plantes GM et pesticides

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 03 Mars 2008, 11:33

une des tartes à la crème des anti-ogm c'est que les ogm ne réduisent pas l'usage des pesticides mais l'augmentent au contraire.

exemple ce communiqué d'Attac reproduisant sans critique un rapport d""Amis de la terre":

a écrit :

[center]Les OGM augmentent l’usage des pesticides et ne réduisent pas la pauvreté[/center]

dimanche, 2 mars 2008 / Amis de la Terre / Membre de Friends of the Earth International - Les Amis de la Terre - 2 B rue Jules Ferry 93100 Montreuil - France - tél. 33/1 48 51 32 22 fax 33/1 48 51 33 23 - mél : [Email] site : www.amisdelaterre.org 

On lira avec avantage le dossier réalisé par les Amis de la Terre, membre fondateur d’Attac sur les OGM. Il fournit, en outre, plusieurs liens sur le sujet.

http://www.amisdelaterre.org/Nouvea...

On y notera que les OGM ont conduit à une hausse massive de l’usage des pesticides et n’ont pas réussi à augmenter les rendements ou à vaincre la faim et la pauvreté dans le monde. Ce rapport coïncide avec la sortie annuelle des données de l’industrie des biotechnologies sur les cultures OGM à travers le monde auquel il est fait référence. Un nouveau rapport des Amis de la Terre révèle aujourd’hui que les OGM ont conduit à une hausse massive de l’usage des pesticides et n’ont pas réussi à augmenter les rendements ou à vaincre la faim et la pauvreté dans le monde [1]. Ce rapport coïncide avec la sortie annuelle des données de l’industrie des biotechnologies sur les cultures OGM à travers le monde [2].

Pour Christian Berdot, en charge des OGM aux Amis de la Terre France : "Les OGM ont échoué à apporter les bénéfices promis depuis des années par l’industrie des biotechnologies. A la place, l’augmentation de l’usage des pesticides causé par ces cultures menace l’environnement et les populations à travers le monde.”
Selon Nnimmo Bassey, coordinateur des Amis de la Terre International sur les OGM au Nigéria : “L’industrie des biotechnologies dit aux Africains que nous avons besoin des OGM pour répondre à nos besoins alimentaires. Mais la majorité des OGM sont utilisés pour nourrir le bétail des pays riches, pour produire des agrocarburants causant des dommages énormes et n’ont même pas un rendement supérieur aux cultures conventionnelles.”

Helen Holder, coordinatrice de la campagne OGM des Amis de la Terre Europe, rajoute : “Il est de plus en plus clair que l’Union Européenne et ses états membres ont raison d’appliquer le principe de précaution aux OGM. Ils ne sont pas la solution aux défis environnementaux, économiques et alimentaires que rencontrent les agriculteurs, aussi bien en Europe que dans les pays du sud. Des études de plus en plus nombreuses montrent à travers le monde que des méthodes d’agriculture durable apportent des solutions viables tout en développant l’économie locale et en créant des emplois.”

Le rapport des Amis de la Terre International “Qui tire profit des cultures GM ?” 2008 montre que :

Les OGM ont conduit à une hausse significative de l’usage de pesticides
Des études gouvernementales montrent une hausse de 15 fois de l’usage du désherbant RoundUp (glyphosate) aux Etats-Unis et de presque 80% au Brésil [3]. Ceci est lié au nombre croissant de mauvaises herbes résistantes au glyphosate à travers le monde, augmentant ainsi les coûts de production et les impacts environnementaux [4]. Les Etats-Unis ont également augmenté leur usage de pesticides plus toxiques, dont l’un est interdit en Europe : - L’augmentation du glyphosate ne remplace pas pour autant les autres désherbants. Entre 2002 et 2006 l’usage du 2,4,D (un composant de l’agent orange) sur le soja a plus que doublé - L’utilisation de l’atrazine (interdite en Europe à cause de problèmes pour la santé) sur le maïs a augmenté de 12% entre 2002 et 2005.

Les OGM n’apportent pas de solution à la faim et la pauvreté dans le monde
La grande majorité des OGM commercialisés est destinée à l’alimentation animale pour le bétail et la viande des pays riches et industrialisés plutôt que pour nourrir les pauvres. Les OGM et le modèle d’agriculture intensive qu’ils véhiculent contribuent à la disparition des petits paysans et d’une agriculture familiale et ne réduisent en rien la pauvreté. [5] - L’industrie revendique souvent que le coton OGM a stimulé les rendements permettant de réduire ainsi la pauvreté des paysans. Pourtant, un examen approfondi montre que des conditions climatiques favorables, une meilleure irrigation et l’introduction de semences améliorées sans qu’elles ne soient GM expliquent les meilleurs rendements. De plus, dans plusieurs pays, les paysans qui payaient un supplément pour des semences de coton OGM ont fini par dépenser plus en insecticides chimiques que ceux qui cultivaient du coton conventionnel.

Dans l’ensemble, les OGM n’ont pas de meilleurs rendements que les autres semences

Même le département américain de l’agriculture reconnaît qu’aucun OGM sur le marché n’a été modifié pour accroître les rendements. Les principaux facteurs influençant les rendements sont le temps, l’irrigation et les engrais, la qualité des sols et le savoir-faire des paysans [6].

....

[1] Le résumé de ce rapport est consultable avec le lien suivant : http://www.foeeurope.org/GMOs/Who_B... Une fiche questions/réponses montrant que les OGM ne permettent pas d’atteindre les objectifs de développement du Millénaire, tel que la réduction de moitié de la pauvreté d’ici 2015, est disponible à l’adresse suivante : http://www.foeeurope.org/GMOs/Who_B...

[2] Le lancement de ce nouveau rapport coïncide avec la parution annuelle du « Statut Mondial des Biotechnologies commercialisées ». Cette publication est rédigée par l’ISAAA, le « Service International d’Acquisition des Applications des Biotechnologies agricoles », organisme financé par l’industrie pour faire la promotion des plantes GM. Son but est de présenter les OGM agricoles comme étant bénéfiques pour l’environnement et comme étant la solution contre la faim et la pauvreté dans le monde. Les industriels des biotechnologies continuent d’affirmer, contre toute évidence, que les plantes GM réduisent l’utilisation des pesticides et jouent un rôle dans la lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde.

[3] Les données du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis montrent que de 1994 à 2005, les plantes RoundUp Ready de Monsanto ont provoqué une multiplication par 15 des quantités utilisées de glyphosate. Rien qu’en 2006, les quantités utilisées pour le soja ont fait un bond de 28% pour atteindre presque 44 000 t. L’an dernier une étude d’une Agence gouvernementale brésilienne révélait que l’utilisation de glyphosate avait augmenté de 79,6% de 2000 à 2005, ce qui est beaucoup plus rapide que l’expansion des surfaces plantées en soja RR

[4] Au niveau mondial, on dénombre 58 études attestant de l’apparition d’herbes résistantes au glyphosate, se développant sur 3 251 sites couvrant une surface totale d’un million d’hectares. Les spécialistes sont d’accord sur le fait que ces résistances sont dues à la culture en continue de plantes tolérantes au RoundUp et à une sur-utilisation du glyphosate. En Argentine, en 2007, un adventice résistant, appelé herbe de Johnson, infestait 120 000 ha. On estime qu’il faudra utiliser 25 millions de litres d’autres herbicides que le glyphosate, pour arriver à bout de cet adventice, ce qui augmentera les coûts de 160 à 950 millions de dollars par an.

[5] En Afrique du Sud, depuis l’adoption du coton Bt, le nombre de petits producteurs s’est effondré de 3229 en 2001/2002 à, à peine 853 en 2006/2007. En Inde, le coton Bt n’apporte aucune réponse à des problèmes comme l’augmentation des semences et des intrants mais au contraire contribue à la spirale de l’endettement. Rien que pour l’année 2007 (jusqu’en octobre), 942 cas de suicides de paysans ont été répertoriés. On a eu connaissance de nombreux conflits entre les grands propriétaires terriens et les communautés villageoises y compris l’assassinat par balle d’un paysan au Brésil, par un membre d’une milice liée à Syngenta. Au Paraguay, l’expansion du soja est associée à l’accroissement de la pauvreté rurale. 90% du soja cultivé est GM et près de 40% de la population vivant dans les zones rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté.

[6] Le soja RoundUp Ready de Monsanto – la plante GM la plus plantée au monde – n’a pas de rendement supérieur au soja conventionnel. En fait, de nombreuses études montrent même une baisse moyenne comprise entre 5 et 10% par rapport aux variétés conventionnelles à haut rendement. Le coton insecticide Bt contre certains insectes n’a pas de rendement supérieur à des cotons conventionnels : aux Etats-Unis, en Argentine, en Colombie et en Australie les rendements globaux sont restés les mêmes. En Inde et en Chine, l’augmentation des rendements est principalement due aux conditions climatiques et à des facteurs de productions non liés aux biotechnologies. En Chine, par exemple, le Xingjiang, la province avec la production la plus élevée de coton et le rendement moyen le plus élevé, cultive majoritairement du coton conventionnel pas des variétés GM, Bt.




cette argumentation illustre bien toutes les incoherences et la malhonneté du discours des mouvements anti-ogm.

premier point, la soit-disant augmentation de l'usage des pesticides en raison de l'utilisation des ogm...

il faut evidemment distinguer des ogm résistant à un herbicide "total" ou "à large spectre" c'est à dire censé tuer quasiment toutes les plantes sauf justement la plante génétiquement modifiée pour lui résister, les ogm produisant une toxine insecticide, qui permettent au contraire de se passer d'épandage d'insecticides, et les ogm présentant d'autres caracteristiques, résistance à la sécheresse, teneur en vitamines, encore peu répandus.

les ogm résistant à un herbicide "total" n'ont évidemment pas vocation à diminuer l'utilisation des pesticides, seulement à éliminer plus efficacement les "mauvaises herbes" que les pesticides existants.

Mais donner comme preuve que ces ogm ont augmenté l'usage de pesticides, le fait que
a écrit :de 1994 à 2005, les plantes Round-Up Ready de Monsanto ont provoqué une multiplication par 15 des quantités utilisées de glyphosate (le principe actif du Round-Up
c'est absurde car le Round-Up ne peut etre épandu que sur des plantes GM qui sont seules à lui résister. Par consequent jusqu'à la commercialisation des plantes gm résistant au glyphosate, le Round-Up n'avait qu'un usage extrement limité comme désherbant. On est passé de 0 à 70 millions d'hectares de plantes GM résistant au glyphosate.Mais d'autres herbicides étaient deja utilisés massivement sur ces 70 millions d'hectares et le Round-Up n'a fait que se substituer à eux

la seule vraie question c'est de savoir si la substitution d'un herbicide à un d'autres herbicides plus ciblés a eu un effet bénéfique, neutre ou négatif pour la biodiversité, et c'est une question qu'Attac et "amis de la Terre" évitent soigneusement de poser, probablement parce que les études scientifiques ne leur donnent pas raison.

lisez cet article de SPS, le journal de l'Association française pour la recherche scientifique:

a écrit :

Trois plantes « OGM » et leurs effets sur l’environnement
Une étude menée en Grande-Bretagne



SPS n° 260, décembre 2003

À la fin du mois d’octobre, la presse s’est fait l’écho d’une étude menée en Grande-Bretagne sur les effets environnementaux de trois plantes, un maïs, un colza et une betterave, génétiquement modifiées pour résister à un herbicide à large spectre, le glufosinate [1]. Nous avons demandé à Louis-Marie Houdebine [2] ce qu’il pensait de cette étude et de ses résultats. Il a bien voulu nous communiquer l’article qu’il a publié à ce sujet dans les Cahiers Agricultures. En voici de larges extraits.

Après des études d’impacts sur l’environnement significatives mais limitées, « les OGM se sont imposés dans certains pays. Une des craintes des biotechnologistes, et désormais de l’opinion publique, est que la culture à grande échelle des OGM s’accompagne de leur dissémination dans l’environnement comprenant un croisement avec des plantes sauvages. »

Des résultats crédibles [3]
« L’étude spécifique menée en Grande-Bretagne […] a été réalisée dans 60 sites différents sur une longue durée, ce qui assure la crédibilité de ses résultats. La mesure des impacts de ces OGM a consisté à évaluer la présence des herbes sauvages ainsi que le nombre d’insectes dans et en bordure des champs.

Les résultats essentiels sont assez simples à résumer. Le glu fosinate réduit notablement la présence des herbes sauvages en périphérie dans les champs de colza et de betterave mais paradoxalement pas de maïs.

Les insectes, et notamment les papillons, qui ont besoin des herbes sauvages pour vivre sont plus rares en périphérie et dans les champs de colza et de betterave alors que l’inverse a été observé pour le maïs.

La conclusion de ces travaux est que les trois OGM ont un impact mesurable sur la flore et la faune locales. Cet impact n’est pas directement dû au glufosinate connu pour ne pas avoir d’effets secondaires de ce genre, ni aux OGM en tant que tels, mais à la quantité d’herbes sauvages. »

Quelles décisions prendre après cette étude ?
« Les décisions qui doivent logiquement suivre ces observations ne vont pas de soi. Rien n’indique en effet que la moindre présence de quelques espèces d’insectes les met le moins du monde en péril. La présence des papillons dans un champ ne saurait par ailleurs être retenue comme critère essentiel pour juger du bien-fondé d’une méthode d’agriculture. Le passage d’une culture à une autre dans un champ, année après année, doit avoir un impact beaucoup plus fort sur la faune et la flore que l’utilisation d’une plante transgénique au lieu de la plante normale. Le véritable impact sur l’environnement est de toute façon l’agriculture elle-même quelle qu’elle soit.

Les responsables politiques vont donc devoir tenir compte des résultats de ces expériences mais pas avant d’avoir évalué l’impact à long terme de l’utilisation des trois OGM en question. »

En conclusion, Louis-Marie Houdebine considère que les nombreux commentaires émis par des opposants aux OGM manquent de l’objectivité qui conviendrait « au débat honnête que réclament pourtant les citoyens ». À ceux, notamment, qui considèrent que « ces expériences démontrent la nocivité fondamentale des OGM », il répond : « C’est oublier que les champs de maïs résistants au glufosinate abritaient plus de papillons que le champ contrôlé. Il conviendrait donc, en toute logique, au minimum de ne pas considérer comme nuisibles les OGM mais deux d’entre eux seulement, le colza et la betterave, et de recommander l’utilisation du maïs ».

D’autres aspects à envisager
Quoi qu’il en soit, à notre avis, les critères d’évaluation devraient être plus largement explorés, sur d’autres aspects non envisagés dans l’étude anglaise (influence des plantes transgéniques sur le biotope, sur les transferts de gènes aux espèces sauvages, etc.) ?

Les enjeux socio-économiques sont énormes et la décision sur la levée du moratoire ne peut être prise à la légère, et surtout pas sur la base de considérations strictement politiciennes et démagogiques : d’autres investigations sont nécessaires.



On le voit, on peut discuter de l'interet de l'introduction de telle ou telle plante GM résistant à un herbicide à large spectre, mais au cas par cas, et pas de la manière particulierement malhonnete d'ATTAC ou de "Amis de la terre". Il es t fautx, simplement faux de prétendre que les ogm ont entrainé une augmentation de l'usage des pesticides parce que un pesticide s'est substitué à un autre.

Et evidemment Attac et Amis de la terre évitent soigneusement de parler de la diminition de l'usage des insecticides chimiques qu'a permis l'extension des cultures de plantes Bt (plantes gm pour prosuire elle meme une toxine insecticide).

quand aux autres arguments, ils traduisent un profond mépris des paysans qui seraient incapables de se rendre compte que les ogm ne leur apportent pas de meilleurs rendements et les ruinent.

comme si les paysans continueraient à semer des OGM si ils n'y trouvaient pas au moins autant leur compte qu'avec des semences classiques!

le discours d'Attac sur le fait que les OGM n'apporteraient pas un meilleur rendement relève aussi d'un discours productiviste comme si seul le rendement avait de l'importance, discours productiviste qu'on se ne s'attend pas à trouver chez des gens se prétendant écolos.

Mais surtout le discours d'Attac sur les OGM facteurs de pauvreté traduit une volonté de dédouaner le capitalisme de sa responsabilité dans la concentration agraire, l'endettement des paysans, et l'exode rural en trouvant un nouveau bouc émissassaire à l'extension de la misère paysanne., ce bouc émissaire c'est les OGM sans lesquels bien sur tout irait tres bien madame la marquise...un siecle et demi apres Marx c'est fort comme régression surtout de la part des "économistes" d'Attac!

canardos
 
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