION

Parmi les autres agents toxiques les plus courants, l'INRS relève le toluène, utilisé comme solvant pour les encres d'imprimerie (13 500 salariés potentiellement exposés), le phénol, employé pour la fabrication de produits chimiques (4 000 salariés), ou encore le 1,2-dichloroéthane, utilisé dans la fabrication de médicaments et du PVC (5 600 salariés).

"La réglementation française est considérée comme bonne, précise-t-on à l'INRS. La question est celle de son application."  Suite à son étude, l'INRS a participé à des inspections du travail en 2006, dont les résultats seront connus courant janvier. Le ministre Jean-Louis Borloo pourrait alors annoncer des mesures.

Après l'adoption de la directive Reach par le Parlement européen, les pays de l'UE doivent collaborer pour étudier 30 000 des 100 000 substances chimiques industrielles utilisées actuellement. Aujourd'hui, seules 3 000 ont été évaluées. La France, numéro deux de la chimie européenne avec 16 % de la production, devrait contribuer en proportion à cet effort, a dit en décembre Philippe Huré, directeur du Bureau d'évaluation des risques des produits et agents chimiques (BERPC) : "Jusqu'à aujourd'hui, la France était plutôt en retard au niveau des moyens mis en place pour suivre toutes ces activités réglementaires."


canardos
 
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Message par canardos » 10 Jan 2007, 07:50

a écrit :

4,8 millions de tonnes de produits chimiques nocifs ont été recensés.
France : premier bilan des toxiques professionnels



Par Eliane PATRIARCA
Libération mardi 9 janvier 2007

Près de 5 millions de tonnes de produits chimiques cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (toxiques pour la reproduction) ont été utilisés en milieu professionnel en 2005 dans l'Hexagone. C'est ce que révèle une étude réalisée pour la première fois par l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) à la demande du ministère de l'Emploi (1). Menée en 2005 dans 2 000 entreprises couvrant trente secteurs d'activité, cette étude inventorie 324 agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), parmi les plus toxiques ou les plus courants. Selon Raymond Vincent, auteur de l'étude et responsable de l'unité «caractérisation du risque chimique» de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les principaux utilisateurs de ces 4,8 millions de tonnes de produits CMR sont l'industrie chimique, bien sûr (3,5 millions de tonnes), mais aussi les labos pharmaceutiques. Viennent ensuite les fabricants de peintures, de matières plastiques et de détergents.

Inquiétant.

Parmi les substances CMR les plus fréquentes, on trouve 10 produits dont la consommation est supérieure à 100 000 tonnes par an. Ainsi le benzène, utilisé à raison de 715 000 tonnes par an, concernerait plus de 35 000 salariés de l'industrie, notamment en chimie organique (fabrication de résines, colles...) et en pharmacie. Autre polluant notoire : le formaldéhyde, que l'on trouve dans la fabrication des panneaux de bois, la pharmacie (désinfectants comme le formol) et l'industrie textile (cuirs). Plus de 42 000 salariés y seraient exposés. Viennent ensuite le toluène, utilisé comme solvant pour les encres d'imprimerie (13 500 salariés exposés), le phénol, employé pour la fabrication de produits chimiques (4 000 salariés).

Au total, environ 500 000 salariés des industries chimique, pharmaceutique ou textile seraient concernés. «Mais attention, précise Raymond Vincent, ces chiffres sous-estiment le nombre total, car on a recensé seulement les travailleurs exposés à ces substances utilisées en tant que matières premières.» En effet l'étude ne prend pas en compte les salariés utilisant des produits fabriqués avec ces agents toxiques : elle comptabilise par exemple ceux qui travaillent dans la fabrication de peintures, mais pas ceux qui les utilisent, comme les peintres en bâtiment. En réalité, si l'on en croit l'enquête du ministère de l'Emploi sur l'exposition aux risques professionnels portant sur 2002-2003 (baptisée Sumer), ce serait au moins 2,7 millions de travailleurs qui seraient exposés aux CMR...
Dans ce contexte inquiétant, l'étude de l'INRS souligne néanmoins une évolution encourageante. «Sur les 324 agents toxiques recensés, plus de la moitié ne sont plus utilisés de manière significative en France.» Les industriels les ont abandonnés ou ont engagé un processus de substitution par des produits censés être moins nocifs. Ainsi il n'y a plus en France de production d'auramine, utilisée pour la teinture du papier, du cuir et des textiles, et qui conduisait à de forts risques de cancer de la vessie. Et les éthers de glycol éthyléniques, toxiques pour la reproduction, ne sont quasi plus utilisés.

«Irremplaçables».

Cette évolution s'explique, selon Raymond Vincent, par l'évolution de la réglementation depuis 1981, qui implique des tests d'homologation plus contraignants pour les substances chimiques. «Les industriels ont préféré abandonner des molécules trop douteuses plutôt que de les soumettre à des tests coûteux.» Une preuve de plus de l'intérêt du règlement européen Reach adopté en décembre et qui obligera les industriels à faire la preuve de l'innocuité de leurs substances. En améliorant les connaissances sur l'impact sanitaire et environnemental des produits, Reach aidera à réaliser une substitution à bon escient, c'est-à-dire avec des produits moins nocifs. Pour ce qui est des produits encore «irremplaçables», tel le benzène, il faut améliorer la prévention, c'est-à-dire la sécurité des utilisateurs.

canardos
 
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