pesticides et reproduction

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 27 Mars 2007, 23:32

a écrit :

[center]Des pesticides qui perturbent l’accouplement[/center]

Avant de pouvoir s’accoupler avec une femelle, un rat doit montrer patte blanche. Une nouvelle étude sur les effets des pesticides montre que les femelles dédaignent les mâles dont les ascendants ont été exposés à un fongicide.

Lorsqu’ils cherchent une partenaire pour s’accoupler, certains rats feraient les frais d’une contamination subie par leur arrière-grand-père. Une étude publiée cette semaine montre en effet que les femelles préfèrent s’accoupler avec des rats dont l’ancêtre n’a pas été exposé à la vinclozoline, un fongicide utilisé dans l’agriculture pour protéger les fruits.

De nombreuses études ont montré que cette substance avait des effets néfastes sur l’appareil reproducteur des rats. L’exposition à la vinclozoline entraîne des anomalies dans le développement des testicules et du pénis et affaiblit les capacités de reproduction des mâles. L’Union européenne a inscrit ce produit sur la liste des substances devant être retirées du marché. En France, son utilisation doit prendre fin au 31 décembre 2007.

L’équipe de David Crews (University of Texas at Austin, USA) et de Michael Skinner (Washington State University, USA) a sélectionné des rats issus d’un arrière-grand-père qui avait été exposé in utero au fongicide. Lorsque les mâles sont mis en présence de femelles sans histoire et de femelles issues d’un ancêtre contaminé, ils choisissent une partenaire dans l’un deux groupes sans marquer de différence. En revanche, les femelles préfèrent clairement les mâles dont l’ancêtre n’a pas été exposé au fongicide. De fait, ce produit n’a d’effet que sur l’appareil reproducteur des mâles.

Le chercheur Michael Skinner (Washington State University, USA) avait déjà montré que les perturbations endocriniennes des pesticides se transmettaient sur plusieurs générations. Cette nouvelle étude, publiée cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, montre à quel point les stratégies de reproduction d’une espèce animale peuvent être affectées par cette contamination.

Ces travaux confirment aussi l’importance des phénomènes dit ‘’épigénétiques’’. Il s’agit de modifications qui affectent des cellules sans que l’ADN soit modifié. Ce ne sont pas des mutations génétiques mais des changements dans les mécanismes qui régulent l’expression des gènes qui sont donc transmis à travers les générations.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(27/03/07)

canardos
 
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