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[center]Un apport de vitamine B9 après 50 ans permet de maintenir les performances intellectuelles[/center]
LE MONDE | 19.01.07 |
Il est possible par voie alimentaire, sinon d'améliorer, du moins de maintenir les performances intellectuelles chez les personnes âgées de 50 à 70 ans. Telle est la conclusion d'une étude menée aux Pays-Bas durant trois ans auprès de 818 personnes et publiée dans The Lancet du 20 janvier. Il suffit, pour atteindre cet objectif, d'ingérer chaque jour 800 microgrammes d'acide folique (vitamine B9), qui est présent dans les petits pois, les fèves, les épinards, les asperges, les brocolis, la laitue romaine et les poires.
Ce travail dirigé par Jane Durga avait initialement pour objet d'étudier l'effet de la prise d'acide folique sur la progression des lésions vasculaires d'athérome, la question de l'impact de cette prise sur les performances intellectuelles n'étant que connexe. Or elle est vite apparue plus importante que prévu. Des observations précédentes avaient laissé penser que des taux sanguins bas en acide folique associés à des taux élevés en homocystéine (un acide aminé aisément oxydable) constituaient un facteur de risque pour le maintien du niveau des fonctions cognitives.
Les auteurs de la publication du Lancet confirment ces observations. Leur travail compare les résultats obtenus avec l'acide folique et ceux obtenus avec un placebo. Les différences sont claires pour ce qui est des fonctions mnésiques et de la rapidité de pensée, domaines où les performances ont tendance à décroître avec l'âge. Les chercheurs estiment désormais nécessaire d'élargir de telles recherches chez des personnes souffrant de troubles cognitifs, voire de démence.
On observera que ce travail a, pour partie, été soutenu financièrement par des firmes agroalimentaires néerlandaises, les auteurs affirmant avoir pu agir en toute liberté. On observera encore que deux des sept signataires de cette étude (dont Jane Durga) ont depuis rejoint des centres de recherche des géants de l'agroalimentaire que sont Nestlé et Unilever. Les signataires, tout comme The Lancet, jugent qu'il n'y a cependant aucun "conflit d'intérêt". Faut-il dès maintenant imaginer que ces deux multinationales proposeront bientôt aux plus de 50 ans des aliments "enrichis en acide folique" ?
Jean-Yves Nau