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Message Publié : 06 Déc 2007, 10:54
par canardos
a écrit :

[center]La "mort blanche" des coraux inquiète les experts à Bali [/center]

Par Par Sébastien BLANC AFP - 6/12/2007 NUSA DUA (AFP) -

Ils perdent d'abord leur couleur éclatante puis se calcifient en un squelette fragile et se désagrègent: les coraux meurent à cause du réchauffement climatique et les experts ont lancé jeudi à Bali un nouveau cri d'alarme. Evènement

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"Les conséquences sont là et c'est vraiment dramatique", a assuré à l'AFP Lida Pet Soede, directrice du programme pour les coraux au Fonds mondial pour la Nature (WWF).

"Les coraux blanchissent, puis ils meurent et s'effritent". Certains fonds marins ressemblent selon elle à des "déserts plats recouverts de fragments".

Le phénomène s'explique ainsi: le corail abrite des millions d'algues unicellulaires, dont les pigments lui donnent ses couleurs flamboyantes. Ces algues ne supportent pas l'élévation en cours de la température de l'eau.

Une fois les micro-algues mortes, le corail se décolore et se transforme en un squelette calcaire, d'où l'expression de "mort blanche".

"Nous sommes en train de précipiter une extinction massive", a confirmé à l'AFP J.E.N. Veron, un spécialiste des coraux de renommée internationale.

Les bancs de corail sont selon lui "le premier écosystème vraiment important destiné à disparaître en raison du changement climatique".

La mort des coraux a des conséquences immédiates sur la vie marine. "Les poissons ont besoin des structures (coralliennes) pour se cacher, pour se nourrir et se reproduire", souligne le Dr. Soede. A terme, les êtres humains sont donc également menacés.

Conscients du danger, six pays d'Asie du Sud-Est et du Pacifique ont lancé jeudi à Bali, en marge de la conférence sur le climat de l'ONU, une initiative commune contre la dégradation du "Triangle du corail", qui rassemble la plus importante biodiversité marine de la planète.

"L'Initiative pour le Triangle du corail" (CTI), soutenue par le WWF et l'ONG The Nature Conservancy, vise à mettre en place un réseau de zones marines protégées, à réduire les dégradations causées par les industries de pêche, à promouvoir l'éco-tourisme et à sensibiliser et aider les populations locales.

"J'ai le regret de dire que les ressources marines de nos pays et de nos régions sont menacées par le changement climatique, les ravages de la pêche et la pollution", a déclaré Freddy Numberi, le ministre indonésien des affaires maritimes.

Le "Triangle du corail" est surnommé "l'Amazone des mers". Il comprend les Philippines, la côte est de Bornéo (partagée entre la Malaisie et l'Indonésie), l'île de Sulawesi, l'archipel des Moluques, Bali et les petites îles de la Sonde, la Papouasie occidentale (Indonésie), le Timor oriental, la Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG) et les îles Salomon.

Ces régions représentent moins de 2% des océans mais contiennent 53% des récifs coralliens du monde et 76% des espèces coralliennes connues. On y trouve plus de 600 espèces de coraux et plus de 3.000 espèces de poissons. Les ressources marines contribuent à y faire vivre 120 millions de personnes.

Un tiers des prises mondiales de thons sont effectuées dans le "Triangle du corail".


Message Publié : 06 Déc 2007, 17:57
par jeug
Je ne sais pas quelle est la relation (cause à effet, simple corrélation) mais c'est quand même dans le même sujet : c'est souvent aussi le passage beaucoup plus fréquent maintenant qu'autrefois d'El Niño qui ravage les coraux parce que pendant plusieurs mois ça élève la température de la zone de quelques degré.
Autrefois, sa fréquence de passage était équivalente, d'après ce que j'ai compris, à la durée de repousse des coraux (qq dizaines d'années), maintenant c'est sensiblement plus fréquent et rien n'a le temps de repousser.
Alors cette plus grande présence d'El Niño est-elle la conséquence du réchauffement ou bien descend-elle de la même cause ?

Message Publié : 06 Déc 2007, 18:13
par canardos
non, manifestement, c'est plus complexe:

dans Futura sciences:

a écrit :

[center]causes de dégradation des récifs coralliens [/center]

Parmi les menaces majeures qui pèsent sur les récifs coralliens figurent les pressions anthropiques locales, souvent chroniques, liées aux activités humaines en zone côtière et qui ont un impact localisé et immédiat, et les pressions naturelles, dont les effets des changements globaux. L'accroissement de CO2 dans l'atmosphère, notamment, représente une menace croissante, qui risque d'avoir un impact à plus large échelle et à plus longue échéance et qui viendra compliquer les réponses des communautés coralliennes aux pressions locales (Comité Scientifique de Recherche Océanographique, SCOR, Boston 1998).

Les pressions naturelles

Communes à l'ensemble des DOM-TOM, les caractéristiques inhérentes aux îles de la zone tropicale sur le plan climatique, sur le plan du relief et de la pédologie, font que les causes naturelles jouent un rôle déterminant dans l'évolution des récifs coralliens. Les pressions liées aux causes naturelles peuvent s'exercer indifféremment sur toutes les zones du récif, frangeant ou barrière, contrairement aux pressions liées aux activités anthropiques qui s'exercent principalement sur la frange littorale, donc sur les récifs frangeants.

Les changements globaux

Les travaux du SCOR (Boston, 1998) révèlent que :

le taux de CO2 atmosphérique devrait continuer à croître. Cet accroissement devrait entraîner une réduction du pourcentage de saturation en aragonite dans les couches superficielles de l'océan, ce qui pourrait conduire à une réduction du taux de calcification par les coraux, et constituer une menace certaine pour le fonctionnement des écosystèmes coralliens.

l'accroissement probable de la température de surface pourrait conduire à des déplacements des isothermes généralement associés à la distribution des récifs coralliens dans le monde et à des dégradations locales ou régionales de récifs coralliens, en relation avec des épisodes de température élevée de l'eau de mer.
les taux projetés d'élévation du niveau de la mer (entre 15 et 95 cm en 2100) ne sont pas un facteur limitant sauf si, en raison de l'accroissement de CO2 et des autres pressions, le taux de calcification était insuffisant pour que les récifs compensent l'élévation du niveau de la mer..

l'accroissement en intensité et en fréquence des rejets des rivières pourrait accroître la turbidité des eaux côtières, ainsi que les apports en nutriments et en autres pollutions dans les récifs coralliens côtiers..

l'intensité et la fréquence des cyclones pourrait augmenter de 10 à 20% d'ici 2070..

Les cyclones

Les cyclones, comme les tempêtes de moindre importance, sont reconnus à long terme comme l'un des facteurs majeurs de l'évolution géomorphologique des récifs et des îles coralliennes, formées par les débris arrachés au récif pendant les fortes tempêtes cycloniques. Outre l'impact direct de destruction du à la force des houles cycloniques, les cyclones ont un effet indirect en raison de l'importance des transports solides par les rivières. Ceux-ci induisent une forte sédimentation de matériel terrigène en zone lagonaire, au débouché des rivières, qui provoquent l'asphyxie des coraux. Les effets sont particulièrement marqués en aval des bassins-versants touchés par les activités humaines (mines, exploitations agricoles, terrassements etc.). C'est en Polynésie française, à La Réunion et dans les Antilles que leur impact a été le plus marqué. Dans les atolls de Polynésie, des destructions très importantes de pentes externes à 50, 90%, voire 100%, ont été observées, jusqu'à au moins 75 mètres de profondeur sur certains atolls.

Le blanchissement des récifs coralliens

On observe périodiquement dans le monde, particulièrement fréquemment depuis 1980, des phénomènes de blanchissement de coraux ou autres organismes symbiotiques, dont la fréquence et l'intensité sont sans précédent dans la littérature scientifique. Le blanchissement des coraux intervient par perte des algues symbiotiques et/ou réduction de concentrations en pigments chlorophylliens dans les zooxanthelles qui résident dans les tissus de l'hôte et qui leur donnent leur couleur. Si, dans la plupart des cas, les coraux peuvent régénérer leurs zooxanthelles, un stress trop important et persistant entraîne cependant la mort des colonies. Les événements de blanchissement à grande échelle sont pour la plupart intervenus lors d'anomalies du système El Niño (ENSO), comme en 1982-83, 1994 ou 1997-98, qui associe un déséquilibre du champ de pression sur le Pacifique sud, avec l'apparition du courant chaud El Niño sur les côtes du Pérou et se traduit par divers bouleversements hydroclimatiques, en particulier le réchauffement des eaux de surface. Le dernier événement (97-98) est particulièrement marqué et généralisé dans les DOM-TOM : Polynésie Française, Mayotte, Iles Éparses, La Réunion.

Les infestations d'Acanthaster planci

Acanthaster planci est une étoile de mer de grande taille qui se nourrit de tissus coralliens qu'elle digère in situ. Les causes d'explosion démographique de l'Acanthaster ne sont pas encore certaines. Des causes humaines ont souvent été incriminées, soit qu'elles favorisent l'élimination des prédateurs de l'espèce, soit que la pollution, en particulier les phénomènes d'eutrophisation et la sédimentation terrigène, favorise la survie des larves et l'explosion des populations. Plusieurs chercheurs pensent actuellement qu'il s'agirait de fluctuations naturelles d'abondances des populations au cours de longues périodes de temps. En Polynésie, Acanthaster est responsable de profondes modifications des communautés coralliennes, avec de fortes mortalités, en particulier chez les coraux du genre Acropora et Pocillopora. Les principales infestations ont eu lieu entre 1979 et 1986, mais s'observent encore de nos jours et ont pu conduire à des taux de destruction pouvant localement atteindre 90% dans les zones les plus touchées du récif frangeant.

Les maladies des coraux

Des cas de maladies d'origine bactérienne (maladie de la bande noire et maladie de la bande blanche) sont observés un peu partout de façon irrégulière, principalement dans les Caraïbes. Ces maladies sont encore mal connues. Pour les DOM-TOM, elles n'ont affecté que les récifs des Antilles, et particulièrement ceux de Guadeloupe où la maladie à bandes blanches a contribué, avec les cyclones, à décimer les populations d'Acropora palmata.

Les pressions anthropiques

Aménagement du territoire, mines, agriculture et sédimentation terrigène L'érosion mécanique des sols est une caractéristique naturelle des îles tropicales jeunes soumises à de violentes pluies. Mais toute action de l'homme qui conduit à la destruction du couvert végétal renforce cette dégradation naturelle. Les causes majeures d'érosion dans les DOM-TOM résultent des mauvaises pratiques agricoles (Mayotte, Wallis et Futuna, La Réunion, Polynésie Française), de l'urbanisation des pentes et du littoral (Polynésie Française, Mayotte, La Réunion, Antilles), de l'exploitation minière (Nouvelle-Calédonie) et de la construction d'infrastructures diverses : routes ou aménagements hydrauliques (tous les DOM-TOM). Les terrassements en montagne entraînent le remaniement et l'érosion de quantités considérables de terres qui se traduisent par des apports sédimentaires très abondants au littoral. Ces apports induisent de profondes modifications du profil littoral et la dégradation des récifs frangeants. Outre les phénomènes d'étouffement des coraux et des organismes sessiles par le sédiment, l'impact résulte de l'augmentation de la turbidité qui induit une diminution de la lumière, nécessaire à la vie corallienne. S'y ajoutent les phénomènes d'eutrophisation des eaux, liés à l'augmentation des apports en nutrients. C'est l'une des causes majeures de dégradation des récifs des DOM-TOM français, notamment à Mayotte, à La Réunion et, plus ponctuellement, en Nouvelle-Calédonie.

La pollution des eaux

Les pollutions domestiques et agricoles provoquent un enrichissement artificiel des eaux côtières en nitrates et phosphates et se traduisent par des phénomènes d'eutrophisation qui induisent une diminution de la calcification des coraux et favorisent la multiplication des algues et d'autres organismes non constructeurs, au détriment des coraux qu'ils étouffent. Ces algues peuvent également entrer en compétition avec les phanérogames, envahir les herbiers et les détruire. Pour ce qui concerne les mangroves, on connaît mal leur réaction à une augmentation du taux de nitrates dans l'eau. Les rares études faites sur ce sujet tendent à montrer que l'écosystème y est indifférent ou bien que la croissance végétale est légèrement favorisée. L'impact des polluants chimiques (hydrocarbures, détergents, métaux lourds) sur le métabolisme des organismes récifaux est encore mal connu, tout comme l'impact des pesticides, utilisés dans les traitements phytosanitaires en zone urbaine et en agriculture. En revanche, les mangroves sont particulièrement sensibles aux pollutions massives d'hydrocarbures (marées noires) et sont en général détruites. L'assainissement est un problème dans presque tous les DOM-TOM : à l'exception de La Réunion, de Bora-Bora en Polynésie Française, et de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, où de grands efforts sont fait en matière d'assainissement, tous les autres DOM-TOM sont non équipés ou sous-équipés et la pollution des eaux, dans les zones d'habitat dense, y est un réel problème. L'emploi de pesticides agricoles ou domestiques pose des difficultés principalement aux Antilles, en Polynésie et à La Réunion ; certains pesticides utilisés sont toxiques et rémanents, comme en Polynésie, où leur présence dans certains sédiments du lagon atteste d'une pollution nette, avec des teneurs parfois comparables à celles mesurées ailleurs dans des sites considérés comme pollués. En Martinique également, les teneurs enregistrées dans certains organismes de la Baie de Fort de France sont très élevées. La pollution industrielle est limitée ; elle affecte surtout les DOM des Antilles et de La Réunion, notamment la pollution résultant des industries sucrières.

L'extraction des granulats et autres dragages

Les dragages de récifs frangeants, sont réalisés soit pour l'extraction de granulats coralliens, appelés "soupe de corail" en Polynésie, utilisés en construction ou pour la réalisation de routes, soit pour la réalisation d'aménagements maritimes comme les ports ou les chenaux de navigation. L'impact des dragages est double. Au niveau de l'extraction, le site est détruit de façon quasi irréversible ; aux alentours, les zones récifales sont plus ou moins fortement perturbées par les panaches de sédiments coralliens très fins, mis en suspension et entraînés par les courants, qui viennent étouffer les coraux et conduisent à des modifications de peuplement. C'est en Polynésie que cette activité est surtout développée et a conduit à la destruction de très nombreuses zones récifales. Le pillage des sables de plage conduit à d'importants phénomènes d'érosion, notamment à Mayotte et à Wallis et Futuna.

Les remblais littoraux

L'urbanisation côtière (aéroports, routes...), dans ces îles exiguës, est souvent réalisée au détriment des récifs coralliens et des mangroves. Les remblais sur les récifs ou sur la mangrove, pour gagner des terrains sur la mer, assurent la destruction totale du récif et de la mangrove sur l'ensemble de la surface remblayée et perturbent la courantologie lagonaire.

Aux Antilles, les nombreux travaux d'aménagement littoraux sont largement responsables de la disparition des écosystèmes côtiers, récifs, herbiers de phanérogames et surtout mangroves. En Polynésie, et notamment dans les îles de la Société, les remblais sont très utilisés et conduisent à la destruction de grandes portions de platiers.

Quelques techniques de pêche pouvant être destructrices * Polynésie : Filets maillants, fusils sous-marins, pêche au caillou. * Wallis et Futuna : Pêche au tas de caillou, pêche par empoisonnement (futu), pêche à la dynamite. * Mayotte : Filets maillants, trémail, senne, fusils sous-marins, pêche au djarifa (pièce de tissu traînée dans l'eau par les femmes), pêche par empoisonnement (uruva), pêche à pied au poulpe et autres organismes, * La Réunion : Filet maillant, pêche à la gaulette, pêche à pied au poulpe et autres organismes, * Guadeloupe et Martinique : Nasse caraïbe, filets maillants, trémail, senne.

L'exploitation des ressources vivantes

Compte tenu du mode de reproduction de nombreuses espèces marines et de la dispersion de leurs larves planctoniques par le jeu des courants, l'exploitation des ressources marines peut rarement conduire à la disparition des espèces, sauf éventuellement dans le cas d'espèces endémiques. L'exploitation trop intensive en revanche peut conduire à une diminution importante des stocks, comme c'est le cas en particulier à Futuna, à Mayotte et aux Antilles. Les problèmes principaux sont :

l'utilisation de certaines méthodes de pêches destructrices (explosifs, poisons, barres à mines, filets à mailles trop fines, pêche au caillou "muro-ami"...) qui conduisent à la dégradation des écosystèmes, au prélèvement non sélectif des espèces, ou des jeunes,

la destruction des frayères et des nurseries,

l'exploitation intensive d'espèces peu ou pas mobiles, comme les mollusques, les coraux,

l'exploitation intensive d'espèces rares ou endémiques.

Le tourisme

Le tourisme a un impact lors de l'aménagement des infrastructures touristiques (construction d'hôtels, de marinas etc.) et pendant le déroulement de certaines activités touristiques sur les récifs. Les aménagements touristiques posent des problèmes en phase de chantier (terrassements, dragages de récifs, travaux divers ou sédimentation terrigène dans les lagons) et en phase d'exploitation, essentiellement par le rejet des eaux usées. Les études d'impact et le suivi des prescriptions permettent de minimiser ces impacts (Polynésie). Les activités touristiques généralement nuisibles pour les récifs, lorsqu'elles sont trop intensives, sont les mouillages des navires sur les coraux ou les herbiers, les rejets domestiques par les navires, la fréquentation des récifs par les touristes qui piétinent les platiers, brisent des coraux et collectent des organismes.

C'est surtout aux Antilles, en raison de la navigation de plaisance et des problèmes de mouillage ainsi que de la plongée sous-marine intense, que les activités touristiques sont responsables de dégradations importantes de récifs coralliens

Les principales causes de la dégradation des récifs dans les DOM-TOM

Une forte pression démographique qui constitue la principale menace La dégradation des récifs des DOM-TOM résulte en partie de causes naturelles, parmi lesquelles les cyclones ont une large part. Mais il s'agit de facteurs naturels d'évolution du récif. En revanche, les activités anthropiques dans les zones urbaines et de forte densité de population, ont un impact majeur sur les récifs. Les activités liées à l'aménagement et à l'équipement des territoires sont largement responsables et les principaux facteurs de disparition des récifs sont la sédimentation terrigène et l'urbanisation des littoraux.




Message Publié : 06 Déc 2007, 18:22
par jeug
Ben si :
a écrit :Les événements de blanchissement à grande échelle sont pour la plupart intervenus lors d'anomalies du système El Niño (ENSO), comme en 1982-83, 1994 ou 1997-98, qui associe un déséquilibre du champ de pression sur le Pacifique sud, avec l'apparition du courant chaud El Niño sur les côtes du Pérou et se traduit par divers bouleversements hydroclimatiques, en particulier le réchauffement des eaux de surface.
Le passage d'El Nino dans certains endroits (peut-être là où il n'a pas l'habitude de passer) tue le corail. Ce n'est probablement pas le seul facteur et je ne sais pas comment il se combine aux autres. Mais à lui seul, le passage dans l'océan indien en 97/98 a détruit le corail dans la zone en élevant la température de surface de plusieurs degré pendant 6 mois. C'avait déjà été le cas quelques années avant et ça n'avait pas eu le temps de repousser entre les 2 passage.
Je ne dis pas qu'il y a que ça mais que c'est suffisant.

Message Publié : 06 Déc 2007, 18:29
par canardos
mais ces déreglements des courants marins sont eux meme liés aux changements climatiques et s'inscrivent dans le réchauffement des océans...un autre facteur tres important est l'acidification des eaux en raison de l"absortion plus importante de CO2 par les océans qui entraine une réduction du taux de calcification par les coraux.

Message Publié : 06 Déc 2007, 19:00
par jeug
Oui, tout à fait, ça doit bien être ça (le lien de causalité auquel je faisais allusion entre "dérèglement climatique" général et réchauffement de la surface de l'eau)

Message Publié : 06 Déc 2007, 21:10
par Crockette
on en a déjà parlé ici il ya un bon moment : l'effet le plus important c'ets la fragilisation des plages qui entourent les iles; progressivement la végétation (arbres plantes etc) sont arrachés par la mer car les coraux lorsqu'ils sont en pleine santé agissent comme une barrière naturelle contre la force des vagues : résultat : de nombreuses iles en indonésie et dans l'océan indien doivent importer de gros tripodes en béton armés si elles veulent encore vivre quelques années....

Message Publié : 14 Déc 2007, 20:50
par canardos
a écrit :

[center]La survie des récifs coralliens très menacée par l'augmentation du CO2[/center]

AFP - Vendredi 14 décembre 2007 WASHINGTON (AFP) -

La survie des récifs coralliens dans le monde sera gravement menacée d'ici 2050 par l'augmentation actuelle des émissions de gaz carbonique (CO2) d'origine humaine, qui acidifient les océans, selon une étude publiée jeudi aux Etats-Unis.

Une acidification excessive de l'eau dissout les minéraux permettant la calcification de ces récifs et conduit à leur destruction, mettent en garde des chercheurs de la Carnegie Institution, un institut de recherche de Washington, dont les travaux paraissent dans la revue Science du 14 décembre.

Les deux principaux co-auteurs, les océanographes Ken Caldeira et Long Cao, devaient également faire une présentation jeudi devant la conférence annuelle de l'"American Geophysical Union" qui se tient à San Francisco (Californie, ouest).

Sans une stabilisation et une réduction des émissions de CO2 --un des principaux gaz à effet de serre-- 98% des habitats des récifs coralliens baigneront d'ici 2050 dans des eaux trop acides.

La teneur actuelle de CO2 dans l'air s'accélère rapidement en raison de l'intensification des activités humaines surtout la combustion d'hydrocarbure, indiquent ces scientifiques.

"Environ un tiers du CO2 émis est absorbé par les océans, ce qui aide à ralentir le réchauffement de la planète mais a des effets catastrophiques sur la faune marine", relève Ken Caldeira.

L'oxydation excessive de l'eau qui en résulte dissout l'aragonite, minéral utilisé par les coraux et nombre d'autres organismes marins pour développer leur squelette, explique-t-il.

Selon Bob Steneck, de l'université du Maine (nord-est), un milliard de personnes en Asie dépendent des récifs coralliens pour leurs ressources économiques.


Message Publié : 14 Déc 2007, 23:14
par canardos
a écrit :

[center]Le glas sonne pour les coraux[/center]

Sans mesures urgentes, l’acidification des océans pourrait conduire à la disparition des coraux d’ici à la fin du siècle.

les coraux sont menacés par l'acidité des océans .

Les émissions de carbone engendrées par les activités humaines ne sont pas seulement responsables du réchauffement du globe, elles sont également en train de modifier profondément la chimie des océans. Cela pourrait bientôt être fatal aux récifs coralliens, qui sont des havres pour la diversité biologique marine et soutiennent l'économie de nombreuses communautés côtières. Des scientifiques, de l’institut Carnegie, ont calculé que si les émissions de dioxyde de carbone se maintenaient à leur niveau actuel la quasi-totalité des territoires coralliens seraient plongés dans une eau bien trop acide pour permettre la croissance et le renouvellement de ces derniers.  L’une des premières victimes sera l’Australie et sa grande barrière de corail qui représente actuellement la plus grande structure organique du monde.

Le corail est un animal microscopique se construisant tout au long de sa vie une carapace qui, cumulée avec celle de ses millions de congénères, forme un récif corallien. Cependant, le corail seul ne pourrait pas vivre. Il fonctionne en symbiose avec un végétal microscopique : la zooxanthelle dans les mers chaudes et le plancton dans les mers froides. Pour assurer le développement de leur squelette les coraux ont besoin de « briques », ce sont les carbonates et particulièrement l’aragonite. Malheureusement l’acidification des océans fait que ces minéraux se dissolvent plus facilement dans l’eau de mer privant les coraux (et les autres organismes marins à squelettes) de ressources leur permettant d’assurer leur croissance.

L’acidification des océans est un phénomène connu mais encore peu pris en compte notamment dans le grand public qui reçoit des informations évoquant principalement le réchauffement climatique. Pourtant les mêmes causes sont à l’origine du phénomène. C’est effectivement les rejets de gaz carbonique qui sont responsables de la diminution du pH marin. En fait, près d’un tiers des émissions de CO2 sont captés par les océans où elles sont transformées en acide carbonique. Selon les auteurs, qui publient ce jour dans la revue Science, si les niveaux atmosphériques de dioxyde de carbone (environ 380 partie par millions actuellement) continuent d’augmenter comme les experts le prévoit jusqu’à 550 ppm, l’acidité de l’eau sera fatale aux coraux.

Encore plus inquiétant, il semble bien que les mesures, insuffisantes, prises pour tenter de diminuer les rejets de carbone et la hausse des températures n’auront qu’un impact dérisoire sur la chimie des océans. Pour vraiment ralentir l’acidification il faudrait prendre des décisions bien plus restrictives et radicales, ce qui n’est pas envisageable à brève échéance vu la difficulté qu’à la communauté internationale à s’accorder. La conférence de Bali qui se termine aujourd’hui sur un échec cuisant en est un exemple criant. A cela s’ajoute d’autres difficultés propres aux coraux : surpêche, tourisme et autres pollutions biochimiques. Tous ces facteurs réunis laissent que peu d’espoir pour la survie des coraux, selon les auteurs ils pourraient disparaître de la planète avant même la fin de ce siècle…
 
Joël IGNASSE
Sciences et avenir.com
14/12/2007


Message Publié : 15 Déc 2007, 14:24
par canardos
a écrit :

[center]2050 : un monde sans barrières de corail ?[/center]

LE MONDE | 15.12.07 |

C'est l'un des effets du changement climatique les plus méconnus du grand public. Pourtant, l'acidification des océans - inexorable - aura des conséquences au moins aussi importantes que le réchauffement moyen de l'atmosphère.

Si rien ne vient freiner l'évolution actuelle, la totalité des récifs coralliens se sera effondrée entre le milieu et la fin du siècle, ont annoncé océanographes et biologistes, le 13 décembre, au congrès d'automne de l'American Geophysical Union (San Francisco, Californie).

En résultera l'asphyxie des écosystèmes côtiers inféodés à ces récifs qui, selon les Nations unies, assurent la survie de 100 millions d'individus par le biais de la pêche ou des revenus du tourisme.

Un tiers des émissions anthropiques de CO2 est absorbé par les océans. D'où une acidification des eaux de surface, une baisse de leur concentration en carbonates et la fragilisation des organismes utilisant ce calcaire en suspension pour construire leur squelette.

Le fait était connu. "Mais la plupart des précédentes études ont été menées sur la base de données obtenues en aquarium", explique Ken Caldeira (Stanford, Californie), coauteur des travaux annoncés au congrès et publiés le 14 décembre dans la revue Science, sous la bannière de l'université de Queensland (Brisbane, Australie). "Nous nous fondons au contraire sur des données obtenues dans "le monde réel", où il existe une compétition entre organismes et où survivre est plus difficile."

Les chercheurs ont corrélé les caractéristiques chimiques et physiques de l'eau, recueillie dans plusieurs milieux naturels, avec la vitalité du corail. En s'appuyant sur les scénarios du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), ils ont simulé l'évolution de ces paramètres sur les océans.

Lorsque la température globale terrestre aura augmenté de 2 °C (scénario "optimiste" imaginé par le GIEC) et que le taux de CO2 atmosphérique aura atteint 550 parties par million (ppm) - contre 380 ppm aujourd'hui et 270 ppm à l'ère préindustrielle -, il ne restera aucune zone propice à la survie et au développement des coraux. Ceux-ci devraient donc avoir commencé à décliner massivement d'ici à 2050 et avoir tout à fait disparu en 2100.

A moins d'envisager une adaptation de ces organismes à ces nouvelles conditions de vie - hypothèse sur laquelle la science n'est pas encore bien documentée.

Stéphane Foucart (San Francisco, envoyé spécial)