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Publié :
20 Jan 2008, 19:16
par Jacquemart
Alors voilà.
Chez les animaux, un certain nombre d'organes sont clairement associés à une bifurcation dans l'évolution : en voyant si la bestiole les possède ou non, on sait immédiatement si elle est issue de tel embranchement. Par exemple, et pêle-mêle, la colonne vertébrale, les poumons, les plumes, etc.
En revanche, d'autres organes sont le résultat d'évolutions convergentes, et ont été inventés indépendamment par plusieurs espèces issues d'embranchements différents. On ne peut donc rien conclure de leur présence ni de leur absence concernant la place de l'organisme dans l'arborescence évolutive. C'est par exemple la griffe, la glande à venin, etc.
Quelqu'un sait-il si cette distinction porte un nom, et si on peut parler dans un cas d'organes machinchose, et dans l'autre d'organes bidulechouette ?

Publié :
20 Jan 2008, 19:31
par Barnabé
Il me semble qu'on parle de caractère synapomorphique, ou synapomorphie pour le premier cas que tu cites (par exemple les plumes pour les oiseaux).
Pour l'évolution convergente je ne crois pas qu'il y a de terme particulier. Sinon qu'ils mettent en jeux la différence entre caractères homologues (qui révèlent un ancêtre commun) et caractères analogues (qui découle d'évolutions convergentes ou bien d'évolutions parallèles).

Publié :
20 Jan 2008, 19:31
par canardos
pour distinguer les ressemblances correspondant à une évolution convergente entre deux lignées distinctes d'organismes et les ressemblances provenant d'un ancetre commun, on parle de caracteres analogues et de caracteres homologues.
les caractères analogues résultent d'adaptations convergentes alors que les caractères homologues proviennent d'une ascendance commune (d'après Géraldine Véron, Organisation et classification du règne animal).

Publié :
20 Jan 2008, 19:35
par Apfelstrudel
Oui, c'est la distinction entre un caractère homologue (qui vient d'une origine commune) et un caractère analogue (apparence et fonction semblables mais provenant d'une convergence évolutive).
Dans le cours de TS là-dessus, on donne souvent comme exemples respectifs les membres des vertébrés avec des doigts, qui ont des fonctions et des aspects très variables mais dont l'anatomie révèle une origine commune, par le nombre et la disposition des os en particulier, et d'autre part les ailes des insectes et des oiseaux qui ont la même fonction mais des anatomies complètement sans rapport.
NB : un caractère, homologue ou analogue, peut tout aussi bien être l'absence d'un organe ou d'une structure quelconque que son existence (par exemple la disparition de la queue chez certains singes).

Publié :
20 Jan 2008, 19:37
par Barnabé
Il me semblait aussi qu'on pouvait parler d'homoplasie pour les caractères issus d'évolutions convergentes mais je suis plus tout à fait sûr...

Publié :
20 Jan 2008, 19:40
par Apfelstrudel
Bon au moins on est tous d'accord. :D
Pour la synapomorphie, voici ce qu'en dit wikipédia :
a écrit :Un caractère synapomorphique, ou synapomorphie (du grec συν, « commun », απο, « dérivé de » et μορφος, « forme »), est un caractère dérivé (ou apomorphique), partagé par deux ou plusieurs taxons. C'est une notion plus récente que la notion d'homologie, elle a émergé suite aux travaux des phylogénéticiens.
Des organes homologues sont l'expression d'une synapomorphie mais la synapomorphie ne concerne pas obligatoirement des organes dont il faut détecter l'homologie, elle peut porter sur des organes parfaitement identiques ou elle peut porter sur des caractères qui ne sont pas anatomiques (par exemple biochimiques).
Tous les organismes vivants présentant des caractères synapomorphiques peuvent être regroupés dans un même ensemble : par exemple l'existence de plumes et la transformation des clavicules en une fourchette sont des caractères synapomorphiques des oiseaux.

Publié :
20 Jan 2008, 19:45
par Barnabé
(Apfelstrudel @ dimanche 20 janvier 2008 à 19:40 a écrit : Bon au moins on est tous d'accord. :D
Pour la synapomorphie, voici ce qu'en dit wikipédia :
a écrit :Un caractère synapomorphique, ou synapomorphie (du grec συν, « commun », απο, « dérivé de » et μορφος, « forme »), est un caractère dérivé (ou apomorphique), partagé par deux ou plusieurs taxons. C'est une notion plus récente que la notion d'homologie, elle a émergé suite aux travaux des phylogénéticiens.
Des organes homologues sont l'expression d'une synapomorphie mais la synapomorphie ne concerne pas obligatoirement des organes dont il faut détecter l'homologie, elle peut porter sur des organes parfaitement identiques ou elle peut porter sur des caractères qui ne sont pas anatomiques (par exemple biochimiques).
Tous les organismes vivants présentant des caractères synapomorphiques peuvent être regroupés dans un même ensemble : par exemple l'existence de plumes et la transformation des clavicules en une fourchette sont des caractères synapomorphiques des oiseaux.
Oui, ça veut dire que ce sont les homologies qui permettent de distinguer les groupes dans la classification phylogénétique...

Publié :
20 Jan 2008, 19:47
par Apfelstrudel
Ou les synapomorphies. :22:

Publié :
21 Jan 2008, 19:32
par Jacquemart
Un grand merci à tous ceux qui ont répondu. Je pense avoir à peu près compris, en tout cas pour les organes homologues et analogues.
J'ai une question subsidiaire pour départager tous les ex aequo. :hinhin:
Y a-t-il des exemples plus ou moins célèbres d'organes qu'on a longtemps cru homologues, et qui se sont révélés en fait analogues ? (oui, je sais, je pose de drôles de questions, mais ça permet aux spécialistes de se mettre en valeur, alors on pardonne ma vilaine curiosité)

Publié :
21 Jan 2008, 20:19
par canardos
je vais donner un exemple. Tous les singes anthropoides ont un ancetre commun qui vivait il y a 40 millions d'années. Leurs ancetres avaient une vision nocturne et distinguaient peu ou pas les couleurs, (vision dichromatique avec seulement deux cones differents dans l'oeil) comme d'ailleurs les autres mammiferes placentaires.
nos ancetres reptiliens avaient, eux, comme les oiseaux actuels une bonne vision trichromatique des couleurs, mais les mammiferes, à cause de leur mode de vie nocturne pendant toute l'ere secondaire, ont à un moment perdu un des cones qui permettent de capter trois couleurs de base.
Ce moment a du se situer apres la séparation entre le groupe des mammiferes placentaires et celui des marsupiaux car les marsupiaux ont conservé, eux, une vision trichromatique.
Si les anthropoides ont réacquis une vision trichromatique et la capacité de distinguer les couleurs c'est qu'une mutation les a à nouveau doté d'un troisieme type de cone.
Comme tous les anthropoides, aussi bien les singes de l'ancien monde (catarrhiniens) que les singes du nouveau monde (platyrrhiniens) ont une vision trichromatique, on a longtemps pensé que cette vision avait été acquise par l'ancetre commun de ces deux groupes, et qu'elle était donc un caractere homologue, venant d'une origine commune. Mais la génétique a montré que cette vision trichromatique provenait de deux mutations differentes survenues apres la séparation des deux groupes. Dans le cas des singes du nouveau monde, deux des trois cones, le vert et le rouge, sont sur le chromosome X ce quifait que les males n'ont qu'une vision dichromatique, car leur unique chromosome X ne peut coder que soit le vert, soit le rouge.
la vision de la couleur chez les singes de l'ancien et du nouveau monde est donc maintenant consideré comme un caractere analogue, acquis apres leur separation.