Une étude prouverait la nocivité de trois maïs Monsanto

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Ottokar » 21 Sep 2012, 07:23

(fepasma @ jeudi 20 septembre 2012 à 17:34 a écrit : Bref, on ne peut pas tirer de conclusion systématique de si petits échantillons. Vivement les études sur des milliers de rats pour avoir des résultats concluants dans un sens ou dans l'autre...

Certes, et les anti OGM ont bien des aspects obscurantistes irritants. Il n'empêche que l'expérience a le mérite de poser le problème, qu'elle a été réalisée sans trop de moyens (ce qui explique la taille trop petite des échantillons) et va peut-être forcer les pouvoirs publics à réaliser une étude à grande échelle, qui élimine ces biais statistiques et permette de tirer des conclusions valables.
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Message par Zelda » 21 Sep 2012, 07:26

(luc marchauciel @ jeudi 20 septembre 2012 à 15:55 a écrit :
(shadoko @ jeudi 20 septembre 2012 à 13:44 a écrit : Bof, je ne sais même pas. Les "pouvoirs publics" (ça sonne un peu comme une entité indépendante du reste de la société, mais nous savons bien que non) ils sont soumis à des tas de pressions politiques, économiques, etc. et ils pourraient très bien décider d'accorder du crédit à telle ou telle étude à l'avenir pour des motifs qui n'ont rien de scientifique.

C'est même trsè exactement le ressort de ce communiqué de presse pondu par trois ministres et sorti en même temps que la publication de l'étude, dans un mouvement qui a l'air d'avoir été très bien préparé en amont.

Et ce serait dans quel but ? Préserver les entreprises françaises, qui ne font pas d'OGM, par exemple ?
Zelda
 
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Message par canardos » 21 Sep 2012, 07:49

les travaux de Seralini sont financés par Carrefour qui investit énormément sur le bio. Carrefour est plus gros que Monsanto et à l'echelle mondiale le bio génère deux fois de chiffre d'affaire mais bien plus de bénéfices que les OGM.

tous les grands hypers, Carrefour maus aussi Auchan qui finance aussi les "recherches" des anti-ogm
developpe,nt le bio qui genere de grosses marges...

seulement voila, pour pouvoir vendre beaucoup plus cher des produits "sans OGM", le grand slogan de carrefour, il faut faire peur afin que les gens acceptent de débourser plus pour leur sécurité alimentaire.

les marchands de peur....


canardos
 
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Message par Mano » 21 Sep 2012, 08:00

C'est vrai que Monsanto est une entreprise irréprochable...
Mano
 
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Message par luc marchauciel » 21 Sep 2012, 08:13

(Zelda @ vendredi 21 septembre 2012 à 08:26 a écrit :
(luc marchauciel @ jeudi 20 septembre 2012 à 15:55 a écrit :
(shadoko @ jeudi 20 septembre 2012 à 13:44 a écrit : Bof, je ne sais même pas. Les "pouvoirs publics" (ça sonne un peu comme une entité indépendante du reste de la société, mais nous savons bien que non) ils sont soumis à des tas de pressions politiques, économiques, etc. et ils pourraient très bien décider d'accorder du crédit à telle ou telle étude à l'avenir pour des motifs qui n'ont rien de scientifique.

C'est même trsè exactement le ressort de ce communiqué de presse pondu par trois ministres et sorti en même temps que la publication de l'étude, dans un mouvement qui a l'air d'avoir été très bien préparé en amont.

Et ce serait dans quel but ? Préserver les entreprises françaises, qui ne font pas d'OGM, par exemple ?

Par exemple, mais je pense pas forcément que ce soit le truc prioritaire
Je pense plutôt que pour le PS comme pour l'UMP au pouvoir juste avant, il s'agit de se donner des airs de "je suis sensible à l'opinion publique et je m'agite beaucoup de manière très résolue en n'hésitant pas à m'attaquer à des grosses puissances d'argent - pas françaises...- "... pendant qu'ils contemplent sans sourciller l'avalanche des plans de licenciements
Il y aussi la question de la pression de l'opinion publique en contexte technophobe, avec les ravages (à mon avis) de la logique du "principe de précaution", surotut quand ça touche à ce qu'on bouffe (ou, ici : ce que bouffe ce qu'on bouffe).
Même la posture de la Commission Euriopénne n'a aucun sens d'un point de vue rationnel : si effectivement [ ce que je ne crois pas à l'heure actuelle, car les bidouillages laborantesques de Séralini pèsent moins pour moi que la réalité constatée à échelle gigantesqque dans les élevages nourris aux OGM] le NK 603 de Monsato était dangereux d'un point de vue sanitaire... pourquoi suspendre la procédure d'autotisation du MON 810 ???? Le premier est un OGM résistant au Round Up, l'autre est OGM Bt (qui produit sa propre toxine contre un ravageur spécifique). Les modifications génétiques opérées sont très différentes l'une de l'autre. C'est tout aussi absurde que de dire "nous avons mangé des cèpes, c'était très bon, nous conseillons donc la dégustation en général de la catégorie d'être vivants appelée "champignons"..."
Il n'y a aucune logique scientifique à tout ça, c'est juste de la posture... que l'on peut tenter de décrypter, sans vraiment savoir le fin mot de l'histoire. Mais oui, je pense que c'ets pour partie lié à l'absence d'intérêts matériels conséquenst en faveur des OGM (en Europe) et pour partie lié à un contexte psycho-social technophobe.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 21 Sep 2012, 08:22

(Ottokar @ vendredi 21 septembre 2012 à 08:23 a écrit :
(fepasma @ jeudi 20 septembre 2012 à 17:34 a écrit : Bref, on ne peut pas tirer de conclusion systématique de si petits échantillons. Vivement les études sur des milliers de rats  pour avoir des résultats concluants dans un sens ou dans l'autre...

Certes, et les anti OGM ont bien des aspects obscurantistes irritants. Il n'empêche que l'expérience a le mérite de poser le problème, qu'elle a été réalisée sans trop de moyens (ce qui explique la taille trop petite des échantillons) et va peut-être forcer les pouvoirs publics à réaliser une étude à grande échelle, qui élimine ces biais statistiques et permette de tirer des conclusions valables.

J'ai l'impressiion que l'expérience a été réalisée avec plutôt pas mal de moyens, et que ses faiblesses énormes ne relèvent pas de la question des moyens, mais plutôt de problèes de méthode (qui ne sortent pas de nulle part quand on connaît les auteurs). Il n'y a pas que le problème du nombre de rats, ily a aussi celui des méthodes statistiques, des choix opérés parmi les données, du choix de la lignée de rats, etc.
Il y a quand même dans les cosignataires l'homéopathe Spiroux de Vendomoix, qui en tant qu'homéopathe doit avoir un rapport très particulier à la notion de preuve et d'expérience...
Ce que l'on peut se dire plutôt, c'est que vu que cette expérience sur une telle durée semblait nécessaire pour rassurer l'opinion publique méfiante et qu'il y a donc une vrai légitimité sociale à éventuellement perdre du temps et de l'argent à la faire (quand des protocoles plus courts semblent en général suffisants au yeux de la communauté scientifique des toxicologues de métier), il est effectivement d'autant plus dommage qu'elle ait été salopée ainsi du fait des préjugés (ou de l'incompétence) de ceux qui l'ont réalisée, qui manifestement se sont plus concentrés sur le rayonnement médiatique de leurs travaux que sur leurs travaux eux-mêmes.
luc marchauciel
 
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Message par canardos » 21 Sep 2012, 08:32

tu préfères défendre les intérêts des trusts français?

Monsanto n'est ni pire ni meilleure qu'une autre, c'est un trust de taille moyenne qui n'hesiterait pas à se faire du beurre sur notre santé si ça lui rapportait...


Evidemment Monsanto a intérêt à ce que les OGM qu'ils produit et commercialise soient considérés comme inoffensifs mais d'autres trusts et certains groupes céréaliers ont intérêt à ce que les ogm soient au contraire considérés comme dangereux.

A partir de la, le seul moyen d'y voir clair ce sont évidement les études scientifiques, à condition que celles ci soient vérifiables et confirmées par d'autres équipes.

et il se trouve que des milliers d’études scientifiques de nombreuses universités et centre de recherche dont 350 pour la seule variété de maïs incriminée ont jusqu'à présent confirmé cette innocuité et qu'en face aucune des rares études mettant en cause cette innocuité n'a jamais pu etre confirmée ni reproduite, celles de Seralini incluses. mais pour les adeptes des théories du complot, il suffit de dire que tout le monde obéit au grand Monsanto...tous pourris...

quand à la dernière étude le fait que Seralini refuse de fournir ses données à l'agence europeenne de sécurité sanitaire sous prétexte que celle ci ayant déjà autorisé le maïs en question il y aurait conflit d’intérêt, ce n'est pas bon signe sur sa crédibilité...

un point enfin le plan media qui a accompagné cette étude montre clairement que l'objectif de Seralini n'est pas de convaincre le monde scientifique mais de faire peur au public et accessoirement de faire vendre son bouquin qui sort simultanément...

voila la réaction de Gerard Pascal un toxicologue de l'INRA: (j'ai mis en gras la partie sur le plan media de Seralini qui choque ce chercheur)

a écrit :


OGM : "Le protocole d'étude de M. Séralini présente des lacunes rédhibitoires"

Le Monde.fr | 20.09.2012 à 15h37 • Mis à jour le 21.09.2012 à 08h24

Par Audrey Garric (propos recueillis par)


La mortalité a été accrue dans l'ensemble des groupes traités.

L'étude choc sur les effets des OGM sur les rats, conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini, a déclenché, mercredi 19 septembre, une tempête médiatique. Au point de pousser le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, à déclarer vouloir revoir les procédures d'homologation des organismes génétiquement modifiés au sein de l'Union européenne. Néanmoins, une partie de la communauté scientifique, qui ne cache pas son scepticisme, appelle à la prudence.

Pour Gérard Pascal, ancien toxicologue spécialiste des OGM à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), aujourd'hui consultant pour des entreprises agroalimentaires, cette étude, qui suggère des effets délétères sur le rat liés à la consommation de maïs NK603 (tumeurs mammaires, troubles hépatiques et rénaux, espérance de vie réduite) présente de "très sérieuses lacunes, qui invalident ses résultats".


Quelles sont les critiques qui peuvent être portées contre le protocole d'expérimentation mené par le Pr Séralini ?

Gérard Pascal : L'étude présente tout d'abord des faiblesses statistiques majeures. Selon les normes établies par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les études de cancérogénèse, c'est-à-dire le suivi du développement éventuel de tumeurs après l'exposition à une substance, doivent se baser sur des groupes d'au moins cinquante animaux de chaque sexe pour pouvoir établir une analyse statistique représentative. Or, l'étude de Gilles-Eric Séralini se fonde sur neuf groupes de vingt rats et un groupe témoin de la même taille. Au lieu de deux cents rongeurs au total, il en aurait fallu un millier. Pour se défendre, M. Séralini argue que ses travaux ne sont pas une étude de cancérogénèse ; mais en réalité, l'essentiel de ses résultats tourne autour des formations de tumeurs. Il est dommage qu'il ne se soit pas donné les moyens d'établir de vraies statistiques. Au lieu de cela, il doit y avoir des écarts-types énormes dans cette étude.

Deuxième biais de taille : l'équipe de chercheurs a choisi, pour les expérimentations, une espèce de rats qui développent spontanément des tumeurs. Il s'agit de la souche dite de Sprague-Dawley, connue pour contracter des cancers de manière fréquente. Une étude publiée dans la revue Cancer Research en 1973 avait notamment montré une incidence de 45 % de cette pathologie chez ces rongeurs, sans la moindre intervention. C'est pourquoi cette souche n'est jamais utilisée pour des études de cancérogénèse.

Vous dénoncez par ailleurs des insuffisances dans la présentation des résultats...

L'étude ne fournit aucune indication sur le régime alimentaire des rats, en dehors des doses de maïs transgénique délivrées. Or, avec la souche de rats utilisée, l'on sait que les paramètres environnementaux, et notamment l'alimentation, jouent un rôle important. Les travaux ne présentent par ailleurs pas d'analyse poussée des constituants du maïs, sur lequel on aurait pu trouver des résidus de mycotoxines, c'est-à-dire des contaminants produits par certains champignons. Enfin, la publication scientifique manque de données chiffrées sur la fréquence des pathologies observées et sur les analyses biochimiques, comme la glycémie ou la cholestérolémie.

Toutes ces lacunes sont rédhibitoires pour une étude scientifique. C'est pourquoi je ne comprends pas que ces travaux aient été publiés dans la Food and Chemical Toxicology, une revue très sérieuse qui rend obligatoire la relecture par les pairs.

A-t-on, au final, réagi trop vite par rapport à cette étude ?

La médiatisation de cette étude est démesurée et la façon dont elle a été dévoilée très inhabituelle : les journalistes qui l'ont lue avant sa présentation ont dû signer une clause de confidentialité et elle a été dévoilée lors d'une conférence de presse sur invitation, avant sa parution dans la Food and Chemical Toxicology, de sorte que tous les scientifiques n'y ont pas eu accès pour l'analyser. Cela ressemblait totalement à une opération de promotion pour le livre de Gilles-Eric Séralini [Tous cobayes !, éd. Flammarion] sorti dans le même temps.

J'ai par ailleurs été scandalisé par la réaction du gouvernement, qui a appelé à un examen plus strict des OGM, avant même l'avis scientifique des autorités compétentes. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), en France, et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), dans l'Union européenne, doivent en effet examiner les travaux et demander toutes les données aux chercheurs.

M. Séralini réfute les avis de l'Anses et l'AESA, au motif que leurs experts ne seraient pas indépendants de l'industrie...

Gilles-Eric Séralini et son équipe ne sont pas non plus totalement indépendants : leurs travaux ont, entre autres, été financés par l'association Ceres, qui rassemble notamment des entreprises de la grande distribution. Or, Auchan ou Carrefour ont basé une partie de leur stratégie marketing sur la promotion des produits sans-OGM.

Au final, l'étude donne l'impression que ses auteurs ont trouvé seulement ce qu'ils souhaitaient trouver. Sans compter qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai : Séralini a déjà publié plusieurs études dont le protocole et les résultats ont été désavoués par la communauté scientifique.

Malgré tout, cette étude est-elle vraiment la seule à avoir examiné les effets à long terme des OGM sur des animaux ?

Effectivement, il n'y a jamais eu d'étude de cancérogénèse liée aux OGM ni d'étude toxicologique à long terme. La plupart des travaux sur le sujet, rassemblés dans une analyse publiée en mars-avril dans la Food and Chemical Toxicology, ont été menés sur des durées de trois mois. Si certains ont bel et bien duré plus longtemps, jusqu'à un an, ils ne portent pas sur des espèces de rongeurs, mais sur des animaux plus gros. Or, si une étude de deux ans est significative sur un rat car elle couvre les deux-tiers de son espérance de vie, travailler un an sur un chien n'est pas suffisant car cela représente à peine 10 % de sa durée de vie. L'ampleur des travaux du professeur Séralini est donc sans précédent.

Audrey Garric (propos recueillis par)

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Message par luc marchauciel » 22 Sep 2012, 07:33

Il est des campagnes de pub qui tombent vraiment bien
Voici celle qu'est en train de faire un des principaux bailleurs de fonds de Séralini pour son étude




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luc marchauciel
 
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Message par roudoudou » 22 Sep 2012, 13:09

Salut tout le monde ;)
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
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Message par luc marchauciel » 22 Sep 2012, 16:27

Deux contributions à propos du tapage médiatique autour de l'étude :

Le texte de Sylvestre Huet sur son blog :
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2...bat-public.html

Un autre texte sur un blog de moindre importance :
http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/...ue-publicitaire
luc marchauciel
 
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