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[center]Atmosphère un peu sèche autour des exoplanètes[/center]
Des chercheurs publient aujourd’hui les premiers résultats des mesures directes de l’observation de l’atmosphère d’une exoplanète. Ils n’ont pas trouvé ce à quoi ils s’attendaient.
Les premières mesures directes de l’atmosphère de deux exoplanètes n’ont pas apporté les résultats escomptés. Aucune des trois équipes qui ont travaillé indépendamment sur ces mesures n’ont trouvé traces de molécules d’eau, de dioxyde de carbone ou de méthane, pourtant très communes. Selon l’équipe de Jeremy Richardson, du Goddard Space Flight Center (NASA), ces planètes pourraient être enveloppées de nuages de silicates, des molécules de silicium et d’oxygène.
Richardson et ses collègues, qui publient aujourd’hui leurs travaux dans la revue Nature, ont utilisé le télescope Spitzer de la NASA pour étudier le rayonnement émis par la planète HD 209458b, une exoplanète dont le transit devant son étoile peut être observé. Il s’agit d’un Jupiter chaud, une exoplanète très massive située très près de son soleil. Les chercheurs ont comparé le rayonnement infrarouge de la planète et de son étoile avec celui qui est émis lorsque la planète est derrière l’étoile. Les molécules et les atomes laissant une signature particulière dans le spectre lumineux, la composition de l’atmosphère de la planète peut être déduite des variations qui apparaissent dans le spectre.
Les chercheurs ont été surpris de voir que le spectre était plutôt plat et qu’il n’y avait pas de traces d’eau. Une autre équipe, menée Carl Grillmair (Spitzer Science Center) et David Charbonneau (HS-CfA), arrive à la même constatation en ayant étudié avec la même méthode l’atmosphère d’un autre Jupiter chaud, HD 189733b. Leur article sera bientôt publié dans l’Astrophysical Journal.
D’après Richardson et ses collègues, des silicates sont présents dans l’atmosphère de HD 209458b et il n’est d’ailleurs pas impossible que ces nuages sombres cachent les molécules d’eau aux yeux de Spitzer.
Cependant un troisième chercheur, Mark Swain (JPL, NASA) qui analyse à son tour les données recueilles par Richardson, ne voit ni eau ni silicate. Swain a pour l’instant donné peu de détails de son analyse et ses travaux ont été soumis à l’Astrophysical Journal en attendant d’être publiés.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(22/02/07)