hmm, oui, j'avais lu cet argument, Harpo, à savoir que Freud considerait bien que la femme était une imbécile immorale infantile et perverse qui ne devait surtout pas faire d’étude mais il attribuait ça au refoulement sexuel...donc il suffisait de lutter contre l'oppression sexuelle des femmes pour en faire des êtres à part entiere...
ben oui...sauf que ça c'est de l'interprétation, pas ce que disait Freud. Pour lui ce refoulement sexuel n'était pas du à la société, mais au caractère incomplet de la femme à laquelle, pauvre malheureuse, il manque ce merveilleux pénis. Et ça c'est irrattrapable....cela suscite la frustration et l'envie et la femme n'a plus qu'à se rejeter dans la maternité pour compenser ce manque terrifiant...
En plus Harpo, tu me renvoies sur une défense de Freud par une psychanalyste d'inspiration lacanienne qui en reprend même les impostures intellectuelles....Sokal au secours!
Or la vision de la femme est encore bien pire chez les lacaniens (et oui c'est possible!) car ils associent pénis caractère symbolique et capacité d'abstraction capacité langagière aussi. et en plus il nie la sexualité féminine.
je vais encore énerver granit en citant Lacan sur les femmes. y compris quand Lacan se fout de la gueule des psychanalystes femmes...
Dans Encore Ed. du seuil 1975
a écrit :
« Le sexe féminin a un caractère d’absence, de vide, de trou qui fait qu’il se trouve être moins désirable que le sexe masculin »
….
Dans ce qu’il en est de la jouissance, il n’y a qu’un niveau élémentaire. La dernière fois, j’ai promu qu’elle n’était pas un signe de l’amour. C’est ce qui sera à soutenir, et qui nous mènera au niveau de la jouissance phallique. Mais ce que j’appelle proprement la jouissance de l’Autre en tant qu’elle n’est ici que symbolisée, c’est encore autre chose, à savoir le pas-tout que j’aurai à articuler.
La femme n’entre en fonction dans le rapport sexuel qu’en tant que mère. […] A cette jouissance qu’elle n’est pas toute, c’est-à-dire qui la fait quelque part absente d’elle-même, absente en tant que sujet, elle trouvera le bouchon de ce a que sera son enfant.
« Il n’y a de femme qu’exclue par la nature des choses qui est la nature des mots, et il faut bien dire que s’il y a quelque chose dont elles-même se plaignent assez pour l’instant, c’est bien de ça – simplement, elles ne savent pas ce qu’elles disent, c’est toute la différence entre elles et moi.
…..
Ce qui laisse quelque chance à ce que j’avance, à savoir que, de cette jouissance, la femme ne sait rien, c’est que depuis le temps qu’on les supplie, qu’on les supplie à genoux – je parlais la dernière fois des psychanalystes femmes – d’essayer de nous le dire, eh bien motus ! On n’a jamais rien pu en tirer. Alors on l’appelle comme on peut, cette jouissance, vaginale, on parle du pôle postérieur du museau de l’utérus et autres conneries, c’est le cas de le dire. Si simplement elle l’éprouvait et n’en savait rien, ça permettrait de jeter beaucoup de doutes du côté de la fameuse frigidité
Dans « La relation d’objet Paris Seuil 1994 » à propos des sexes masculin et féminin :
a écrit :
« c’est un fait, quelque chose dont l’usage symbolique est possible parce qu’il se voit, qu’il est érigé. De ce qui ne se voit pas, de ce qui est caché, il n’y a pas d’usage symbolique possible. »
Quel rapport avec l'autisme et la façon dont les psychanalystes conçoivent son origine et son traitement.
et bien pour l’école psychanalytique lacanienne l'autisme est d'abord un problème de refus de la parole
voila une petite présentation par Stoïan STOIANOFF NENOFF un psychanalyste
a écrit :
... Il est vrai que la parole produit des effets sur le vivant, non point à titre de superstructure, au titre d'artefact, mais au titre de la matérialité du signifiant. En effet, le corps, en tant que sonorisable, est lieu à la fois de production et d'inscription de signifiants, d'entités sonores, codées différemment pour chaque langue donnée. Une batterie minimale de ces signifiants, disons une chaîne signifiante, s'articule de manière à fonctionner comme une mémoire inconsciente, censée engrammer une série d'événements constituants de l'histoire d'un sujet. Mais le jeu d'une telle chaîne signifiante, structurée comme un langage, suppose la faculté de déplacement et de substitution des signifiants et donc la virtualité d'une case vide, qui "affectera " la chaîne. Qui l'affectera au sens où, à la place d'un individu, monolithique comme tel, viendra un sujet divisé, à la fois parlant et parlé. Cette mutation tient du miracle, et les thérapeutes qui s'y sont risqués font figure de magiciens.
Notons que les études récentes, sur le plan physiologique, s'agissant de la stabilité du regard que l'on porte sur l'objet, montrent que ce dernier n'existe pour l'autiste que lorsqu'il est en mouvement. C'est le cas de la toupie, qui le fascine. Chez le sujet normal la stabilité du regard est assurée par un système de régulation de type "chaotique " et apériodique. Un nœud de langage peut parfaitement constituer un tel système régulateur. Or, d'autres études mettent l'accent sur la précocité de l'entrée du nourrisson dans le langage, et c'est ainsi que, dès le premier mois de son existence, le babil d'un enfant est de nature à trahir son appartenance à tel ou tel groupe linguistique.
Il nous reste à voir, sur le plan psychanalytique, comment les choses pourraient être modifiées, une fois admis que c'est la "haine " de la case vide qui, dans un milieu humain donné, fait exister l'autiste. Dans la perspective la plus large, il conviendrait d'élaborer une stratégie susceptible d'agir sur le système des discours qui régule l'avenir même du vivant.
....
L'hypothèse de l'origine neurobiologique de l'autisme obère l'appréciation des résultats obtenus par les différentes méthodes (psychanalytiques ou cognitives) mises en jeu. On dira, par exemple, face à un "autiste guéri ", qu'il y a eu forcément erreur de diagnostic. D'où le terme employé alors de "faux autisme ". Dès lors que les choses prennent une telle ampleur il faut une véritable volonté politique afin de réaliser l'étude épidémiologique correcte qui s'impose, puisque à l'évidence le nombre des autistes en France varie du simple au double selon les critères retenus. Il reste que l'hypothèse, généralement admise, d'une origine plurifactorielle de l'autisme n'est qu'un alibi pour ne rien tenter.
En attendant les résultats d'études linguistiques à venir, notamment sur le mode d'adresse très particulier envers l'enfant que pratiquent, très tôt, les proches du futur autiste, il convient de se méfier de leurs manifestations de bonne volonté débordante. Les faits de maltraitance quasi-physique (consciente ou inconsciente) que révèlent les études récentes relatives au syndrome de Münschhausen par procuration sont là pour nous tenir en éveil. Sachant les difficultés spécifiques rencontrées quant à l'établissement du diagnostic dans ce syndrome, on doit pouvoir imaginer ce que serait une maltraitance qui serait essentiellement d'ordre psychique. Reste à savoir quelles sont les méthodes d'évaluation épidémiologique qui conviendraient à l'étude d'une telle causalité, a priori inimaginable.
Bref, il y a des enfermements pires que le Goulag et c'est devant de tels cas que notre compassion défaille. De sorte que, faute de preuves, les politiques préfèrent fermer les yeux sur le fait qu'il y ait des discours qui tuent, ou du moins vous transforment en statue de sel. Le " principe d'imprécaution " couvre pour l'instant leur responsabilité. Pour combien de temps encore ?
pour l'auteur de ce papier c'est bien l'absence de la parole, le rejet inconscient ou pas ou pas de l'enfant qui provoque le repli autistique. et surtout il faut se méfier des parents et de leur bonne volonté débordante car ce sont eux les maltraitants. Bettelheim parlait des camps de concentration, ce psy parle de goulag...en disant que c'est encore pire. et rejeter toute approche neurobiologique et meme plurifactorielle de l'autisme..et voila pour l'oecumenisme...
Mais pourquoi les lacaniens rejettent -ils en général la responsabilité sur la seule mère, l'homme n'étant coupable que par sa seule absence qui l’empêche de protéger l'enfant?
Mais parce que pour Lacan, l’être parlant est réduit à l'homme.
a écrit :
Si la libido n’est que masculine, la chère femme, ce n’est que de là où elle est toute, c’est-à-dire là d’où la voit l’homme, rien que de là que la chère femme peut avoir un inconscient. Et à quoi ça lui sert ? Ça lui sert, comme chacun sait, à faire parler l’être parlant, ici réduit à l’homme, c’est-à-dire – je ne sais si vous l’avez bien remarqué dans la théorie analytique – à n’exister que comme mère.
la femme ne peut apporter à l'enfant ni le langage ni l'abstraction. tout ce qu'elle peut faire c'est faire parler l'homme le père qui apportera cette capacité d'abstraction, ce langage qui permettra à l'enfant de lancer ce processus de séparation d'avec sa mère et d'exister par le langage.
la femme réduite à la mère, peut empêcher ce processus en rejetant l'enfant ou au contraire en ayant un rapport trop fusionnel avec lui....
et voila monsieur pourquoi votre fille est muette, ou plutôt pour paraphraser Molière, pourquoi votre enfant est schizophrène ou autiste...