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Message Publié : 14 Jan 2008, 17:45
par canardos
On comprend assez bien la décision de Sarkozy de faire jouer la clause de sauvegarde et l'hostilité de la confédération paysanne aux OGM...

les semenciers ne vont pas perdre grand chose en 2008 mais pour certains agriculteurs, la peur des OGM ça peut rapporter gros!

a écrit :

[center]Les semenciers redoutent les effets à long terme de la suspension des cultures OGM[/center]
LE MONDE | 14.01.08 |

Semenciers et agriculteurs partisans des OGM ont eu beau se battre, le gouvernement a décidé d'engager la clause de sauvegarde sur le maïs MON 810, vendredi 11 janvier, au nom du "principe de précaution". Il n'y aura donc pas de culture de maïs transgénique en 2008. Si, à court terme, l'impact économique est dérisoire, ce sont les effets à plus long terme que déplorent les pro-OGM.


Samedi, dans un communiqué, les industriels ont estimé que "les entreprises semencières (...) n'ont plus aucune visibilité". Ils ne mentionnent pas pourtant la contrepartie du gouvernement, un plan d'investissement dans les biotechnologies de 45 millions d'euros, huit fois plus que les budgets actuels. Une contrepartie que déplore la Confédération paysanne.

Avec 22 000 hectares en 2007, la production de maïs OGM ne représente que 0,7 % des surfaces consacrées à ce type de céréale. Mais aux agriculteurs convertis, le maïs OGM offrait un rendement supplémentaire de 5 % à 30 %.

Pour les semenciers, des multinationales comme Limagrain ou Pioneer (Dupont) et des coopératives telles qu'Euralis, l'impact sera mineur. Si le chiffre d'affaires de la filière s'élève à 2 milliards d'euros, le manque à gagner d'une année sans OGM est estimé à seulement 1 million.


UNE GOUTTE D'EAU POUR MONSANTO


Monsanto est davantage concerné. Il vend des semences, mais surtout c'est lui qui a développé l'élément transgénique MON 810, le seul autorisé à la culture en Europe. Contre des royalties, il en accorde la licence d'utilisation aux autres semenciers. Avec cette technologie, ces derniers conçoivent leurs propres variétés de maïs OGM. Le groupe américain se refuse à tout commentaire. "Son axe de développement, c'est le Brésil, l'Europe n'est pour lui qu'une goutte d'eau", explique Francis Prêtre, de CM-CIC Securities.

C'est le symbole que représente la nouvelle position française que redoutent les industriels. La France, première puissance agricole en Europe, détient un savoir-faire reconnu dans les semences ; elle y est aussi le deuxième producteur d'OGM, derrière l'Espagne. De fortes sommes ont déjà été investies. Limagrain, par exemple, consacre 40 millions d'euros par an à la recherche dans les biotechnologies.

"Nous étions entrés dans une dynamique et les perspectives étaient bonnes", explique Karine Affaton, porte-parole de Pionner. Son groupe, qui utilise le MON 810, attend une homologation de sa propre technologie. De 500 hectares en 2005, les surfaces étaient passées à 5 000 hectares en 2006, puis à 22 000 en 2007. Très optimiste, Limagrain estime qu'entre 50 000 et 100 000 hectares auraient pu être cultivés en 2008, et qu'il existe en France un potentiel d'un million d'hectares.

"Que se passera-t-il en 2009 ? Pendant que la France a des états d'âme, nous nous isolons économiquement", tonne Christian Pèes, président d'Euralis. Comme la FNSEA, il peste contre une interdiction de cultiver alors que les importations de soja ou de maïs OGM se poursuivront.

"Un maïs tracé non OGM se vend 25 % plus cher. Mieux vaut conserver en France la spécificité non OGM", estime Jacques Pasquier, à la Confédération paysanne. Le débat est environnemental, mais aussi économique.



Laetitia Clavreul


Message Publié : 01 Fév 2008, 12:01
par canardos
Savez vous que beaucoup de producteurs de maïs, et les céréaliers sont loins d'etre tous des miséreux, sont contre les maïs gm pour des raisons pas totalement exemptes d'interet financier.

le journal Agrihebdo fait remarquer que si la FNSEA est contre le moratoire sur maïs MON810, ce n'est pas le cas des producteurs de grains dont beaucoup l'approuvent pour la raison suivante:

a écrit :
Les producteurs de grains ne sont pas de cet avis. Le moratoire est une bonne nouvelle pour les céréaliers français qui vont pouvoir continuer de profiter des bons prix européens.
«En effet, il existe deux cours mondiaux du maïs, l'un pour le maïs sans OGM, l'autre pour le maïs OGM avec une différence de 50 euros/tonne. La banalisation des cultures OGM ouvre la porte au maïs OGM américain le moins cher du monde. Quel intérêt pour les producteurs? Aucun!»


que c'est beau le principe de précaution!

Message Publié : 19 Fév 2008, 17:35
par canardos
le magazine "capital" revient sur le sujet, mais l'interdiction des OGM permet aux céréaliers de vendre le maïs plus cher,....au détriments des consommateurs...

a écrit :

[center] une étude confidentielle sème l’embarras chez les partisans des OGM[/center]

Alors que le maïs transgénique Monsanto 810 continue de faire l’objet d’une vive polémique, une étude confidentielle de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC), habituellement pro-OGM s’avère embarrassante pour les partisans des organismes génétiquement modifiés.

Cette enquête révèle en effet que le maïs français coûte 22 euros de plus par tonne que le maïs brésilien génétiquement modifié avec le procédé Monsanto 810, et 53 € de plus par tonne que le maïs argentin modifié avec d’autres procédés génétiques, dont l’Herculex. Cela signifie que l’ouverture de nos frontières à ce type de produits entraînerait pour les producteurs de maïs français une baisse de leur chiffre d’affaires de 220 à 530 € par hectare.



d'un coté le vilain Monsanto, odieux profiteur, et de l'autre coté les gentils producteurs anti-ogm, désinteressés, qui ne pensent qu'à notre bien, qu'à nous protéger....au prix fort....touchant!