Les OGM sont-ils dangereux ?
Certains le sont pour les pucerons, précisément parce qu'ils ne le sont pas pour les coccinelles qui les bouffent
cf d'abord ce bilan du coton Bt venu de Chine, avec publi dans Nature. Un bilan en matière de biodiversité totalement opposé aux annonces terrifiantes faites par nos obscurantistes hexagonaux :
http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/06/15...s-chinoises.php a écrit :
Le coton OGM profite aux coccinelles chinoises
Les coccinelles chinoises peuvent remercier… les cotons transgéniques. Tout comme les larves de chrysopes ainsi que certaines espèces d'araignées. Une étude franco-chinoise publiée ce jeudi dans la revue scientifique Nature révèle en effet que ces sympathiques bestioles dévoreuses de pucerons - et donc fort utiles à l'agriculture - ont proliféré depuis l'introduction massive en Chine, en 1997, de variétés de coton génétiquement résistantes aux insectes parasites. Mieux: cette régulation biologique bénéficierait même aux cultures voisines non OGM, comme le maïs ou le soja.
Comment une plante porteuse d'un gène lui permettant de sécréter une molécule insecticide (la toxine Bt issue de la bactérie Bacillus thuringensis) peut-elle contribuer au bien-être des coccinelles? Tout simplement parce que cette arme redoutable est aussi très spécifique: seuls les «insectes cibles», autrement dit les chenilles qui dévorent les feuilles et les inflorescences, meurent après l'avoir ingérée.
«À la différence des insecticides chimiques qui ont un très large spectre d'action, la toxine Bt ne s'attaque qu'aux larves de lépidoptères (papillons, NDLR) qui sont les principaux ravageurs du coton. Du coup, elle préserve la faune auxiliaire», explique Nicolas Desneux, écologue à l'Inra de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) et cosignataire de l'étude. Cette sélectivité s'explique notamment par le fait que la toxine Bt n'est pas présente dans la sève dont les pucerons se nourrissent exclusivement. Du coup, lorsqu'elles les mangent à leur tour, coccinelles, araignées et larves de chrysopes ne risquent pas d'être contaminées.
Impact écologique
Autre point essentiel: l'usage de variétés Bt permet de réduire de façon drastique le recours aux insectides chimiques. Et donc les dégâts collatéraux sur ces précieux insectes «non-cibles». «Au début des années 1990, lorsque le principal ravageur du coton en Chine, la noctuelleHelicoverpa armigera, est devenu résistant aux pesticides, certains agriculteurs effectuaient jusqu'à 30 traitements par an!» souligne Nicolas Desneux. D'où la décision du gouvernement chinois, de faire appel au génie génétique pour maîtriser ce parasite capable de détruire entièrement un champ. Pari réussi: l'an passé, le coton Bt couvrait 3,9 millions d'hectares en Chine, soit plus de 71 % des surfaces et jusqu'à 95 % dans le nord du pays.
C'est dans cette région que l'équipe dirigée par le biologiste Yanhui Lu, de l'Académie chinoise des sciences agricoles de Pékin, a recueilli entre 1990 et 2010 sur pas moins de 36 sites, comprenant chacun une vingtaine de parcelles, une masse considérable de données qui permettent aujourd'hui de mesurer l'impact écologique du coton Bt. Il en résulte que les effectifs de coccinelles ont quasiment doublé sur la période pendant que les populations de pucerons chutaient d'un facteur 2,5.
Une évolution qui ne doit rien au hasard: les chercheurs ont mis en évidence une étroite corrélation entre la hausse des populations d'insectes auxiliaires et la baisse des traitements insecticides. Ils ont également établi que plus les plants de cotons abritent de prédateurs, moins ils sont envahis de pucerons. «Nous avons démontré que la baisse des applications insecticides, au travers d'une large utilisation de plants de coton Bt, favorise les prédateurs généralistes (coccinelles, chrysopes, araignées, NDLR) et aide à supprimer les populations de pucerons dans cette culture», concluent les auteurs.
Du fait de leur mobilité, ces prédateurs ont également la capacité de coloniser les parcelles avoisinantes et d'y prodiguer «des services de contrôle biologiques». Autrement dit de boulotter bon nombre de pucerons et autres espèces indésirables. Mais «ce point mérite d'être confirmé par des études complémentaires», notent prudemment les auteurs. «À condition de bien la contrôler, la coexistence entre cultures OGM et non-OGM, si redoutée en Europe, peut avoir des effets bénéfiques y compris dans les parcelles “bio”», note Marcel Kuntz, biologiste au CNRS et à l'université de Grenoble
et une perspective venue d'Angleterre avec un variété de blé OGM qui aurait été mise au point :
http://www.terre-net.fr/observatoire-techn...-216-80612.html a écrit :
Recherche - Un blé qui repousse les pucerons et attire les coccinelles
La Saf rapporte l'information selon laquelle une unité de recherche britannique aurait mis au point un blé conciliant Ogm et lutte intégrée. La transgénèse confère à la plante la capacité de synthétiser une phéromone au caractère attrayant pour ses auxilliaires et répulsif pour les pucerons.
Des chercheurs ont mis au point un blé transgénique qui suit le
principe de la protection intégrée. (© Nicole Cornec - Arvalis)
La lettre de la Saf relaie une annonce du centre de recherche britannique Rothamsted à propos du développement d’une variété de blé, qui repousse les pucerons et attire les auxiliaires, comme les coccinelles et les guêpes.
« Par transgénèse, le blé est rendu capable de synthétiser une phéromone, le farnésène. Certains qualifient de " 2.0 " cette biotechnologie, dans le sens où elle permet de combiner les progrès du génie génétique et de la protection intégrée des plantes. »
La Saf relève le caractère innovant de la démarche au niveau même du cadre entourant les essais. « Les scientifiques ont pris les devants face aux risques de destruction d’essais. Sur un site internet dédié intitulé " Sense about science ", les chercheurs jouent la transparence à travers une lettre ouverte, des documents, des vidéos, une pétition intitulée " Ne détruisez pas notre recherche " ». Ils attirent notamment l’attention sur les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux des biotechnologies.
Développer de nouvelles variétés d’orge et de blé
Le projet européen TriticeaeGenome, lancé en 2008 et coordonné par l’Inra, s’est achevé récemment. Les 17 partenaires européens ont répondu aux objectifs fixés : contribuer à l'élaboration de nouvelles variétés de blé et d'orge, en développant les connaissances et outils en génomique de ces céréales. Les chercheurs ont construit les cartes physiques de six chromosomes de blé tendre (sur 21 chromosomes) et d’orge (sur sept). Ces cartes permettent d’isoler beaucoup plus rapidement les gènes d’intérêt agronomique comme ceux responsables de la résistance à la sécheresse, à des maladies fongiques majeures (rouilles, septoriose, fusariose…), ou impliqués dans le rendement et la qualité.
La fin du projet TriticeaeGenome marque le début d’autres projets qui utiliseront les ressources, les connaissances et les réseaux établis au sein du projet depuis 2008. En France, ce sera le cas du projet investissement d’avenir, Breedwheat, lancé en septembre 2011.