a écrit :Voyons l'introduction de leur texte.
Citation :
a écrit :
"Pour commencer, quelques mots afin de vous rappeler ce qu'est le packing :
il s'agit d'une technique thérapeutique dit d'enveloppements humides. Elle consiste à saturer les récepteurs de la sensibilité cutanée en enveloppant le corps du patient avec des draps préalablement mouillés à l'eau froide. Au travers du saisissement, de l'hyperstimulation créée par le réchauffement du corps grâce à des couvertures, cette technique a pour objectif de permettre une forme de prise de conscience de protoreprésentation corporelle, et d'ouvrir la voix (voie ?) à des émergences émotionnelles ou communicationnelles et langagières.
Afin d'entrer dans le vif du sujet qui nous préoccupe, je vous reverrai aux écrits de Paul DELION pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient davantage d'éléments concernant cette médiation thérapeutique."
En fait en terme de saisissement et d'hyperstimulation, nous avons en réalité affaire à un choc thermique, vous en connaissez plusieurs exemple courants , tels que l'hydrocution :
Une hydrocution est un arrêt cardio-ventilatoire du à la différence de température entre un liquide (le plus souvent de l'eau, d'où le préfixe "hydro") et la peau. Un tel choc peut provoquer une perte de connaissance et donc une noyade. Selon les Éditions Larousse, le terme est récent: 1953, et vient de "électrocution", lui-même, terme anglais, fabriqué à partir de "électro-" + le "-cution" de "exécution". Je parlerai plus loin du choc termique.
Dans le cas de l'hydrocution lorsqu'il fait chaud, les vaisseaux sanguins situés sous la peau sont très ouverts (vasodilatation) afin de favoriser la circulation périphérique qui permet d'évacuer la chaleur. Le rythme cardiaque augmente également afin d'accélérer ce refroidissement.
Si l'on entre brutalement dans de l'eau froide, la peau se refroidit très vite, et les vaisseaux vont se contracter rapidement (vasoconstriction). Ceci fait refluer le sang périphérique vers l'intérieur du corps, et provoque une augmentation de la pression artérielle.
Pour lutter contre cette hypertension, le cœur va ralentir (action du système nerveux parasympathique). De ce fait, le cerveau va être moins bien irrigué, et le déficit d'approvisionnement en dioxygène qui s'ensuit provoque la perte de conscience. Pas étonnant que le bambin aie des réactions violentes au départ puis se calme - en réalité il ne se calme pas , il est entrain de perdre connaissance.
Les "adeptes" du Packing : comment pratiquer la torture en ayant bonne conscience ?
J'aimerais croire que ces personnes sont de bons père et mère de famille qui ne feraient "pas de mal à une mouche."
Les adeptes du packing ont tout les signes visibles devant leur yeux pour se rendre compte qu'ils maltraitent cet enfant mais refusent de voir la vérité en face, nous verrons d'ailleurs qu'ils administrent bien le packing contre le gré de l'enfant :
Citation :
a écrit :En effet, malgré toutes les précautions prises par notre équipe auprès de l'enfant, de la famille et du reste de l'équipe de l'hôpital de jour, les premières séances sont très difficiles : Jean crie, hurle, se débat… Il refuse le pack, veut s'échapper, sortir de ses draps, de sa prison, de sa contention. Le mot est lâché… En reprise, nous ressentons tous un malaise, une culpabilité… sommes-nous vraiment dans le soin… que sommes-nous en train de faire ? Ce sont des regards de souffrance que m'adresse Jean (enfin des regards !) d'une telle intensité que c'est moi qui me détourne.Ce sont les remarques de membres de l'équipe, hors synthèses ("mais qu'est-ce que vous faites avec lui, on l'entend hurler ?"). [...]
Le pack débute en novembre 2001. Lors des premières séances, Jean manifeste une résistance à l’enveloppement ; il crie, se débat. Beaucoup d’angoisse. Celle-ci nous renvoie à une culpabilité. Beaucoup de paroles défensives de notre part. On console, on caresse. Le pack nous renvoie dans ces premiers temps à une idée de contention, de contenus violents. L’aspect sadique du pack, la question du pouvoir, nous gênent. Ces pensées vont céder au fur et à mesure des séances, au profit d’un bien-être partagé.
Je re-cite la phrase "Ces pensées vont céder au fur et à mesure des séances, au profit d’un bien-être partagé." car elle a un aspect particulièrement répugnant.
Malgré tout , les paqueurs continuent tout en s'abandonnant à leur interprétations. Pendant ce temps l'enfant est mort de frayeur et complètement en crise.
a écrit :"Puis des comportements de destruction, d'hétéroagressivité qui apparaissent chez Jean… Il réduit à néant le castelet institutionnel, distribue des coups de pied, arrache les lunettes. "Il régresse" disent certains…(attaque du corps de l'institution ?) ou tentative de reprendre la maîtrise, le pouvoir là où il doit, pendant le packing, s'abandonner à l'autre ?
Nous traversons des périodes de clivages institutionnels bien connus par tous ceux qui travaillent en hôpital de jour auprès d'enfants psychotiques… Les bons et les mauvais soignants… Mais qui sont les bons, qui sont les mauvais ? Qui est coupable de quoi ? Qui agresse qui ? Cette question a-t-elle seulement un sens ? Nous la travaillons en reprise.
Et bientôt les choses évoluent : Jean, progressivement, nous montre une palette d'émotions ; il discrimine. Aux moments de colères, de hurlements, s'ajoutent pendant les packs des moments de tristesse, de vrais pleurs. Ainsi qu'une émergence de langage : des "mamans" sont lancées, des "assez", des regards aussi… Jean vérifie que chacun des adultes est bien à sa place : Sabine aux pieds, Andrée à la tête, moi à distance avec mon cahier, prenant des notes."
Donc, sous prétexte de réduire des comportement d'automutilation, il provoquent eux même des crises allant crescendo.
Mais le phénomène étrange la presque totalité de ce blabla concerne les sensations et pensées des packeurs et non pas celles de l'enfant :
citation :
a écrit :"Nos représentations aussi évoluent… Aux images mortifères initiales de linceul d'enfant mort, de pietà pour ceux qui aiment les références catholiques, ou de prisonnier hurlant, succèdent dans nos têtes des images de maternage, de petit bébé choyé, de douceur, de calme…"
[...]Puis Jean semble soudain se désintéresser de moi. Lorsqu'il revient à ma rencontre, c'est pour me monter dessus afin d'atteindre des objets. Je me sens nié, instrumentalisé. J'ai l'impression de passer pour lui du statut de référence masculine à celui d'objet. Me voici confronté à une autre forme d'agression de la part de Jean, et je me sens plus menacé que lorsqu'il me donne des coups de pieds ou m'arrache les lunettes.
Des associations apparaissent : des odeurs de gel dans les cheveux de Jean font associer un soignant avec l'odeur de gel de son fils… Un moment de regard de Jean vers le haut (où le soignant se trouve), à travers l'association avec une révulsion oculaire, amène à une association mortifère (accident de la voie publique pour l'enfant de l'un des soignants), ou encore l'association entre l'absence de slip de rechange pour Jean et la possibilité de ramener un slip de son propre fils pour ce même soignant.
A un moment il commencent à se poser la question de la nécessité de faire la "pack mouillé" mais ils ne savent pas se mettre d'accord il y a 2 camps. Il faut dire que si c'était sec ce ne serait plus le pack au sens ou l'entend Délion.
Citation :
a écrit :Et puis voilà qu'à nouveau Jean émet des résistances à l'entrée dans le pack. En fait, c'est le drap mouillé qu'il ne veut plus. Alors un pack à sec, puis un autre , et voici de nouveau les soignants confrontés à un grand malaise. L’un voudrait imposer à nouveau le pack mouillé, l’autre ne se le sent pas… Nécessité de se re-coordonner constamment. Nous passons de la construction à la déconstruction, à la reconstruction, encore et encore.
Celui qui doit être soigné n'est pas celui que l'on croit.
a écrit :Pour nous soignants, la charge émotionnelle est intense dans cette proximité corporelle. On touche, on regarde, on sent, on associe avec notre propre vécu des packs que nous avons pratiqués sur nous-mêmes
J'ai bien trouvé à la même source ce document relatée par un packeur ayant expérimenté lui même. Notez la grotesque poésie en début de page, cette dernière paradoxalement atteste que ces personnes savent les souffrances et frayeurs infligées à l'enfant : Le Packing: entre sensorialité et contenance psychique
On peut se demander quelle était la température des packs qu'ils se sont appliqué eux même , de toute façon, il l'ont fait volontairement, ce n'est pas le cas de l'enfant - pour que l'expérience soit réellement "empathique" il faudrait que le praticien soit :
1) Enlevé et emmené dans un endroit qu'il ne connaît pas car c'est comme cela que l'enfant perçois l'évènement, et si je ne me trompe pas dans une pièce sombre à la lumière tamisée :
a écrit :Nous débutons toujours la séance avec le même rituel. Nous fermons les rideaux, éteignons le néon et allumons faiblement l’halogène, et nous énonçons toujours une petite phrase pour signifier le début de ce temps.
2) Pour corser le tout les opérateurs doivent parler dans une langue inintelligible. ( il est vraisemblable que l'enfant ne comprennent qu'une très petite proportion (si pas nulle) des mots échangés entre les adultes )
3) Compte tenu du fait que le corps d'un adulte est plus volumineux que celui d'un enfant, la perte de chaleur est moins rapide, les draps pour produire un effet comparable à celui produit sur l'enfant doivent être beaucoup plus froid.
4) Pas de dispositif de réanimation prévu.
Sans ces 4 points, ils ne ressentirons ni les effets cliniques ni la terreur infligée en connaissance de cause à cet enfant.