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Message Publié : 18 Avr 2007, 21:48
par canardos
a écrit :

[center]Dépression et anxiété chez les jeunes: des traitements bénéfiques?[/center]

Faut-il ou non prescrire des traitements antidépresseurs à des adolescents ou à des enfants ? Une nouvelle étude publiée aujourd’hui tentent de dépassionner le débat.

La dépression et l’anxiété peuvent être efficacement soignées avec des médicaments antidépresseurs chez les adolescents et dans une moindre mesure chez les enfants, selon une étude publiée aujourd’hui par le Journal of the American Medical Association. Passant en revue 27 études récentes sur le traitement de la dépression, de l’anxiété et des troubles obsessionnels compulsifs du comportement (TOC) chez les jeunes, des chercheurs américains et suisse ont constaté que la balance bénéfice/risque ne penche pas forcément du mauvais côté.

Au début des années 2000 plusieurs études avaient mis en avant un risque accru de suicide chez les enfants et les adolescents traités avec des médicaments antidépresseurs de seconde génération -les inhibiteurs spécifiques de la recapture de sérotonine (ISRS). Très controversée, la prescription de ces antidépresseurs chez les moins de 18 ans a fait l’objet de fortes restrictions aux Etats-Unis après l’instauration de la «black box» sur les boîtes de cachets par la FDA en 2004. Cet avertissement entouré d’un liseré noir met en garde contre les risques accrus de pensées et de comportements suicidaires.

L’équipe de Jeffrey Bridge (Ohio State University, USA) a réalisé une méta-analyse à partir de 27 essais cliniques publiés entre 1998 et 2006 sur l’usage des antidépresseurs en médecine pédiatrique. Même si le risque de tentatives de suicide augmente légèrement avec les traitements (environ 1%), l’amélioration de l’état des patients dépasse largement ce risque, concluent les auteurs.

C’est surtout pour les patients souffrant d’anxiété que le bénéfice est important : 69% des jeunes patients traités avec des antidépresseurs voient leur état s’améliorer contre 39% avec le placebo. Pour la dépression, la proportion est de 61% avec les traitements et de 50% avec le placebo. Pour les TOC, 52% vont mieux avec les médicaments contre 32% avec le placebo. Les traitements fonctionnent mieux sur les adolescents que sur les enfants, soulignent les chercheurs.

Sans appeler à une modification de la ‘’black box’’, Bridge et ses collègues estiment que le traitement ne doit pas être d’emblée écarté et insistent sur l’importance du suivi du patient. En Europe et en France, la prescription des antidépresseurs chez les enfants et les adolescents est globalement déconseillée au profit de la psychothérapie. En cas de dépression majeure, la prescription doit s’accompagner d’une surveillance étroite du patient.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(18/04/07)