vent spéculatif sur les éoliennes

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 23 Mars 2007, 16:01

qui a dit que le capitalisme misait tout sur le nucléaire....?

en fait il mise sur un flot d'argent public et de subventions financés par les consommateurs qui paieront la facture....

a écrit :

[center]Les valorisations boursières de l'énergie éolienne font craindre une bulle spéculative[/center]

LE MONDE | 23.03.07 |

Les énergies renouvelables font l'objet d'une véritable ruée vers l'or. Certains n'hésitent plus à parler de l'apparition d'une nouvelle "nouvelle économie" qui serait la réplique du phénomène Internet des années 1990. Avec le risque, là encore, d'une bulle spéculative autour des entreprises du secteur - fabricants de matériel (éoliennes, solaire...) et producteurs d'énergie "verte" - qui finira bien par éclater.

Impensable il y a cinq ans, la bataille entre le français Areva et l'indien Suzlon Energy pour le contrôle de REpower illustre la surenchère actuelle. De 850 millions d'euros fin janvier, le prix du fabricant allemand d'éoliennes pourrait atteindre 1,3 milliard d'euros si Suzlon renchérissait sur la dernière offre du groupe nucléaire valorisant déjà REpower à 1,13 milliard (Le Monde du 16 mars).

Quand elle se retourne sur un passé récent, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire d'Areva, a de quoi pester : en 2004, le gouvernement et l'Agence des participations de l'Etat (APE) lui avaient refusé l'acquisition du danois Bonus pour 350 millions d'euros. Racheté par Siemens, il vaut aujourd'hui près de 2 milliards d'euros.

Le gouvernement semble un peu plus conciliant qu'il y a trois ans tout en redoutant une "bulle". Un mot que le ministre des finances, Thierry Breton, n'hésite pas à utiliser quand il parle des énergies renouvelables. Il a donné son feu vert à la première surenchère d'Areva, mais il ne souhaite pas que Mme Lauvergeon rachète REpower "à n'importe quel prix". La présidente du groupe de nucléaire nuance, vendredi 23 mars, dans Le Figaro : c'est Jacques Chirac qui "a toujours pris position pour favoriser le développement d'Areva", notamment dans le cas de REpower.


DES "TSUNAMIS D'ARGENT"


Mme Lauvergeon, qui a acheté 29,9 % de REpower à 32 euros l'action et propose aujourd'hui 140 euros, ne croit pas à une bulle. "Chez les exploitants peut-être, analyse-t-elle, pas chez les fabricants d'éoliennes. REpower est, pour Areva, un investissement raisonné et raisonnable de l'ordre de 300 millions d'euros."

Analyste à la Société générale, Didier Laurens constate bien "un afflux énorme de liquidités", mais il souligne qu'"il y a la perspective de cash-flows (bénéfices très importants) très importants". Une bulle ? "Globalement, on peut justifier les valorisations actuelles, répond-il. Contrairement à Internet, on a des actifs matériels, des éoliennes et de la production d'électricité."

Tout semble militer en faveur des énergies vertes - notamment l'éolienne : fin programmée des sources d'énergie fossiles, dépendance croissante aux grands fournisseurs (Russie, Moyen-Orient), promesses lointaines du charbon propre, urgence à produire de l'énergie sans C02, part minime (3 % hors hydraulique) des renouvelables dans la production d'électricité.

Tous les groupes d'énergie s'y sont mis et de petites sociétés se développent dans cette niche (La Française d'éolienne, Théolia...). Introduite jeudi 22 mars à la Bourse de Bruxelles, l'action d'Air Energy a été sursouscrite cinq fois. Le titre de Théolia a gagné 140 % en un an. L'action d'EDF Energies nouvelles est passée en quatre mois de 28 à 42 euros.

Pour les fabricants, les carnets de commandes sont pleins pour des années. Et pour les exploitants d'éoliennes, le risque très calculé. Ils bénéficient, en effet, des tarifs de rachat par EDF garantis sur quinze ans, ce qui leur donne visibilité et rentabilité (de l'ordre de 20 %). Une aide trop élevée, juge la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Ces tarifs constituent "un soutien disproportionné à la filière éolienne" et offrent aux investisseurs "une rentabilité très supérieure à ce qui serait nécessaire pour susciter l'investissement".

Sans oublier qu'il représente, selon la CRE, "un moyen très coûteux pour la collectivité" d'atteindre ses objectifs (21 % d'électricité à base d'énergies renouvelables en 2010). "Le kWh d'éolien coûte deux fois plus cher que celui du nucléaire", calcule Colette Lewiner, directrice du secteur l'énergie de Capgemini. Elle estime le risque d'emballement boursier "réel" et s'attend que l'opinion prenne tôt ou tard conscience du coût et des limites de l'éolien.

Cette spéculation sur les actifs de l'éolien a commencé à se former en Allemagne en 2003 et en Espagne début 2006, puis en France. Elle va se développer aux Etats-Unis, pronostique Robert Bell, professeur de management à l'université de New York, dans La Bulle verte (Ed. Scali). "Les investisseurs institutionnels libéreront des tsunamis d'argent dans la nouvelle énergie", assure-t-il. Notamment les assureurs, de plus en plus inquiets des conséquences sur leurs résultats des catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique. La bulle se formera après l'élection de 2008, quand le nouveau président américain devra changer de politique énergétique (après le tout-pétrole des années Bush).



Jean-Michel Bezat


canardos
 
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Message par canardos » 18 Jan 2008, 11:20

sur le site de "sauvons le climat" un article qui illustre à la fois le racket des éoliennes et l'opacité gouvernementale qui l'entoure:

a écrit :

Opacite eolienne 
Eolien : un secret bien gardé !



Instrument élémentaire du « management » et du « marketing », la comparaison des performances et qualités des divers modes de production (voire de consommation) nous est devenue coutumière. S’agissant de l’électricité, le citoyen - consommateur s’attend donc à avoir à sa disposition tous les éléments de comptage dont est capable la technologie moderne, du basculement heures creuses/heures pleines au relevé de compteurs à distance.

Aussi est-il choquant que les statistiques de production de la plus « in the wind » des énergies renouvelables soient introuvables. Ou, plus exactement, soient devenues « top secret » depuis presque deux ans.

Les commentaires et questions suivants s’adressent en priorité à l’ADEME, officiellement en charge de la collecte de l’information, mais aussi au MEDAD (Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables, plus particulièrement à la Direction Générale de l’Energie et des Matières Premières), ainsi qu’à la Commission de Régulation de l’Energie :

-        Le site idoine, www.suivi-eolien.com, est gelé du fait que « ce site est en cours de construction. L’ensemble de ces données seront mises à jours (sic) et compléter (re-sic)dans les prochaines semaines. Site officiel de l’ADEME section énergie éolienne ». Et cette glaciation date de … mars 2006, comme l’atteste d’ailleurs la mention : « Puissance installée totale : 1,3 GW », alors que nous en sommes à 2,2 GW, si l’on se fie à http://home.planet.nl/~windsh/stats.html (site hollandais mis à jour le 8 janvier 2008).

-        La cause de ce long silence, initialement imputée aux « contraintes d’appel d’offres » pour la restructuration du site www.suivi-eolien.com, ne tient évidemment plus puisqu’il n’y a … plus d’appel d’offres !

-        Les performances des fermes éoliennes terrestres ne sont-elles pas très inférieures à celles avancées par le lobby éolien (voir notamment la plaquette du Syndicat des Energies Renouvelables, de juin 2004, qui tablait sur 2 500 heures/an), comme il ressort du rapport de RTE(1), certes sur un parc national encore bien modeste, pour qui la durée de « fonctionnement en équivalence pleine puissance » (hepp) n’a été, en 2005-2006, que de 2 060 heures/an ?

-        Cette notion de productivité influence fortement la tarification de l’énergie achetée puisque, sous réserve de ne pas dépasser une production annuelle globale fixée par décret (cf. la fameuse « PPI » du 7 juillet 2006), le tarif d’achat décroît passée une « période de référence » de quelques années, au-delà d’un certain seuil de productivité. Ce seuil, fixé à 2 000 heures (hepp) par l’arrêté Cochet de 2001 (voire 1 900, dès lors que le parc installé français aura atteint 1 500 MW), a été porté à 2 400 hepp par l’arrêté Olin de 2006. Pour un site plus venté, au-delà de ce seuil, il dev®ait y avoir interpolation pour les dernières années du contrat d’obligation d’achat. Or la quasi-totalité des sites terrestres français, hors Languedoc-Roussillon, semblent avoir des durées de fonctionnement inférieures au nouveau « seuil Olin » : en clair, les producteurs bénéficient désormais presque tous du tarif initial, maximal (0,082 €2006/kWh), du premier au dernier jour des 15 ans de leur contrat de vente « obligée » à EDF ! Serait-ce que l’ADEME juge maintenant inutile de diffuser des informations susceptibles de trahir cet état de fait, s’abritant derrière un « secret commercial » qui a bon dos ? Aussi nous réjouissons-nous de la prise de position de Mme Corinne Lepage (CAP 21) dans son "rapport d'étape" sur la gouvernance écologique "en faveur d'un droit à l'information, y compris sur les OGM et le nucléaire", à condition de l'étendre à tous les modes de production, fussent-ils réputés "vertueux", à commencer par … l'éolien.

-        Nous souhaitons  que soit étudiée, en toute transparence, l’opportunité  d’un troisième arrêté qui abaisserait les seuils tarifaires (alors que l’arrêté Olin les avait rehaussés). Ainsi serait garanti un barème de tarifs effectivement dégressif, dans l’esprit de sa conception initiale.

-        Serions-nous un des rares pays d’Europe où ces statistiques éoliennes seraient inaccessibles au grand public, alors que l’Allemagne publie largement les données de production de ses 19 000 aérogénérateurs (pour une capacité évaluée à 21,3 GW) ?

La transparence étant un des piliers de la démocratie, y contrevenir est grave, surtout dans un domaine où il est de bon ton de se proclamer « vertueux ». D’autant que l’article 7 de la loi du 10 février 2000 oblige « le ministre chargé de l'énergie [à rendre] publiques les principales caractéristiques en termes de capacité de production, [et un certain nombre d’informations sur les projets] afin d'assurer une parfaite transparence dans la mise en oeuvre de la programmation pluriannuelle des investissements. » Ne doit-il pas, pour le moins, donner de quoi vérifier ladite « capacité de production » ?

C’est pourquoi « Sauvons le Climat » presse le MEDAD de remédier à cette carence d’information qui ne peut que susciter la suspicion.



Références :
-      Document SLC : « Analyse économique critique du programme éolien » (F. Poizat, 12/2006)
-                            http://www.sauvonsleclimat.org/documents-pdf/Poizat-nov2006
-      Opinion de signataires : « Une opacité bien gardée » (A. Gouriou, F. Poizat et B. Salles, 01/2008)
-                            http://www.sauvonsleclimat.org/documents-pdf/opacite



--------------------------------------------------------------------------------

(1)              Cf. « Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France. Edition 2007 ». Mais le site de RTE (www.rte-france.com) est muet sur la production éolienne, fondue dans « autres productions » …

canardos
 
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