Une étude prouverait la nocivité de trois maïs Monsanto

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Zelda » 27 Sep 2012, 07:26

Oui, pour LO, le point de vue sur les OGM est voisin de celui sur le nucléaire :

Ces technologies ne sont pas intrinsèquement mauvaises, au contraire, elles constituent un progrès. Le danger vient du capitalisme et de l'utilisation qu'il fait des technologies les plus pointues.
La société est trop arriérée pour ces technos.
Un point de vue de classe quoi.
Zelda
 
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Message par luc marchauciel » 27 Sep 2012, 07:28

(Jacquemart @ jeudi 27 septembre 2012 à 06:13 a écrit :
D'autre part, je ne vois pas bien que qui attriste tant Luc dans cet article. On peut toujours en discuter quelques nuances, mais qu'une organisation politique évite de prendre position dans un débat scientifique, cela relève en quelque sorte... du principe de précaution (bien appliqué). Et l'article ne manque pas de dénoncer comme obscurantiste ceux qui condamneraient par principe les techniques OGM.

Si le but (louable) est de ne pas prendre parti en tant qu'organisation politique dans un débat scientifique, mieux aurait valu ne pas écrire ça :

a écrit :
Et c'est sans compter les effets inquiétants de cette modification génétique sur les consommateurs


qui est une rumeur obsucantiste véhiculée par les anti -OGM. Même Séralini et Lepage passent leur temps à se donner bonne conscience dans les médias en disant qu'ils ne sont pas contre les OGM médicaux produits en milieu confinié, c'est dire si ilssont ouverts d'esprit sur la question..... A peu de chose près, l'article s'aligne en fait sur le Criigen, en ayant de faux airs de ne pas y toucher.

Si le but est de ne pas prendre postion dans une querelle sicntifique, alors valait peut être mieux ne rien écrire, tout simplement.
Si il s'agit de donner un point de vue communiste dans une débat "science/société", il aurait été possible de le faire autrement, en commençant par ne pas faire reposer ses arguments sur la junk science de Séralini. Tout ça pour aboutir à disintiguer entre les trust capitalistes pour dire lesquels sont quand même un peu plus sympas que les autres.
J'ai été surpris et déçu par cet article.
Mais c'est pas très grave non plus, c'est une goutte dans l'océan de bonnes choses que LO fait autour des sciences.

C'est un peu étrange de voir à cette occasion LO se rapporcher du discours du Criigen au moment où plein de gens de gauche s'en éloignent plutôt parce que ce coup-ci la supercherie a été trop grosse à avaler pour eux.
luc marchauciel
 
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Message par shadoko » 27 Sep 2012, 08:00

Je ne suis pas un gros fan de cet article non plus, pour les deux points déjà relevés: la "triste renomée" de Monsanto, due à quoi, on ne sait pas, et la phrase relevée par Luc sur "sans compter les effets inquiétants", qui au pire emboîte le pas à des bêtises, ou au mieux est très mal tournée s'il faut la comprendre dans le sens que l'auteur ne veut pas compter cela parce qu'il y a un débat scientifique sur lequel il ne se prononce pas.

Cela dit, oublions ces deux points une minute, le reste me paraît correct, et en particulier, je ne vois pas que le but de l'article soit:
(Luc a écrit :
Tout ça pour aboutir à disintiguer entre les trust capitalistes pour dire lesquels sont quand même un peu plus sympas que les autres.

Je le comprends comme "Bon, ok, on verra pour le fond scientifique de tout ça, mais de toutes manières, il ne faut pas s'étonner si dans ce domaine comme dans un autre, le profit prime sur la sécurité dans la société capitaliste."
shadoko
 
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Message par Jacquemart » 27 Sep 2012, 09:22

Idem. Il me semble qu'au vu du reste de l'article, du conditionnel qualifiant les résultats de Séralini, de la phrase disant explicitement que des recherches ultérieures sont nécessaires, la phrase incriminée est tout simplement mal rédigée, et que :
a écrit :les effets inquiétants de cette modification génétique sur les consommateurs

sont en réalité
a écrit :les possibles effets néfastes de cette modification génétique sur les consommateurs

Menfin, quoi qu'il en soit, à mon avis, y a pas de quoi en faire un fromage (bio, pasteurisé, ou non).
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Message par luc marchauciel » 27 Sep 2012, 11:56

(Zelda @ jeudi 27 septembre 2012 à 08:26 a écrit : Oui, pour LO, le point de vue sur les OGM est voisin de celui sur le nucléaire :

Ces technologies ne sont pas intrinsèquement mauvaises, au contraire, elles constituent un progrès. Le danger vient du capitalisme et de l'utilisation qu'il fait des technologies les plus pointues.
La société est trop arriérée pour ces technos.
Un point de vue de classe quoi.

Pas d'accord avec le parrallèle.
Le nucléaire, je vois très bien le danger énorme de la chose (mais ça veut pas dire non plus que je suis contre l'utiliser )
Les OGM, je vois toujours pas où est le danger... Dire qu'il y a un danger particulier avec les OGM parce que c'est des OGM, c'est relayer les croyances des antis.
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Message par luc marchauciel » 27 Sep 2012, 21:53

Dans le Monde d'aujourd'hui.
Vraiment excellent. Il n'y a qu'une seule chose qui me chiffonne dans le texte de ces chercheurs, c'est cette phrase :

a écrit :
Pour l'apaiser, nous suggérons que des fonds suffisants soient alloués à l'équipe ayant publié cette étude pour vérifier leur observations de façon complète et rigoureuse, en partenariat étroit avec l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation et de l'environnement.



Cette équipe vient précisément de montrer toute l'étendue et de son incompétence et de son sens de la manipulation, je ne vois pas très bien pourquoi la conclusion à en tirer serait qu'il faudrait leur filer plus de fric pour qu'ils continuent....
Je sais bien, l'"opinion publique" a besoin d'être rassurée.
Mais ça me heurte tellement au niveau de la logique et des principes que j'ai du mal à me la jouer tactique.
Même si je comprends bien que c'est malin et que c'est sans doute ce qu'il faut faire.

a écrit :
Pour un débat raisonné sur les OGM
Le Monde.fr | 27.09.2012 à 11h45

Par Collectif


Il y a quelques mois, un résultat susceptible d'ébranler les fondements de la physique moderne était annoncé : une particule aurait dépassé la vitesse de la lumière pourtant érigée comme une barrière théoriquement infranchissable. Cette annonce, formulée au conditionnel et avec d'infinies précautions, fut accompagnée de l'assurance que la communauté des physiciens se concerterait pour soumettre à la critique approfondie ce résultat potentiellement bouleversant. Six mois plus tard, après de multiples mesures, contre-mesures et autres expertises, la conviction l'emportait que la théorie n'avait pas fait défaut et qu'une simple erreur de mesure s'était produite. L'accueil réservé aux résultats récemment publiés dans la revue Food Chemical Toxicology et suggérant le caractère tumorigène du maïs transgénique NK603 a été malheureusement bien différent. Aucune retenue, aucune concertation de la communauté scientifique, des appels aussi rares qu'inaudibles à la nécessaire confrontation critique de cette étude aux précédentes contredisant la conclusion du présent travail qui condamne les OGM et leurs concepteurs.
Pourquoi une telle différence de traitement ? Pourquoi dans un cas la mesure et la retenue, et dans l'autre l'emballement médiatique, les jugements à l'emporte pièce vouant aux gémonies les multinationales marchandes de mort et les scientifiques stipendiés qui leur serviraient de caution ? Des enjeux scientifiques sans commune mesure! Des contextes socio-économiques totalement différents! Voila autant d'éléments de réponse, mais s'y arrêter serait, à notre sens, manquer l'essentiel. Dans un cas on pense, certains espèrent peut-être, que la Nature rappelle à l'espèce humaine son incapacité à percer ses mystères, imposant en cela le respect. Dans l'autre c'est l'Humain, infatué de sa majuscule, qui se permettrait de transgresser les lois de la Nature et celle-ci se rappellerait à son bon souvenir le ramenant à son statut minuscule. Dans les deux cas, c'est donc bien la Nature qui s'impose et nous en impose.

SACRALISATION DE LA NATURE

Pour se convaincre de cette inclination grandissante à la sacralisation du milieu naturel, on peut se remémorer la façon dont l'emballement médiatique, légitimement suscité par la mort de plusieurs personnes ayant consommé des pousses de soja infectées par une bactérie pathogène, retomba dès lors qu'il s'avéra que celles-ci provenaient de l'agriculture biologique.. Après tout, n'était-ce pas dans la nature des choses ? Il ne s'agit pas ici de trancher un débat mais de regretter amèrement qu'une certaine presse et une partie de l'opinion, malheureusement relayés par les pouvoirs publics qui disposent pourtant de l'expertise des instituts de recherche publics, aient entretenu l'anxiété jusqu'à empêcher les conditions de sa tenue. Rappelons qu'en mars dernier était publiée dans la même revue une synthèse de 24 études concluant toutes à l'innocuité des OGM dans l'alimentation. Rappelons également qu'aucune agence sanitaire ne soulève de problèmes chez les millions d'animaux de ferme nourris depuis plus de dix ans avec des aliments issus de végétaux génétiquement modifiés, dont le maïs NK603. Rappelons enfin, que depuis les débuts de l'agriculture, la sédentarisation et l'accroissement des populations humaines ont été rendues possibles par des progrès génétiques (domestication, augmentation des rendements et de la qualité) exploitant le hasard des associations de gènes chez les espèces végétales et en éliminant les caractères les plus toxiques.

VÉRIFIER LES OBSERVATIONS

L'hypermédiatisation, savamment organisée, de cette étude dont certaines faiblesses ont déjà été pointées, le fauchage volontaire et systématique des rares parcelles dédiées à l'expérimentation scientifique de long terme conduite par des établissements publics, sont autant d'entraves à un débat serein. Pour l'apaiser, nous suggérons que des fonds suffisants soient alloués à l'équipe ayant publié cette étude pour vérifier leur observations de façon complète et rigoureuse, en partenariat étroit avec l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation et de l'environnement. Nos sociétés sont aujourd'hui confrontées à des défis majeurs (changement climatique, accroissement rapide de la population mondiale, érosion des surfaces cultivables), pour lesquels il nous faut trouver des solutions sur un pas de temps sans équivalent dans l'histoire de l'humanité. Des outils sont disponibles, ils suscitent l'espoir de plantes plus résistantes au manque d'eau, aux maladies, utilisant moins de phytosanitaires, enrichies en vitamines ou même vecteurs de vaccin. En tant que scientifiques responsables, pouvons nous, devons nous, pour répondre à ces défis, faire l'impasse sur une partie des technologies? Dans quelles conditions les utiliser ? C'est de ce débat dont nous avons besoin, pas d'une opposition stérile, souvent idéologique, et volontairement stigmatisante.

Jean Marc Deragon, professeur Université de Perpignan, président de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique (Biologie Végétale Intégrative).
Hélène Barbier-Brygoo, directrice de Recherche au CNRS, ancienne présidente de la section "Biologie Végétale Intégrative" du Comité National de la Recherche Scientifique,
Annie Marion-Poll, pirecteur de Recherche a l'INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique. Membre du Conseil Scientifique du Département de Biologie Végétale de l'INRA.
Gwyneth Ingram, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Maud Tenaillon, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Thierry Langin, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Christophe Maurel, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Laurence Lejay-Lefebvre, chargée de Recherche à l'INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Claire Lurin, directrice de Recherche à l'INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Eric Maréchal, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Soufiane Ouchane , directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Fabrice Rappaport, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Christophe Robaglia, professeur Aix Marseille Université, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Sébastien Mongrand, directeur de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Patrick Laufs, directeur de Recherche à l'INRA, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Dominique Rumeau, chargée de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique
Christophe Brugidou, directeur de Recherche à l'IRD, Vice-président de la commission scientifique sectorielle " Sciences biologiques et médicales "
Laurent Laplaze, directeur de Recherche à l'IRD, membre de la commission scientifique sectorielle " Sciences biologiques et médicales " Pierre Joliot, professeur honoraire au Collège de France, Membre de l'Academie des Sciences
Georges Pelletier, directeur de Recherche à l'INRA, Membre de l'Académie des Sciences
Michel Caboche, directeur de Recherche à l'INRA, Membre de l'Académie des Sciences
Michel Delseny, directeur de Recherche au CNRS, Membre de l'Académie des Sciences
Julie Gavard, chargée de recherche à l'INSERM, Membre de la section 24 du Comité National de la Recherche Scientifique " Physiologie, vieillissement, tumorigenèse "
Raphaël Mercier, directeur de Recherche à l'INRA Francois Parcy, directeur de recherche CNRS
Mathide Grelon, directeur de Recherche à l'INRA Helen North, Directrice de Recherche à l'INRA
Emmanuel Baudouin, maitre de Conférences Université Paris 6
Francis-André Wollman, directeur de Recherche au CNRS, ancien Président de la section " Biologie Végétale Intégrative " du Comité National de la Recherche Scientifique, membre du Conseil Scientifique de l'Institut des Sciences Biologiques du CNRS (INSB).
Marc-Henri Lebrun, directeur de Recherche au CNRS, membre du Conseil Scientifique de l'INSB
Olivier Le Gall, directeur de Recherche à l'INRA
Jean Pierre Renou, directeur de Recherche à l'INRA
Jean-Benoit Morel, directeur de Recherche à l'INRA
Michel Rossignol, directeur de Recherche à l'INRA
Susana Rivas, directrice de Recherche au CNRS, membre de la section 23 du Comité National de la Recherche Scientifique.
Carole Caranta, directeur de Recherche à l'INRA
Pierre Hilson, chargé de Recherches à l'INRA.
David Bouchez, directeur de Recherche à l'INRA Herman Hofte, Directeur de Recherche à l'INRA
Catherine Rameau, directeur de Recherche à l'INRA
Françoise Budar, directeur de Recherche à l'INRA
Christian Meyer, directeur de Recherche à l'INRA
Catherine Rechenmann, directeur de Recherche au CNRS
Norbert Rolland, directeur de Recherche au CNRS
Spencer Brown, Directeur de Recherche au CNRS
Peter Mergaert, directeur de Recherche au CNRS
Marie Christine Chupeau, ingénieur INRA
Richard Bligny, directeur de Recherche au CNRS , conseiller scientifique au CEA
Nathalie Leonhard, chercheur au CEA
Catherine Bellini, professeur, Umea Plant Science Center.
Laurent Nussaume, directeur de Recherches au CEA
Benjamin Field, chargé de Recherche au CNRS
Benoît Menand, chargé de Recherche au CNRS
Patrice Crété, maitre de conférences Aix Marseille Université
Stefano Caffari, maitre de conférences Aix Marseille Université
Christophe Laloi, maitre de conférences Aix Marseille Université
Thierry Desnos, chercheur au CEA
Richard Berthomé, chargé de Recherches à l'INRA.
Fabienne Granier, ingénieur INRA
Dominique Rolin, professeur Université de Bordeaux Segalen
Pascal Gamas, directeur de Recherches au CNRS
Silva Mache, Directeur de Recherches au CNRS
Corinne Audran-Delalande, Chargée de de Recherches à l'INRA.
Christina Chevalier, Directeur de Recherches a l'INRA
Giovanni Finnazzi , Directeur de Recherches au CNRS
Marie Angèle Grandbastien, Directeur de Recherches à l'INRA

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Message par luc marchauciel » 28 Sep 2012, 07:08

L'article de Libération ci-dessous ne le rappelle pas, mais ce membre de l'aile dure de l'UMP est un ancien du très facho Parti des Forces Nouvelles. ça fait longtemps qu'il le dit, Grosdidier : " faut pas mélanger les gènes, ça peut rien donner de bon".

a écrit :

L'étude du Pr Séralini sur les OGM cofinancée par le sénateur Grosdidier

26 septembre 2012 à 19:39



L'élu UMP de la Moselle indique avoir prélevé 100 000 euros sur sa réserve parlementaire et s'étonne que l'Etat n'ait pas financé cette étude.



Le sénateur UMP de la Moselle François Grosdidier, opposant de longue date aux OGM, a révélé mercredi avoir contribué au financement de l'étude alarmante du professeur Gilles-Eric Séralini tendant à démontrer la toxicité des OGM.


Dénonçant dans un communiqué «la riposte» du «lobby OGM» contre cette étude, le sénateur déclare que «la seule vraie question à se poser, c’est pourquoi il n’est pas financé par l’Etat, pourquoi j’ai dû même affecter ma réserve parlementaire pour cofinancer ces études».

Interrogé par l’AFP, le sénateur a précisé qu’il avait consacré «100 000  euros sur le montant de sa réserve parlementaire» à cette étude, en 2006, alors qu’il était député. «Le lobby OGM riposte de sa façon habituelle, en mettant en cause l’intégrité de ceux qui les contrarient et n’hésitant pas à leur reprocher leur propres turpitudes» accuse-t-il.

Pour lui «le lobby OGM s’est toujours opposé à la mise en place de garanties totales pour prévenir les conflits d’intérêts lors de chaque débat législatif» et il «met sur un pied d'égalité l’intérêt général (santé publique, environnement...) et l’intérêt privé, économique et financier des firmes quand il évoque cette notion».

«Les études menées jusqu'à maintenant pour prétendre à l’innocuité des OGM ont été financées par les firmes elles-mêmes, sur des périodes limitées à 90 jours posées par le législateur sur leur propre demande» ajoute-t-il.

Il souligne que «les scientifiques comme le Pr Séralini ont toujours demandé des études plus longues et publiques» mais «en vain». «Si des enseignes de la grande distribution ont financé des études du Pr Séralini, ce n’est pas par parti-pris écologiste, mais parce qu’elles n’avaient aucun autre moyen de garantir sans OGM des produits qu’elles commercialisaient» assure-t-il.

Les résultats de cette étude sur des rats nourris au maïs génétiquement modifié, publiée la semaine dernière, ont eu un fort retentissement. L'étude, qui a coûté plus de 3 millions d’euros, a été financée notamment par les fondations Ceres et la Fondation Charles Leopold Meyer. Auchan et Carrefour l’ont également aidée.

Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), «indépendant des compagnies de biotechnologies» et dont Gilles-Eric Séralini préside le conseil scientifique.

Ces travaux d’une longueur inédite (deux ans) affirment que les rats nourris avec du maïs NK603 de Monsanto - et pour certains avec de l’eau comprenant de l’herbicide Roundup auquel ce maïs transgénique résiste - développent beaucoup plus de tumeurs cancéreuses.

(AFP)

luc marchauciel
 
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Message par fepasma » 28 Sep 2012, 11:31

(luc marchauciel @ jeudi 27 septembre 2012 à 11:56 a écrit :
(Zelda @ jeudi 27 septembre 2012 à 08:26 a écrit : Oui, pour LO, le point de vue sur les OGM est voisin de celui sur le nucléaire :

Ces technologies ne sont pas intrinsèquement mauvaises, au contraire, elles constituent un progrès. Le danger vient du capitalisme et de l'utilisation qu'il fait des technologies les plus pointues.
La société est trop arriérée pour ces technos.
Un point de vue de classe quoi.

Pas d'accord avec le parrallèle.
Le nucléaire, je vois très bien le danger énorme de la chose (mais ça veut pas dire non plus que je suis contre l'utiliser )
Les OGM, je vois toujours pas où est le danger... Dire qu'il y a un danger particulier avec les OGM parce que c'est des OGM, c'est relayer les croyances des antis.


Pour l'instant je ne pense pas qu'il y ait des dangers avérés mais il faut néanmoins tester intensivement tout ce qui entre dans l'alimentation humaine. Au-delà du seul raisonnement scientifique, nous sommes une organisation politique qui a peu de moyens d'expliciter son point de vue. Il nous faut aussi répondre à la méfiance et à la peur des gens, qui sont très compréhensibles vu les divers scandales alimentaires des dernières années dus à la course au profit (le vache folle, poulet à la dioxine sans compter les médicaments mortels comme le médiator) produits par les capitalistes.

Je suis d'accord avec Zelda, et le fait qu'on ne voie pas le danger ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Et cela ne veut pas dire relayer ce que disent les anti-OGM et l'article de la LO pour un peu maladroits que soient l'absence de "possibles" devant "effets néfastes" et le "de triste notoriété" à mon avis, donne un point de vue équilibré. Il plane des gros doutes sur l'étude Séralini, mais il faut tester les OGM et leurs éventuels effets sur le long terme (manque de bol des faucheurs compromettent de nombreux tests :headonwall: ).
fepasma
 
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Message par manitas » 28 Sep 2012, 13:30

Pour ceux que ça intéresse:

L'affaire NK603 (Marc Lavielle)
manitas
 
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Message par canardos » 02 Oct 2012, 16:05

un autre appel de nombreux scientifiques du CNRS et de l'INRA publié dans le magazine Marianne du 29 septembre 2012

a écrit :

De multiples études scientifiques réalisées sur le long terme, de 2 à 3 ans, sur des animaux (rats, bovins, cochons et volailles) n’avaient, jusqu’à présent, révélé aucun effet négatif des plantes « OGM » sur leur santé. Des millions d’animaux ont été nourris de par le monde avec des produits végétaux issus de plantes génétiquement modifiées depuis plus de 15 ans. Aucun signe clinique de maladie n’a jamais été signalé par les vétérinaires, même pour les reproducteurs âgés.

Aussi, la dernière annonce du CRIIGEN (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), selon laquelle le maïs génétiquement modifié NK 603 déclenchait assurément des tumeurs sur les rats a-t-elle provoqué l’étonnement de la communauté scientifique. Cette bombe médiatique a relancé le débat sur l’innocuité des OGM pour la santé dans l’opinion publique qui s’inquiète légitimement des conclusions de l’étude.

La médiatisation extraordinaire de l’étude a entraîné une réaction exceptionnellement rapide et très critique de la part de la communauté scientifique dans le monde entier. Des chercheurs américains, australiens, suisses, anglais, ont émis, comme l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales), de très nombreuses réserves sur la méthode utilisée, la petite taille des effectifs par lot qui ne permet pas de tirer des conclusions statistiques sérieuses, le manque de précisions sur la composition de la nourriture donnée aux rats, etc. D’autres scientifiques, tout aussi nombreux, s’étonnent que les auteurs de l’étude aient retenu comme lignée des rats le type Sprague-Dawley/Harman. Le choix de cette lignée de rats qui développe spontanément et avec une fréquence très élevée des tumeurs est incompatible avec des lots de dix animaux pour une étude de toxicologie qui cherche à mettre en évidence un effet cancérigène.

L’absence de communication des données brutes de cette étude accentue les doutes de la communauté scientifique sur les conclusions qui en ont été tirées par les auteurs.

Nous sommes aussi très étonnés des réactions des États impliqués par les conclusions de l’étude du CRIIGEN. Après de telles conclusions aussi dramatiques et péremptoires, les pouvoirs publics des pays producteurs de cet OGM ou des pays importateurs n’auraient-ils pas dû instaurer un moratoire immédiat, principe de précaution oblige ? Or aucun d’entre eux n’a pris une telle décision, pas même les pouvoirs publics français pourtant habitués à faire du zèle dans ce domaine. S’attendent-ils à une invalidation de cette étude par les instances d’évaluation officielles comme cela a été le cas pour de précédentes études réalisées par le CRIIGEN ?

Cette étude a été financée, pour partie, par Carrefour et Auchan. Les responsables de ces deux entreprises en connaissent donc les résultats terrifiants depuis plusieurs mois. Pourquoi n’ont-ils pas, séance tenante, retiré de leurs rayons français comme étrangers tous les produits alimentaires susceptibles de contenir des traces de cet OGM ? Doutent-ils des résultats ? La seule réaction connue est celle de Carrefour qui a lancé en France une nouvelle campagne de publicité pour vanter ses produits « sans OGM » le lendemain de la révélation des conclusions de cette étude… certainement un pur hasard du calendrier.

Cette étude doit être considérée plus comme un coup médiatique que comme une révélation de résultats scientifiques. Informés des résultats sans avoir pu avoir accès aux données de base, un grand nombre de journalistes et d’hommes politiques se sont comportés comme de simples amplificateurs d’un message parfaitement « marketé » : une étude révélatrice, deux livres sortant simultanément quelques jours après la publication dans le Nouvel Observateur, un film… Une telle démarche n’est pas une démarche scientifique éthiquement correcte. Comme l’a écrit Sylvestre Huet, journaliste à Libération, « Cette opération est un désastre pour le débat public, sa qualité, sa capacité à générer de la décision politique et démocratique. »

Attendons donc dans le calme l’évaluation de cette étude par les instances d’expertise officielles françaises et européennes.

Appel de chercheurs INRA, CNRS, INSERM, universités (France, Belgique, Canada, Italie, USA, Australie, Brésil) :

Yannick Andréol, Dominique Anxolabehere, Francine Casse, Gérard Corthier, Yvette Dattée, Alain Deshayes, Michel Dron, Dusco Ehrlich, Marc Fellous, Christian Ferault, Claude Gaillardin, Patrick Gaudray, Pascal Genschik, Rosine Haguenauer-Tsapis, Danièle Hernandez-Verdun, Dominique Job, Philippe Joudrier, Claudine Junien, David Klatzmann, Hubert Laude, Olivier Lemaire, Pierro Marandini, Bernard Mauchamp, Claude Mawas, Jean-François Morot-Gaudry, Wayne Parrott, Gérard Pascal, Alain Pavé, Georges Pelletier, Georges Periquet, Jean-Claude Pernollet, Dominique Planchenault, Francis Quetier, Catherine Rameau, Hubert de Rochambeau, Pascal Simonet, Lucia de Souza, Maxime Schwartz, David Tribe, Daniel Vaiman, Marc Van Montagu, Robert Wager.

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