biocarburants

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par abounouwas » 17 Août 2007, 23:22

a écrit :Les agrocarburants présentent un bilan écologique médiocre
LE MONDE | 17.08.07 | 14h47  •  Mis à jour le 17.08.07 | 19h52

L'usage des agrocarburants ne permettra pas systématiquement de limiter les émissions de gaz à effet de serre, et il serait plus efficace de conserver les milieux naturels en bon état : telle est la conclusion d'une étude parue dans la revue Science, vendredi 17 août, et cosignée par Renton Righelato, du World Land Trust, une organisation de conservation des écosystèmes, et Dominick Spracklen, de l'université de Leeds (Grande-Bretagne).

Le bilan écologique des agrocarburants est souvent critiqué sur la base de la comparaison entre l'énergie dépensée pour les produire et celle qu'ils fournissent. Le solde est généralement assez médiocre, voire négatif.

Mais la démarche de Renton Righelato et de Dominick Spracklen est plus originale : ils ont cherché à comparer les émissions de gaz carbonique économisées par les cultures d'agrocarburants et celles évitées par d'autres usages du sol. En collationnant nombre d'études, ils ont confronté les bilans des usages du sol : canne à sucre, blé, maïs ou betterave destinés à la production d'éthanol ou de diesel, conversion de forêts tropicales en cultures, conversion de cultures en forêts, etc.

Par exemple, la culture du blé pour faire de l'éthanol permet d'éviter, par la substitution au pétrole, entre 0,2 et 0,6 tonne de gaz carbonique par hectare et par an. Mais la conversion, aux Etats-Unis, de cultures en forêts de pins permet (par la croissance des arbres) d'économiser 3,2 tonnes de gaz carbonique par hectare et par an. Mieux vaudrait donc faire pousser des arbres que cultiver des céréales destinées à faire rouler des automobiles.

La canne à sucre a le meilleur rendement des agrocarburants existants : près de 2 t/ha d'émissions évitées. Mais c'est beaucoup moins que ce que permettrait d'économiser la transformation de cultures en forêt tropicale (entre 4 et 8 t/ha), et désastreux si la canne à sucre se développe par la déforestation (qui "coûte" près de 200 t/ha par an d'émissions).

Au total, constatent les chercheurs, si les responsables politiques veulent privilégier le bilan écologique, "ils seraient mieux avisés de se concentrer sur l'amélioration de l'efficacité énergétique des combustibles fossiles, de conserver les forêts et les savanes, et de restaurer les forêts naturelles et les prairies sur celles des terres qui ne sont pas nécessaires pour l'alimentation".

Cette démarche présenterait de surcroît des avantages en matière de biodiversité et de santé des écosystèmes.

Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 18.08.07

abounouwas
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Jan 2007, 00:47

Message par carnifex » 20 Août 2007, 19:55

Je ne suis pas vraiment convaincu. Les chiffres apportés ne sont en rien expliqués et contredisent souvent le bon sens, me semble-t-il.

Brûler du carbone (l'éthanol) qu'on a créé en fixant du CO2 (la culture du blé) est nécessairement moins productif de CO2 que de brûler du carbone (le pétrole) extrait sans fixer de CO2.

Fixer du CO2 (la culture du blé), afin de produire de l'éthanol, en brûlant de l'éthanol, voire pire, du pétrole, a une efficience, quant au but recherché, moindre, mais n'enlève rien à la véracité de la première proprosition.

Quant à l'efficience relative des "forêts naturelles et les prairies" dans le domaine considéré : la fixation du carbone, elle me semble négligeable, contrairement à ce que l'article laisse entendre. Par contre, s'il s'agit de faire pousser les arbres pour les couper et les brûler pour se chauffer, plutôt que de brûler du gaz, voire pire, du fuel, c'est intéressant.
carnifex
 
Message(s) : 0
Inscription : 26 Juil 2007, 21:30

Message par canardos » 13 Nov 2007, 11:04

dans LO du 2 novembre 2007

a écrit :

[center]Agrocarburants contre aliments : une organisation sociale démente ![/center]

Le prix du baril de pétrole flambe et en même temps ceux du blé et du maïs s'envolent. Car les céréales ne sont plus seulement des matières premières pour l'alimentation mais aussi des sources de carburants, de richesses pour les industriels, et par-là même de misère accrue pour les populations déjà affamées.

Le réchauffement climatique et la diminution des réserves pétrolières sont une aubaine pour les céréaliers et autres industriels de l'agro-alimentaire, et aussi pour ceux du pétrole, qui misent sur cette juteuse reconversion. L'heure est à la transformation des végétaux en carburants dits « verts », en biocarburants ou agrocarburants. On distille le maïs, le blé, le riz, la canne à sucre ou les betteraves en « bio » éthanol, on extrait l'huile de palme, de colza, de soja ou de tournesol pour les transformer en « bio » diesel.

Les pays riches se sont fixé des objectifs en la matière. L'Europe a pour ambition de couvrir 5,75 % de ses besoins en carburants routiers avec de tels agrocarburants en 2010 et 20 % en 2020. Quant aux États-Unis, ils espèrent bien en produire près de 140 milliards de litres par an. Si on en croit les spécialistes, pour atteindre ces objectifs, il faudrait que l'Europe y consacre 70 % de ses terres agricoles, quant aux États-Unis, ils devraient pour ce faire transformer la totalité de leurs récoltes de maïs et de soja en « pétrole vert  ». Mission impossible... et ce sont donc les autres continents - les plus pauvres - qui s'apprêtent à produire encore plus ces agrocarburants, au mépris des cultures vivrières et au prix d'une augmentation du coût des aliments de base.

Pour ne prendre qu'un exemple, en janvier dernier, à Mexico, des milliers de manifestants protestaient contre le doublement du prix de la tortilla, cet aliment de base qu'est la galette de maïs. Car, depuis que de grands groupes industriels se sont avisés des profits qu'ils pourraient engranger en transformant cette céréale en éthanol, la spéculation a fait plus que doubler son prix en deux ans. Ailleurs, notamment au Brésil, après que des forêts ont été brûlées pour laisser place à des plantations de canne à sucre pour la production d'éthanol, ce sont désormais des terres vivrières qui sont plantées en canne ou en soja. Dans ce but, certains envisagent même des plantations de manioc en Afrique ! Que l'augmentation des productions agricoles affament encore plus les populations, c'est là un symbole de l'absurdité et de la démence de l'organisation économique de notre société !

Sur un autre plan, celui de l'environnement, les agrocarburants sont apparemment loin de remplir les promesses de leurs promoteurs. C'est qu'avant de les récolter, il faut répandre des quantités massives d'engrais, utiliser des quantités gigantesques d'eau, puis consacrer de l'énergie pour leur transformation, sans compter les gaz à effet de serre libérés par les incendies qui permettent les déforestations préalables... Les bénéfices attendus seraient ainsi annulés par les mécanismes de leur production.

Ce qui est certain, c'est que la faim tenaille des centaines de millions d'individus : 100 000 personnes meurent de faim chaque jour et 854 millions souffrent de malnutrition. Et si on continue à vouloir remplir les réservoirs avec des aliments, le futur sera bien pire encore.

Sophie GARGAN.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par jeug » 13 Nov 2007, 11:45

a écrit :100 000 personnes meurent de faim chaque jour  100 000 personnes meurent de faim chaque jour  100 000 personnes meurent de faim chaque jour
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par canardos » 13 Nov 2007, 11:51

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16


Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)