To psy or not to psy

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Harpo » 23 Jan 2012, 01:36

Pour diversifier un peu le débat :

D'abord un grand merci à Vania pour sa référence au regretté J.P. Vernant, que je ne connais que par des interviews et des conférences entendues sur France Culture, mais dont l'intelligence et les qualités pédagogiques m'ont fortement impressionné.

Ensuite, pour ne pas paraître trop partial, un lien vers un texte, pas trop absurde qui défend Freud de l'accusation de misogynie à propos de cette citation :

a écrit : « …l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle. »


http://www.reduplikation.net/fr/posts/freu...genie-feministe

Enfin, à propos de la paraît-il unanimité des psychanalystes contre les écrits de Michel Onfray, ces propos de la psychanalyste Maryse Touboul.

a écrit : Moi, psychanalyste grâce à Lacan, je veux DIRE qu’Onfray est là quand il est temps.
Oui, et le temps dira ce que l’on fera de Freud ; et des lois de SON inconscient !
Personnellement, je n’ai jamais souscrit à ses lois ; je pense que la haine n’est pas la solution, ni ce langage mortifère qui plonge un patient dans un passé révolu, et le garde prisonnier de sa souffrance et de son impossible sortie.
Freud a oublié le vivant ! Il a tout misé sur le sexe et le sexuel et les pulsions mortifères ; il y a du malsain dans sa théorie ; il y a du malsain dans sa pratique ; enfin il y a du malsain dans sa personnalité.
Le sexuel, c’est le pouvoir de l’un sur l’autre. Le transfert né d’un pouvoir, d’un pouvoir parental perpétué à vie si l’on y reste inscrit !
Le sexué c’est la reconnaissance de l’un et de l’autre.


Mais il faut avouer que si l'on va jusqu'au bout de la lecture, la présentation de cette psychanalyste laisse songeur :

a écrit :Le Dr Maryse Touboul, fondatrice de l’école du vivant et de l’adulte, est psychiatre et psychanalyste à Paris depuis 1980. Inspirée par la théorie lacanienne du signifiant, par la théorie de la relativité d’Einstein, mais aussi par une culture philosophique riche (Bergson, Nietzsche, Schopenhauer, et d’autres encore), le Dr. Touboul a développé sa propre technique analytique au cours de longues années de recherche sur la question : comment passer du fonctionnement de l’Inconscient Réactif à l’autre, dont nous sommes l’objet, à un fonctionnement de conscience active qui fait un Sujet de soi en temps réel ?


Ce qui prouve que même une psychanalyste qui critique Freud peut être relativement une charlatan... A mon avis, elle aurait dû citer aussi la théorie des cordes dans les sources qui ont inspiré sa technique analytique et Pierre Dac dans sa culture philosophique.
Harpo
 
Message(s) : 94
Inscription : 03 Jan 2004, 19:47

Message par canardos » 23 Jan 2012, 07:17

hmm, oui, j'avais lu cet argument, Harpo, à savoir que Freud considerait bien que la femme était une imbécile immorale infantile et perverse qui ne devait surtout pas faire d’étude mais il attribuait ça au refoulement sexuel...donc il suffisait de lutter contre l'oppression sexuelle des femmes pour en faire des êtres à part entiere...

ben oui...sauf que ça c'est de l'interprétation, pas ce que disait Freud. Pour lui ce refoulement sexuel n'était pas du à la société, mais au caractère incomplet de la femme à laquelle, pauvre malheureuse, il manque ce merveilleux pénis. Et ça c'est irrattrapable....cela suscite la frustration et l'envie et la femme n'a plus qu'à se rejeter dans la maternité pour compenser ce manque terrifiant...

En plus Harpo, tu me renvoies sur une défense de Freud par une psychanalyste d'inspiration lacanienne qui en reprend même les impostures intellectuelles....Sokal au secours!

Or la vision de la femme est encore bien pire chez les lacaniens (et oui c'est possible!) car ils associent pénis caractère symbolique et capacité d'abstraction capacité langagière aussi. et en plus il nie la sexualité féminine.

je vais encore énerver granit en citant Lacan sur les femmes. y compris quand Lacan se fout de la gueule des psychanalystes femmes...

Dans Encore Ed. du seuil 1975

a écrit :

« Le sexe féminin a un caractère d’absence, de vide, de trou qui fait qu’il se trouve être moins désirable que le sexe masculin »
….
Dans ce qu’il en est de la jouissance, il n’y a qu’un niveau élémentaire. La dernière fois, j’ai promu qu’elle n’était pas un signe de l’amour. C’est ce qui sera à soutenir, et qui nous mènera au niveau de la jouissance phallique. Mais ce que j’appelle proprement la jouissance de l’Autre en tant qu’elle n’est ici que symbolisée, c’est encore autre chose, à savoir le pas-tout que j’aurai à articuler.

La femme n’entre en fonction dans le rapport sexuel qu’en tant que mère. […] A cette jouissance qu’elle n’est pas toute, c’est-à-dire qui la fait quelque part absente d’elle-même, absente en tant que sujet, elle trouvera le bouchon de ce a que sera son enfant.

« Il n’y a de femme qu’exclue par la nature des choses qui est la nature des mots, et il faut bien dire que s’il y a quelque chose dont elles-même se plaignent assez pour l’instant, c’est bien de ça – simplement, elles ne savent pas ce qu’elles disent, c’est toute la différence entre elles et moi.
…..

Ce qui laisse quelque chance à ce que j’avance, à savoir que, de cette jouissance, la femme ne sait rien, c’est que depuis le temps qu’on les supplie, qu’on les supplie à genoux – je parlais la dernière fois des psychanalystes femmes – d’essayer de nous le dire, eh bien motus ! On n’a jamais rien pu en tirer. Alors on l’appelle comme on peut, cette jouissance, vaginale, on parle du pôle postérieur du museau de l’utérus et autres conneries, c’est le cas de le dire. Si simplement elle l’éprouvait et n’en savait rien, ça permettrait de jeter beaucoup de doutes du côté de la fameuse frigidité




Dans « La relation d’objet Paris Seuil 1994 » à propos des sexes masculin et féminin :

a écrit :

« c’est un fait, quelque chose dont l’usage symbolique est possible parce qu’il se voit, qu’il est érigé. De ce qui ne se voit pas, de ce qui est caché, il n’y a pas d’usage symbolique possible. »



Quel rapport avec l'autisme et la façon dont les psychanalystes conçoivent son origine et son traitement.

et bien pour l’école psychanalytique lacanienne l'autisme est d'abord un problème de refus de la parole

voila une petite présentation par Stoïan STOIANOFF NENOFF un psychanalyste

a écrit :

... Il est vrai que la parole produit des effets sur le vivant, non point à titre de superstructure, au titre d'artefact, mais au titre de la matérialité du signifiant. En effet, le corps, en tant que sonorisable, est lieu à la fois de production et d'inscription de signifiants, d'entités sonores, codées différemment pour chaque langue donnée. Une batterie minimale de ces signifiants, disons une chaîne signifiante, s'articule de manière à fonctionner comme une mémoire inconsciente, censée engrammer une série d'événements constituants de l'histoire d'un sujet. Mais le jeu d'une telle chaîne signifiante, structurée comme un langage, suppose la faculté de déplacement et de substitution des signifiants et donc la virtualité d'une case vide, qui "affectera " la chaîne. Qui l'affectera au sens où, à la place d'un individu, monolithique comme tel, viendra un sujet divisé, à la fois parlant et parlé. Cette mutation tient du miracle, et les thérapeutes qui s'y sont risqués font figure de magiciens.

Notons que les études récentes, sur le plan physiologique, s'agissant de la stabilité du regard que l'on porte sur l'objet, montrent que ce dernier n'existe pour l'autiste que lorsqu'il est en mouvement. C'est le cas de la toupie, qui le fascine. Chez le sujet normal la stabilité du regard est assurée par un système de régulation de type "chaotique " et apériodique. Un nœud de langage peut parfaitement constituer un tel système régulateur. Or, d'autres études mettent l'accent sur la précocité de l'entrée du nourrisson dans le langage, et c'est ainsi que, dès le premier mois de son existence, le babil d'un enfant est de nature à trahir son appartenance à tel ou tel groupe linguistique.

Il nous reste à voir, sur le plan psychanalytique, comment les choses pourraient être modifiées, une fois admis que c'est la "haine " de la case vide qui, dans un milieu humain donné, fait exister l'autiste. Dans la perspective la plus large, il conviendrait d'élaborer une stratégie susceptible d'agir sur le système des discours qui régule l'avenir même du vivant.

....

L'hypothèse de l'origine neurobiologique de l'autisme obère l'appréciation des résultats obtenus par les différentes méthodes (psychanalytiques ou cognitives) mises en jeu. On dira, par exemple, face à un "autiste guéri ", qu'il y a eu forcément erreur de diagnostic. D'où le terme employé alors de "faux autisme ". Dès lors que les choses prennent une telle ampleur il faut une véritable volonté politique afin de réaliser l'étude épidémiologique correcte qui s'impose, puisque à l'évidence le nombre des autistes en France varie du simple au double selon les critères retenus. Il reste que l'hypothèse, généralement admise, d'une origine plurifactorielle de l'autisme n'est qu'un alibi pour ne rien tenter.

En attendant les résultats d'études linguistiques à venir, notamment sur le mode d'adresse très particulier envers l'enfant que pratiquent, très tôt, les proches du futur autiste, il convient de se méfier de leurs manifestations de bonne volonté débordante. Les faits de maltraitance quasi-physique (consciente ou inconsciente) que révèlent les études récentes relatives au syndrome de Münschhausen par procuration sont là pour nous tenir en éveil. Sachant les difficultés spécifiques rencontrées quant à l'établissement du diagnostic dans ce syndrome, on doit pouvoir imaginer ce que serait une maltraitance qui serait essentiellement d'ordre psychique. Reste à savoir quelles sont les méthodes d'évaluation épidémiologique qui conviendraient à l'étude d'une telle causalité, a priori inimaginable.

Bref, il y a des enfermements pires que le Goulag et c'est devant de tels cas que notre compassion défaille.
De sorte que, faute de preuves, les politiques préfèrent fermer les yeux sur le fait qu'il y ait des discours qui tuent, ou du moins vous transforment en statue de sel. Le " principe d'imprécaution " couvre pour l'instant leur responsabilité. Pour combien de temps encore ?



pour l'auteur de ce papier c'est bien l'absence de la parole, le rejet inconscient ou pas ou pas de l'enfant qui provoque le repli autistique. et surtout il faut se méfier des parents et de leur bonne volonté débordante car ce sont eux les maltraitants. Bettelheim parlait des camps de concentration, ce psy parle de goulag...en disant que c'est encore pire. et rejeter toute approche neurobiologique et meme plurifactorielle de l'autisme..et voila pour l'oecumenisme...

Mais pourquoi les lacaniens rejettent -ils en général la responsabilité sur la seule mère, l'homme n'étant coupable que par sa seule absence qui l’empêche de protéger l'enfant?

Mais parce que pour Lacan, l’être parlant est réduit à l'homme.

a écrit :

Si la libido n’est que masculine, la chère femme, ce n’est que de là où elle est toute, c’est-à-dire là d’où la voit l’homme, rien que de là que la chère femme peut avoir un inconscient. Et à quoi ça lui sert ? Ça lui sert, comme chacun sait, à faire parler l’être parlant, ici réduit à l’homme, c’est-à-dire – je ne sais si vous l’avez bien remarqué dans la théorie analytique – à n’exister que comme mère.



la femme ne peut apporter à l'enfant ni le langage ni l'abstraction. tout ce qu'elle peut faire c'est faire parler l'homme le père qui apportera cette capacité d'abstraction, ce langage qui permettra à l'enfant de lancer ce processus de séparation d'avec sa mère et d'exister par le langage.

la femme réduite à la mère, peut empêcher ce processus en rejetant l'enfant ou au contraire en ayant un rapport trop fusionnel avec lui....

et voila monsieur pourquoi votre fille est muette, ou plutôt pour paraphraser Molière, pourquoi votre enfant est schizophrène ou autiste...
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 23 Jan 2012, 08:23

Dans la catégorie odieux pour les parents d'enfants autistes, ce texte d'un autre psychanalyste lacanien, jean louis Bonnat

a écrit :

....

Ce qui prévaut dans notre domaine et son orientation clinique, lacanienne, est désormais l’idée que l’autisme loin d’être que, ou « simplement », un arrêt de développement, voire une défi cience à l’origine – pour certains même… organique, naturelle – relèverait d’un choix ; choix, certes, insondable du petit être humain qui se coupe de la communauté de paroles et de ses échanges, du lien social fondé sur le manque appréhendé chez l’Autre et dès lors chez soi-même ; et s’installe dans un solide et imperturbable refus aux conséquences désastreuses : institutionnelles ou relationnelles, intellectuelles et affectives.

Or, cette idée était déjà en pointillés chez Bruno Bettelheim à propos de choix des machines, chez Joey, et ce qu’il avait, lui-même, du mal à en comprendre les raisons, hors identification de névrosé, comme il se doit (chez Freud et à partir de Freud) :

« Que l’intérêt de Joey pour des ventilateurs ait débuté à l’aéroport et que les pales d’hélices en mouvement aient été l’élément principal de son obsession pour les choses mécaniques dénote l’extrême importance de ses visites à l’aéroport.

Cela soulève un problème psychologique important. Si l’attachement à son père donnait une importance exclusive aux hélices, comment cette obsession pouvait elle tuer tout intérêt pour les gens, y compris pour son père […].
Par conséquent, malgré l’existence d’un rapport direct entre le père, l’aéroport et les hélices, nous ne pouvons pas croire que c’était la personne qui était cause de l’obsession de Joey 2. »

La cause ! C’est ce que cherche le clinicien. Or, la cause – comme objet – suppose un sujet ! C’est surtout F. Tustin qui assumera, chez les Anglo-Saxons la responsabilité d’affi rmer une pareille hypothèse ; comme elle l’écrit, en 1987, avant de disparaître, en préface, à Autisme et Protection
 
oui, tout cela suppose un sujet !

Partout, ailleurs, on parle d’arrêt, de régression, de déficience ; en psychanalyse comme chez les psychiatres de l’organicisme (J.-C. Maleval pourra déployer ici la large rétrospective, historique, qu’il a préparée et qui permet de se faire une idée sur le négativisme ambiant qui grève l’approche clinique de cette modalité particulière du traitement de l’Autre).
Les cognitivismes divers – par exemple à propos de la « Theory of Mind » – soulignent aussi l’aspect carencé à se représenter, chez l’autiste, l’attente et l’intentionnalité d’autrui (cf. Uta Frith.). Ce que démentent l’espièglerie et même la méchanceté de très célèbres autistes du monde de la littérature du témoignage: Donna Williams, Temple Grandin, pour exemples.

En effet, il ne suffit pas de repérer, également, les avatars traumatiques de la vie des sujets ou la dépression de leur mère (réelle, cependant) ou le « laisser tomber » pour un hors-sens évident, que prend l’enfant chez son parent (comme c’est le cas pour la mère de Joey, à sa naissance) pour, sinon expliquer du moins s’accrocher à une raison possible en vue de mettre du sens sur cet inexpliqué, inexplicable – insupportable, surtout ! – de l’autisme. Les témoignages d’autistes adultes confi rment qu’il s’agit de parti pris, de décision : la « défense » face à l’insupportable rapport au vide, à l’inconsistance imaginaire, à l’impossibilité à s’accrocher – à faire sienne – une image, une parole venue et acceptée de l’Autre :
...
Contre la généralisation ! Et contre l’affadissement du comportementalisme le plus behavoriste ou même, plus affi né, du cognitivisme !

En effet, le panorama de l’autisme, sous ces généralisations des nouvelles classifications « made in USA » (DSM III, IV), nous amène à élargir la clinique de l’autisme (J.-C. Maleval évoquera ce nouveau « spectre », éventail élargi, à partir de traits structuraux de l’autisme). Ainsi, au-delà de l’autisme primaire et infantile de Kanner, caricatural, fi xé et invariable – sans référence évolutive,
historique pour chaque sujet – devrons-nous rechercher des indices diachroniques de ces variations ; comme chez D. Williams, T. Grandin ; comme le fait L. Kanner, lui-même, en 1971, dans une rétrospective sur ce que sont devenus les onze enfants du début (1942) de son étude du syndrome.

....

Aujourd’hui à l’heure du « handicap » généralisé et même indifférencié, il est urgent de manifester, d’inscrire notre détermination, dans la clinique, à restituer à chaque individu, son particulier, sa spécifi cité, autrement dit la reconnaissance de son symptôme, de ce à quoi il tient le plus et qui le fait tenir dans sa spécifi citéd’être du langage.

Quand on sait la banalisation du symptôme, quand on lit, ou entend dire que les « Associations de parents d’enfants autistes », aux USA, cherchent à faire reconnaître l’autisme comme « handicap naturel », de naissance, et donc « sans rapport avec l’environnement » psychologique de ces enfants (cf. Kanner, lui-même, après 1970), et comme un préjudice de la nature que la société etses aides fi nancières se devraient d’indemniser, pour en dédommager les individus (quasiment victimes d’une malédiction… génétique !)… on mesure dans quelle déshumanisation et/ou quelle irresponsabilité programmée(s) est entrée la considération, ou l’attention, que l’on doit au symptôme et à son cortège de souffrances que cela entraîne.

Croire ou ne pas croire au symptôme ? Croire, sans l’édulcorer ou en rejeter (forclusion !) le sujet – comme tend à le faire le discours de la science – pure, dure, objectivante – voilà les enjeux et l’avenir d’une clinique qui a à se ranger du côté du « parlêtre » et non pas du côté d’un organisme sans sujet. Souffrance, ici, non de ce que le sujet ne saurait jouir de son symptôme, mais de ce qu’aucune adresse, aucune reconnaissance, en retour, ne saurait venir admettre, accueillir
comme humaine, et la soutenir d’une parole ou d’un appareil de langage, une telle souffrance.

Dramatique et exemplaire – mais pathétique, surtout – l’autocritique, ou la conversion, d’un Léo Kanner, en 1971, qui regrettait d’avoir écrit et laissé dire que la détresse ou les difficultés d’un parent, déprimé, souffrant, psychotique peut-être… pouvait être à l’origine d’une souffrance chez l’enfant, entraînant – en réponse – le syndrome de repli qu’est l’autisme. Il s’en excusait et disculpait, d’avance, pour d’autres situations à venir, des parents qui auraient pu se croire coupables ou responsables du syndrome d’autisme chez leur enfant. En rejetant, ainsi, l’éventuelle relation à la souffrance d’un parent, ou des deux, c’est un double déni d’humanité qu’il a accompli ; en allégeant (?) les parents, mais en les privant, aussi, de la reconnaissance de leur double fardeau : celui de leur être en souffrance et celui de leur enfant, devenu autiste, pour se protéger de leur propre souffrance.



voila donc un professeur "émérite" de psychologie à l'Université de Nantes, par ailleurs psychanalyste en libéral

- qui déplore que Kanner le découvreur de l'autisme infantile précoce, ait fait son autocritique et soit revenu sur son explication de l'autisme causée par une mère froide.

- qui dénonce la demande des parents d'autiste de la reconnaissance du handicap de leur enfant pour avoir des aides financières. quelle horreur, quel matérialisme sordide...

qui explique que la reconnaissance de la souffrance des parents passe par la reconnaissance de leur responsabilité dans l'autisme de leur enfant.

ainsi à l'université de Nantes comme à celle de Picardie ce sont des zozos pareils qui forment les nouveaux psychologues y compris les psychologues scolaires....effrayant, non?
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Harpo » 23 Jan 2012, 11:29

Canardos, tu m'amuses parfois par ta façon de réagir quand tu ne lis qu'à moitié.

La psychanalyste que je citais ne défend pas du tout Freud (et moi, encore moins), elle dit ceci :

a écrit :Moi, psychanalyste grâce à Lacan, je veux DIRE qu’Onfray est là quand il est temps.
Oui, et le temps dira ce que l’on fera de Freud ; et des lois de SON inconscient !
Personnellement, je n’ai jamais souscrit à ses lois ; je pense que la haine n’est pas la solution, ni ce langage mortifère qui plonge un patient dans un passé révolu, et le garde prisonnier de sa souffrance et de son impossible sortie.
Freud a oublié le vivant ! Il a tout misé sur le sexe et le sexuel et les pulsions mortifères ; il y a du malsain dans sa théorie ; il y a du malsain dans sa pratique ; enfin il y a du malsain dans sa personnalité.
Le sexuel, c’est le pouvoir de l’un sur l’autre. Le transfert né d’un pouvoir, d’un pouvoir parental perpétué à vie si l’on y reste inscrit !
Le sexué c’est la reconnaissance de l’un et de l’autre.


Ce que je voulais souligner, c'est que même chez les psychanalystes qui enfoncent Freud, il n'y a absolument aucune rigueur intellectuelle :

- Elle se réfère à Lacan, qui comme tu le dis est pire que Freud pour sa misogynie et qui lui, n'a jamais rejeté Freud.
- Elle se réfère à la relativité générale, ce qui lui permettrait de figurer au palmarès du charlatanisme établi par Sokal et Bricmont si elle avait quelque notoriété.

Tout cela pour dire que, paniquée par le naufrage de la psychanalyse et craignant pour son avenir elle se raccroche à une bouée de sauvetage en béton armé.

Quant au lien que je donnais sur une tentative de défense de Freud à propos de sa misogynie, il comporte bien des citations de Freud lui-même condamnant la place de la femme dans la société bourgeoise et le rôle qu'on lui assigne, ne lui permettant pas l'épanouissement sexuel, ce qui serait la cause de l'infériorité intellectuelle de beaucoup d'entre elles.

Devais-je dire que je ne suis pas du tout convaincu par ces arguments et que tout le Freudisme est imprégné d'un mépris des femmes inadmissible. Il s'agissait simplement de montrer comment des féministes ont pu être trompées et se réclamer de Freud. Tout ceci pour dire qu'il ne suffit malheureusement pas de quelques citations hors de leur contexte pour convaincre ceux qui croient encore au caractère révolutionnaire de la doctrine de Freud. Ce ne sont pas tous des idiots incapables d'argumenter. Les lecteurs de Freud comme ceux de la Bible ou du Coran ont la chance de trouver dans leurs livres tout et et son contraire et une citation isolée n'a aucune chance de les convaincre.

Ce qui peut peut-être les rapprocher de la raison, c'est de mettre l'accent sur les contradictions dans les écrits de Freud. Et surtout de dresser un bilan objectif des échecs patents de la psychanalyse freudienne, de ses falsifications manifestes (depuis Freud jusqu'à Lacan et Bettelheim) et des dégâts considérables qu'elle a engendré, en particulier par son soi-disant traitement de l'autisme.
Harpo
 
Message(s) : 94
Inscription : 03 Jan 2004, 19:47

Message par canardos » 23 Jan 2012, 12:01

Harpo, tu avais mis un lien sur un texte qui defendait Freud et le présentait comme le premier génie féministe. rien que ça....extraits de Freud à l'appui...

et apres tu as parlé de la psychanalyste maryse touboul qui se dit lacanienne mais qui defendait Onfray contre Freud...

j'ai cru que c'était ma meme personne qui d'une part dédouanait freud de l'accusation de mysoginie et qui d'autre part lui reprochait sa vision de l'inconscient tout en reprenant les impostures pataphysiques de lacan...

mes excuses....j'ai lu trop vite...

cela dit lacan et ses disciples ont me semble-t-il une vision encore pire sur les femmes que la premiere génération de freudiens. ce sont eux qui ont le plus enfoncé les parents d'enfants autistes et les autistes...ce sont des lacaniens pur jus qu'ont interviewe dans le film le mur.

apres maryse touboul est quand meme une lacanienne atypique parce que ce sont les lacaniens qui ont le plus tiré sur onfray et son livre...

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Harpo » 23 Jan 2012, 12:09

a écrit :cela dit lacan et ses disciples ont me semble-t-il une vision encore pire sur les femmes que la premiere génération de freudiens. ce sont eux qui ont le plus enfoncé les parents d'enfants autistes et les autistes...ce sont des lacaniens pur jus qu'on interviewe dans le film le mur.

apres maryse touboul est quand meme une lacanienne atypique parce que ce sont les lacaniens qui ont le plus tiré sur onfray et son livre...


Tout à fait d'accord avec ça.
Harpo
 
Message(s) : 94
Inscription : 03 Jan 2004, 19:47

Message par Zorglub » 23 Jan 2012, 12:34

Très intéressant tout cela.

C'est dingue de voir comment la psychanalyse rend hystériques ses défenseurs.
Zorglub
 
Message(s) : 984
Inscription : 27 Fév 2009, 01:26

Message par Jacquemart » 23 Jan 2012, 13:57

Si je peux m'inviter dans ce débat - qui ne porte pas sur un sujet où je me sens particulièrement armé - il me semble qu'on peut s'envoyer à la tête des noms d'oiseau et des protestations d'honnêteté à n'en plus finir sans que ça avance d'un poil.

Canardos et Luc Marchauciel s'appuient sur ce qu'ils présentent comme un fait : le bilan nul de la psychanalyse en matière thérapeutique (c'est même une litote, puisqu'ils affirment à la suite de bien d'autres que les cas de guérison étaient bidonnés). C'est cela qui éclaire le reste (et réciproquement). Je ne suis pas à la place de Granit, mais je pense qu'il serait plus convaincant s'il présentait des éléments qui contredisent cette affirmation.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par Bertrand » 23 Jan 2012, 14:02


Granit, je n'ai pas l'impression que tu répondes aux arguments des uns et des autres, justement.

Alors, tu peux choisir de parier sur le pourrissement de ce fil et faire ton possible pour qu'il en soit ainsi.
La modération ne le tolèrera pas, ni de toi ni de personne d'autre d'ailleurs.

Et il serait bien de revenir au sujet du fil, sujet fort intéressant tout comme la plupart des interventions autour de "l'autisme mieux compris ?"





Avatar de l’utilisateur
Bertrand
 
Message(s) : 732
Inscription : 25 Juil 2003, 15:27

PrécédentSuivant

Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 26 invité(s)