(luc marchauciel @ dimanche 19 février 2012 à 17:49 a écrit : Note : Gaby, j('éai vu que dans ta liste de riches concepts freudiens, tu inclus la noption de lapsus. T'y crois à ces trucs ?
Si par mégarde j'écris par exemple "lapsuce" plutôt que "lapsus", tu vas y voir un signifiant vachement profond à propos d'un truc que je refoule ?
Ca dépend. Je suppose que c'est une réponse qui ne va pas te convenir, mais oui, ça dépend. Ce ne serait pas forcément un lapsus, ça peut en être un, et même si c'en était un, j'aurai toujours conscience que mon interprétation peut être erronée.
Est-ce que j'y "crois", acte de foi, c'est une formulation particulière. Je peux te répondre que l'idée de lapsus m'a en tout cas permis d'éclairer de façon, il me semble, pertinente des éléments de ma psychologie à différents moments donnés. C'est une idée opérante. Je n'ai pas beaucoup de doute là-dessus. Je n'ai pas de grande prétention à coller des concepts ambitieux à ma seule expérience (comme certains que tu moques), mais je sais au moins que des lapsus, j'en ai exprimé de beaux, et pas juste des amusants.
Et oui, le refoulement de sentiments, entre autres phénomènes, ce sont des choses que j'ai expérimentées de façon trop bouleversante pour douter de l'utilité de l'idée. Si certains comme toi n'ont pas besoin des propositions d'interprétations de la psychanalyse devenues des lieux communs de la pensée, et bien, très franchement, tant mieux pour eux. :smile: On peut vivre, et même très bien, sans "croire" (je prends ton mot) en l'inconscient. Pour d'autres en souffrance, s'interroger sur la signification de rêves par exemple, c'est de l'ordre de l'indispensable.
Tout ça n'est pas affaire bourgeoise, pour répondre une fois encore au commentaire outrancier de Satanas sur le sujet. Je crains que si tu demandes à n'importe quel jeune travailleur s'il a plus souffert de misère matérielle ou de misère affective, malgré la crise, il risque fortement de parler de la deuxième avec une émotion autrement plus saisissante... Sans même parler de tout ce qui fait le quotidien dans sa complexité, où les revendications syndicales ne recouvrent pas l'intégralité de l'expérience humaine...
Pour ta négation de la nature méthodique de la psychanalyse, écoute, je crains vraiment que tu ne sais pas de quoi tu parles. Oui, la psychanalyse, c'est une enquête historique égocentrée avant toute chose, tandis que les traitements alternatifs, s'ils ne s'y refusent pas totalement, n'en font pas la clef de l'accompagnement du patient dans son rétablissement. Une confidence, j'ai traversé une belle période de crise pour des raisons que je ne détaillerai pas, qui m'a fait voir quelques lieux de santé et quelques médecins. C'est bien malgré mes réticences qu'on a fini par me proposer une analyse. J'ai essayé quelques trucs. Tout n'est pas bon dans l'analyse, on entend de belles conneries, mais sa base fondamentale est un acquis précieux.