L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 20 Fév 2012, 11:24

mais justement tout le débat actuel provient du fait que la grande majorité des thérapeutes en activité dans les établissements refusent de reconnaitre que le cerveau des autistes fonctionne différemment pour des raisons organiques et que par conséquent il faut adapter les méthodes éducatives à ce fonctionnement différent.

Ils prétendent toujours que l'autiste est un enfant au départ normal mais qui s'est réfugié dans une psychose faute d'avoir pu établir un contact avec sa mère. ils réfutent les neurosciences, traitent ces nouvelles méthodes éducatives de dressage, s'obstinent à faire régresser l'enfant par tous les moyens même les plus violents comme le packing pour le faire remonter au choc traumatique initial supposé et à culpabiliser les parents

c'est l'exception française en matière d'autisme, 40 ans de retard, 40 ans de souffrance inutile aussi.

et maintenant c'est la révolte des parents qui refusent cette culpabilisation et exigent des méthodes d'éducation spécialisée de qualité et qui se heurtent à un lobbying puissant et bien organisé que les pouvoirs publics ménagent faute d’être prêts à faire l'effort financier et humain nécessaire pour une vraie prise en charge de l'autisme
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Message par Bertrand » 20 Fév 2012, 11:37

Mais j'ai bien compris ça Canardos.

Ce que je voulais dire simplement, c'est que sur ce fil, sur cette donnée fondamentale et sur elle seule , je ne crois pas avoir lu l'avis d'un tenant de la méthode psychanalytique.
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Message par Gaby » 20 Fév 2012, 11:43

(Bertrand @ lundi 20 février 2012 à 11:37 a écrit : Mais j'ai bien compris ça Canardos.

Ce que je voulais dire simplement, c'est que sur ce fil, sur cette donnée fondamentale et sur elle seule , je ne crois pas avoir lu l'avis d'un tenant de la méthode psychanalytique.

Je veux bien dire ce que j'en pense : dieu merci qu'il existe des avancées dans le domaine neuropsychiatrique, et qu'on n'en reste pas à des vieilleries de traitement ou de diagnostic sur l'autisme ou les schizophrénies... Mais cette façon de raisonner en camps est à mon avis une des raisons pour lesquelles la discussion est difficile. Je ne sais pas si je suis identifié en tant que "tenant de la méthode psychanalytique", j'imagine que oui, mais on peut tout à fait émettre toutes les réserves ou les condamnations du monde sur le "packing" ou que sais-je encore, tout en défendant d'autres choses... Le problème du documentaire en question ou de l'utilisation que certains en font, c'est que du procès de choses bien circonscrites, on s'attaque à quelque chose dont il pourrait pourtant bien rester quelque chose.
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Message par canardos » 20 Fév 2012, 12:21

le documentaire "le mur" s'attaque seulement à la position de la psychanalyse sur l'origine de l'autisme. et il le fait intelligemment en faisant parler les psychanalystes eux même qui défendent l'origine psychique et traumatique de l'autisme avec la théorie de la mère froide avant de donner la parole dans le bonus aux vrais scientifiques qui montrent l'origine organique de l'autisme.

c'est soit l'un soit l'autre et ça conditionne effectivement le traitement ou l'éducation à appliquer aux autistes.

ce n'est pas le documentaire qui remet en cause la psychanalyse en général, ce sont les psychanalystes qui considèrent que remettre en cause les théories psychanalytiques sur l'origine de l'autisme de la schizophrénie ou des troubles bipolaires et dire qu'il s'agit de troubles d'origine organique c'est remettre en cause la psychanalyse en général. C'est l'ensemble de la communauté psychanalytique qui se bat pour que dans la nomenclature française l'autisme reste une psychose et ne soit pas défini par ses symptômes.

Ce faisant c'est vrai ils discréditent la psychanalyse en général, mais à qui la faute?
canardos
 
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Message par canardos » 20 Fév 2012, 13:47

il faut dire que si on considère que l'autisme, la schizophrenie et les troubles bipolaires sont des troubles organiques ne relèvent pas d'une thérapie psychanalytique, alors c'est une grande partie de la clientèle potentielle des thérapeutes formés à la psychanalyse et travaillant dans des établissement sanitaires ou médico-sociaux qui disparait. c'est une catastrophe pour l'école psychanalytique et une obligation de se reconvertir pour les dizaines de milliers de personnes appliquent actuellement ces thérapies à des personnes qui n'en relèveraient plus.

plus grave encore pour le courant psychanalytique, il perdrait la bataille de l'enseignement dans les disciplines de psychiatrie et de psychologie.

D'où ce ridicule combat d'arrière garde.
canardos
 
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Message par canardos » 21 Fév 2012, 09:18

Dans Santé Log:

a écrit :

AUTISME: L’âge avancé des deux parents associé au risque

Actualité publiée il y a 8 jours
Journal of Autism and Developmental Disorders

Cette étude de l'Université du Texas Health Science Center à Houston montre qu’un âge avancé maternel et paternel est associé, conjointement, au risque d'avoir un enfant avec des troubles du spectre autistique (TSA). Ainsi, dans cette étude, les chercheurs constatent que si les mères qui ont eu des enfants atteints d'autisme sont en moyenne plus âgées de 6,5 ans que les femmes qui n'ont pas eu d’enfant atteint d'autisme, la différence d'âge correspondante pour les pères est de 5,9 ans. Des conclusions publiées dans l’édition du 10 janvier 2012 du Journal of Autism and Developmental Disorders.

Plusieurs études ont déjà rapporté l'âge maternel et paternel comme facteurs de risque d'avoir un enfant atteint d’autisme mais certains résultats restent contradictoires et aucune étude n’a encore lié l’âge des 2 parents dans le risque d’autisme pour leurs enfants. Cette étude a été financée par l’Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health et Human Development (NICHD) et le National Institutes of Health Fogarty International Center (NIH / FIC).

Les chercheurs ont comparé 68 paires de participants (autiste/non autiste) appariés pour l’âge et le sexe pour leur recherche, menée en Jamaïque en collaboration avec l'Université des West Indies, (Kingston, Jamaïque). A partir des données recueillies à l'University of the West Indies sur l’âge des parents et à l’aide d’un modèle statistique prenant en compte la « multi-colinéarité », les chercheurs constatent un effet conjugué de l'âge des parents sur le risque d'avoir des enfants atteints de TSA indiquant,

-        une différence moyenne ajustée de l'âge paternel entre les cas et les contrôles de 5,9 ans (IC : 95% de 2,6 à 9,1)

-        et une différence d'âge maternel de 6,5 ans (IC : 95% de 4,0 à 8,9).

Pour les chercheurs, cela met fin à la croyance que le risque d’autisme est lié soit à l'âge de la mère soit à l’âge du père, explique le Pr Mohammad Hossein Rahbar, auteur principal et professeur d'épidémiologie et de biostatistique à l'Université du Texas. « Nos résultats révèlent que l'âge du père et de la mère sont conjointement associés à l'autisme chez leurs enfants», conclut H. Rahbar

Source: Journal of Autism and Developmental Disorders DOI: 10.1007/s10803-011-1438-zOnline First™

canardos
 
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Message par luc marchauciel » 21 Fév 2012, 22:17

Un témoignage assez typique d'un parent d'enfant autiste qui a été confronté à la culture psychanalytique, via l'équipe de Bernard Golse (qui apparaît dans le Mur, qui se targue de "neuropsychanlayse" et qui explique partout dans les médias ces jours ci que ô grand jamais les psychanalystes n'ont culpabilisé les parents. C'est lui aussi qui fait le malin en commentant avec Lebovici une vidéo dans lequel ce dernier harcelait un pauvre père d'un enfant qui ne parlait pas)

http://autisteenfrance.over-blog.com/artic...8-99721631.html

a écrit :

Adrien, pris en charge par l'équipe du Pr Golse - 2008


Propos du professeur Golse - Magasine santé France 5 - 14 Février 2012

"Les psychanalystes en ont un peu assez de cet arrêt sur image qui dit que quand on est psychanalyste et qu'on veut aider un enfant autiste de manière psychanalytique on est simplement à la recherche du coupable : la mère ou je ne sais qui. Mais ça c'est complètement ringard !"



En 2008, le CMPP de Paris Saint Michel refusant de nous dire ce qu'ils pensaient d'Adrian, nous nous sommes orientés vers l'hôpital Necker, principalement parce qu'il était bien équipé pour la neurologie. Après IRM, analyse génétique, on nous propose de prendre Adrian 3 semaines en hôpital de jour pour le diagnostiquer (mai 2009).

Auparavant, on nous demande de nous présenter, ma femme et moi, devant le docteur Velasquez, de l'équipe du professeur Golse (aux alentours d’avril 2009 donc).

Ma femme ne pouvant pas venir pour raisons professionnelles, je m'y rends seul.

Le docteur Velasquez est accompagnée d'une psychologue dont j'ai oublié le nom.

Immédiatement, l'entretien s'oriente vers le fait que ma femme n'est pas présente. On me demande comment elle vit la situation. Evidemment, elle le vit mal et je le signale. Y a-t-il des tensions dans le couple ? Oui, j'admets que ce n'est pas facile tous les jours et, extrêmement fatigué, j'ai du mal à retenir une larme.

Ils insistent pour nous revoir dans les 15 jours, avec ma femme cette fois.

De mon fils, on n'aura pas dit grand chose (ce qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille, échaudé comme je l'étais par plusieurs mois de CMPP).

 

Nous nous représentons quelques jours plus tard.

Immédiatement, le docteur Velasquez et la psychologue nous attaque, en disant que notre relation est nuisible à notre enfant. Ma femme est notamment attaquée.

Je la défends immédiatement, en faisant remarquer qu'ils prennent le problème à l'envers. Il y a tension du fait de l'état de mon fils et pas l'inverse. Que bébé, notre fils était choyé et qu'on n’aurait pas pu être plus heureux. Mais là encore, hochement de tête entendus.

Lorsque je dis que j'en ai assez qu'on ne nous dise pas quoi faire pour aider notre enfant, on me répond :

"quand on vous écoute, nous sentons une grande colère en vous.

- Tout à fait. Nous sommes furieux et parfaitement conscients."

Ma réponse les a scotchées. Je résume alors tout ce que nous avons subi jusqu'à présent et qu'ils viennent de nous refaire subir en l'espace d'une heure et je conclue par :

"N'importe qui se mettrait en colère pour ça. Mettez-vous à notre place".

Les deux femmes ont eu le même mouvement de recul lorsque j'ai dis "mettez vous à notre place". Comme si je les avais giflées.

 

Finalement, on nous donne un rendez-vous pour le diagnostique du fiston et nous sortons, outré par les insinuations que nous venions de subir. Nous aurions dû les remercier pour avoir contribué à ressouder notre couple. Rien de tel pour ça qu'un ennemi commun.

 

Le premier rendez vous avec l'interne en charge se passe bien. La semaine de diagnostique se passe bien pour Adrian qui est content d'aller à Necker le matin. Il est très sociable et gai et se lie avec le personnel, malgré son gros retard de langage (à 3 ans, il ne prononce que des syllabes, la fin des mots en général. Pour aider le personnel, nous avions fait un glossaire des syllabes les plus utilisées ("ta" signifiant "galleta" (gateau) par exemple), mais le document fut reçu avec un léger dédain et jamais utilisé.

Je suis invité à me rendre au bout de quelques jours à une restitution, en tête à tête avec l'interne.

Là, on me dit : "si je vous dis que votre fils a une dépression infantile, qu'en penseriez vous"

Je réponds : "qu'il s'agit d'une erreur de diagnostique. Adrian est gai, il aime tout le monde, rigole tout le temps. En plus, une dépression n'expliquerait pas ses problèmes moteurs". Là dessus, on m'explique que la dépression infantile n'est pas du tout comme la dépression de l'adulte et qu'il ne faut pas les comparer. Je demande si Adrian ne souffrirait pas plutôt d'aphasie et de dyspraxie, ou d'autisme léger. On me répond qu'"il ne faut pas enfermer les gens dans des étiquettes"... [NDA : "dépressif", ça n'est pas une étiquette alors ?]

L'interne m'assure qu'Adrian sera regardé de près la semaine suivante et qu'ils réviseront leur diagnostique en fonction de ce qu'ils verront.

 

La restitution suivante, je me rends à Necker avec ma femme... et on nous assène le même diagnostique. "Dépression".

Entre temps, je me suis renseigné sur la dépression infantile. Je réponds :

"Donc vous dites que mon fils (qui est sociable, sourit, mange comme quatre, rit et aime les câlins) serait affligé d'une dépression. Ce diagnostique n'expliquerait de toute façon qu'une partie de ses problèmes de comportement et son retard de langage, mais absolument pas le retard moteur. Alors que l'autisme touche 1 enfant sur 200 et explique tous ses troubles (stéréotypie, retard de langage, trouble du comportement). Trouvez-vous ça normal ?

On me répond que oui, qu'ils sont des professionnels, qu'ils ont étudiés le cas en détail et qu'ils sont sûr d'eux. On nous dit même « cet enfant ne peut pas être autiste, car il évolue », ce qui démontre une méconnaissance totale des mécanismes de l’autisme. En 2009, l’équipe du Pr Golse paraissait considérer que les autistes étaient des cas perdus, et qu’il n’existait pas d’autisme de haut niveau.

 

Nous laissons finalement tomber le jeu du "plus Docteur House que toi" et nous demandons quelle prise en charge est recommandée dans son cas : "psychomotricité, orthophonie. Continuez avec le CMPP de St Michel". Nous avons vu que la prise en charge du CMPP consiste à laisser Adrian barbouiller des feuilles en disant « c’est très bien », donc l'idée de ne rien faire de mieux nous désole.

Nous quittons Necker mi juin pas plus avancé.

 

Par un coup de chance, je trouve un rendez-vous très rapide à Robert Debré, dans le service de XX . Deuxième coup de chance, Adrian est pris deux semaines plus tard en diagnostique à Robert Debré (une place s'est libérée). Résultat : en juillet, le docteur A nous annonce qu'Adrian est autiste de haut niveau.

 

J'ai donc un diagnostique de Necker/Golse précisant que notre fils est dépressif, et un autre diagnostique qui le dit autiste, à peine un mois plus tard.

Dans le premier diagnostique, il n’y a aucune trace des tests de dépistage de l’autisme. Je m’en suis ouvert par mail au professeur Golse qui m’a juré que les tests avaient été faits. Etonné (après tout, ces tests sont très peu subjectifs), je lui ai donc demandé de me les transmettre, mais il n’a jamais donné suite.

 

L’équipe de Necker n’était pas opposée à la scolarisation de mon fils, mais pour eux, il nous fallait rester avec le CMPP (qui nous encourageait à ne pas scolariser notre fils).

Nous avons donc quitté le CMPP, mis en place une prise en charge grâce aux adresses de professionnels transmis par l’équipe de Robert Debré et fait entrer à l’école maternelle (et en classe de musique également). Il a été intégré sans AVS au centre de loisir dès l’été, avec succès.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 22 Fév 2012, 07:28

Sur le site de l'AFIS :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1824

a écrit :
Autisme : tout ne marche pas !
par Jean-Paul Krivine

« Dans l’autisme, rien n’est validé, tout marche si on met le paquet, c’est l’intensité de la prise en charge qui compte » - Professeur Bernard Golse (propos rapportés par Libération1)

Bernard Golse est médecin, pédiatre, pédopsychiatre et psychanalyste membre de l’Association psychanalytique de France. Ses propos rapportés par le journal Libération sont surprenants (« Dans l’autisme, rien n’est validé, tout marche »). Ceci laisse entendre qu’aucune méthode de prise en charge de l’autisme n’aurait fait l’objet d’une évaluation positive. Et qu’à l’inverse, aucune méthode utilisée jusque-là ne s’avèrerait finalement sans effet. Il ressort le vieux « verdict du dodo »2.

On le sait, les partisans des approches psychanalytiques théorisent souvent l’impossibilité de toute évaluation de leurs pratiques thérapeutiques (la « santé mentale » n’est pas évaluable, ne peut être « normalisée », proclament-ils). Nous avons déjà souligné le côté paradoxal de cet argument3. Car si vraiment leurs approches sont non évaluables, comment peuvent-ils affirmer leurs succès thérapeutiques ? Et au nom de quoi, si la santé mentale ne s’évalue pas, ne pas accepter également d’autres pratiques, telles que la divination, le chamanisme, la religion... Sans évaluation, sans critères explicites, au nom de quoi rejeter les uns et pas les autres ?

Une position radicalement relativiste à l’opposé de la démarche scientifique
Mais plus fondamentalement, la pierre angulaire des progrès en médecine est bien l’évaluation selon les protocoles de l’« Evidence-based medecine », la médecine fondée sur les preuves4.

Les propos de Bernard Golse dans Libération visaient en réalité à répondre au journaliste qui s’interrogeait sur l’« utilisation de techniques comportementales ou de développement » dans la prise en charge de l’autisme. On le sait, le courant freudien s’est toujours largement opposé à ces approches, mais, devant leur succès, il devenait indispensable de mettre de l’eau dans le vin. Toutefois, plutôt que de le faire au nom de l’évaluation scientifique, de la validation, et de protocoles rigoureux, ce qui conduirait à terme à la probable mise au rebut des approches psychanalytiques, Bernard Golse adopte une sorte de position radicalement relativiste (tout se vaudrait, car rien ne serait validé).

Il existe des validations, tout ne marche pas
Malheureusement pour Bernard Golse, et heureusement pour les enfants autistes et leurs familles, mais aussi pour les professionnels de santé, il existe des résultats validés, des approches testées (voir encadré).

Ce que Libération et une partie de la presse veulent présenter comme une « guerre totale » entre deux écoles, guerre qui serait essentiellement « idéologique », est en réalité la simple avancée de la médecine scientifique qui juge sans a priori, sur la base des résultats, selon des protocoles éprouvés.

Aujourd’hui, la place de la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme est doublement remise en cause : la composante génétique de cette maladie est maintenant solidement établie, et l’évaluation de l’efficacité des différentes méthodes thérapeutiques avance à grand pas. À ce jour, aucune des approches d’inspiration psychanalytique n’a été validée.



1 Libération du lundi 13 février 2012. http://www.liberation.fr/societe/01...

2 Depuis le célèbre article de Saul Rosenzweig « Some implicit common factors in diverse methods of psychotherapy » (American Journal of Orthopsychiatry, 6 : 412-415), qui date de 1936 (!), les psychologues qualifient de « verdict du dodo » l’affirmation selon laquelle toutes les psychothérapies se valent. Le dodo est un personnage de Lewis Carroll dans Alice aux Pays des Merveilles. Il organise une course dans laquelle le point de départ et la distance parcourue n’ont pas été prises en compte. À la fin de la course il déclare que « tous ont gagné et tous doivent recevoir un prix ». Signalé par Jacques Van Rillaer.

3 Lire : Les arguments des détracteurs du « Livre noir de la psychanalyse »

4 Lire : La naissance de la médecine scientifique (1)
luc marchauciel
 
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Message par canardos » 22 Fév 2012, 09:19

voici le temoignage d'un professeur d'Université en psychologie au Tribunal qui a censuré le documentaire "LE MUR":

a écrit :

Je soussigné, Esteve Freixa i Baqué, né à Barcelone (Espagne) le 12 septembre 1951, de nationalité française, domicilié au 28 de la rue Saint Jacques à Tourcoing (59200), Docteur d’État en Psychologie, Professeur des Universités, titulaire de la chaire d’Épistémologie et Sciences du Comportement de l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV), membre de plusieurs sociétés savantes nationales et internationales, du comité de rédaction ou de lecture de plusieurs revues spécialisées nationales et internationales, auteur d’approximativement 125 articles dans des revues spécialisées nationales et internationales, conférencier invité à des nombreux colloques, symposiums et congrès nationaux et internationaux (voir cv joint), sans aucun lien de parenté ou d’alliance avec les parties, de collaboration ou de communauté d’intérêts avec elles, de subordination à leur égard, sachant que cette attestation sera utilisée en justice, et connaissance prise des dispositions de l’article 441-7 du code pénal réprimant l’établissement d’attestation faisant état de faitsmatériellement inexacts,
ayant attentivement visionné le film-documentaire Le mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme, de la réalisatrice Sophie Robert produit par la société « Océan Invisible Productions », déclare que :

CONCERNANT LES ALLEGATIONS SELON LESQUELLES LES INTERVIEWS DES PLAIGNANTS AVAIENT ETE DÉNATURÉS : Le discours des psychanalystes concernant leur conception de l’autisme est en tout point rigoureusement conforme à la doctrine psychanalytique classique, dans sa forme la plus canonique, prenant racine dans les écrits fondateurs de S.Freud et formalisés depuis de façon structurée par certains de ses disciples, notamment par Bruno Bettelheim, dont l’oeuvre principale : La Forteresse vide1, a constitué pour toute une génération la référence absolue en la matière (même si, récemment, la critique historique a montré la mystification à laquelle s’était livré l’auteur2). L’origine psychologique de l’autisme, avec la mère comme cause sinon exclusive du moins primordiale, fait partie intégrante du corpus psychanalytique, pleinement assumé, revendiqué et enseigné par les psychanalystes. Le rôle « psychogène » de la mère (assimilée par Bettelheim aux gardiens SS des camps de concentration3)
constitue le noyau même de la conception psychanalytique de l’autisme (mais aussi de la schizophrénie4).

Par conséquent, les affirmations des psychanalystes interviewés par Sophie Robert ne peuvent pas résulter d’un quelconque effet de montage, d’extraction de leur contexte ou de manipulation malveillante puisqu’elles reflètent fidèlement la position officielle de la psychanalyse en la matière. Il suffit de lire leurs innombrables écrits pour s’en convaincre. Les plaignants ne peuvent donc pas prétendre que Sophie Robert a dénaturé la pensée et les propos des intervenants.

CONCERNANT LA RENOMMÉE ET LA RÉPUTATION DES TROIS PLAIGNANTS, que l’avocat met en avant comme un argument (et qu’en épistémologie ou, tout simplement, en méthodologie, on appelle « argument d’autorité » et est considéré comme nul et non avenu, donc irrecevable) : il faut savoir que, contrairement aux titres de, notamment, médecin, pharmacien, vétérinaire, architecte, psychologue et, depuis mai 2010, psychothérapeute, l’appellation « psychanalyste » n’est en rien protégée (contrairement aux professions ci-dessus citées, il ne peut y avoir d’exercice illégal de la psychanalyse parce qu’il n’existe aucun diplôme de psychanalyste -fait que beaucoup de personnes ignorent-). Il en résulte donc que n’importe qui, pourvu qu’il ait suivi lui-même une psychanalyse dite didactique5, peut, sans encourir les peines de l’article 433-17 du code pénal relatif à l’usurpation de titre ou de qualité protégés, se proclamer psychanalyste, visser une plaque sur sa porte et s’occuper de la santé mentale de ses clients (alors qu’un psychiatre, un psychologue ou même un psychothérapeute doivent avoir validé une formation universitaire d’au minimum 5 ans sanctionnée par un diplôme de l’État).

L’un des trois plaignants n’a d’autre titre que celui de psychanalyste. Un autre est enseignante à l’université mais ne décline pas ses diplômes et seul le troisième est psychiatre. Mais ils ne parlent qu’en tant que psychanalystes, grade qui les met tous à égalité malgré leur différence criante de formation, ce qui prouve à l’évidence que ce qu’ils puissent être par ailleurs (psychiatre ou psychologue) ne rentre en ligne de compte lorsqu’ils s’expriment en tant que psychanalystes.
Par conséquent, leur renommée et notoriété ne constituent en rien un argument à retenir.

CONCERNANT L’ALLEGATION DE PIÈGE , les professionnels de l’analyse du comportement verbal sont habitués à considérer qu’entre deux discours différents, doit être considéré comme vrai et sincère celui qui est produit spontanément en l’absence de tout indicateur (stimulus discriminatif, dans notre jargon) des attentes de celui à qui il s’adresse. Lorsque ces attentes sont connues du locuteur, celui-ci adapte le discours en fonction des dites attentes, introduisant ainsi des biais (d’acquiescement, de conformité, etc.) bien connus des spécialistes, y compris des professionnels d’enquêtes d’opinion.

Par conséquent, les plaignants, en parlant de « piège », avouent implicitement qu’ils auraient tenu un tout autre langage s’ils avaient connu le positionnement épistémologique de la réalisatrice et qu’ils ont tenu les propos qu’ils ont tenus parce qu’ils se sentaient en confiance. Quels propos expriment au plus près une intime conviction : ceux que l’on tient spontanément et sans auto-censure lorsque l’on se croit entre des gens du même bord ou ceux que l’on prononce lorsque l’on se méfie ?
Par ailleurs, il est strictement contradictoire, du point de vue de la logique et du raisonnement, de prétendre à la fois que leurs propos ont été dénaturés et qu’ils ont été obtenus par ruse (piège).
L’existence d’un double niveau de discours de la part des psychanalystes, la « psychanalyse pour profanes » et la « psychanalyse pour initiés » à été, par ailleurs, magistralement analysée et dénoncée par Jacques Van Rillaer, ancien psychanalyste, dans une publication de 2005.6

CONSIDÉRATIONS FINALES : En tant que scientifique, je tiens à porter à la connaissance du Tribunal que, loin de s’apparenter à une prétendue « guerre des psys », ce dont il est question ici est bel et bien d’une grave question de Santé Publique, de défense des droits des patients à être efficacement soignés et, même, partant, de non-assistance à personne en danger (sans parler de liberté de la presse, sujet sur lequel, contrairement aux autres ci-avant évoqués, mes qualifications ne me confèrent aucune compétence ni légitimité pour m’exprimer).

En ce qui concerne la question de Santé Publique, juste rappeler que, l’Argentine et la France mises à part7, la psychanalyse est en voie d’extinction partout8 et aucun pays ne confie plus le traitement des autistes à des psychanalystes9, le gouvernement suédois, via le "National Board of Health and Welfare" ayant même récemment décidé de supprimer tout recours aux traitements d'orientation psychodynamique dans le traitement de l'autisme.10

En ce qui concerne les droits des patients, le Code de déontologie des Psychologues11, rédigé par la SFP (Société Française de Psychologie), stipule explicitement dans son Préambule que : Sa finalité est avant tout de protéger le public et les psychologues contre les mésusages de la psychologie et contre l’usage de méthodes et techniques se réclamant abusivement de la psychologie. Dans son titre I alinéa 2, concernant la compétence, on peut lire : Le psychologue tient ses compétences de connaissances théoriques régulièrement mises à jour (…) Il refuse toute intervention lorsqu’il sait ne pas avoir les compétences requises. Dans son titre I alinéa 5, concernant la qualité scientifique, on peut lire : Les modes d’intervention choisis par le psychologue doivent pouvoir faire l’objet d’une explicitation raisonnée de leurs fondements théoriques et de leur construction. Toute évaluation ou tout résultat doit pouvoir faire l’objet d’un débat contradictoire des
professionnels entre eux.

Les psychanalystes professent une doctrine qui date de plus d’un siècle et qui ne tolère de mise à jour car tout est contenu, une fois pour toutes, dans les écrits du fondateur, dont l’exégèse tient lieu de « recherche ». Ce mode de fonctionnement est, certes, justifié dans le domaine des religions, des dogmes ou de la philosophie, mais ne saurait avoir de place dans une discipline dont le but est de venir efficacement en aide à des personnes qui souffrent. Si elle peut apporter des bénéfices pour des « mal-êtres existentiels » des interrogations sur soi ou la recherche de mieux se connaître, elle est cruellement inefficace et inadaptée pour des troubles graves, comme la schizophrénie, l’autisme ou la toxicomanie12, par exemple. Tout ce qui précède est en flagrante contradiction avec le Code de déontologie ci-dessus cité.

Pour finir, je crois de mon devoir de rappeler à la Cour le recours persistant aux tribunaux13 des membres de l’extrêmement puissant lobby14 de l’École de la Cause Freudienne à laquelle appartiennent les plaignants, attitude qui s’apparente incontestablement à une volonté constante d’exercer une inacceptable censure dans le débat des idées d’une démocratie moderne et tournée vers le progrès, tentant ainsi d’empêcher notre pays d’accéder aux connaissances mondialement reconnues qui invalident les théories freudiennes et renouant avec le plus rétrograde des obscurantismes dont l’Inquisition, avec son Index des oeuvres interdites, constitue le plus paradigmatique des exemples.

1 Bettelheim, Bruno : La Forteresse vide, NRF Gallimard éd., Paris, 1969 (1967)
2 Pollak, Richard : Bettelheim l’imposteur. In : Meyer, Catherine (ed.): Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, Paris 2005, pp.533-548.
3 Ibid.
4 Guéritault, Violaine : Les mères, forcément coupables. In : Meyer, Catherine (ed.): Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, Paris 2005, pp.508-531.
5 et encore, ceci n’est valable que pour les freudiens orthodoxes ; les lacaniens peuvent s’y soustraire ou la pratiquer autrement puisque Lacan, lorsqu’il a crée sa propre école dissidente, a affirmé que « le psychanalyste ne s'autorise que de lui-même » (Lacan, "Proposition de 67", Autres écrits, p 247)
6 Van Rillaer, Jacques : Psychanalyse populaire et psychanalyse pour initiés. In : Meyer, Catherine (ed.): Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, Paris 2005, pp.235-240.
7 est-ce un hasard si l’un des plaignants est originaire de l’Argentine, un autre est français et le troisième francophone ?
8 Bénesteau, Jacques : La chute de la maison Freud. Science et Pseudo-sciences, 293, 13-19, 2010
9 cf. Meyer, Catherine : L’exception française. In : Meyer, Catherine (ed.): Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, Paris 2005, p.242.
10 http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychanalyse_...analyse_en_Su.C
11 http://www.sfpsy.org/Code-de-deontolgie-des.html
12 Déglon, Jean-Jacques : Comment les théories psychanalytiques ont bloqué le traitement efficace des toxicomanes et contribué à la mort de milliers d'individus en France. In : Meyer, Catherine (ed.): Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, Paris 2005, pp.616-637.

canardos
 
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Message par canardos » 22 Fév 2012, 09:35

voila une interview d'une mère d'un autiste de haut niveau qui à eu à subir la mise en accusation des psychanalystes d qui ne lui ont par ailleurs apporté aucune aide pour son fils:

Témoignage de Muriel, maman de Léonard, 11 ans, autiste de haut niveau

édifiant...
canardos
 
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