stocker l'info des milliers d'années...sur bactérie&

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 27 Mars 2007, 09:47

a écrit :

[center]Des bactéries pour conserver l'information des milliers d'années[/center]

LE MONDE | 24.03.07 |

Et si CD-ROM, disques durs et autres clés USB perdaient le monopole du stockage numérique de l'information ? Leur concurrent ? De vulgaires bactéries. Enfin, vulgaires, pas tout à fait : "La bactérie Bacillus subtilis, sur laquelle nous avons travaillé, est l'un des organismes les plus robustes sur terre", précise le docteur Yoshiaki Ohashi, de l'université japonaise de Keio.

Avec cinq collègues, ce chercheur vient de démontrer que ladite bactérie est capable de sauvegarder dans son ADN des informations "pendant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'années".

Pour stocker des données sur ce support singulier, les scientifiques ont d'abord dû créer un langage spécifique, capable de traduire des phrases en séquences ADN, et vice versa. Une fois mis au point, ce langage leur a permis d'encoder la suite de signes "E = MC2 1905 !" dans le génome d'une Bacillus subtilis. Si elle est conservée dans un environnement relativement stable, cette bactérie se reproduit quasi systématiquement à l'identique. De sorte qu'en comparant l'ADN des "enfants" de la bactérie génétiquement modifiée avec celui d'une bactérie normale, nos propres descendants, même les plus lointains, seront en mesure de déchiffrer la formule d'Einstein encodée par l'équipe nippone.

DISCRÉTION SUR LES APPLICATIONS

"La Bacillus subtilis résiste aux principaux risques naturels, explique M. Ohashi. Mais si son génome venait à subir des mutations d'une génération à l'autre, ce que nous n'excluons pas, l'information ne serait pas perdue pour autant : nous avons réussi à la dupliquer plusieurs fois au sein d'une même séquence ADN, de manière à limiter les risques de pertes."

Pour l'heure, la Bacillus subtilis n'est pas d'une utilisation très pratique. Le processus d'encodage et de décryptage de l'information est long - plusieurs jours pour quelques phrases. Quant à l'espace de stockage, il est très limité - à peine quelques centaines de bits, à comparer aux centaines de gigas des disques durs informatiques actuels.

Le scientifique continue ses recherches pour que ces limitations soient provisoires. Il reste très discret sur ses applications ; la technique pourrait, par exemple, servir de "marqueur" pour certifier l'authenticité de certains produits. Ces travaux ne manqueront pas de relancer les débats sur la manipulation du vivant.

"Nous sommes en mesure d'encoder des données non seulement sur des bactéries, mais aussi sur des plantes, des insectes, des souris. Nous pourrions même, c'est une éventualité, le faire sur des êtres humains, prévient le docteur Ohashi. Mais nous ne le ferons que si la société l'accepte et le désire."

Auréliano Tonet

canardos
 
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