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Message Publié : 29 Déc 2007, 22:49
par canardos
a écrit :

[center]Des résidus de pesticides dans les cires d'abeilles [/center]

Yves Miserey
28/12/2007 | Le Figaro

Une étude révèle dans les ruches la présence de résidus d'insecticides d'origine agricole mais aussi apicole.

Partout dans le monde, on constate depuis plusieurs années des mortalités d'abeilles. En France, les apiculteurs ont incriminé deux insecticides, le Gaucho et le Régent, d'être à l'origine du problème. Après une longue polémique, ils ont obtenu l'interdiction de ces deux produits. Mais la situation est sans doute plus complexe qu'on l'imagine, comme le montre l'analyse de cires d'abeilles réalisée par Marie-Pierre Chauzat et Jean-Paul Faucon, de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments. Parmi les résidus toxiques présents dans les cires, ils ont en effet trouvé qu'une bonne partie est due aussi aux traitements chimiques effectués dans les ruches par les apiculteurs eux-mêmes (Pest Management Science, novembre 2007).

Les deux chercheurs ont mené leur étude en 2002 et en 2003 dans des ruchers de cinq départements (Eure, Yonne, Indre, Gers et Gard), ce qui représente en tout 125 colonies d'abeilles.


Le varroa, un acarien redoutable

Leur enquête révèle d'abord que les cires sont contaminées par des résidus de nombreux autres pesticides agricoles que le Gaucho et le Régent comme l'endosulfan, la deltaméthrine, le parathion-méthyl ou le lindane, un produit cancérigène aujourd'hui interdit.

Mais elle relève également la présence d'insecticides que les apiculteurs ont déposés dans la ruche pour traiter leurs abeilles contre le varroa, un redoutable parasite introduit en Europe au début des années 1980 avec le commerce des reines. Cet acarien de la taille d'un grain de sable s'accroche sur les larves ou les adultes et leur pompe la lymphe, provoquant de nombreuses mortalités et une diminution de la production de miel.

Parmi les antivarroas, les deux chercheurs de l'Afssa ont surtout trouvé du fluvalinate et du coumaphos. Les quantités sont plus importantes quand ces produits ont été appliqués en poudre plutôt qu'en lanières imbibées.

La cire, unique matériau de construction des alvéoles, constitue l'environnement permanent dans lequel évoluent les colonies d'abeilles. Elle est sécrétée au tout début du printemps par des glandes situées au niveau de l'abdomen. À cette période de l'année, les abeilles cireuses sont reconnaissables, car elles sont toutes blanches.

« Même si les concentrations de pesticides dans les cires ne sont pas létales, elles peuvent suffire à rendre les abeilles plus sensibles à des changements dans leur environnement, comme des maladies par exemple », note Freddie-Jeanne Richard, de l'université de Caroline du Nord (États-Unis). La reine qui passe sa vie entière à l'intérieur de la ruche pour pondre pourrait aussi être affectée, estime Yves Le Conte, de l'Inra (Avignon). Il rappelle que la durée de vie moyenne des reines est aujourd'hui de trois ans au lieu de cinq ans avant la venue du varroa.

En conclusion, Marie-Pierre Chauzat et Jean-Paul Faucon recommandent aux apiculteurs de jeter les cires récupérées sur les anciens cadres de leurs ruches et de ne pas les recycler.


Message Publié : 18 Fév 2008, 16:06
par canardos
a écrit :

[center]Le mystère de la disparition des abeilles reste entier[/center]

LE MONDE | 18.02.08 |
Ce n'est pas la solution définitive au mystère des disparitions d'abeilles, mais une "brique supplémentaire" dans la connaissance du phénomène, selon Philippe Vannier, directeur de la santé animale à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). L'Afssa a publié, vendredi 15 février, les résultats d'une étude menée pendant trois ans sur 120 colonies d'abeilles, réparties dans cinq départements (Eure, Gard, Gers, Indre et Yonne). L'objectif était de tenter de quantifier et d'expliquer les importantes mortalités d'abeilles signalées par de nombreux apiculteurs depuis le milieu des années 1990.


Plusieurs causes peuvent être envisagées : maladies, parasites, mauvaises pratiques apicoles ou exposition aux pesticides - les abeilles manquant d'enzymes de détoxication. L'usage de l'insecticide Gaucho, incriminé par les apiculteurs, est suspendu depuis 1999 sur le tournesol et depuis 2004 sur le maïs. Le Régent (fipronil), également suspecté, est suspendu depuis 2004.

Les ruches ont été visitées quatre fois par an entre 2002 et 2005. Or, aucun effondrement de population n'a été constaté. La mortalité est restée inférieure à 10 %, un taux jugé normal. Elle découlerait des maladies ou des parasites. Une affection comme la loque a causé une disparition rapide des colonies touchées. La mort a été différée quand le parasite Varroa destructor, a été repéré dans la ruche.

Selon l'Afssa, les pratiques apicoles sont déterminantes. Même s'ils savaient qu'un biais serait introduit dans leur étude, les scientifiques ont choisi de conseiller les apiculteurs sur les traitements à suivre, en particulier pour éradiquer le Varroa, ce qui pourrait expliquer la faible mortalité constatée.

Dans le même temps, l'étude met en évidence la présence de nombreux pesticides dans les ruches, à des doses extrêmement faibles. Au total, 41 molécules chimiques été ont recherchées, dont le fipronil et l'imidaclopride, la molécule active du Gaucho. Aucune relation statistique significative entre la présence de résidus et les mortalités n'a été mise en évidence.

Des échantillons d'abeilles, de cire, de pollen et de miel ont été analysés. Ils ont été considérés comme positifs quand la valeur dépassait la limite de détection. Parmi les échantillons de pollen analysés, 57,3 % ont dépassé la limite de détection pour l'imidaclopride. Les échantillons positifs contenaient en moyenne 0,92 microgrammes par kg (1 microgramme égale 0,000 000 001 kilo). 29,7 % des échantillons de miel contenaient de l'imidaclopride, à hauteur en moyenne de 0,73 microgramme par kg. 26,2 % des abeilles analysées en contenaient également.


"ELÉMENTS OBJECTIFS"


D'autres pesticides ont été détectés. Parmi eux, le fipronil (12,4 % des échantillons de pollen) ou le lindane, pourtant interdit. Le coumaphos a aussi été repéré (dans 8,5 % des échantillons de miel, et 4,6 % des abeilles). Cet acaricide est utilisé par les apiculteurs pour lutter contre le Varroa, dans des quantités trop importantes, estime l'Afssa, qui y voit une explication possible de l'affaiblissement des reines rapporté par les apiculteurs.

Pour Philippe Vannier, ces résultats ne peuvent être extrapolés et ne permettent pas de trancher sur l'impact des pesticides présents dans l'environnement sur la santé des abeilles, ou sur les éventuelles synergies entre pesticides et maladies. "Ils n'ont de valeur que pour l'échantillon considéré, qui est faible, affirme le scientifique. Mais (l'étude) apporte des éléments objectifs et précis dans un dossier où ils font défaut."



Gaëlle Dupont



l'étude de l'AFSSA

a écrit :
Enquête prospective multifactorielle :
influence des agents microbiens et parasitaires, et des résidus de pesticides sur le devenir de colonies d'abeilles domestiques en conditions naturelles


LABO_Ra_EnqueteAbeilles.pdf