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Message Publié : 22 Oct 2008, 22:53
par canardos
si le courant ecolo se battait réellement pour l'environnement et ne rendait pas les travailleurs responsables de la crise alimentaire et environnementale, la bourgeoisie aurait un peu moins de facilité pour faire passer sa politique d'austerité et de taxe!

Message Publié : 22 Oct 2008, 23:59
par com_71
(canardos a écrit :le courant écolo se comporte tout autant que PS en serviteur loyal de la bourgeoisie, au detriment des travailleurs...et aussi de la defense de la santé humaine et l'environnement sur des questions essentielles comme par exemple la lutte contre l'effet de serre, le developpement des infrastructures de santé ou....la question de l'alimentation et des pesticides....


Il y a plusieurs idées dans cette phrase, mais entre autres celle selon laquelle le courant écolo - et il s'agit bien du courant militant, pas d'un vague effet de mode - a une responsabilité dans l'état actuel de l'alimentation et de la santé dans le monde.

Il est possible que Canardos n'ait pas vraiment voulu dire ça, il lui suffira alors de le préciser. Mais si ça correspond bien à sa pensée, on peut dire qu'il dédouane à bon compte la société actuelle d'au moins une partie de ses responsabilités.

Message Publié : 24 Oct 2008, 16:22
par roudoudou
Salut Canardos :wavey:
je voudrais que tu réponds à com71 car ça fait un petit moment que tu t'embrouille je trouve sur le sujet avec TXI.

Message Publié : 28 Nov 2011, 16:40
par canardos
Dans "La dépêche" du 28/11/2011:


a écrit :

Cultiver du maïs Monsanto va être de nouveau possible en France

Monsanto, leader mondial des OGM, vient de remporter une belle bataille en France. Le Conseil d'Etat a, en effet, annulé la suspension de culture de son maïs prise par le gouvernement français en 2008. Cette décision avait été depuis remise en cause par la Cour de justice européenne.

"Tirant les conséquences de l'arrêt de la la Cour de justice européenne, le Conseil d'État relève que le ministre de l'Agriculture n'a pu justifier de sa compétence pour prendre les arrêtés, faute d'avoir apporté la preuve de l'existence d'un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l'environnement", est-il écrit dans le communiqué du Conseil d'Etat.

Le gouvernement a annoncé, dès la prise de position de la Cour de justice européenne, qu'il prendrait "une nouvelle clause de sauvegarde" si la suspension actuelle était annulée. La Cour de justice européenne avait demandé à l'Etat français de revoir sa copie en matière d'OGM, estimant que sa décision de suspendre sa culture ne reposait sur aucune base juridique acceptable.

L'objectif du ministère de l'Ecologie était, lui, d'éviter "la mise en culture d'un OGM qui n'a pas été évalué suivant les nouvelles exigences demandées au niveau européen ou pour lequel des incertitudes quant à ses impacts potentiels sur l'environnement persistent."


Message Publié : 28 Nov 2011, 17:29
par luc marchauciel
Quelqu'un a compris quelque chose à cette loi qui passe aujourd'hui à propos de la taxation des semences de ferme (et qui entre dans le cadre de ce fil) ?
Je n'en ai vu des présentations que par des écolos en qui je n'ai aucune confiance et qui rendent le truc très confus. Et ça m'a quand même l'air énorme, comme si si je m'achète une courge au marché et que je replante des graines de celle-ci, je devrais être taxé là dessus.

Re: firmes agro-alimentaires, gouvernement, environnem

Message Publié : 18 Oct 2017, 17:50
par com_71
brève LO a écrit : Un scandale sanitaire
Brève
18/10/2017

La chaine TV Arte a diffusé un documentaire sur l’utilisation du roundup particulièrement accablant.

Ce désherbant qui se retrouve dans la nourriture animale via le soja OGM ou pulvérisé dans les champs est donc en contact avec l’homme et en particulier avec les enfants, ce qui provoque maladies, décès, malformations physiques.

Malgré l’amoncellement des preuves, ce produit n’est toujours pas interdit. Du fait de la pression de Monsanto, de la complicité d’autorités scientifiques et politiques, ce produit continue à faire ses dégâts criminels.


Je n'ai pas vu le documentaire cité. Ce sujet avait provoqué (et provoque encore ?) des débats dans des milieux loin d'être tous à la solde de l'industrie chimique (cf. le débat ci-dessus, les liens ci-dessous...).

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2113
http://imposteurs.over-blog.com/2015/04 ... diste.html
https://www.usinenouvelle.com/article/a ... to.N515044

Où en est-on aujourd'hui ? La suspicion - justifiée - et généralisée, envers les grosses firmes industrielles et leurs protecteurs gouvernementaux ou autres n'entraîne-t-elle pas une partie de l'opinion publique vers des dérives ? (Comme dans le cas - actuel - des vaccinations)

Re: firmes agro-alimentaires, gouvernement, environnem

Message Publié : 19 Oct 2017, 10:07
par Plestin
Le documentaire est accablant, c'est effectivement le mot qui convient. Le voici :

http://www.telerama.fr/television/a-voi ... 270594.php

Il y a bien quelques réflexions relevant plus de l'affirmation ou de la conviction des victimes ici ou là, mais cela s'efface largement face à l'amoncellement d'indices et de preuves. De ce point de vue, le documentaire est très bien fait et convaincant.

On peut penser que le cas du gamin souffrant de malformation de l'oesophage et de la trachée, fils d'une propriétaire de centre d'équitation, met surtout en cause une mauvaise utilisation du glyphosate (aspergé partout avec une protection insuffisante alors que la mère ne se savait pas encore enceinte). Le cas de la maman argentine dont la fille a exactement la même malformation, et plus largement tous les cas argentins avec malformations et cancers, sont la conséquence d'une utilisation massive voire inconsidérée du glyphosate sur cultures OGM à proximité des habitations. (Sauf peut-être un cas : l'homme souffrant de polyneuropathie le doit peut-être davantage à d'autres pesticides que le glyphosate, et il a effectivement manipulé de tout). Le cas de la propriétaire américaine d'une plantation de café souffrant d'un lymphome peut être attribué au glyphosate, sans certitude bien sûr mais avec un fort niveau de présomption.

La multiplication des cas de maladie rénale autour des rizières au Sri Lanka, depuis l'arrivée du glyphosate, est très bien expliquée, avec le rôle chélateur (capture des métaux) du glyphosate qui constitue un complexe beaucoup plus toxique que le glyphosate seul ou les métaux lourds seuls. Cela rappelle que le premier brevet historique du glyphosate était comme chélateur et donc, Monsanto est forcément au courant.

Ensuite, tous les reportages montrant la perte d'efficacité puis la nocivité du glyphosate sur les cultures (prolifération de Fusarium, déficit en métaux) ainsi que le danger de sa présence dans les aliments animaux (vaches malades par manque de manganèse, cochons malformés par excès de rétinoïdes) se rapportent à l'utilisation des packs glyphosate / OGM. Le glyphosate a des propriétés antibiotiques (brevetées elles aussi, depuis 2010) et elles sont néfastes pour la flore intestinale des animaux, éliminant des bactéries utiles mais épargnant une bactérie pathogène, celle responsable du botulisme, maladie qui sévit du coup dans les élevages. Peut-être néfastes aussi pour la flore intestinale humaine...

La classification 2A (probablement cancérogène) du glyphosate par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) qui dépend de l'OMS, est expliquée et justifiée par deux des membres décisionnaires. La réalisation de très bonnes études scientifiques par Monsanto, restées secrètes car relevant du secret industriel et commercial, mais obtenues par la voie d'un sénateur américain, montre que Monsanto était parfaitement au courant depuis longtemps du caractère cancérogène du glyphosate (qu'il avait lui-même identifié, avec un profil de cancers différents pour les hommes et pour les femmes) et qu'il a soigneusement sélectionné les études qu'il souhaitait rendre publiques et les autres. Et un chercheur norvégien démontre que la toxicité du glyphosate (sur la faune aquatique) est bien supérieure à ce que prétend Monsanto et que l'affirmation d'une toxicité moindre que le café ou le sel porte sur une forme non soluble de glyphosate, pas sur la forme soluble, ce que Monsanto a caché.

Si je devais aujourd'hui (moi qui travaille dans l'industrie chimique) statuer sur le glyphosate, voici ce qu'il me semblerait évident de faire :

- Interdiction totale des packs OGM / glyphosate (avec utilisation du glyphosate sur culture) : le danger lié au glyphosate est maximal à la fois pour l'environnement, les élevages, l'homme en bout de chaîne, pour une productivité agricole qui se détériore avec le temps. Ce n'est pas de ces OGM-là dont on a besoin.

- Restriction d'utilisation du glyphosate en usage traditionnel (herbicide classique avant culture) avec : 1. interdiction de sa pulvérisation sans protection ou à proximité de personnes non protégées. 2. interdiction de sa pulvérisation même avec protection par ou à proximité de femmes en âge de procréer. 3. interdiction de son utilisation à proximité des points d'eau de surface et dans les configurations de terrain susceptibles de contaminer des eaux de surface par ruissellement, ainsi que dans les cultures inondées (rizières...) 4. mesures pour limiter la contamination des eaux souterraines (à déterminer) et arbitrages en conséquence pour le choix de leur exploitation éventuelle.

En gros, ça veut dire peut-être une division par vingt de l'utilisation du glyphosate et surtout, l'élimination de l'utilisation qui se trouve avoir encore un intérêt économique stratégique pour Monsanto, celle sur des cultures OGM résistantes au glyphosate (pour tuer les mauvaises herbes en préservant la culture quand la plante a déjà poussé). L'utilisation en herbicide traditionnel n'a pas le même enjeu, la molécule étant tombée dans le domaine public et copiée par beaucoup de "génériqueurs" (comme pour les médicaments !)

Remarque : l'interdiction des packs OGM / glyphosate n'est absolument pas une condamnation du principe des OGM, juste une condamnation de ces OGM-là.
Autre remarque : l'utilisation maîtrisée en herbicide traditionnel présuppose d'avoir tous les moyens de procéder correctement, ce qui n'est pas le cas dans bien des pays.

En tout cas, le reportage conclut sur la nécessité de reconnaître le "crime d'écocide" (c'est la revendication mise en avant), mais il nous offre un boulevard pour mettre en avant (ce que les écologistes ne font pas) la levée du secret industriel et commercial derrière lequel les firmes s'abritent !

Com.71 a dit :

La suspicion - justifiée - et généralisée, envers les grosses firmes industrielles et leurs protecteurs gouvernementaux ou autres n'entraîne-t-elle pas une partie de l'opinion publique vers des dérives ? (Comme dans le cas - actuel - des vaccinations)


Evidemment Com.71 tu as raison, il y a un risque de dérive de l'opinion sur toutes ces questions et en particulier, dans le cas précis, sur l'utilisation de tous les pesticides d'une part et d'autres OGM d'autre part. Mais dans le cas du glyphosate cela me semble justifié.

Le CIRC - toujours lui - a aussi alerté dans une autre étude sur le risque élevé de toxicité dû aux mycotoxines (aflatoxines et fumonisines), des toxines dus à certains champignons et qui sont, notamment, elles-mêmes cancérogènes ou provoquent des retards de croissance chez les enfants. Or ces toxines affectent les cultures (maïs, arachide, fruits...) en particulier dans des pays qui ont peu accès aux pesticides (fongicides en l'occurrence, mais aussi herbicides, parce que les mauvaises herbes récoltées avec les bonnes sont aussi une source d'humidité et de prolifération des champignons à mycotoxines - c'est un argument de Monsanto !) Bien entendu, les mauvaises conditions de stockage jouent aussi un rôle important.

http://www.iarc.fr/en/media-centre/iarc ... toxins.php

La bonne nouvelle, c'est que la solution réside dans l'augmentation de la variété des plantes consommées dans les pays très "mono-aliment" (maïs...) pour diluer l'exposition ; dans le tri des semences selon leur niveau de contamination ; et dans l'amélioration des conditions de stockage. C'est-à-dire, une solution qui ne nécessite pas de faire appel aux pesticides. Encore faut-il pouvoir la mettre en oeuvre : comment repère-t-on les semences plus ou moins contaminées en aflatoxines dans une région rurale déshéritée ???

Re: firmes agro-alimentaires, gouvernement, environnem

Message Publié : 19 Oct 2017, 16:03
par Plestin
Mais c'est vrai que cela reste toujours difficile de se faire une opinion, parce que le terrain est piégé un peu partout. Le lobby des firmes existe, les lobbys écolos irrationnels existent aussi.

Par exemple : là dans le reportage on voit des effets nocifs sur les cultures et les élevages, mais ce qu'il serait intéressant de savoir, c'est quelle proportion des cultures et des élevages cela peut représenter.

Monsanto est souvent pointé du doigt, il va peut-être l'être bientôt à nouveau (le médicament Cytotec c'était G.D. Searle, filiale pharmaceutique de Monsanto, qui a abouti depuis dans l'escarcelle de Pfizer) et il l'a déjà été pour d'autres choses, par exemple l'édulcorant aspartame.

Concernant l'aspartame, les arguments mis en avant par ses détracteurs n'ont jamais été très convaincants. Il y a eu vers la fin une étude italienne bidon "à charge" où des rats mouraient de cancer (sauf qu'il s'agissait d'une lignée de rats de laboratoire développant spontanément des cancers) et elle a fait les gros titres des journaux, puis un peu plus tard, le démenti de l'institut italien concerné n'a fait que quelques lignes. En France beaucoup ont désigné le lobby de la chimie américaine et Monsanto, alors que Monsanto s'était déjà défait de ce produit, vendu par une entreprise pas bien grosse sans le moindre pouvoir de lobbying, Merisant. Et les mêmes n'ont pas du tout pointé du doigt les manoeuvres d'un lobby autrement plus puissant en France, celui des producteurs de sucre avec les producteurs de betteraves derrière eux !

En dernier ressort, que s'est-il passé ? Le sucre a fait quelques accès de résistance (pas bons pour la santé), les ventes d'aspartame ont décliné, du coup ceux qui le vendaient ont carrément renoncé à le défendre et un peu plus tard ils ont rebondi en passant à de nouveaux édulcorants avec une meilleure image, Stévia, sucralose etc.

Ce sera peut-être la même chose pour le glyphosate, parce qu'actuellement on ne peut pas se passer d'herbicides dans l'agriculture si on veut pouvoir avoir une production de masse. Il existe d'autres grands herbicides, mais pas sûr qu'ils soient moins dangereux, donc... Il en faudrait de nouveaux, efficaces et sûrs, mais c'est plus facile à dire qu'à faire... Quant à l'OGM, il n'est en cause que de façon indirecte via les traces de glyphosate qu'il "embarque" après traitement... Ce qui est en question ici dans les études réalisées, c'est la persistance du glyphosate dans l'OGM servant à nourrir les animaux, pas l'OGM lui-même (qui n'est pas pointé comme dangereux), sauf que c'est un OGM conçu pour résister au glyphosate... (On pourrait très bien l'utiliser sans glyphosate, mais dans ce cas ça n'a aucun intérêt, autant utiliser un non OGM ou un autre OGM).