L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Fév 2012, 09:01

Voila la lettre ouverte d'une mère d'enfant autiste à Edwige Antier, députée UMP pédiatre, et psychanalyste qui s'oppose à la proposition de son collègue Daniel Fasquelle également UMP d'interdire les prises en charges psychanalytiques de l'autisme et qui défend l'approche psychanalytique de l'autisme. Rappelons que Edwige Antier défend le retour des femmes au foyer l’allaitement généralisé et compare l’homoparentalité au nazisme.

sur Rue 89:

a écrit :

Lettre ouverte d’une mère d’enfant autiste à Edwige Antier

Mme Edwige Antier, députée et pédiatre, psychanalyste, s'est prononcée contre la proposition de son collègue Daniel Fasquelle d'interdire les prises en charges psychanalytiques de l'autisme. ...

"Mère Cassandre", membre du collectif de parents EgaliTED, répond à Mme Antier dans une lettre ouverte que nous publions avec son autorisation.

a écrit :

Madame La député et/ou la pédiatre-psychanalyste.

Madame, voyez comme il est difficile de savoir à qui l’on s’adresse quand son interlocutrice possède plusieurs titres. Je ne sais si je m’adresse au domaine politique, médical ou psychanalytique. Etant donné que vous appartenez aux trois, je ne sais en quel titre vous parlez. Vous allez très certainement me dire les trois, mais que faire quand ceux-ci sont incompatibles entre eux (du moins deux).

Vous dîtes « mon cher collègue Daniel », alors je m’imagine que c’est la femme politique qui parle. En revanche, je me demande pourquoi vous avez décidé de publier cette lettre ouverte sur un site qui s’intitule « Lacan Quotidien » avec à côté de celle-ci une affiche sur laquelle on peut cliquer – ce que je fis – et sur laquelle il y est inscrit « le psychotique et le psychanalyste ». Je reste dubitative sur la députée mais aussi sur la pédiatre que vous êtes.

Je continue sur votre lettre.

Elle commence ainsi « Je ne doute pas de ta sincérité dans la démarche qui a animé ta proposition ». Veuillez m’excuser, mais par expérience de maman d’un enfant autiste, j’ai pris pour habitude de me méfier de débuts aussi bienveillants et mesurés comme les vôtres. La suite me donne en effet et malheureusement raison.

Comme tout psychanalyste qui se respecte Madame Antier, vous reprenez Monsieur Fasquelle sur des mots ou des termes qui seraient selon vous inexacts et qui très certainement expliqueraient les errements dans sa proposition de loi audacieuse et inédite jusqu’ici.

Si vous saviez Madame Antier, et cela pourrait vous surprendre, comme nous parents d’enfants autistes, sommes heureux d’entendre le mot « autiste » sans aucune animosité ou dégoût de la bouche des personnes qui le prononce.
Si vous saviez comme nous n’en avons que faire qu’on utilise les termes autisme, autistes, spectre autistique, trouble autistique, ou encore Troubles envahissants du développement. Ce qui est important à nos yeux, ce n’est pas le choix de ce terme mais ce qu’on y met dedans ou plutôt derrière.

Si vous saviez, en revanche, Madame Antier, comme les mots « psychotiques » ou encore « dysharmoniques » heurtent nos pauvres oreilles et provoquent en nous, tel un réflexe myotatique, un rejet immédiat.

Vous dîtes ensuite que ces troubles «  demandent des prises en charge au cas par cas » pour appuyer vos arguments. Mais ce sont exactement ceux de Monsieur Fasquelle à la différence que ces prises en charges proposées ne se fondent pas sur des théories psychanalytiques mais sur des travaux scientifiquement validés.

« Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux  »

Non Madame Antier, Monsieur Fasquelle ne fait rien croire, il met seulement en lumière une réalité bien triste mais néanmoins et malheureusement toujours d’actualité.

Pour la suite sur la renommée des pédopsychiatres, je vous avoue ne plus avoir la force de m’attarder dessus car si votre argumentaire repose sur la simple renommée d’untel, il me semble que tout cela n’est pas sérieux, et monsieur Esteve Freixa y Baqué l’a déjà si bien démontré que je ne le paraphraserai pas.

Oui madame Antier, les parents d’enfants autistes sont en colère. Elle est plus que légitime mais elle ne vous a pas beaucoup émue ces dernières années.
En revanche, évitez madame, évitez de parler en notre nom car ce ne sont pas les « querelles de chapelles » qui freinent les diagnostics posés et les prises en charges proposées.

Non madame Antier, ce ne sont pas des « querelles », nous ne sommes pas dans une cour d’école. L’enjeu est grave. Très grave. Et quand vous évoquez le terme « chapelles » comme beaucoup de journalistes qui n’ont pas le courage de voir l’étendu de ce scandale sanitaire, vous vous méprenez et en tant que médecin. Ce n’est pas sérieux.

Tout d’abord, la médecine n’est pas une religion. Quand il y a querelle au sein d’une religion, faut-il encore que l’on parle d’une même religion. Par exemple, il existe différents courants au sein du christianisme comme au sein de l’Islam. Mais ces deux religions sont distinctes et ne se réclament ni du même livre ni du même Dieu.

La médecine et la science ne se réclament ni d’un livre ni d’un Dieu. Soyez en rassurée Madame Antier. Mais comme vous êtes médecin, il me paraît important de vous rappeler que le serment d’Hippocrate n’est plus d’actualité et qu’il a été remplacé depuis bien des années par le serment médical qui repose sur un code de déontologie médicale.

Ensuite je vous cite : « Tous les travaux et toutes les contributions sont intéressants en ce début de siècle qui sera celui des grandes découvertes sur le fonctionnement du cerveau et de ses interactions très précoces avec le monde environnant »

Tout d’abord, je ne suis pas d’accord avec vous sur le premier point. Non, je ne trouve pas intéressants tous les travaux et toutes les contributions. Si je trouve votre proposition de loi contre la fessée intéressante, je trouve en revanche la pratique du packing tout à fait révoltante et indigne dans un pays qui se dit aussi civilisé que le nôtre. C’est une tâche sur notre drapeau tricolore.

Puis les « grandes découvertes du cerveau » ont déjà commencé depuis un certain temps. Madame la pédiatre, il est de votre devoir de vous informer des avancées médicales si on se réfère au code de déontologie médicale ou encore au serment médical qui indique au sujet des compétences : « Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. ».

Pour la suite, nous sommes d’accord.

L’Etat doit donner plus de moyens à la recherche. Notamment aux différents départements des sciences cognitives, à la Fondation Pasteur, aux différents instituts de recherches en neurosciences qui ne devraient pas avoir à quémander de l’argent. Les chercheurs passent plus de 50 % de leur temps à monter des dossiers pour demander des subventions qui bien souvent leur échappent car vos confrères ou consoeurs psychanalystes sont trop souvent décisionnaires des commissions les délivrant. C’est parfaitement intolérable.

Pour la suite, Madame la députée, je suis enfin soulagée pour ma part de savoir que des parlementaires tels que Messieurs Fasquelle et Rouillard aient une conscience politique et se sentent concernés par un tel sujet et le maîtrisent parfaitement. Je ne vous renverrai pas le compliment. On ne vous a pas beaucoup entendu ces dernières années sur ce sujet et j’ose espérer que vous ne profiterez pas de cet engouement et de ce label pour vous auto-promouvoir car selon le serment médical : « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. ».

« Entrer au niveau parlementaire dans un débat de choix médical est nocif pour les patients et pour leurs familles ».

Combien de fois faudra-t-il vous dire Madame Antier que la psychanalyse n’est pas un choix médical car la psychanalyse n’est pas une science. Elle n’appartient pas au domaine de la médecine.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est la psychanalyse dans le domaine de l’autisme, dans sa lecture, dans son diagnostic et dans son traitement.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre silence pendant ces années.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre indifférence pendant ces longues années.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre préoccupation pour vos collègues au détriment de celui des patients.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre peur et votre manque de courage de devoir bouger et démobiliser ces acteurs des services médicaux, paramédicaux et sociaux qui méprisent et angoissent les familles.

Il est de votre devoir en tant que députée de vouloir changer les lois en profondeur quand la réalité est tout bonnement insupportable comme l’a fait monsieur Neuwirth en 1967, député à l’époque Madame Antier et non ministre.

Il n’est pas nécessaire d’être ministre pour proposer des lois révolutionnaires qui feront date dans l’histoire. C’était non seulement un parlementaire mais le sujet était un débat de société et de santé publique. En 1974, une ministre a poursuivi dans un domaine médical et sociétal.

Si vous n’intervenez pas dans ces domaines Madame en tant que parlementaire, dans quels domaines allez vous intervenir ? Dîtes nous. Vous êtes médecin Madame Antier et de surcroît pédiatre. Cela me désole. J’ai mal pour mon pays.

«  Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque »

Voici les dernières lignes du serment médical.

Estimée ou méprisée ? Il n’appartient qu’à vous de décider mais l’histoire est en marche et un jour vous devrez rendre des comptes aux patients, à leurs familles mais aussi à ceux qui vous ont élue.

Maintenant Madame Antier, vous savez. Vous ne pourrez plus dire que vous ignoriez cet état et ce constat déplorables et inadmissibles dans notre pays.

Il serait bon et sain que vous changiez d’avis ou que vous vous écartiez de ce sujet que vous ne maîtrisez visiblement pas.

Mère Cassandre



canardos
 
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Message par Wapi » 15 Fév 2012, 09:37

(granit @ mardi 14 février 2012 à 21:49 a écrit : citations de l'intervenant "canardos" :

a écrit :le sexisme de Freud, ses propos sur les femmes créatures inférieures, perverses et immatures sont tout aussi inadmissibles que ceux d'un Le Pen sur les noirs et les arabes. 


a écrit :quand au packing oui c'est une torture et une torture sur des enfants, qui plus est sur des enfants handicapés mentaux qui ne peuvent se défendre....ce genre de torture ne se prête pas plus à l’expérimentation sur son efficacité que les tortures utilisées par l'armée française. c'est une question d'ethique! 


a écrit :mais une torture pour faire rester des handicapés mentaux tranquille est une crime comme la gegene pratiquée en Algérie. et on n'a aucune raison d’être plus complaisant.


on ne peut être plus bas.

ces propos sont incroyables et scandaleux.

En effet c'est bien de relever ces citations, je crois que ça en dit plus long qu'un long discours.

J'aime aussi bien celle de la dame qui écrit à la députée qui, paraît-il, "compare l'homoparentalité au nazisme" :

a écrit :
C’est une tâche sur notre drapeau tricolore.


Celui des paras d'Algérie ?
Wapi
 
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Message par canardos » 15 Fév 2012, 10:01

sur Edwige Antier et l'homosexualité, wapi:

à propos d’un livre pour enfant d’Ophélie Texier, Jean a deux mamans, publié par l’Ecole des loisirs en 2004. Interview du Figaro de septembre 2005:

a écrit :

Question :  « Il ne faudrait donc pas parler d'homosexualité aux jeunes enfants » ?

Edwige Antier : « C'est aux parents de savoir ce dont ils veulent parler à leurs enfants. L'éditeur n'aurait-il pas dû préciser que c'est un livre avec avis parental ? Imaginez  que des homosexuels voient leur enfant choisir un livre nazi dans une bibliothèque jeunesse ! Vous trouveriez cela normal ? »



sur le fait que la mère d'enfant autiste se réfère au drapeau tricolore..et alors?...seules les mères révolutionnaires d'enfants autistes ont droit à ta compassion...ça rend le reste de ses propos inexacts? décidément tu manques d'arguments pour n'avoir que ça à dire...à moins que ta comparaison avec les paras d’Algérie vise les mères d'enfants autistes coupables de l'autisme de leur enfant, la vieille théorie lacanienne de la mère frigidaire ou crocodile contre laquelle elles se révoltent?

moi, tu vois je pense que c'est plutôt le packing qui est une torture..

pour les psychanalystes qui pratiquent le packing en effet au cours du packing, l’enfant s’oriente vers une régression, qui le rapporte à l’état néonatal : de cette manière, l’enfant se libère des défenses qu’il a développées par la suite. Tandis que l’enfant se trouve dans le stade néonatal, il est interrogé par le thérapeute. La mère froide serait la cause de l'autisme et les linges froids un moyen de la guérir....n'importe quoi...

L’idée de faire régresser le patient, contourner ses défenses et le reporter à un stade néonatal d’où le thérapeute peut repartir pour « reconstruire » un développement non pathologique n’est pas neuve. Un pionnier de cette philosophie est Ewen Cameron, président de l’Association Psychiatrique Américaine dans les années 50, dont les travaux furent financés par la CIA pendant la guerre froide : l’idée de la « régression à l’état néonatal », obtenue de diverses manières par Cameron, devint la base de la stratégie de torture utilisée par les services secrets américains et par les polices politiques au Chili et en Argentine (U.S. Senate Committee on Intelligence). Il est probable que le fait de serrer une personne dans des linges mouillés (préalablement mis au réfrigérateur pendant des heures) pour ensuite l’interroger, en répétant le traitement pendant des mois, fonctionne efficacement en tant qu’instrument de torture. En revanche, comme thérapie pour l’autisme, il n’existe aucune preuve que cela fonctionne. ce qui n’empêche pas des centaines de centres de le pratiquer...

tu comprends mieux ma comparaison avec la gégène?

mais toi Wapi, que penses tu de la théorie psychanalytique de l'autisme, présenté comme une psychose au sens psychanalytique du terme, psychose liée au ressenti par le bébé de l'attitude de la mère? pour employer le jargon psychanalytique l'autisme a-t-il une origine transgénérationnelle?

que penses tu des therapies psychanalytiques de l'autisme et du packing? j'espere que tu a vu "le mur"

que penses tu du packing? ça te parait humain et psychnalaiquement correct?

ces questions valent aussi pour abounouwas...

parce que je lis bien vos critiques, mais guère votre point de vue sur le fond

canardos
 
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Message par canardos » 15 Fév 2012, 22:44

je reviens sur le "packing".

j'ai dit dans mon message précédent que l'objectif du packing est d'amener l'enfant à s’orienter vers une régression, qui le rapporte à l’état néonatal : de cette manière, l’enfant se libère des défenses qu’il a développées par la suite. Tandis que l’enfant se trouve dans le stade néonatal, il est interrogé par le thérapeute.

mais il ne s'agit pas d'une interprétation personnelle. je n'ai fait que rapporter les théories du grand défenseur du packing, le professeur Delion, interviewé dans le documentaire le Mur.

je vous donne les références:

Delion, P. (1998). [Packing for autistic and psychotic children]. Soins Psychiatr 199 : 30-32.
Delion, P. (2006). [Management of infantile autism today]. Soins Psychiatr 245 : 17- 20.

voila un article de Brigitte Axelrad dans Sciences et pseudosciences:

a écrit :

Le « packing », la camisole glacée des enfants autistes

par Brigitte Axelrad - SPS n° 288, octobre 2009

L’Express1 vient de consacrer, en juin 2009, plusieurs articles au packing, méthode d’enveloppements froids prétendue traiter les troubles liés à l’autisme. De l’anglais to pack, emballer, cette méthode pratiquée en particulier par Pierre Delion2, responsable d’un service de psychiatrie infanto-juvénile à Lille, consiste à emmailloter l’enfant jusqu’au cou dans un cocon de contention mouillé et glacé, (au moins 10° en dessous de la température du corps), pendant 45 minutes sous la surveillance de deux psychomotriciennes.

Rapidement la température de sa peau chute de 36 à 33 degrés. L’enfant très agité au départ est saisi par le froid et progressivement réchauffé, il devient plus calme (!) à la grande satisfaction du personnel soignant. Ceci se renouvelle jusqu’à sept fois par semaine. Le packing n’est pas remis en question en tant que tel par les autorités sanitaires, qui sont plus préoccupées par les pratiques aberrantes auxquelles il donne lieu ici et là, telles que l’utilisation de serviettes congelées, la durée interminable des séances, des parents avertis seulement après coup...

Des associations, telles que Léa pour Samy, luttent contre cette pratique barbare qu’elles rapprochent de la camisole de force utilisée jadis pour ceux qu’on appelait les fous. Au Canada, un enfant autiste de neuf ans est mort étouffé après avoir été enroulé de la tête aux pieds dans une couverture thérapeutique de 17,5 kilos. L’enfant pesait 24 kilos. Il avait été placé sur le ventre, les bras le long du corps, et enroulé le visage couvert dans la lourde couverture. On avait fait quatre tours pour le contenir.3.

Le packing vient des États-Unis, où il est quasiment abandonné. C’est un psychiatre américain M. A. Woodbury qui a développé cette technique en France dans les années 60/70. Il s’est enraciné dans le terreau psychanalytique français. La thérapie est individuelle, chaque enfant ayant, selon le jargon psychanalytique, un groupe de référents soignants appelé la « constellation transférentielle », qui se réunit régulièrement pour travailler le « contre transfert ». Le professeur Pierre Delion utilise le langage symbolique et hermétique de la psychanalyse pour justifier le sens de cette thérapie : « L’enveloppement vise à rassembler le corps du jeune autiste, qui manque de contenance. Il s’agit de lui procurer un sentiment sécurisant d’unité, au lieu de la sensation angoissante d’être en plusieurs morceaux ». N’est-on pas ici dans une logique du non-sens ?

Ceux qui croiraient qu’enfin en France la conception psychanalytique de l’autisme a fait son temps sont loin de la vérité. Si les causes de l’autisme ne sont pas encore totalement identifiées, on sait cependant qu’elle a une composante génétique.5 Quelles que soient ses causes, à quoi rime de traiter ces enfants avec des méthodes violentes et d’un autre âge fondées sur de tels présupposés pseudoscientifiques ? M’Hammed Sajidi, président de Léa pour Samy, s’indigne6 : « Jusqu’à quand va-t-on traiter les autistes comme des fous en France, alors que le reste du monde les reconnaît comme des personnes handicapées ayant besoin d’une éducation adaptée  ? »

La réponse à cette question sera peut-être en partie apportée dans trois ans par les conclusions de l’essai clinique lancé dernièrement par le Ministère de la Santé, si « l’ignorance agissante, qui fit tant de mal à des générations de familles », (Jacques Bénesteau7), en d’autres termes la psychanalyse, ne la freine pas encore. Bien long pour ceux qui sont concernés !



je fais mon autocritique, au début j'avais cru que le packing était simplement un mauvais traitement pour calmer les autistes ou les schizophrènes agités et que les psychanalystes ne soutenaient Delion que par solidarité d'école ou de corps. mais non, renseignements pris, le packing est pratiqué dans 200 centres au moins (sans jamais avoir été évalué d'abord, d'ailleurs) et il s'agit toujours de l'application de l'application de la théorie psychanalytique sur l'autisme, la théorie de l'enfant replié dans sa coquille sous l'effet d'une souffrance intense parce que n'ayant pu établir le contact avec sa mère, la fameuse mère frigidaire ou crocodile...

le but, c'est de ramener l'enfant au stade néonatal par une série de chocs très forts pour que qu'il baisse la garde, sorte de sa coquille et établisse avec les soignants (la constellation transférentielle) le contact qu'il n'a pu établir avec sa mère froide ou crocodile, les psychanalystes appellent ça "travailler le contre transfert"...

les mêmes techniques juste un peu adaptées mises au point d'abord pour faire craquer les prisonniers et détruire leurs défenses vis à vis de leurs interrogateurs. on prive un prisonnier de sommeil ou de sensations ou on l'expose très longtemps à un courant d'air glacial ou on l'immerge de façon prolongée dans de l'eau froide et à la fin le prisonnier en arrive à souhaiter l'interrogatoire comme une délivrance

Voila à quelles dérives conduit l'approche psychanalytique de l'autisme. ce qui n’empêche pas ceux qui défendent le packing de présenter l’approche psychanalytique comme une approche globale respectant l’humain par opposition au méthodes comportementalistes présentées comme un dressage pavlovien traumatisant.
canardos
 
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Message par luc marchauciel » 17 Fév 2012, 03:36

Il n'y a pas que les freudiens qui font dans la charlatanerie aurour de l'autisme, il y a aussi les entretreprises qui vendent des tests génétiques diagnostics de la maladie. Emission avec Bertand Jordan, de l'Afis. L'émission porte surtout sur l'autisme, mais plus généralement sur les maladies génétiques et la thérapie génique

http://www.franceculture.fr/emission-conti...isme-2012-02-13

Présentation de l'ouvrage de Bertrand Jordan :

a écrit :
Autisme, le gène introuvable - De la science au business

« Ce livre présente les approches nouvelles de la génétique médicale, dont différents aspects font souvent l’actualité. J’ai choisi d’évoquer les thèmes majeurs et très actuels de cette nouvelle “médecine génomique” à partir des recherches sur les déterminants génétiques de cette grave affection qu’est l’autisme. Ces travaux ont récemment donné lieu à des péripéties médiatiques et juridiques auxquelles j’ai été personnellement mêlé.

« Le récit fait découvrir les rapports entre le monde de la recherche en génétique médicale et celui des entreprises de biotechnologie avec leurs impératifs particuliers. Il montre, à travers le marché des tests de l’autisme, les interférences entre le savoir, le business et l’institution judiciaire. Cette histoire alterne avec des chapitres faisant le point sur les théories de l’autisme et les vives polémiques scientifiques qui y sont associées. J’y discute les difficultés de la génétique psychiatrique, et, plus généralement, les avancées et limites des applications thérapeutiques de l’exploration du génome.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 17 Fév 2012, 17:53

Attention, ça, c'est vraiment excellent : sur son blog, Franck Ramus publie le courrier qu'il a adressé au "neuropsychanalyste" Bernard Golse, pour lui proposer une échange d'arguments très précis autour de l'autisme, sur un plan strictement sientifique.
Je suis très curieux de voir si Golse se prêtera au jeu...

http://franck-ramus.blogspot.com/2012/02/q...nard-golse.html

a écrit :
vendredi 17 février 2012Questions à Bernard Golse


Cher collègue,
Vous êtes récemment intervenu dans de nombreux médias, et notamment dans Libération (le 13/02/2012) et dans le Magazine de la santé sur France 5 le 14/02/2012. Vous regrettez la polarisation du débat entre la psychanalyse et les autres approches. Je trouve personnellement que ce débat n'a pas lieu, car les argumentaires sont produits en parallèle et se rencontrent rarement. Par exemple, France 5 vous a interviewé sans aucun contradicteur. Libération juxtapose vos propos à ceux d'un responsable associatif, mais sans que vous puissiez vous répondre sur des points précis. Et les journalistes qui vous ont interrogé n'ont pas tous les éléments qui leur permettraient de vous poser les questions les plus pertinentes, d'apprécier la justesse de vos réponses, et de repérer celles de vos affirmations qui pourraient être contestées.
Afin de rétablir un véritable dialogue entre deux approches en apparence incompatibles, je vous propose, cher collègue, de répondre le plus précisément possible à mes questions ci-dessous. Et, afin d'éclairer au mieux le débat public, je vous propose de rendre publiques mes questions et vos réponses, sur mon blog ainsi que sur tout autre média approprié.
Bien entendu, si jamais vous aviez été cité incorrectement dans Libération, ou si jamais vous n'aviez pas pu exprimer correctement votre pensée sur France 5, n'hésitez pas à rectifier vos propos de manière à ce que le fond de votre pensée soit absolument clair pour tout le monde.

Sur ce qu'est l'autisme
Dans le Magazine de la santé, vous dites " tout le monde est à peu près d'accord pour une définition qui serait de dire que : l'enfant autiste a du mal à ressentir que l'autre existe et qu'un autre est différent de soi. Il a du mal à prendre en compte l'existence des autres."
Ce n'est pourtant pas la définition de l'autisme que donnent les classifications internationales (ni même la CFTMEA). Ce sur quoi tout le monde s'accorde, c'est sur le fait d'inclure dans la définition de l'autisme une difficulté à établir des relations sociales. Mais je considère (et je pense que la plupart des chercheurs sur l'autisme seraient d'accord sur ce point) que votre affirmation est une surinterprétation sans fondement.
1.       Quelles sont les données qui vous permettent d'affirmer que l'enfant autiste a du mal à ressentir que l'autre existe et qu'un autre est différent de soi?

Sur les théories de l'autisme
Dans le Magazine de la santé, vous dites "les psychanalystes en ont un peu assez de cet arrêt sur image qui dit que quand on est psychanalyste et qu'on veut aider un enfant autiste de manière psychanalytique on est simplement à la recherche du coupable : la mère ou je ne sais qui. Mais ça c'est complètement ringard !". Si je vous comprends bien, vous rejetez les hypothèses psychanalytiques traditionnelles selon lesquelles les causes de l'autisme se trouvent dans la relation avec les parents.
2.       Est-ce bien le cas?



Dans le documentaire suivant: http://rutube.ru/tracks/5180041.html, qui daterait de 1998 et qui serait encore utilisé à des fins de formation, on peut vous voir avec Serge Lebovici discuter du cas d'un enfant avec un trouble du langage (il n'apparaît pas clairement s'il est autiste ou pas). La seule hypothèse que vous y évoquez pour expliquer le trouble serait celle d'un secret familial concernant son père.
3.   A. Ne s'agit-il pas là précisément du genre d'hypothèses que vous qualifiez de complètement ringarde?

B. Pouvez-vous expliquez cette contradiction apparente?
C. Si vous avez changé d'avis depuis 1998, envisagez-vous d'en faire état publiquement, de vous distancier du discours tenu dans ce documentaire, et de recommander qu'il ne soit plus utilisé pour la formation de professionnels?


Sur les pratiques thérapeutiques pour l'autisme
Dans le Magazine de la santé, vous dites qu'aider un enfant autiste c'est "l'aider par la relation à admettre qu'un autre existe et qui n'est pas un danger", ainsi que "mettre des mots sur ses émotions sur ses angoisses, l'aider à mettre du sens sur ses comportements, ses stéréotypies".
4.      Quelles sont les données à l'appui de ces affirmations? Quelles sont les données montrant que ces approches aident réellement les enfants autistes?



Dans Libération, vous dites: "Dans l'autisme, rien n'est validé, tout marche si on met le paquet, c'est l'intensité de la prise en charge qui compte", propos que vous réitérez dans le Magazine de la santé.
Pourtant, il y a eu de nombreux essais cliniques qui ont montré l'efficacité de certaines méthodes éducatives (notamment ABA, ESDM) significativement supérieure aux soins courants, voire à d'autres méthodes

5.       Avez-vous connaissance de ces études? Si oui, pourquoi répétez-vous que dans l'autisme "rien n'est validé"? Si non, cette méconnaissance n'est-elle pas problématique pour un chef de service de pédopsychiatrie?
6.       Avez-vous connaissance d'études similaires évaluant des prises en charges psychanalytiques de l'autisme, publiées dans des revues scientifiques internationales? Si oui, pouvez-vous en donner les références? Si non, sur quelle base préconisez-vous leur usage?




Dans le Magazine de la santé, à l'appui de l'efficacité des pratiques psychanalytiques, vous évoquez "des choses en cours de validation", ainsi qu'une étude pilotée par Geneviève Haag et vous-même. Je trouve admirable que de telles études aient lieu, y compris l'essai clinique sur le packing de Pierre Delion, car en tant que chercheur, je considère qu'il faut bien que la recherche se fasse pour que l'on apprenne quelque chose.
7.       Mais pourquoi si tard? Comment se fait-il qu'en 2012 vous ne puissiez faire référence qu'à des études en cours? Depuis plus de trente ans que des enfants autistes font l'objet de prises en charges psychanalytiques en France, comment se fait-il que des données n'aient pas été collectées systématiquement, et que des évaluations rigoureuses n'aient pas été conduites beaucoup plus tôt?



J'attends, cher collègue, vos éclaircissements avec impatience.
Bien cordialement,


Franck Ramus
luc marchauciel
 
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Message par Wapi » 18 Fév 2012, 09:28

Toujours sur la gégène à Massu :

a écrit :Autisme : la technique du "packing", enjeu d'un violent conflit

| 16.02.12 | 11h07  •  Mis à jour le 16.02.12 | 12h17

LILLE, ENVOYÉE SPÉCIALE - Florian s'est déshabillé de lui-même. En maillot de bain dans la petite salle, il est venu s'allonger sur le lit. Céline et Yann, les psychologues qui sont avec lui, entourent doucement ses jambes d'un linge blanc. Puis tout le corps, tête exceptée. Florian, attentif, se laisse emmailloter et recouvrir de couvertures. Les deux thérapeutes s'assoient près de lui, un de chaque côté. Dans la demi-heure suivante, ce grand garçon de 10 ans, diagnostiqué autiste profond, va rire, dialoguer, rire encore, dans un moment d'intense communication et de détente. Au Centre médico-psychologique pour enfants et adolescents du CHRU de Lille, nous venons, cet après-midi de janvier, d'assister à une séance de "packing".
Et cela n'a vraiment rien à voir avec une séance de torture.
Le packing ? Une technique d'"enveloppements humides" réservée aux cas d'autisme les plus sévères, avec automutilation répétée. Pratiquée par plusieurs dizaines d'équipes en France, elle consiste à envelopper le patient dans des serviettes humides et froides (10 à 15°), puis à induire un réchauffement rapide. Pour ses défenseurs, les séances permettent de lutter contre les "angoisses de morcellement" et facilitent la relation thérapeutique. Pour ses détracteurs, dont les plus virulents sont l'association de parents Vaincre l'autisme, il s'agit d'un "acte de torture". Le symbole maléfique de la prise en charge psychiatrique de l'autisme. La bête à abattre.

"HARCÈLEMENT PROFESSIONNEL"

"Je me sens remis en cause, calomnié, disqualifié. Pour ma pratique vis-à-vis des enfants que je soigne et de leurs parents, c'est terrible." Le professeur Pierre Delion, chef du service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille et premier promoteur du packing en France, s'estime victime d'un "harcèlement professionnel". Reconnu par ses pairs pour son humanisme et son esprit d'ouverture, ce spécialiste de l'autisme devait comparaître, jeudi 16 février, devant le conseil départemental du Nord de l'ordre des médecins, suite à une plainte déposée contre lui par Vaincre l'autisme pour manquement à l'éthique médicale. Une plainte similaire a été déposée à l'encontre du professeur David Cohen, chef du service de psychiatrie enfants et adolescents de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

Leur délit ? Pratiquer le packing quand ils l'estiment nécessaire. Et soutenir le principe d'une recherche scientifique portant sur l'efficacité de cette méthode, menée depuis 2008 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique national (PHRC). Un comité de soutien s'est constitué pour défendre les deux hommes, sous la forme d'une "lettre ouverte au conseil de l'ordre des médecins et aux familles de personnes autistes". Mise en ligne il y a quelques semaines, elle a réuni à ce jour plusieurs milliers de signatures de professionnels de la santé.

Révélateur paroxystique du conflit qui oppose les associations de parents au pouvoir médical, le packing va-t-il être jeté avec l'eau de la tempête ? Son efficacité thérapeutique, il est vrai, n'a jamais été prouvée autrement que de façon empirique. C'était précisément l'objet de l'essai clinique lancé en 2008, que le Pr Delion affirme avoir appelé de ses vœux pendant de nombreuses années. Mais cette recherche est devenue, de fait, irréalisable.

"Depuis son lancement, il y a eu une telle publicité contre cette technique qu'un certain nombre de collègues et de parents ont refusé d'y participer. On est donc au point mort", se désole le Pr Delion, qui rappelle que "l'alternative à cette technique, ce sont les neuroleptiques à très fortes doses". Dans l'épreuve, il trouve un élément de consolation : "Aucun des parents des enfants sur lesquels j'ai pratiqué ces approches intégratives ne fait partie de cette vendetta. C'est la seule chose qui me réconforte."


Bon voilà. Je pense que ceci dit en dit beaucoup. Quand on lit cela, on trouve quand même curieux que Henri Alleg ait écrit "La Question" sur la torture pendant la bataille d'Alger, puisque le packing c'est la même chose selon Canardos.




Wapi
 
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Message par canardos » 18 Fév 2012, 10:41

tu as raison, wapi, même les auteurs de mauvais traitement sur personnes vulnérables doivent pouvoir se défendre....contrairement à leurs victimes...

rappelons en quoi consiste cette technique:

De l’anglais to pack, emballer, cette méthode pratiquée en particulier par Pierre Delion, responsable d’un service de psychiatrie infanto-juvénile à Lille, mais aussi dans environ 200 centres en France, consiste à emmailloter l’enfant jusqu’au cou dans un cocon de contention mouillé et glacé, (au moins 10° en dessous de la température du corps), pendant 45 minutes sous la surveillance de psychomotriciens.

Rapidement la température de sa peau chute de 36 à 33 degrés. L’enfant très agité au départ est saisi par le froid et progressivement réchauffé, il devient plus calme (!) à la grande satisfaction du personnel soignant. Ceci se renouvelle jusqu’à sept fois par semaine.

j'ai expliqué les origines du packing, une technique d'interrogatoire développée pour le compte de la CIA dans les années 50 qui consistait par une immersion en eau glacé ou d'autres techniques à briser les prisonniers, à leur faire attendre l'arrivée de leur interrogateur avec espoir, un interrogateur qui se montrera bienveillant à condition que le prisonnier soit bavard bien sur!

L’idée de faire régresser le patient, contourner ses défenses et le reporter à un stade néonatal d’où le thérapeute peut repartir pour « reconstruire » un développement non pathologique n’est pas neuve. Un pionnier de cette philosophie est Ewen Cameron, président de l’Association Psychiatrique Américaine dans les années 50, dont les travaux furent financés par la CIA pendant la guerre froide : l’idée de la « régression à l’état néonatal », obtenue de diverses manières par Cameron, devint la base de la stratégie de torture utilisée par les services secrets américains et par les polices politiques au Chili et en Argentine (U.S. Senate Committee on Intelligence).

C’est un psychiatre américain M. A. Woodbury qui a développé cette technique en France dans les années 60/70. Il s’est enraciné dans le terreau psychanalytique français alors qu'aux USA la technique était abandonnée aux USA.

et depuis pres de 50 ans le packing est utilisé sur les autistes sans avoir jamais été évalué, sans que les effets secondaires durables sur les enfants aient été pris en compte alors que les parents signalaient de grave problemes, peur panique (regardez le reportage sur la petite manon quand on veut la "packer" de force. il y a un lien plus haut dans ce fil) refus de coucher dans un lit à cause de la peur des draps, régression, etc...

Mais surtout Wapi, si le packing plait tant aux psychanalystes, c'est qu'il est vu comme une technique permettant de faire régresser l'enfant à un stade néonatal antérieur au moment où la mauvaise mère, la mère froide, la mère crocodile, par son attitude, a rejeté l'enfant, le faisant se replier dans sa coquille sous l'effet d'une souffrance intense...l'enfant va pouvoir alors sortir de sa coquille et renouer le contact avec un substitut symbolique de la mère, l'équipe transférentielle...qui elle, sera une bonne mère...

j’exagère, je déforme?

voila un site ou se trouve les principaux articles des psychanalystes (dont Delion) défenseurs du packing

Le Corps dans la psychose : Le Packing (La Borde) Enveloppement Humide

je laisse les courageux lire le long verbiage creux des différents auteurs... je vais simplement mettre des extraits significatifs du premier article "Approche théorique des thérapies corporelles par enveloppement humide" par Bernard LAMARSAUDE

voila pourquoi l'enfant devient autiste et se replie dans sa coquille:

a écrit :

Revenons au stade primitif du non-savoir : l'intériorisation des expériences apaisantes et sécurisantes avec la mère établissent la capacité intra-psychique d'intégrer et d'élaborer des sensations. Prenons pour exemple celles du mamelon dans la bouche. Cette sensation coexiste avec celle d'être entouré du soutien et des bras de la mère. Cette juxtaposition contribue à l'élaboration du proto-concept d'entourer le mamelon avec la bouche, de le contenir dans sa bouche. Les sensations et l'échange sensori-moteur, pour que l'enfant construise son MOI, résultent de l'attention et de la stabilité des soins maternels. C'est l'appareil peau qui permet de ressentir que les parties du corps sont rassemblées et contenues, métaphorisant l'unité du moi. La perception de l'écoulement transitoire des substances corporelles participe à la conception de cette limite structurante.

Lorsque l'environnement, c'est à dire la qualité des soins maternels, est perturbé, il y a perturbation de cette capacité primaire d'élaboration et le nourrisson est amené à fabriquer quelque chose qui remplacera le contenant défaillant. C'est ce qu'Ester Bick appelle une deuxième peau, ou Frances Tustin un système clos.


a écrit :

Tous les phénomènes précédemment abordés, dans leur altération ou leur échec peuvent générer des états psychotiques. La rupture à un moment donné du décodage des perceptions, dans un système émotion-communication entre la mère et l'enfant, déclenche une séparation schéma corporel et image du corps. Une des origines de cette rupture pouvant être la pauvreté d'intention vis à vis du bébé, véhiculé par les mots qu'il entend. Dans cette rupture, le schéma corporel est alors figé à ce moment de bascule dans l'imaginaire d'un désir dissocié de sa possible réalisation, ce qui nous renvoie peut être au problème, par exemple, de la non utilisation partielle de ses potentialités corporelles par l'enfant.

C'est ce que l'on constate lorsque la relation mère-enfant est artificielle. Un début de développement normal s'organise, puis l'excessif effort du bébé à s'adapter à cette relation ne peut plus subsister, après un premier développement normal, ce qui amène une dislocation avec une régression de la personnalité. Les résidus de ce processus subsistent sous la forme de fantasmes liés à la sensation physique.

Cette idée est particulièrement intéressante, par rapport aux syndromes psychotiques gravissimes de la petite enfance inaugurée par des crises d'épilepsie après un développement psychomoteur normal (TUSTIN). Les fantasmes archaïques du nourrisson en rapport avec le vécu corporel sont également abordés dans le concept d'objet d'amour symbiotique par M.MAHLER. La fusion des représentations du soi et de l'objet, amène la notion de perte dans le corps de l'enfant lorsqu'il y a absence de l'objet. Pour F. TUSTIN c'est un trou qui est fait dans le corps par l'absence. La lutte contre ces phénomènes amène l'enfant à des réponses instinctuelles en façonnant des parties de lui comme formes "innées", en utilisant un objet autistique pour boucher ce trou dans un monde où le temps est maîtrisé voire arrêté, s'organisant un système autistique secondaire pour se protéger



bref en langage clair, l'autisme c'est de la faute de la mère...


et comment le packing soigne-t-il?

a écrit :

DE LA RÉGRESSION

La situation de thérapie par pack a mon avis repose sur l’instauration, qui peut être parfois difficile, d’une confiance vis a vis de l’environnement qui permet la régression, et le laisser aller, pour retrouver le contact avec les parties les plus souffrantes de sa personnalité primitive.

Un sentiment de sécurité doit être retrouvé, et une continuité, dans le rythme des séances. Leur déroulement doit pouvoir être intériorisé. Cette reconstitution des qualités de l’environnement, qui va permettre la régression, remettra le patient en contact avec son vrai self originaire. Il faut que le soigné puisse revenir a ce stade du psyche-soma dépendant qui est le moment fondateur qui permet a l’individu de se sentir réel. Les phénomènes primitifs d’identification retrouvés aiderons la reconstruction d’un développement moins distordu, le packing permettant une aire intermédiaire d’expérience séparant et reliant la réalité intérieure et la réalité extérieure, le subjectif et l’objectif.



une fois que l'enfant a régresse au stade néonatal, il trouve dans l'équipe soignante le miroir bienveillant que la mère ne lui a pas apporté et qui va lui permettre de se reconstruire

a écrit :

Il suffit d’avoir pratiqué des packs pour savoir que l’on est dans un moment très particulier ou c’est soi dans son ensemble qui organise ce moment thérapeutique. Le soignant touche donc le corps de l’autre, et le regarde , ... et il y a dans ce regard quelque chose de particulier car c’est voir le patient comme nous n’avons pas l’habitude de le faire. Le sentiment du soignant a ce moment est sans doute très proche du sentiment de responsabilité et de préoccupation intense de la mère vis a vis de son nouveau-né, dans une perception de la dépendance qui est organisée par cette forme de thérapie.

Le précurseur du miroir c’est le visage de la mère. En l’occurrence dans les séances de packs, il me semble que le visage des soignants qui sont entièrement pris par leur fonction d’environnement, représente tout a fait un miroir précurseur. "Ce que voit le bébé quand il tourne son regard vers le visage de sa mère, c’est lui-même, puisque lorsque la mere regarde son bébé, ce que son visage exprime est en relation directe avec ce qu’elle voit". Je pense alors que le sujet soigné voit dans ce visage, dans ces visages, quelque chose de lui-même et que de retrouver cette expérience primitive ou primordiale, ou de la découvrir peut être est surement extrêmement fondamental dans le pack. Le groupe soignant qui encadre le pack est lui-même un miroir dans lequel le patient peut se voir. L’attitude de chacun des membres du groupe lui renvoyant quelque chose de lui-même dans une attention subjectivante.



Pour conclure, selon la doctrine psychanalytique l'enfant est devenu autiste à cause d'un choc intense lié à l'attitude de sa mère, il faut un autre choc encore plus fort pour le faire régresser et le faire à nouveau rechercher le contact humain...mais cette fois la au lieu de sa mauvaise mere il aura affaire à des gentils soignants qui joueront le rôle de mère symbolique bienveillante et il pourra se reconstruire..

Cela prouve:

1) que la psychanalyse n'a pas renoncé à considérer l'autisme comme une psychose provoquée par la mère et qu'elle continue à fonder tous ses soins sur cette hypothèse, contrairement au discours des psys qui ont fit interdire "le mur" en disant qu'on avait déformé leur pensée

2) cela prouve que pour obtenir la régression souhaitée, les psychanalystes n’hésitent pas à recourir à des mauvais traitements directement inspirés de méthodes développées pour faire craquer des prisonniers et les préparer à des interrogatoires.

Delion serait bienveillant, Wapi? si on t’emmaillotais jusqu'à 7 fois par semaine pendant 45 minutes dans des draps mouillés sortis du frigo, tu considérerais ça comme quoi? et encore tu n'es pas autiste...sauf lorsqu'on évoque le packing...Ors les autistes ont horreur du contact physique et les soignants se mettent à 4 pour les emmailloter. as tu vu comme le soignant serrait fort la petite Manon pour la contraindre au packing?

ps: le coup de la régression avant le choc primordial me fait penser à l'enfant autiste de cette copine pour lequel les psys de l'hopital de jour avaient demandé à la mère de le remettre à 10 ans dans son lit de bébé pour qu'il revive le choc primordial qui l'avait rendu autiste..."et apres çà madame, si ça se trouve il ira à l'université"... tristes guignols criminels...

canardos
 
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Message par Wapi » 18 Fév 2012, 11:08


Etonnant tout de même que ces centaines de parents d'enfants torturés comme les militants du FLN par les paras d'Aussaresses et de Massu ne se manifestent pas et ne participent pas à la chasse au Delion que tu appelles de tes voeux.

Quoi, pas un seul pour se rendre compte des sévices infligés pendant tant d'année à leurs enfants par ces sadiques et ces tortionnaires ? Des choses m'échappent ...
Wapi
 
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