(Gaby @ dimanche 19 février 2012 à 11:25 a écrit :
- L'injonction de donner des "concepts" de Freud qui servent n'est pas très pertinente. D'abord, plusieurs ont répondu (inconscient, refoulement, lapsus, etc), sans que cela ait permis à la discussion d'avancer puisque les anti-psychanalystes n'ont rien à en dire sinon que citer à côté des trucs imbitables de Lacan. Mais surtout, si ce n'est pas pertinent, c'est parce que plutôt qu'une grille de lecture, Freud a proposé une méthode : celle de la recherche dans l'histoire du patient un bout de compréhension de ce qui le trouble dans le présent. C'est cela qu'il faut attaquer, ou défendre, de la psychanalyse, parce que c'est cela son essence, ce qui la différencie du reste parce que c'est sa préoccupation première et non seconde.
Qu'est ce qui est l'essence de la psychanalyse, donc ?
Sa méthode de "recherche dans l'histoire du patient un bout de compréhension de ce qui le trouble dans le présent"
Ha bon...
Parce que les autres psychothérapeutes, ils ne considèrent que le présent du patient, et comme ils ne sont pas psychanalystes, ces benêts pas finauds, ça ne leur vient même pas à l'idée de se dire que l'histoire du patient peut expliquer une bonne part de ses problèmes du moment.
Ils sont vraiment trop cons les autres, heureusement que la psychanalyse est là !
J'ai remarqué que c'est le nouveau truc des défenseurs de la psychanalyse que de définir la discipline à partir de considération aussi vagues que ça, du genre :
- prendre en compte l'histoire du patient
- avoir une approche humaniste
- respecter la singularité du Sujet
tout en prétendant qu'ils sont le dernier refuge de ces idées.
Mais si ce n'était que ça, la psychanalyse, personne ne s'y opposerait, on dirait juste qu'il s'agit là quand même un peu de banalités assez creuses, à la limite de la lapalissade. Si ce n'était que ça, la psychanalyse, elle ne ferait pas autant chier les familles d'autistes !
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Non, non, ce n'est pas ça, l'essence de la psychanalyse. La psychanalyse, c'est tout un fratras de concepts (l'Inconscient structuré pour les uns comme un langage, pour les autres selon la topologie Moi/ça/Surmoi ; le complexe d'Oedipe comme truc universel ; l'idée d'une sexualité infantile qui joue un rôle décisif dans l'histoire de la personne ; le stade oral, le stade anal etc. ; le refoulement ; l'interprétation des rêves comme expression de l'Inconscient qui censure des trucs ; le Phallus -quoi que cela veuille dire... ; etc.)
La question reste, non pas d'énumérer quelques concepts sur un ton pédant, mais de dire quelle est leur utilité thérapeutique (ou même simplement leur utilité pour comprendre nos contemporains et soi-même au passage), et de savoir comment il a été montré qu'ils correspondaient à des réalités plus ou moins universelles dans l'espèce humaine.
Note : Gaby, j'ai vu que dans ta liste de riches concepts freudiens, tu inclus la noption de lapsus. T'y crois à ces trucs ?
Si par mégarde j'écris par exemple "lapsuce" plutôt que "lapsus", tu vas y voir un signifiant vachement profond à propos d'un truc que je refoule ?