où le PCF veut -il en venir avec les OGM?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 21 Mai 2008, 16:55

une lettre du miltant du PCF et chercheur Gilles Mercier aux deputés et sénateurs de son parti sur le blog "réveil communiste".


a écrit :

[center]Gilles Mercier : où le PCF veut-il en venir avec les OGM? [/center]
                                                                                            Vitry le 17/05/08



Aux députés et aux sénateurs communistes


J'aimerai comprendre où le groupe communiste à l'Assemblée Nationale et au Sénat veut en venir avec les OGM. Quelle position de fond a-t-il sur la question? Il est de plus en plus manifeste que sa position au parlement est celle des associations anti-OGM dont il semble être de fait le porte parole, associations qui sont toutes contre le développement de la science dans l'agriculture, les mêmes sont contre le développement de la science en médecine ( voir le site http://www.acecomed.org/ et le document joint de l'association Kokopelli).

Que défendez vous ?

Une agriculture auto suffisante telle qu'elle est décrite dans les différents numéros de la revue l'Ecologiste ? Camarades comment une technologie peut elle assujettir les paysans ? Par quels mécanismes les sociétés qui fournissent les technologies dirigent-elles les politiques agricoles ? Dans sa question préalable, A Chassaigne vante une agriculture subordonnée à l'empirisme au rationnement technologique, celle d'une agriculture installée dans l'ordre éternel des champs. Cette agriculture harmonieuse, naturelle serait déstructurée par l'arrivée de la technologie artificielle des OGM, emblématique des multinationales. Pour alimenter les craintes, Il accumule les poncifs anti-OGM sur leurs dangers supposés qui sont tous invalidés par les données expérimentales. En fait il s'agit de lutter contre la socialisation de l'agriculture en mythifiant un monde qui n'existe plus. Les pratiques culturales actuelles sont le fruit de la recherche scientifique. Contrairement aux assertions d'A Chassaigne, le terroir n'a cessé de se transformer en fonction des pratiques culturales. Au lieu d'affronter la mondialisation capitaliste, de proposer des perspectives qui soient en même temps des objectifs de lutte, il nous est proposé de désocialiser l'agriculture en la centrant sur une économie locale parée de toutes les vertus. C'est cette stratégie d'évitement qui  nous a déjà présenté le commerce équitable comme parade à l'OMC ! L'issue serait dans l'établissement d'ilots non capitalistes dans une économie capitaliste mondialisée ! Le PCF nous repasse les plats des luddites et des canuts qui il y a 200 ans luttaient contre l'ordre capitaliste naissant en luttant contre la technologie, car il est prisonnier de sa conception d'un monde agricole reposant sur l'agriculture familiale autosuffisante. Cette organisation agricole a disparu. Le MODEF qui la représente ne fait plus que 2,6% des voix aux élections des chambres d'agriculture, alors qu'il représentait 29,7% en 1979, mais avec une moyenne d'âge de ses adhérents supérieure à celle de la profession. Parce qu'il se cramponne à une organisation sociale dépassée, le PCF s'oppose au développement des forces productives présentées comme une arme de domination et rejoint le camp de ceux qui combattent ouvertement l'idéologie de progrès. La technologie ne peut être une arme de domination sociale. Ce combat d'essence réactionnaire ne peut être que perdu. En freinant le développement de cette technologie, le mouvement anti-OGM aura contribué à renforcer les entreprises aux structures capitalistiques les plus fortes, celles qui peuvent investir dans la recherche sans pouvoir vendre les produits de leurs recherches.
Dans la conférence de presse du 14 mai, A Chassaigne siégeant à coté de l'anticommuniste N Mamère a pris exemple sur la Pologne et sur l'Autriche dans leur refus des OGM. Quel bel exemple en vérité, ces deux pays se distinguent par leurs positions ultra-conservatrices dans le domaine des connaissances et la Pologne est en pointe dans la dérégulation sociale.

Le PS, les Verts, s'attaquent à l'ordre des multinationales, depuis quand ? Qui manipule qui dans cette affaire ? La plupart des associations environnementalistes françaises sont des filiales de multinationales environnementalistes qui sont toutes financées par le gotha international des sociétés capitalistes. José Bové est bien aidé par la Fondation pour le Progrès de l'Homme de droit suisse dont le capital de 200 millions d'€ en 2006 provient pour 80% de placements financiers et 20 % de placements immobiliers. Les présidents PS de région sont tous anti OGM pour défendre le petit agriculteur contre le méchant semencier ! Mais les mêmes sont les défenseurs des pôles de compétitivité grâce auxquels les grandes entreprises capitalistes vassalisent les laboratoires publics de recherche et les PME. C'est vous dire si la lutte anti-OGM est anti capitaliste !!

L'intérêt de certaines forces dominantes à financer les multinationales environnementalistes est triple ; instiller l'idéologie de la décroissance, contourner les gouvernements nationaux en leur imposant leurs orientations, et au nom en outre de la souveraineté alimentaire maintenir les PVD dans le sous développement ; il ne faut pas que l'ordre capitaliste international soit modifié ! Tout ce qui favorise la natalité dans ces pays doit être combattu et tout ce qui maintient un taux de mortalité élevé doit être valorisé au nom du respect de la nature.
Il y a 113 millions d'hectares cultivés en OGM, leur surface est en progression constante notamment dans les PVD, et les 11 millions d'agriculteurs (dont 90 % dans les PVD) qui les cultivent seraient à l'insu de leur plein gré manipulés par les multinationales aux technologies mortifères !
Les agriculteurs perdraient leur bon sens en achetant des semences qui ne leur apportent aucun avantage ! Diantre, il faut vite revisiter Marx et son ouvrage sur la marchandise !

Pourquoi, ne tenez vous aucun compte des avis des scientifiques travaillant dans le domaine de la transgénèse végétale ? Pourquoi prêter crédit uniquement aux propos de GE Seralini, C Velot J Testart, les seuls auxquels les médias s'intéressent sans oublier la spécialiste du montage bidonné qu'est Mme Robin. Je rappelle que l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire a maintenu son avis quant à l'innocuité du Mon810. Les chercheurs du public favorables aux OGM, n'ont aucun lien avec les Monsanto, Syngéta ou autres. Par contre Sciences Citoyennes de Testart et Velot est majoritairement financé par la Fondation pour le Progrès de l'Homme déjà citée. Je n'oublie pas Carrefour dont le chiffre d'affaire est 16 fois supérieur à celui de Monsanto, financier quasi exclusif du CRII GEN de C Lepage et GE Seralini. Auchan pour ne pas être en reste est un train de mettre sur pied une fondation analogue pour... tester les OGM.

La sélection conventionnelle utilise le rayonnement gamma pour créer de nouvelles variétés. Ce qui provoque de façon aléatoire des mutations dans le génome. Les tests confirmés par l'usage ont démontré l'innocuité de cette approche. Une étude publiée en avril dans la revue de l'Académie des Sciences américaine démontre que les modifications génétiques induites par la transgénèse sont bien moindre que celle induites par la technique conventionnelle de rayonnement gamma. Par conséquent je ne vois pas en quoi, l'essaimage de pollen transgénique pose problème. Les pollens se baladent plus ou moins suivant les plantes, cela n'est pas spécifique aux plantes transgéniques. En quoi, la transgénèse poserait problème aux AOC, bio etc. C'est aller dans le sens des anti-OGM qui refusent le principe même de cette technologie. Si problème il y a il ne peut être spécifique aux OGM. Vous semblez faire beaucoup de cas du bio qui est la négation de l'agriculture moderne. Or le bio a une obligation de méthodes, assez élastique d'ailleurs, mais pas de résultat. Comment conciliez vous cela avec le principe de précaution ? Ce d'autant que le problème fondamental du bio est celui des mycotoxines dont certaines ont un pouvoir tumoral avéré chez l'homme.
Se réclamer de l'opinion publique pour exprimer son hostilité aux OGM, n'est pas à l'honneur des élus communistes. Vox populi vox dei, mais suivre l'opinion publique n'est ce pas suivre ceux qui l'a façonnent. Combien de Français étaient pour l'indépendance de l'Algérie dans les années 1950, combien étaient ils réellement pour l'avortement, et contre la peine de mort ? Il est parfois nécessaire d'affronter l'opinion publique.

Le Grenelle de l'environnement avait pour but de sanctuariser le nucléaire en passant un compromis avec les associations environnementalistes sur le dos des recherches aurifères en Guyane et du MON810. Il était par conséquent préférable de ne pas inviter les scientifiques et les organismes de recherche qui auraient rendu impossible le compromis, dont l'artisan a été N Hulot avec sa fondation d'Etat (financé par TF1, l'Oréal et ... EDF). 13 des 15 scientifiques du comité scientifique de la Haute Autorité se sont désolidarisés du rapport Legrand accusant ce dernier de les avoir instrumentalisés. L'arrêt des cultures sur le MON810, n'a de sens que si le gouvernement va au bout de sa logique en interdisant la recherche et les importations. Ce qui dans les deux cas est impossible. D'où la crise au sein de sa majorité, crise renforcée par la présence de N Kosciusko Morizet au gouvernement, militante déclarée de la cause environnementaliste.

Je mets le groupe communiste et la direction du Parti solennellement en garde à vouloir persévérer dans le suivisme anti-OGM. L'idéologie anti progrès affirmée par tous les groupes anti-OGM vient bien au-delà des plantes génétiquement modifiées. Le PCF, ses élus, sa presse ont autre chose à faire que de valoriser l'irrationnel, les peurs. Vous n'avez pas à accompagner l'idéologie de l'ordre naturel ouvertement opposée à la science et au progrès (voir texte de J Bové, Défaire le développement refaire le monde, Parangon, 2003) vous devez la combattre.

Cordialement
Gilles Mercier

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Vérié » 21 Mai 2008, 18:07

A signaler : un article assez intéresant dans le Monde daté d'aujourd'hui. L'auteur, un scientifique, ne prend pas parti sur le fond, mais explique qu'il s'agit d'une opposition entre deux conceptions : passéistes/préservation de la nature à laquelle il ne faut pas toucher d'un coté -scientisme/progressisme de l'autre. Et il évoque l'existence d'un lobby anti-OGM, confirmant ce que disent TXI et Canardos, et ce dont je doutais peu au départ. Cette opposition traverse semble-t-il la droite comme la gauche : il cite le cas d'un candidat LCR pro-OGM... Comme quoi la LCR n'est pas toujours à la remorque de tous les mouvements à la mode.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Barnabé » 21 Mai 2008, 18:42

(Vérié @ mercredi 21 mai 2008 à 19:07 a écrit : A signaler : un article assez intéresant dans le Monde daté d'aujourd'hui. L'auteur, un scientifique, ne prend pas parti sur le fond, mais explique qu'il s'agit d'une opposition entre deux conceptions : passéistes/préservation de la nature à laquelle il ne faut pas toucher d'un coté -scientisme/progressisme de l'autre. Et il évoque l'existence d'un lobby anti-OGM, confirmant ce que disent TXI et Canardos, et ce dont je doutais peu au départ. Cette opposition traverse semble-t-il la droite comme la gauche : il cite le cas d'un candidat LCR pro OGM... Comme quoi la LCR n'est pas toujours à la remorque de tous les mouvements à la mode.

l'article en question:
a écrit :
Les OGM, querelle idéologique, par Jean-Paul Oury
LE MONDE | 20.05.08 |

Alors que le couac historique provoqué par Nathalie Kosciusko-Morizet au sein des rangs des députés UMP au début du mois d'avril semblait oublié, c'est un couac beaucoup plus important qui a eu lieu le 13 mai, avec le rejet du texte de loi sur les OGM. Les députés UMP auraient été en nombre insuffisant au moment de la présentation du texte. La vérité, c'est que certains d'entre eux ont voté avec leurs pieds et d'autres se sont abstenus.

A la suite de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est devenue l'héroïne des anti-OGM après avoir fait la "une" de Libération et donné l'accolade à José Bové, c'est donc au tour des députés UMP anti-OGM de sortir du bois pour manifester leur opposition et illustrer cette vérité : la contestation anti-OGM n'est pas le monopole de la gauche. Vérité qui, au demeurant, n'est pas un scoop. Puisque malgré sa légère friction avec Mme Kosciusko-Morizet, Jean-Louis Borloo n'a jamais caché son inimitié à l'égard des plantes génétiquement modifiées.

Il n'hésite d'ailleurs pas à rappeler à chacune de ses interventions que ce projet de loi est le plus sévère et le plus contraignant que l'on puisse trouver en Europe. Aux côtés de Borloo et Morizet, le député mosellan Grosdidier, le sénateur Legrand se sont manifestés. Et on pourrait également ajouter Corinne Lepage, Alain Juppé et Roselyne Bachelot.

Quant à Nicolas Sarkozy, on se demande toujours ce qu'il pense : entre la position réfractaire qu'il a soutenue lors du Grenelle de l'environnement, position qu'il a rappelée lors de son dernier discours télévisé, et le fait qu'il soit le seul candidat à la présidentielle à n'avoir pas déclaré qu'il signerait un moratoire sur les OGM, on est perdu.

A reprendre la liste que l'on vient d'énumérer, on serait presque tenté d'affirmer que la droite est anti-OGM, et ce ne sont pas les événements d'hier qui nous contrediront. Il semble impossible d'affirmer la proposition contradictoire selon laquelle "être de droite, c'est forcément être pro-OGM".

LA ZIZANIE AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES

Quand on regarde dans le camp adverse, on est également perdu : contre l'autre a priori, qui voudrait que les anti-OGM soient forcément de gauche, de Claude Allègre à Jean-Yves Le Déaut, en passant par Michel Charasse, on trouve toute une liste de fervents partisans de la transgenèse végétale. Sans oublier, bien évidemment, que c'est sous Lionel Jospin qu'a eu lieu la première autorisation de culture de maïs OGM sur le sol français.

Et on pourrait encore aller plus loin en citant le cas d'Yann Kindo, candidat aux législatives pour la LCR, qui se déclare pro-OGM et anticapitaliste tout à la fois, ou encore celui de Gilles Mercier, chercheur à l'Inserm et militant du PCF, qui publie des tribunes dans L'Humanité pour enjoindre ses camarades de bien vouloir cesser leur obscurantisme anti-OGM.

Alors, bien évidemment, on pourra toujours dire qu'il y a plus d'opposants à gauche qu'à droite, et surtout que c'est là que l'on trouve les contestations les plus virulentes : il suffit d'observer le "cas Royal". La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a décidé d'accorder des aides aux agriculteurs de sa région, à condition que ceux-ci s'engagent à ne pas semer d'OGM pendant quinze ans. On comprend alors à quel point les OGM peuvent propager la zizanie au sein des partis politiques.

Aussi, il apparaît clairement que ça n'est pas l'appartenance à une famille politique qui définit le fait que l'on soit plutôt pro, ou plutôt anti. En ce sens, la querelle des OGM n'est pas politique, elle est idéologique : elle oppose deux visions du rapport "homme/nature" qui se trouvent également réparties à gauche et à droite : la position qui consiste à se définir comme anti-OGM est une vision conservatrice du vivant.

Elle est, comme nous l'avons démontré par ailleurs, issue d'une philosophie naturaliste qui voit la nature comme un patrimoine à conserver et auquel l'homme resterait soumis. De ce point de vue, toute "manipulation" devient suspecte, alors que les produits qui sont estampillés "naturels" apparaissent, eux, comme étant au-dessus de tout soupçon.

Cette vision refuse la transgenèse végétale parce qu'elle la suspecte de ne pas être un "moyen naturel" de production du vivant. A contrario, l'autre vision, elle, peut être caractérisée de "progressiste" en ce sens qu'elle part du principe que l'homme a depuis toujours modifié le vivant et son environnement et que cette capacité de modification est la condition même de sa survie.

De ce point de vue, les "solutions OGM" se justifient par le fait que ne pas développer cette technologie possible fait courir un risque plus grand à l'humanité : celui de se priver d'un outil indispensable à sa survie. D'un côté, on croit donc que le salut de l'homme passe par sa capacité à sauvegarder un équilibre avec la nature, de l'autre, on considère plutôt que cet équilibre qui n'existe pas de fait est à trouver et, par conséquent : l'homme est libre de "reprogrammer" le vivant en question.

SI LA QUERELLE DES OGM EST DE NATURE IDÉOLOGIQUE, LA SOLUTION EST DE NATURE POLITIQUE

Le problème qui devrait en toute évidence se poser au politique n'est pas alors foncièrement de faire la promotion de l'une de ces visions aux dépens de l'autre, mais bien de trouver les règles qui leur permettent de coexister. Bien sûr, pour que cette cohabitation puisse se faire, il faut qu'une solution technique la rende possible. Or, comme il est reconnu par tous les scientifiques qui se sont penchés sur le sujet, pour les OGM, comme pour les semences classiques, la coexistence est possible et des mesures peuvent être prises pour que le maïsiculteur OGM n'empêche pas le fermier bio de respecter son cahier des charges.

De même que la traçabilité des semences permet l'étiquetage et, donc, donne le choix au consommateur. On ne voit pas, dans ce cas, pourquoi on devrait interdire une technologie qui fait ses preuves partout dans le monde, pour faire plaisir à un lobby anti-OGM. On n'imagine pas non plus un lobby pro-OGM qui réussisse à imposer la technologie de manière unilatérale, sans laisser le choix au consommateur final, d'où l'étiquetage. C'est à ce moment que resurgit notre problème initial : si la querelle des OGM est de nature idéologique, la solution, elle, est bien de nature politique.

Encore faut-il pour cela que les politiques aient un véritable courage et une vision claire de ce que doit être une démocratie libérale : un système qui vise à donner le plus de choix possible à tous les citoyens en optimisant les libertés de chacun et non de promouvoir une idéologie ou un modèle de société aux dépens d'un autre, en cédant à la pression d'un groupe qui voudrait, imposer à autrui sa vision du monde et ses valeurs.

Jean-Paul Oury est docteur en histoire des sciences et technologies
Barnabé
 
Message(s) : 0
Inscription : 11 Oct 2002, 20:54

Message par luc marchauciel » 21 Mai 2008, 18:56

(Vérié @ mercredi 21 mai 2008 à 19:07 a écrit :A signaler : un article assez intéresant dans le Monde daté d'aujourd'hui. L'auteur, un scientifique, ne prend pas parti sur le fond, mais explique qu'il s'agit d'une opposition entre deux conceptions : passéistes/préservation de la nature à laquelle il ne faut pas toucher d'un coté -scientisme/progressisme de l'autre. Et il évoque l'existence d'un lobby anti-OGM, confirmant ce que disent TXI et Canardos, et ce dont je doutais peu au départ. Cette opposition traverse semble-t-il la droite comme la gauche : il cite le cas d'un candidat LCR pro OGM... Comme quoi la LCR n'est pas toujours à la remorque de tous les mouvements à la mode.

Soyons honnêtes : le candidat de la LCR en question est au sein de la Ligue très minoritaire sur cette question, et Jean Paul Oury (qui est tout sauf neutre sur cette question : il est un partisan déclaré des OGM -et du libéralisme par ailleurs... -, mais cela n'enlève rien à la justesse de l'essentiel de ce qu'il dit dans l'article) force beaucoup le trait en faisant croire que ce cas - malheureusement relativement isolé - est significatif. Par ailleurs, je crois savoir que quand ce candidat a été interviewé dans les médias sur le sujet, il a évidemment présenté la position de son organisation et pas sa position personnelle...
Par contre sur cette question, les positions et débats des militants de LO sont bien plus significatifs... mais sont peu exprimés publiquement, donc absents de la vision de Jean paul Oury...
luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

Message par titi » 21 Mai 2008, 19:13

l'impression que tout cela donne, c'est que le débat scientifique sur les ogm est clos : aucun risque ni de santé ni pour l'environnement

comme le débat scientifique sur l'astrologie, ou sur l'homéopathie, les scientifiques se sont mis d'accordd, puis se retirent du débat, mission accomplie

par contre, il s'est déplacé à la fois sur un plan économique ou social (comme l'astrologie fait vendre du papier, et rassure des individus ; l'homéopathie soulage les gens qui n'ont pas besoin de se soigner) : les grands trusts de la chimie, qui n'ont pas envie de voir arriver un petit nouveau (monsanto) dans leur cour ; les trusts de la distribution qui surfent sur les peurs pour conquérir des parts de marché

et aussi sur un plan idéologique comme le dit cet article : le combat des anciens contre les modernes ? back to the trees ?
mais aussi les capitalistes qui se servent de cette nouvelle feuille de vigne (les ogm) pour dire "demain ça ira mieux", alors que leur système dément pousse à la famine des populations entières
et les obscurantistes de tous poils, toujours aussi heureux de clamer que c'était mieux avant...
titi
 
Message(s) : 111
Inscription : 21 Juin 2003, 17:09

Message par canardos » 21 Mai 2008, 19:18

Oury est un liberal mais un liberal materialiste...

sur ce point là, bien qu'étant à nos antipodes politiquement, il est plus proche d'un marxiste que la nouvelle vague de neo-curetons qui ont remplacé le culte du petit jesus par le culte de dame nature et qui rejette par definition les sciences et les techniques comme suspectes de violer l'ordre naturel!

je suis assez d'accord avec les paragraphes suivants sauf lorsqu'il écrit que les deux visions des rapports homme/nature sont également réparties à droite et à gauche.....si seulement ça pouvait etre vrai ça serait un sacré progres

a écrit :

Aussi, il apparaît clairement que ça n'est pas l'appartenance à une famille politique qui définit le fait que l'on soit plutôt pro, ou plutôt anti. En ce sens, la querelle des OGM n'est pas politique, elle est idéologique : elle oppose deux visions du rapport "homme/nature" qui se trouvent également réparties à gauche et à droite : la position qui consiste à se définir comme anti-OGM est une vision conservatrice du vivant.

Elle est, comme nous l'avons démontré par ailleurs, issue d'une philosophie naturaliste qui voit la nature comme un patrimoine à conserver et auquel l'homme resterait soumis. De ce point de vue, toute "manipulation" devient suspecte, alors que les produits qui sont estampillés "naturels" apparaissent, eux, comme étant au-dessus de tout soupçon.

Cette vision refuse la transgenèse végétale parce qu'elle la suspecte de ne pas être un "moyen naturel" de production du vivant. A contrario, l'autre vision, elle, peut être caractérisée de "progressiste" en ce sens qu'elle part du principe que l'homme a depuis toujours modifié le vivant et son environnement et que cette capacité de modification est la condition même de sa survie.

De ce point de vue, les "solutions OGM" se justifient par le fait que ne pas développer cette technologie possible fait courir un risque plus grand à l'humanité : celui de se priver d'un outil indispensable à sa survie. D'un côté, on croit donc que le salut de l'homme passe par sa capacité à sauvegarder un équilibre avec la nature, de l'autre, on considère plutôt que cet équilibre qui n'existe pas de fait est à trouver et, par conséquent : l'homme est libre de "reprogrammer" le vivant en question.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par lavana » 21 Mai 2008, 19:22

(canardos @ mercredi 21 mai 2008 à 20:18 a écrit :
je suis assez d'accord avec les paragraphes suivants sauf lorsqu'il écrit que les deux visions des rapports homme/nature sont également réparties à droite et à gauche.....si seulement ça pouvait etre vrai ça serait un sacré progres


Oui mais que veux-tu dire ? Inégalement répartie avec une forte vision naturaliste à gauche ?
lavana
 
Message(s) : 9
Inscription : 30 Juin 2003, 14:05

Message par canardos » 21 Mai 2008, 19:27

exactement...actuellement les préjugés naturistoreligieux sont encore bien plus répandus à gauche qu'à droite....

peut-etre que les bourgeois ont plus les pieds sur terre!
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par lavana » 21 Mai 2008, 19:32

(canardos @ mercredi 21 mai 2008 à 20:27 a écrit : exactement...actuellement les préjugés naturistoreligieux sont encore bien plus répandus à gauche qu'à droite....

peut-etre que les bourgeois ont plus les pieds sur terre!

ben leur seule religion étant le fric... le reste... ils s'en passent si nécessaire.

Y'a pas quelqu'un qu'a déjà dit ça en mieux ?
lavana
 
Message(s) : 9
Inscription : 30 Juin 2003, 14:05

Message par Gaby » 21 Mai 2008, 19:50

(lavana @ mercredi 21 mai 2008 à 20:32 a écrit : Ben leur seule religion étant le fric... le reste... ils s'en passent si nécessaire.

Y'a pas quelqu'un qu'a déjà dit ça en mieux ?

Si c'est un quizz, tu fais référence à Lafargue et sa grosse blague ?
http://www.marxists.org/francais/lafargue/...gion_tabmat.htm

Je ne sais pas si c'est très juste comme idée.

La brochure vaut le coup par contre.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Suivant

Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)