
Les arguments du premier camp :
La réplique cinglante du camp d'en face :
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http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_gia...ntr%C3%A9-.html
a écrit :
Les Anglais ont bien cherché, ils n'ont pas trouvé le point G
Par Pascal Riché | Rue89 | 04/01/2010 | 19H01
Le « point G » n'existerait pas, nous apprennent des scientifiques britanniques. On s'en doutait un peu : le point G, c'est un peu comme le Graal, dont il partage la capitale : magique, mais jamais atteint avec certitude.
Les sexologues acceptaient jusque-là, généralement, l'existence de cette zone érogène, mais acceptent aussi l'idée qu'on ne la prouverait jamais.
Les scientifiques du King's College de Londres ont joué les iconoclastes du point G.
Ils ont travaillé sur 900 couples de jumelles, souhaitant vérifier si de « vraies » jumelles, qui partagent les même gènes, donneraient plus souvent des réponses identiques sur leurs zones de plaisir que les « fausses » jumelles.
« L'idée du point G est subjective »
Mais l'étude a montré que même les vraies jumelles avaient des réponses très différentes. Conclusion de Tim Spector, professeur d'épidémiologie génétique, qui a codirigé ce travail, publié dans le Journal of Sexual Medicine :
« C'est de loin la plus large étude jamais menée, et elle montre de façon assez solide que l'idée du point G est subjective. »
Le point G a été popularisé en 1982. Son nom, G, est un hommage au sexologue Ernest Gräfenberg, qui a étudié la sexualité féminine dans les années 50. Au début des années 80, il avait fait l'objet d'une frénésie d'articles dans les quotidiens et hebdomadaires français, illustrés par des schémas pas très glamour (voir ci-dessous).
Etait-ce une percée majeure dans la sexualité féminine ? Ou une vision mécaniste pour rassurer les hommes ?
Dolto amusée par le point G
Interrogée sur le sujet, la psychanalyste Françoise Dolto s'était amusée à expliquer que le point G, c'est un peu où chaque femme le voit : « Le bout du nez aussi l'est une sorte de point G, peut-être G prime. » Le plaisir n'est pas qu'une question anatomique, avait-t-elle rappelé.
Mais finalement, cette mode du point G avait selon Dolto quelque chose de bon :
« Je pense que c'est intéressant parce que cela permet aux gens de chercher leur géographie ensemble. C'est déjà quelques chose, on leur dit : il y a quelque chose à chercher. » (Voir la vidéo)
La réplique cinglante du camp d'en face :
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a écrit :
08/01/2010
Le point G existe, je l'ai rencontré
Pour tous ceux et celles qui pensent que le point G n’a “pas d’existence physiologique” et relève de “l’imagination” ou de “l’influence des médias” sur la (forcément faible) conscience des femmes, voici la réponse d’un médecin et sexologue. Damien Mascret, auteur de La Revanche du clitoris, remet les pendules à l’heure.
Depuis 1950 et sa "découverte" par Gräfenberg, de nombreux chercheurs ont prouvé l’existence du point G en le disséquant ou en le passant au scanner. Mais il suffit, début 2010, qu’un professeur d’épidémiologie et une psychologue fassent passer un questionnaire à 1804 jumelles pour que, patatras, les journalistes répandent le résultat de cette étude en titrant: “Point G: la fin d’un mythe”.
Que pensez-vous de l'étude du King's college de Londres?
Tout ce que cette étude démontre c'est: on n'hérite pas génétiquement de la faculté de trouver son point G.
Les chercheurs auraient pu s’en tenir à cette simple constatation. Mais les conclusions de leur étude sont fallacieuses. Ils sous-entendent que si ce n'est pas "la réalité de son anatomie"... c'est que l'existence du point G n'est pas réelle. Or, rien dans l'étude ne permet de l'affirmer: pas de recherche clinique (par des médecins) ou paraclinique (par des moyens modernes d'imagerie: échographie, IRM, immuohistochimie, dissection, etc...). Leur étude repose uniquement sur un questionnaire. Ce n'est que du déclaratif. Je pense qu'on aurait eu le même résultat en demandant aux hommes: “Avez-vous repéré votre prostate?”. Si la moitié des hommes avait dit “non”, aurait-on conclu que la prostate n'a pas d'existence réelle?
Le point G est-il un mythe? Un effet d'auto-suggestion?
Pour résumer les travaux scientifiques sérieux -ce qui exclut d’emblée l’étude mal construite de Tim Spector sur les jumelles- les plus récents, commençons par le Français Pierre Foldes (chirurgien au Centre Hospitalier de Saint-Germain en Laye et spécialiste mondial de la réparation des clitoris excisés). Il vient de publier, avec Odile Buisson, dans la principale revue international de sexologie une étude d’ultrasonographie dynamique montrant les relations étroites entre le clitoris, la racine du clitoris et la paroi vaginale antérieure. Les deux auteurs émettent l’hypothèse que «la sensibilité particulière de la partie basse de la parois vaginale antérieure pourrait être expliquée par la pression et les mouvements du clitoris lors de la pénétration vaginale et les contractions périnéales qui s’ensuivent.» (The Journal of Sexual Medicine, 2009 May). Ils ont également présenté un poster sur le sujet lors du congrès européen de sexologie (ESSM) à Lyon il y a quelques semaines.
La même année, une équipe coréenne effectuait des microdissections de la paroi vaginale de 7 femmes «fraichement» décédées pour en étudier l’innervation grâce à des procédés d’immuno-histochimie. Après avoir divisé la paroi en 5 segments en partant du clitoris, les chercheurs mettaient en évidence une plus forte concentration de fibres nerveuses dans le deuxième cinquième. «Nous pensons que cette partie de la parois vaginale antérieure peut être appelée "Point G"» concluaient Song et ses collègues. (Journal of Sex and Marital Therapy, 2009).
Quelques mois plus tôt, c’est une équipe italienne qui montrait (toujours grâce à l’échographie de femmes volontaires) une corrélation directe entre l’épaisseur de tous les segments urétrovaginaux –en particulier le plus distal (c’est-à-dire à proximité de l’orifice du méat urinaire) et la présence d’orgasmes vaginaux. Gravina et ses collègues de l’université de l’Aquila concluaient: «La mesure de l’épaisseur de la paroi vaginale antérieure par échographie est un moyen simple d’explorer la variabilité anatomique du complexe clitoris-urètre vaginal, également connu sous le nom de Point G, lequel peut être corrélé à la capacité un orgasme à point de départ vaginal» (The Journal of sexual Medicine, 2008).
Les travaux les plus récents penchent donc en faveur d’une zone sensible (qu’il faudrait peut-être appeler point C plutôt que point G, tant elle semble liée aux structure profondes du clitoris) située dans la région effectivement décrite par Gräfenberg. Le fait que le massage vigoureux de cette zone puisse déclencher l’émission de liquide tient cependant plus aux glandes péri-urétrales et para-urétrales qu’au complexe clitoridien (Anatomie et physiologie de l’appareil sexuel de la femme, Brigitte Mauroy et François Giuliano, Progrès en Urologie 1999).
Le point G est-il un organe à l’existence tangible?
Il faut bien admettre que le point G ressemble effectivement à un organe dans la mesure où, pour reprendre la définition du Larousse médical, il s'agit d'une "partie circonscrite d'un corps vivant, composée d'éléments cellulaires différenciés (tissus), capables de remplir une ou plusieurs fonctions déterminées", sa fonction étant le plaisir.
Les travaux d'Helen O'Connell en IRM ont clairement montré que c'est sous l'urètre (zone du point G donc) que se réunissent les bulbes vestibulaires, ces deux corps érectiles (ce sont les équivalents embryologiques du corps spongieux de l'homme qui s'est "fendu en deux" de chaque côté du vagin).
Dans un article de 2005 (Journal of Urology 2005 June), O'Connell signale d'ailleurs que les liens étroits entre clitoris, urètre et bulbes ont été décrits grâce à l'échographie dès 1992 par des chercheurs français (Sphincter urétral (point G), Corrélations anatomocliniques, Revue française de gynécologie Obstétrique 1992. Les auteurs parlent d'une même entité anatomique: l'ensemble urétroclitoridovulavire).
Je crois que ce que certaines femmes trouvent agréables dans la stimulation du point G, c'est simplement la caresse profonde des bulbes vestibulaires (très étroitement connectés au clitoris, ne l'oublions pas) à leur réunion sous-urétrale.
Le fait que d'autres femmes n'apprécient pas spécialement cette caresse n'est, au fond, pas plus surprenant que le fait que certains hommes se masturbent en positionnant précisément la pulpe des doigts sur leur bulbe spongieux (qui entoure l'urètre et vient former le gland) alors que d'autres ne recherchent pas cette stimulation directe pour obtenir un orgasme.
Pourquoi le point G est-il érogène ?
On peut schématiser en disant qu'aujourd'hui deux hypothèses s'affrontent :
Pour certains, le caractère érogène de cette zone viendrait des glandes para-urétrales dont la stimulation vigoureuse (dans un contexte érotique) provoque l'émission de liquide.
Pour d’autres (et ce n’est pas incompatible), cette zone est érogène car c’est une zone de contact avec les structures profondes du clitoris. En d’autres termes : on éprouve du plaisir quand on frotte le clitoris par l'intérieur du vagin.
Comment trouver son point G?
On peut percevoir cette zone un peu plus dure et plus rugueuse (je pense aux vagues que forme le vent sur une dune) en mettant deux doigts sous le clitoris... La sensation est bien différente que lorsque l'on palpe le reste du vagin. Quand à savoir ensuite si cette stimulation est érogène, c'est comme le reste du corps, c'est une histoire d'apprentissage érotique, d'ouverture aux sensations, de laisser-aller, de levée des tabous socio-culturels (cf. la prostate chez les hommes) et au fond une affaire de goût personnel.
Selon l’étude du King’s College, 55% des vraies jumelles et 56% des fausses jumelles disent avoir trouvé leur point G. Pourquoi l’ont-elles trouvé, et pas forcément leur sœur?
Quand on regarde les résultats de plus près, on peut noter que celles qui disent l’avoir trouvé sont en majorité les plus satisfaites de leur vie sexuelle et de leur relation avec leur partenaire. Ce sont aussi, en majorité, celles qui ont le plus de fantasmes sexuels, celles qui sont le plus à l'aise avec le matériel érotique, et celles qui parlent le plus facilement de sexe. Ça montre bien qu'à force d’essayer, on finit par trouver. Encore faut-il le faire quand les tissus de la région sont gorgés de sang (donc que l'on est excitée). C'est un peu comme un clitoris, si on y touche sans contexte érotique, le résultat n'est pas très érogène. Le livre d'Ovidie ou celui de Deborah Sundahl (Guide Tabou) sont très bien faits.
Faut-il pour autant se focaliser sur le point G? Le chercher comme un Saint-Graal?
Non. Il existe d'autres zones érogènes. Potentiellement toutes les parties du corps (la paume de la main, le lobe de l'oreille ou le conduit auditif...) peuvent apporter un surcroit d'excitation. Certaines femmes apprécient la sensation que procure la mobilisation du col de l'utérus par les mouvements du pénis, d'autres la sensation de dilatation sphinctérienne (vaginale, anale, etc). A chacune d’explorer son corps. Chaque femme jouit d'une façon spécifique.
Pourquoi tellement de gens sont-ils prêts à remettre en cause l’existence du point G, sur la foi d’une étude surmédiatisée, alors qu’il existe tellement de preuves scientifiques de son existence?
Nous souffrons de la séparation artificielle du corps et de l'esprit. Séparation opérée par la religion monothéiste. Nous vivons dans l’idée que le plaisir doit rester lié à l’amour, donc à quelque chose de beau, de pur, d’éthéré et de romantique.
Pourquoi –alors même que toutes les femmes ont un point G– ne sont-elles pas capables d’en jouir?
Nous avons tous des oreilles, mais nous ne sommes pas tous capables d’éprouver du plaisir en écoutant Bartok.
C’est une question de goûts et de couleurs?
C’est une question d’interprétation des sensations… Toutes les sensations sont décodées dans le cerveau. Mais il ne s'agit pas d'un mécanisme simple sur le mode émetteur-codage-récepteur-décodage car notre cerveau est bien plus complexe. Les messages sensoriels sont intégrés, lus, interprétés en fonction de l'état biochimique de notre cerveau, lequel varie selon les moments, l'humeur, la dimension affective, l'attention...
Ainsi la même caresse sur votre bras ne provoquera pas du tout la même sensation (perçue) selon que c'est votre amoureux, votre enfant ou un inconnu dans le métro! De la même façon, la même musique ne sera pas agréable à toutes les oreilles. En dehors de cela, notre corps possède tout de même des cellules aptes à des fonctions différentes selon les régions. On trouve par exemple, d'une part, des neurorécepteurs dans le tissus cellulaire sous-cutané de la vulve de type extérorécepteurs (sensibles au toucher léger) et des thermorécepteurs (sensibles à la chaleur) plus particulièrement au niveau du mont du pubis et des grandes lèvres; alors que d'autre part, la région des petites lèvres et du clitoris est moins sensible au toucher mais plus riche en corpuscules génitaux très sensibles à la pression et aux vibrations.
Faut-il se faire opérer chirurgicalement pour devenir plus “ouverte” au plaisir par le point G?
Ceux qui vantent le gonflement du point G pour augmenter l'orgasme sont des charlatans! Je m'étonne que la pratique soit tolérée en France, et parfois même promue à la télévision en l'absence d'étude valable. Les pseudo-réjuvénations vulvaires relèvent aussi du charlatanisme. Il faut en finir avec cette obsession du point G. Les ados (et certaines femmes) sont déjà bien assez complexées par leur petites lèvres qui dépassent et sont asymétriques (ce qui est pourtant la variante anatomique la plus fréquente)!