La science n'est pas neutre. Les outils, techniques et technologies non plus.
Quand l'homme invente la charrue, il pose sans le savoir les bases pour une certaine organisation sociale, spatiale, une certaine culture...
L'homme crée l'outil qui le façonne en retour.
Mais les rapports de production et d'exploitation façonnent eux aussi d'une certaine manière les outils et les technologies : seul un état centralisé peut avoir l'idée et mettre en oeuvre une énergie comme l'énergie nucléaire. Le réseau de production et de distribution nucléaire est une machinerie complexe, lourde, coûteuse.
Ou, si l'on prend la question par l'autre bout : une société décentralisée ne pourrait utiliser l'energie nucléaire ou aurait intérêt à utiliser des énergies, souples, produites localement en fonction des capacités propres à chause terroir, et bien sûr renouvellables. Le nucléaire n'est pas adapté à des communautés autonomes, non hiérarchiques, dans lesquelles le savoir et les tâches sont partagées.
De plus, seul un état froid et peu soucieux de la vie humaine est capable de s'asseoir sur les "impondérables", c'est à dire la possibilité d'un accident qui tuerait des centaines de milliers de personnes. Puis entraînerait le déplacement des populations, l'arrachement au pays...
Les enfant ukrainiens continuent à mourir à 9 ans après une (courte) vie entière passée en souffrances dans les hôpitaux.
Les centrales de la vallée du Rhône sont construites sur une "faille" sismique.
Ce calcul cynique entre "puissance énergétique" et "vie humaine" ne peut pas être un calcul "socialiste" encore moins celui d'une société communiste. Le communisme c'est la révolte contre un état de chose qui comptabilise les hommes au même titre que les machines ou les matières premières.
Idem pour les OGM.
Seul un état centralisé, hierarchisé et anti-démocratique peut avoir intérêt à faire passer la maîtrise du renouvellement de la vie (par les semences variées, "faciles" à utiliser..., adaptées au terroirs particuliers) des mains de TOUS les hommes (potentiellement) dans celles des technoscientifiques (même d'état). Car les OGM, nécessitent des "réajustements", des "évolutions" incessantes, des manipulations, ... d'une année sur l'autre pour continuer à être efficace (car l'environnement s'y adapte comme l'ont montré les différentes études à ce sujet). Ces manipulations ne sont pas accessibles au paysan, ni à l'être humain moyen. Il ne peut être réalisé que par des scientifiques, avec des moyens techniques de scientifique et en labo, serre... (au contraire des techniques agricoles traditionnelles).
Est-il utile de rappeller que la surproduction agricole est la norme en système capitaliste et que le problème est dans la redistribution des richesses ? est-il utile de rappeller que seul un cerveau malade considérant que l'être humain est une sorte de bétail peut avoir l'idée de faire pousser du riz, possédant toutes les vitamines nécessaires ? Les pauvres ne devraient bouffer qu'un seul aliment ? Soleil vert !
En toute logique, une société socialiste, visant au communisme, c'est à dire à la libre association des travailleurs, à la démocratie, la liberté, l'autonomie, aura à inventer des outils (techniques, technologies) adaptés à cet idéal.
Manifestement, ni le nucléaire, ni les OGM, ni les nanotechnologies ne répondent à cet idéal.
Des techniques facilement assimilables par le maximum de gens. C'était au demeurant le rêve des Lumières. Mettre la connaissance au service du plus grand nombre. Or aujourd'hui, si tout le monde se croit trés fort de tapoter sur un clavier d'ordinateur, il suffit d'un petit bug, ou d'une coupure d'électricité pour réduire une ville à l'impuissance. L'homme est dominé par la technologie plus qu'il ne la maîtrise.
Le chantier des sciences, arts et techniques socialiste est un chantier qui reste à ouvrir.
Et ce n'est pas le scientisme à fort relent de jdanovisme fifties que l'on peut croiser ici ou là, qui le fera avancer.