
[url=http://www.union-communiste.org/?FR-archp-show-2006-1-740-3979-x.html]http://www.union-communiste.org/?FR-archp-...740-3979-x.html[/url]
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[b] VI - Ecologistes et/ou Verts[/b]
Un de leurs thèmes principaux est le combat contre les OGM, les organismes génétiquement modifiés, c’est-à-dire des organismes vivants, végétaux, animaux ou même champignons ou bactéries, dans le génome desquels on a introduit, par un ensemble de techniques qu’on regroupe sous l’appellation de «génie génétique», un gène ou des gènes appartenant à une autre espèce, même lointaine.
Un tel gène (ou ces gènes), peut donner à l’organisme receveur la capacité de synthétiser des protéines diverses qui pourraient lui conférer des moyens de défense qu’il n’aurait pas naturellement, par exemple anti-parasitaires, ou anti-bactériens ou encore capables de modifier sa croissance, sa sensibilité à la sécheresse ou au froid, en un mot d’augmenter sa résistance envers tous les facteurs défavorables de son environnement.
En fait, cela fait une douzaine de milliers d’années que c’est par des modifications du génome des plantes et des animaux, par des croisements, des hybridations ou encore une sélection artificielle des caractères, c’est-à-dire des gènes qui les portent, donc par de véritables manipulations génétiques, que l’humanité a inventé l’agriculture et l’élevage. Aucune plante alimentaire et presqu’aucun animal élevé pour la consommation ou l’usage humain ne se trouvait à l’état naturel sous la forme où l’agriculture et l’élevage les ont finalement domestiqués. Les plantes alimentaires ou industrielles, les animaux d’élevage ont été modifiés au fil des années par une sélection artificielle des caractères anatomiques ou physiologiques existant chez les géniteurs ou l’un des géniteurs. Une sélection où l’on faisait et où l’on fait encore se reproduire entre eux les descendants possédant les plus proches des caractéristiques souhaitées et on a recommencé ainsi de suite, au fil du temps, de génération en génération.
Bien sûr, les hommes laissaient aux mécanismes reproductifs naturels le soin de transmettre les gènes voulus, dont ils ignoraient d’ailleurs l’existence, même s’ils étaient loin de connaître et de comprendre les mécanismes reproductifs en question.
La différence avec le génie génétique est que la sélection ou l’hybridation transmettaient de grands morceaux d’ADN c’est-à-dire de chromosomes, morceaux de chromosomes voire des chromosomes entiers contenant de nombreux gènes, par fécondation naturelle, puis artificielle d’ailleurs, au lieu de faire, comme le génie génétique, pénétrer un gène précis dans les cellules d’un tissu particulier, voire des cellules germinatives. Le génie génétique est plus précis, plus efficace et somme toute plus rapide que la sélection artificielle (la sélection naturelle n’est pas le fait des hommes) et de plus, ne sélectionne pas des caractères dommageables en même temps que les caractères utiles recherchés.
Donc, sur le plan technique ou scientifique, le génie génétique et ses produits, les OGM, ne sont pas fondamentalement différents de l’agriculture, de l’horticulture et de l’élevage, c’est-à-dire de la sélection artificielle, des hybridations ni des différents traitements physiques sur les graines, comme par exemple, les soumettre au froid avant de les planter. Sauf qu’avec ces techniques où la reproduction naturelle intervient, on fait se reproduire des organismes relativement proches sur le plan biologique. Sinon les fractions de chromosomes qui fusionnent avec un autre chromosome ne pourraient pas être transférées par la sexualité. Par le génie génétique, on peut arriver à ne transférer qu’un seul gène.
Les anti-OGM disent que, par ces techniques du génie génétique, on fait courir des risques à la population, voire à l’humanité, car on ne sait pas vraiment ce que l’on transfère qui peut passer sur d’autres organismes lorsqu’on fait des essais et qui passe finalement dans les aliments. Et si quelqu’un le sait, ce sont les multinationales qui commercialisent ces OGM.
Sur ce terrain, ils n’ont pas tort. Mais ils s’adressent aux vieilles peurs anti-scientifiques de l’humanité qui a la crainte de l’apprenti sorcier et qui, dans toute expérience sur le vivant, voit le risque de faire surgir un Frankenstein.
En fait, le principal et le seul véritable problème est essentiellement que la société puisse contrôler ces multinationales ou ces producteurs, et les empêcher de faire courir des risques à la population ou à la nature simplement pour la recherche du profit. On n’en finirait pas de citer tous ceux qui, avant même qu’on parle de génie génétique, ont introduit inconsidérément certaines espèces animales ou végétales hors de leur milieu d’origine et entraîné des catastrophes écologiques. Pêle-mêle, on pourrait citer l’introduction des lapins en Australie, d’une algue prolifique sur les côtes françaises de la Méditerranée, les amateurs de tortues américaines carnivores dont ceux qui les ont achetées et finissent par les craindre, se débarrassent dans nos campagnes, ou encore ce biologiste qui, pour se débarrasser des lapins de garenne qui déshonoraient son parc, a introduit le virus de la myxomatose non seulement dans son parc mais dans la France entière. Bien sûr qu’on peut craindre les apprentis sorciers, mais ce sont les amateurs qui sont le plus à craindre. On a à craindre les multinationales mais pas les scientifiques compétents.
En effet, des organismes génétiquement modifiés peuvent être tout à fait utiles, de la même façon que les techniques d’agriculture ont permis à l’humanité des progrès fantastiques. Pour ne citer qu’un seul exemple, les techniques physiques citées plus haut ont permis de planter des blés dits d’hiver, c’est-à-dire qui puissent être semés dans des régions froides comme la Sibérie ou le Canada où le blé ne pousserait pas naturellement ou en tout cas n’aurait aucune valeur pour faire du pain.
Et ce que disent de leur côté les défenseurs des OGM est parfaitement vrai. Le génie génétique pourrait servir à préparer des plantes alimentaires qui pourraient être semées et croître dans des pays où celles qui poussent dans les pays différents ne pousseraient pas, comme sous les tropiques par exemple ; ou d’autres pourraient résister à une humidité trop forte, résister à certains parasites ou à certaines infections. De plus la sélection artificielle peut, et cela arrive souvent, sélectionner un caractère utile, mais avec lui, des gènes défavorables.
Le génie génétique permet aussi de guérir certaines maladies. Par exemple, les retards de croissance graves aboutissant à des malformations, des nanismes, ont pu être traités par l’hormone de croissance qui était très efficace, mais que l’on extrayait d’hypophyses de cadavres et qui, dans certains cas, a transmis des prions responsables de la maladie mortelle de Creutzfeld-Jacob. Le diabète entraîné par l’insuffisance de sécrétion d’insuline, et qui peut avoir des conséquences très graves, fut longtemps traité par l’insuline extraite de pancréas de porc. Aujourd’hui on produit l’hormone de croissance et l’insuline par génie génétique.
Il y a peu d’autres exemples dans le domaine médical mais il y en a, et il pourra sûrement y en avoir plus dans l’avenir, si toutefois les recherches voulues sont multipliées.
A quoi les anti-OGM répondent qu’on ne peut faire confiance ni aux sociétés agro-alimentaires, ni aux trusts pharmaceutiques.
C’est vrai ! Mais encore une fois le problème n’est donc pas les OGM, il est que la société et la population puissent avoir accès aux informations et les contrôler, et non seulement interdire de breveter le vivant mais qu’on puisse supprimer tout secret commercial.
C’est cette dénonciation fondamentale qu’il faut faire, et aussi mener une lutte qui s’en prenne à la toute-puissance du capital sur la société et pas à une technique particulière.
Aujourd’hui, pour développer les pays pauvres, on en est réduit à récompenser par le Prix Nobel l’inventeur d’une banque des pauvres et des micro-crédits. Mais ce n’est pas cela qui sortira ces pays du sous-développement.
Bien sûr, le génie génétique, par lui-même, ne fera pas mieux car ceux qui ont des capitaux pour faire de telles recherches ne les jugent pas forcément immédiatement rentables et ne les font que dans des domaines très rentables comme le maïs où les manipulations ne sont pas forcément indispensables ni même utiles.
C’est cela qu’il faut comprendre et dire qu’il ne faut pas laisser la société entre les mains de ces gens-là. Bien sûr, certaines techniques, certaines recherches peuvent être plus dangereuses que d’autres, mais la solution n’est pas de s’en prendre spécifiquement à une technique qui n’est pas pire que bien d’autres qui sont elles aussi aux mains du capital privé.
Lorsqu’on mêle des antibiotiques à l’alimentation du bétail, ce qu’ont dénoncé les écologistes et qui est aujourd’hui interdit (mais détourné), ce n’est pas du génie génétique mais c’est autrement néfaste pour la population, en risquant de créer des résistances qui sont déjà nombreuses. Lorsqu’on se sert des pesticides issus de l’industrie chimique, on les fait pénétrer dans les végétaux et consommer aux animaux. Ils pénètrent dans les végétaux pour lesquels on les utilise, mais aussi dans d’autres car les pesticides ignorent les frontières nationales, départementales ou communales. Le vent peut les emporter et les eaux ne s’en privent pas non plus. Et puis, il suffit d’aller au salon de l’agriculture pour voir comment l’élevage et la sélection artificielle peuvent aboutir à des monstruosités.
Tout cela, c’est évidemment le capitalisme, tout comme l’épuisement des nappes phréatiques pour faire pousser du maïs même là où il ne pleut pas assez pour lui fournir l’eau dont il a besoin. C’est un non-sens, d’autant plus que ce maïs sert en grande partie à la nourriture du bétail qui pourrait se contenter d’herbe, et c’est un gâchis anormal. Cela aboutit à ce qu’en mangeant un simple steak, on contribue à détériorer l’environnement, ce qui peut être bien plus grave que ce que ce steak apporte en protéines et en calories, souvent en excès dans nos pays.
De fait, les écologistes dénoncent tout cela aussi mais ils ne prétendent pas vouloir le supprimer. Même s’ils dénoncent le «marché», cela ne va pas plus loin.
Ceux des écologistes qui ne se limitent pas aux OGM, luttent contre bien d’autres choses : la pollution de l’air, la destruction de la couche d’ozone, les déchets de l’industrie et des ménages, la déforestation, la pollution des eaux des rivières, des fleuves et des mers, la pêche intensive... Oui, ils mènent beaucoup de combats justifiés. Mais l’essentiel de leurs combats consiste à dire à la population et aux consommateurs que c’est à eux d’agir, pour protéger la nature, d’acheter des produits non-emballés et ainsi de suite. Un des slogans que l’on voit à la télé est en substance : «Un petit geste multiplié par soixante millions devient une grande action».
Mais la société capitaliste, la recherche du profit –même pas du profit maximum mais du profit tout court–, le marché c’est-à-dire la concurrence loyale ou déloyale, c’est tout cela qui est responsable de tous les maux que combattent les écologistes.
Mais seulement très peu d’entre eux utilisent ces mots et disent quel est le véritable danger qui est derrière ceux qu’ils dénoncent. Les seuls qui le disent un peu, ce sont les gauchistes, qui font aujourd’hui profession d’écologisme parce que c’est plus à la mode et plus «rentable» que de parler de communisme.
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[b] VI - Ecologistes et/ou Verts[/b]
Un de leurs thèmes principaux est le combat contre les OGM, les organismes génétiquement modifiés, c’est-à-dire des organismes vivants, végétaux, animaux ou même champignons ou bactéries, dans le génome desquels on a introduit, par un ensemble de techniques qu’on regroupe sous l’appellation de «génie génétique», un gène ou des gènes appartenant à une autre espèce, même lointaine.
Un tel gène (ou ces gènes), peut donner à l’organisme receveur la capacité de synthétiser des protéines diverses qui pourraient lui conférer des moyens de défense qu’il n’aurait pas naturellement, par exemple anti-parasitaires, ou anti-bactériens ou encore capables de modifier sa croissance, sa sensibilité à la sécheresse ou au froid, en un mot d’augmenter sa résistance envers tous les facteurs défavorables de son environnement.
En fait, cela fait une douzaine de milliers d’années que c’est par des modifications du génome des plantes et des animaux, par des croisements, des hybridations ou encore une sélection artificielle des caractères, c’est-à-dire des gènes qui les portent, donc par de véritables manipulations génétiques, que l’humanité a inventé l’agriculture et l’élevage. Aucune plante alimentaire et presqu’aucun animal élevé pour la consommation ou l’usage humain ne se trouvait à l’état naturel sous la forme où l’agriculture et l’élevage les ont finalement domestiqués. Les plantes alimentaires ou industrielles, les animaux d’élevage ont été modifiés au fil des années par une sélection artificielle des caractères anatomiques ou physiologiques existant chez les géniteurs ou l’un des géniteurs. Une sélection où l’on faisait et où l’on fait encore se reproduire entre eux les descendants possédant les plus proches des caractéristiques souhaitées et on a recommencé ainsi de suite, au fil du temps, de génération en génération.
Bien sûr, les hommes laissaient aux mécanismes reproductifs naturels le soin de transmettre les gènes voulus, dont ils ignoraient d’ailleurs l’existence, même s’ils étaient loin de connaître et de comprendre les mécanismes reproductifs en question.
La différence avec le génie génétique est que la sélection ou l’hybridation transmettaient de grands morceaux d’ADN c’est-à-dire de chromosomes, morceaux de chromosomes voire des chromosomes entiers contenant de nombreux gènes, par fécondation naturelle, puis artificielle d’ailleurs, au lieu de faire, comme le génie génétique, pénétrer un gène précis dans les cellules d’un tissu particulier, voire des cellules germinatives. Le génie génétique est plus précis, plus efficace et somme toute plus rapide que la sélection artificielle (la sélection naturelle n’est pas le fait des hommes) et de plus, ne sélectionne pas des caractères dommageables en même temps que les caractères utiles recherchés.
Donc, sur le plan technique ou scientifique, le génie génétique et ses produits, les OGM, ne sont pas fondamentalement différents de l’agriculture, de l’horticulture et de l’élevage, c’est-à-dire de la sélection artificielle, des hybridations ni des différents traitements physiques sur les graines, comme par exemple, les soumettre au froid avant de les planter. Sauf qu’avec ces techniques où la reproduction naturelle intervient, on fait se reproduire des organismes relativement proches sur le plan biologique. Sinon les fractions de chromosomes qui fusionnent avec un autre chromosome ne pourraient pas être transférées par la sexualité. Par le génie génétique, on peut arriver à ne transférer qu’un seul gène.
Les anti-OGM disent que, par ces techniques du génie génétique, on fait courir des risques à la population, voire à l’humanité, car on ne sait pas vraiment ce que l’on transfère qui peut passer sur d’autres organismes lorsqu’on fait des essais et qui passe finalement dans les aliments. Et si quelqu’un le sait, ce sont les multinationales qui commercialisent ces OGM.
Sur ce terrain, ils n’ont pas tort. Mais ils s’adressent aux vieilles peurs anti-scientifiques de l’humanité qui a la crainte de l’apprenti sorcier et qui, dans toute expérience sur le vivant, voit le risque de faire surgir un Frankenstein.
En fait, le principal et le seul véritable problème est essentiellement que la société puisse contrôler ces multinationales ou ces producteurs, et les empêcher de faire courir des risques à la population ou à la nature simplement pour la recherche du profit. On n’en finirait pas de citer tous ceux qui, avant même qu’on parle de génie génétique, ont introduit inconsidérément certaines espèces animales ou végétales hors de leur milieu d’origine et entraîné des catastrophes écologiques. Pêle-mêle, on pourrait citer l’introduction des lapins en Australie, d’une algue prolifique sur les côtes françaises de la Méditerranée, les amateurs de tortues américaines carnivores dont ceux qui les ont achetées et finissent par les craindre, se débarrassent dans nos campagnes, ou encore ce biologiste qui, pour se débarrasser des lapins de garenne qui déshonoraient son parc, a introduit le virus de la myxomatose non seulement dans son parc mais dans la France entière. Bien sûr qu’on peut craindre les apprentis sorciers, mais ce sont les amateurs qui sont le plus à craindre. On a à craindre les multinationales mais pas les scientifiques compétents.
En effet, des organismes génétiquement modifiés peuvent être tout à fait utiles, de la même façon que les techniques d’agriculture ont permis à l’humanité des progrès fantastiques. Pour ne citer qu’un seul exemple, les techniques physiques citées plus haut ont permis de planter des blés dits d’hiver, c’est-à-dire qui puissent être semés dans des régions froides comme la Sibérie ou le Canada où le blé ne pousserait pas naturellement ou en tout cas n’aurait aucune valeur pour faire du pain.
Et ce que disent de leur côté les défenseurs des OGM est parfaitement vrai. Le génie génétique pourrait servir à préparer des plantes alimentaires qui pourraient être semées et croître dans des pays où celles qui poussent dans les pays différents ne pousseraient pas, comme sous les tropiques par exemple ; ou d’autres pourraient résister à une humidité trop forte, résister à certains parasites ou à certaines infections. De plus la sélection artificielle peut, et cela arrive souvent, sélectionner un caractère utile, mais avec lui, des gènes défavorables.
Le génie génétique permet aussi de guérir certaines maladies. Par exemple, les retards de croissance graves aboutissant à des malformations, des nanismes, ont pu être traités par l’hormone de croissance qui était très efficace, mais que l’on extrayait d’hypophyses de cadavres et qui, dans certains cas, a transmis des prions responsables de la maladie mortelle de Creutzfeld-Jacob. Le diabète entraîné par l’insuffisance de sécrétion d’insuline, et qui peut avoir des conséquences très graves, fut longtemps traité par l’insuline extraite de pancréas de porc. Aujourd’hui on produit l’hormone de croissance et l’insuline par génie génétique.
Il y a peu d’autres exemples dans le domaine médical mais il y en a, et il pourra sûrement y en avoir plus dans l’avenir, si toutefois les recherches voulues sont multipliées.
A quoi les anti-OGM répondent qu’on ne peut faire confiance ni aux sociétés agro-alimentaires, ni aux trusts pharmaceutiques.
C’est vrai ! Mais encore une fois le problème n’est donc pas les OGM, il est que la société et la population puissent avoir accès aux informations et les contrôler, et non seulement interdire de breveter le vivant mais qu’on puisse supprimer tout secret commercial.
C’est cette dénonciation fondamentale qu’il faut faire, et aussi mener une lutte qui s’en prenne à la toute-puissance du capital sur la société et pas à une technique particulière.
Aujourd’hui, pour développer les pays pauvres, on en est réduit à récompenser par le Prix Nobel l’inventeur d’une banque des pauvres et des micro-crédits. Mais ce n’est pas cela qui sortira ces pays du sous-développement.
Bien sûr, le génie génétique, par lui-même, ne fera pas mieux car ceux qui ont des capitaux pour faire de telles recherches ne les jugent pas forcément immédiatement rentables et ne les font que dans des domaines très rentables comme le maïs où les manipulations ne sont pas forcément indispensables ni même utiles.
C’est cela qu’il faut comprendre et dire qu’il ne faut pas laisser la société entre les mains de ces gens-là. Bien sûr, certaines techniques, certaines recherches peuvent être plus dangereuses que d’autres, mais la solution n’est pas de s’en prendre spécifiquement à une technique qui n’est pas pire que bien d’autres qui sont elles aussi aux mains du capital privé.
Lorsqu’on mêle des antibiotiques à l’alimentation du bétail, ce qu’ont dénoncé les écologistes et qui est aujourd’hui interdit (mais détourné), ce n’est pas du génie génétique mais c’est autrement néfaste pour la population, en risquant de créer des résistances qui sont déjà nombreuses. Lorsqu’on se sert des pesticides issus de l’industrie chimique, on les fait pénétrer dans les végétaux et consommer aux animaux. Ils pénètrent dans les végétaux pour lesquels on les utilise, mais aussi dans d’autres car les pesticides ignorent les frontières nationales, départementales ou communales. Le vent peut les emporter et les eaux ne s’en privent pas non plus. Et puis, il suffit d’aller au salon de l’agriculture pour voir comment l’élevage et la sélection artificielle peuvent aboutir à des monstruosités.
Tout cela, c’est évidemment le capitalisme, tout comme l’épuisement des nappes phréatiques pour faire pousser du maïs même là où il ne pleut pas assez pour lui fournir l’eau dont il a besoin. C’est un non-sens, d’autant plus que ce maïs sert en grande partie à la nourriture du bétail qui pourrait se contenter d’herbe, et c’est un gâchis anormal. Cela aboutit à ce qu’en mangeant un simple steak, on contribue à détériorer l’environnement, ce qui peut être bien plus grave que ce que ce steak apporte en protéines et en calories, souvent en excès dans nos pays.
De fait, les écologistes dénoncent tout cela aussi mais ils ne prétendent pas vouloir le supprimer. Même s’ils dénoncent le «marché», cela ne va pas plus loin.
Ceux des écologistes qui ne se limitent pas aux OGM, luttent contre bien d’autres choses : la pollution de l’air, la destruction de la couche d’ozone, les déchets de l’industrie et des ménages, la déforestation, la pollution des eaux des rivières, des fleuves et des mers, la pêche intensive... Oui, ils mènent beaucoup de combats justifiés. Mais l’essentiel de leurs combats consiste à dire à la population et aux consommateurs que c’est à eux d’agir, pour protéger la nature, d’acheter des produits non-emballés et ainsi de suite. Un des slogans que l’on voit à la télé est en substance : «Un petit geste multiplié par soixante millions devient une grande action».
Mais la société capitaliste, la recherche du profit –même pas du profit maximum mais du profit tout court–, le marché c’est-à-dire la concurrence loyale ou déloyale, c’est tout cela qui est responsable de tous les maux que combattent les écologistes.
Mais seulement très peu d’entre eux utilisent ces mots et disent quel est le véritable danger qui est derrière ceux qu’ils dénoncent. Les seuls qui le disent un peu, ce sont les gauchistes, qui font aujourd’hui profession d’écologisme parce que c’est plus à la mode et plus «rentable» que de parler de communisme.
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