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Message Publié : 01 Juin 2007, 11:50
par canardos
a écrit :

[center]L’inquiétant déclin du tigre sauvage[/center]

Des chercheurs appellent à une rapide mobilisation des Etats pour sauver les tigres sauvages, dont l’habitat s’est nettement réduit ces dernières années.

Le territoire des tigres vivant à l’état sauvage se réduit à un rythme préoccupant, résument aujourd’hui des chercheurs dans la revue BioScience. L’espèce Panthera tigris n’occupe plus que 7% de son territoire historique, qui s’étendait de la mer Capsienne à l’île Indonésienne de Bali, et au cours des dix dernières années il a diminué de 41%, constatent Eric Dinerstein (WWF) et ses collègues.

Il ne resterait plus que 5.000 tigres sauvages. En 2005, l’Inde a brutalement réalisé que les tigres avaient presque disparu de ses grandes réserves considérées comme des sanctuaires, victimes du commerce illégal. Les projets de la Chine, qui veut élever des tigres pour commercialiser certaines parties de leurs corps, risquent d’accroître la pression sur ces grands félins, préviennent les auteurs de l’article. Il sera impossible de distinguer une patte provenant d’un tigre élevé ou d’un tigre sauvage et ce commerce va inciter les contrebandiers à tuer illégalement des tigres.

Les tigres ont besoin d’un grand espace pour vivre et se reproduire. Certaines mesures de protection sont efficaces, analysent Dinerstein et ses collègues, citant l’ouverture de corridors reliant 12 réserves situées dans le nord-ouest de l’Inde et le sud du Népal. Les efforts ont également été payants dans l’extrême est de la Russie.

Une coopération internationale est aujourd’hui indispensable et urgente pour sauver les tigres des griffes de la contrebande, estiment les auteurs.

C.D.
Sciences et Avenir.com
(01/06/07)


Message Publié : 06 Juin 2007, 16:29
par canardos
a écrit :

Le 6 juin 2007

[center]Trafic d'os et organes de tigres dans les élevages de Chine[/center]

Source : IFAW

Un nouveau rapport d'enquête d'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux www.ifaw.org) confirme les détails d'un trafic d'os et organes de tigres dans les élevages de Chine, ce qui viole à la fois la Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES) et la législation nationale chinoise.

La publication du rapport, intitulé Made in China : Farming Tigers to Extinction (Made in China; élevage des tigres jusqu'à l'extinction), arrive à point nommé pour la 14ème assemblée de la Conférence des Parties (CdP) de la CITES, où la conservation et le contrôle du commerce des tigres est l'un des principaux sujets examinés.

Grace Gabriel, Directrice Régionale d'IFAW pour l'Asie et l'un des principaux intervenants dans le débat sur l'élevage des tigres, commente ainsi les conclusions de ce rapport : "Les tigres jouent un rôle vital dans notre écosystème et ils sont essentiels pour le patrimoine naturel de l'Asie. Le péril qui les menace nous incite à nous concentrer sur des stratégies de conservation viables à long terme, plutôt que sur des façons de faire de l'argent rapidement".

Le rapport souligne les menaces imminentes qui pèsent sur les tigres dans la nature en conséquence directe de l'élevage commercial des tigres à grande échelle dans de prétendues fermes d'élevage. Les enquêteurs ont trouvé des preuves appuyant les observations détaillées dans le rapport de la mission sur les tigres chinois du Secrétariat de la CITES. En effet, il a été constaté que le vin produit dans les élevages et vendu dans des flacons en forme de tigre était en fait vanté et vendu comme une potion à base d'os de tigre, dans les plaquettes commerciales et sur les sites internet.

Le rapport d'IFAW va également dans le sens de l'évaluation du Secrétariat, selon lequel l'élevage "industriel" des tigres est le résultat de mauvaises décisions commerciales. Selon le propriétaire d'un élevage cité dans le rapport de mission, la décision d'élever des tigres dans un but commercial après l'interdiction du commerce instaurée en 1993 était "une stratégie commerciale spéculative, dans l'espoir que l'interdiction serait temporaire".

"L'élevage commercial des tigres ravivera la demande que l'interdiction intérieure chinoise avait réussi à limiter, ainsi que les efforts de sensibilisation du grand public entrepris par le gouvernement chinois," ajoute Mme Gabriel. "L'augmentation de la demande ne fera que stimuler le braconnage des tigres dans la nature, qui coûte nettement moins cher que l'élevage d'un tigre dans une ferme. Les balles sont bon marché."

L'élevage de milliers de tigres a épuisé financièrement ces fermes, mais plutôt que de reconnaître l'échec des élevages et le fait qu'ils constituent une mauvaise décision commerciale, les investisseurs essaient de déplacer la charge financière sur l'opinion internationale dans son ensemble, et attendent que le monde accepte la perte des tigres à l’état sauvage, conséquence de leurs actes.



Message Publié : 26 Déc 2007, 21:35
par canardos
a écrit :

[center]Braconnage et urbanisation rampante menacent les derniers tigres de l'Inde[/center]

LE MONDE | 26.12.07 | DEHRADUN (INDE) ENVOYÉ SPÉCIAL


C'est un déplacement peu ordinaire que viennent d'effectuer, pour la première fois, les 80 élèves de la prestigieuse école indienne des officiers de police. Tous se sont rendus, en costume cravate, dans un parc naturel aux pieds de l'Himalaya, pour apprendre auprès des gardes forestiers les rudiments de la lutte contre le braconnage.


"La disparition d'un certain nombre d'espèces relève du crime organisé, surtout dans le cas du tigre", justifie Anu Nagar, responsable de la formation. Il ne resterait plus que 1 500 félins en Inde, contre 40 000 il y a un siècle, selon les chiffres du gouvernement. Le pays, qui abrite la plus large population de tigres au monde, porte une lourde responsabilité dans la sauvegarde de l'espèce.

Chez le tigre, rien ne se perd, tout se vend. Du pelage aux dents, en passant par les testicules, les organes sont très prisés en Chine, le pays voisin, notamment pour fabriquer des potions aphrodisiaques, ou même de la poudre d'os, un remède utilisé en cas de fracture. Une carcasse ou une peau de tigre est vendue en général 4 500 dollars (3 100 euros) aux intermédiaires. Une petite fortune pour un villageois, une bouchée de pain pour un intermédiaire qui peut en obtenir 50 000 dollars (35 000 euros) au marché noir en Chine.

La technique du braconnage est simple. Un piège dissimulé sous des branchages immobilise le tigre en le blessant à la patte. Les braconniers n'ont plus qu'à le tuer, par la gueule, afin de ne pas abîmer son pelage. En Inde, 50 félins trouveraient ainsi la mort chaque année. "Avec de nouvelles techniques comme les détecteurs de métaux et les caméras infrarouges, nous espérons enrayer le phénomène, mais c'est surtout en s'attaquant au vaste réseau de contrebande que nous pourrons sauver les tigres", souligne Samir Sinha. Le directeur de l'ONG Trafic India reconnaît la complexité de la tâche : "La plupart des têtes de réseau n'ont jamais mis un pied dans une forêt et dissimulent leurs opérations derrière des activités légales de transport."

C'est à New Delhi, un endroit idéal pour passer inaperçu grâce à ses 15 millions d'habitants, que les trafiquants opèrent. Les clients, venus de Chine ou du Népal, visitent les petits ateliers pour choisir les peaux qu'ils signent au dos, une fois la vente conclue. Ce sont ensuite des femmes, appartenant à des tribus du nord de l'Inde réputées pour leur savoir-faire en matière de chasse au tigre, qui transportent les peaux et les carcasses. Grâce aux signatures, et aux renseignements récoltés par des informateurs, des réseaux ont pu être démantelés. Le 4 décembre, la police a annoncé l'arrestation de quinze trafiquants, dont Shabbir Hasan Qureshi, connu pour être à l'origine du quart du trafic de tigres en Inde.

La lutte contre le braconnage passe également par la mobilisation des communautés villageoises. Et la tâche est difficile, car les félins font de nombreuses victimes en raison de l'urbanisation rampante et de la construction illégale d'habitations dans les parcs naturels. "Avec seulement 2 % de la superficie du globe, l'Inde concentre 20 % des hommes et 40 % des tigres de la planète, ce qui pose un problème de cohabitation", constate Samir Sinha.

Depuis le début de l'année, quatorze villageois ont été tués par des léopards ou des tigres dans l'Etat de l'Uttarranchal. "Il est difficile, dans ces conditions, de défendre le tigre", admet M. Chandola, responsable de la protection animale dans cet Etat du nord de l'Inde.

Après l'attaque d'un tigre, des brigadiers sont immédiatement envoyés pour calmer la population. Les familles sont dédommagées à hauteur de 1 800 euros par adulte tué, 900 euros si c'est un enfant.

"Auparavant, le sentiment religieux imposait le respect vis-à-vis de la nature et des tigres. Aujourd'hui l'intolérance est croissante", constate M. Chandola, avant de conclure, un brin amer : "Il n'y a guère que la construction de barrières électriques autour des villages qui puisse préserver les tigres, en même temps que les populations."



Julien Bouissou

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CHIFFRES


MILLE CINQ CENTS TIGRES

subsistent en Inde, contre 40 000 il y a un siècle. 40 % des tigres du monde vivent en Inde.

L'habitat naturel des tigres en Asie s'est réduit de 93 %.


L'INDE COMPREND VINGT-TROIS RÉSERVES

de tigres réparties dans dix-sept Etats.


HUIT CENT CINQUANTE TIGRES

ont été tués par des braconniers depuis 1994, et 80 % des parcs nationaux ne sont pas équipés pour lutter contre le braconnage.


TROIS SOUS-ESPÈCES

ont déjà disparu : le tigre de Bali, le tigre de Java et le tigre de la Caspienne.