le pillage des fossiles c'est légal et ça rapporte

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Mars 2007, 18:22

voila pourquoi la plupart des gisements fossiliferes sont pillés et assagés et pourquoi des pans entier de l'histoire du monde risquent de ne jamais etre connus!

a écrit :

[center]Ce fossile est une oeuvre d'art[/center]


LE MONDE | 20.03.07 |

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  Rhinoceros laineux (Rhinoceros tichorinus) de l'âge de glace (-128 à -12/10000 ans). Ere quaternaire. Sibérie, Russie. Longueur : 4,10m. Mise à prix : 55 000 €.
Christie's




Depuis quelques jours, le visiteur parisien de la maison Christie's, avenue Matignon, est accueilli par un hôte singulier. Dans le hall d'entrée de la célèbre salle de vente, solidement campé sur ses pattes de derrière, haut de plus de deux mètres, le squelette d'un ours des cavernes lui tend les bras.

Qu'il continue son chemin jusqu'à l'atrium, et sa surprise sera à son comble : à sa gauche, le voici nez à nez avec un rhinocéros laineux, tandis qu'à sa droite le salue un mammouth doté d'impressionnantes défenses... Trois squelettes complets provenant d'espèces disparues il y a plus de dix mille ans ! Tous trois proposés aux enchères, le 16 avril, avec quatre-vingt-six autres objets fossiles, lors de la prochaine vente de mobilier et d'objets d'arts organisée par la prestigieuse maison.

Des squelettes préhistoriques chez Christie's ? Une première en France, mais dont le principe ne surprendra que les néophytes. Les autres, amateurs éclairés ou collectionneurs, savent que les ventes de fossiles sont monnaie courante dans diverses régions du monde.

"Si le marché français de l'histoire naturelle est encore balbutiant, il se porte très bien aux Japon et aux Etats-Unis, avec des ventes dépassant régulièrement le million de dollars", explique l'expert Eric Mickeler, consultant externe pour la vente Christie's et grand organisateur de cet événement printanier.

Si celui-ci a lieu pour la première fois à Paris, plutôt qu'à Londres ou à Los Angelès, c'est avant tout par le hasard de la rencontre entre ce fin connaisseur et le docteur Jean Bouhanna, qui s'est constitué, en une vie de passion, une collection paléontologique unique au monde. Une trentaine de fossiles d'oiseaux, de reptiles et surtout de poissons, achetés ou échangés grâce à la fréquentation assidue de deux sites réputés pour l'état de préservation et la qualité esthétique de leurs vestiges : celui, en France, de Forcalquier (Haute-Provence), et celui du Monte Bolca, au nord de l'Italie.

"Depuis mon premier oursin fossile, trouvé au pied des falaises normandes alors que j'étais adolescent, je n'ai jamais cessé de me passionner pour ces merveilles naturelles", reconnaît Jean Bouhanna, un vétérinaire niçois aujourd'hui à la retraite. Au point de s'être lancé, au fil des ans et des recherches, "dans une course à la perfection". Et de posséder un trésor d'une valeur estimée entre 100 000 et 150 000 euros, qu'il souhaite aujourd'hui mettre en vente "pour en faire profiter mes enfants". Pièce maîtresse de ce bestiaire, atteignant à elle seule 50 000 à 80 000 euros : un poisson-ange de l'ère tertiaire, dont on ne connaît au monde que cinq exemplaires.

En plus de la collection du docteur Bouhanna sera mise en vente à Paris une famille de trilobites fossiles, tout droit sortie du sous-sol de Saint-Pétersbourg. Une météorite de 150 kg. Un bézoard de cheval datant du XVIIIe siècle, étrange "perle d'estomac" fabriquée par certains herbivores, dont les princes de Habsbourg faisaient consommation afin de traiter la mélancolie. Une agate de feu. Deux dents de dinosaures carnivores, le squelette (complet à 85 %) d'un dinosaure herbivore. Aucun raton laveur, mais plusieurs ammonites... Au total, un véritable cabinet de curiosités naturelles, qui devrait satisfaire toutes les bourses et tous les goûts.

Mais qui pourra bien vouloir de l'ours ? Du rhinocéros ? De ce mammouth gigantesque, haut de 3,80 m et long de 4,80 m ? De leur propriétaire actuel, on saura seulement qu'il est homme d'affaires, qu'il vit à Paris et y possède une fabuleuse collection de fossiles et de minéraux. Qu'il tient le squelette de l'ours des cavernes (estimation minimale : 20 000 euros) d'un collectionneur polonais. Que ceux du rhinocéros laineux (55 000 euros) et du mammouth (150 000 euros) furent découverts en Sibérie au tout début des années 1990, et que leur acquisition eut lieu au moment exact de la prise de pouvoir de Boris Eltsine. D'où le nom de "Président" donné à cet impressionnant et mythique spécimen de Mammuthus primigenius. Contemporain de Neandertal, ce géant des steppes trouvera-t-il acquéreur ? Pour Eric Meckeler, la question ne se pose même pas. Un client potentiel, impliqué dans l'industrie champenoise, s'est déjà fait connaître, ainsi que des décorateurs français et étrangers... Car l'occasion n'est pas si fréquente.

Il n'est pas rare, certes, que soient exhumés du pergélisol sibérien des squelettes complets du préhistorique pachyderme. Mais en général, ceux qui les ont acquis les gardent. Qui pour sa collection privée, qui pour son zoo, qui pour attirer sa clientèle par l'exposition d'une pièce exceptionnelle. Mais il arrive aussi que la vie prenne un autre tour que prévu. Qu'il faille déménager, par exemple. C'est ce que fera sous peu l'actuel possesseur des trois squelettes, qui n'aura plus alors l'espace suffisant pour héberger ces hôtes envahissants.

Ainsi pourra-t-on faire leur connaissance jusqu'au 16 avril, tandis que le reste des objets sera exposé quelques jours avant la vente. Celle-ci verra l'inauguration, en France, du service d'enchères en ligne de Christie's, déjà testé à New York, Londres et Amsterdam.

De quoi permettre aux internautes du monde entier, moyennant une inscription préalable (site www.christies.com), d'enchérir d'un simple clic tout au long de la vente. Preuve, s'il en fallait, qu'on peut s'intéresser aux fossiles sans renier la modernité.

canardos
 
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Message par canardos » 20 Mars 2007, 18:29

a écrit :

[center]Pour les paléontologues, la science n'a pas de prix[/center]

LE MONDE | 20.03.07 |

Le commerce des fossiles dessert-il la science ? Le 4 octobre 1997, chez Sotheby's, à New York, eut lieu une vente historique : un Tyrannosaurus rex, nommé Sue en l'honneur de sa découvreuse, fut adjugé à 8 362 500 dollars au terme d'une bataille ayant opposé neuf enchérisseurs. Le Field Museum de Chicago, qui remporta les enchères grâce à des partenaires industriels, put ainsi exposer le gigantesque spécimen.


L'établissement américain a-t-il eu raison ? Pour le chercheur Jean-Louis Hartenberger, de l'Institut des sciences de l'évolution de Montpellier, la réponse est clairement non. "La paléontologie est victime de certains musées qui font de la surenchère", estime-t-il. Souhaitant que "tous les spécimens d'intérêt scientifique soient gratuitement mis à la disposition des paléontologues", il regrette que l'on donne aux fossiles une valeur marchande. Une réalité que les organismes publics ont pourtant dû accepter de longue date, apprenant à négocier avec les vendeurs les plus fiables. Ainsi la compagnie privée Canada Fossils, spécialisée notamment dans le commerce de squelettes de dinosaures, qui travaille avec les plus grands musées d'histoire naturelle du monde.

Encore faut-il que le prix des objets proposés reste abordable... "Sur ce plan, les ventes aux enchères sont ce qu'il peut y avoir de pire", constate Eric Buffetaud, paléontologue CNRS à l'Ecole nationale supérieure de Paris. En témoigne l'envolée des prix à laquelle a donné lieu la vente du T Rex Sue. Mais aussi celle que provoque parfois la mise aux enchères de fossiles ou de minéraux "d'un réel intérêt scientifique" sur le marché de l'art, dont les clients n'ont pas les contraintes financières des établissements publics.

Dernier motif d'inquiétude pour les scientifiques : compte tenu de l'absence de contrôle avec laquelle est exploité, presque partout, le patrimoine fossilifère, l'augmentation de sa valeur marchande ne peut qu'accroître trafics et falsifications. Fabriqués de toutes pièces ou reconstitués avec plus ou moins d'inexactitude par des découvreurs amateurs, vendus à des négociants locaux qui, eux-mêmes, les cèdent au prix fort à des collectionneurs, de prétendus fossiles parviennent ainsi, de temps à autre, à semer la confusion dans le petit monde des experts. "Il y a deux ans, un crâne de dinosaure a bien failli être acheté par le Muséum de Paris, avant que l'on découvre in extremis qu'il était totalement bricolé", relate Eric Buffetaud. Les risques du métier, que le marché de l'art ne simplifie guère.



Catherine Vincent

canardos
 
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Message par roudoudou » 20 Mars 2007, 20:39

merci pour l'info Canardos c'est vraiment révoltant :x
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
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roudoudou
 
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