étude falsifiée sur la nocivité des portables

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par luc marchauciel » 27 Nov 2011, 16:27

Voici un commenatire bien sarcastique de la dernière enquête en date censée mettre en lumière les dangers des ondes électro-magnétiques, enquête qui a comme d'hab été relayée par les médias au cerveau en mode OFF qui jouent leur rôle de marchands de peur.

Mais le plus intéressant est peut être d'aller d'abord soi -même voir la publication des résultats sur le site de l'assoc en question, et de s'amuser à y retrouver les biais (énormes) qui la rendent caduque.

Ready ? Go :

http://www.asef-asso.fr/attachments/1010_R...%20-%20ASEF.pdf


Et donc voici le commentaire dont je parlais plus haut :

http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-..._actu_pro.phtml

ATTENTION, SPOILER :

Mon préféré dans l'enquête, c'est le graphique ciruclaire en haut d ela page 2 à propos des impacts de ceci ou cela sur la santé des gens.
ça me rapelle ces sondages sur le site des journaux qui te demandent des trucs du genre :

"Préférez vous travailler plus ou gagner moins ?"

et qui t'expliquent ensuite à partir des réponses que les français ont bien compris qu'il faut gagner moins ou bien travailler plus, et qu'ils sont prêts à le faire.

Cette daube a pourtant été reprise par des médias, je sais pas dans quelle mesure. J'avais vu un gros papier dans Le Dauphiné Libéré qui à partir de ces chiffres bidons expliquait que le danger des ondes est maintenant solidement établi, et France Info (rien que ça) a aussi tenu le même discours :

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1753

France Info affirme carrément que désormais "le doute n'est plus permis".
Et un minimum d'intelligence, c'est autorisé ?
luc marchauciel
 
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Message par artza » 28 Nov 2011, 07:33

Qu'elle influence peut avoir ce genre d'informations bidonnés sur l'usage immodéré du portable par beaucoup de jeunes et quelques barbons?

Apparemment aucun.
artza
 
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par luc marchauciel » 11 Mai 2014, 11:42

Il vient peut-être d'y avoir la première mise en évidence d'un problème lié aux ondes électro-magnétiques.
Mais ça n'a pas granb chose à avoir avec lé délires technophobes:

Le rouge-gorge perturbé par la pollution électromagnétique


Par Leslie Bourrelier
Publié le 09/05/2014


Selon une étude allemande, l'oiseau pourrait disparaître des zones urbaines. Les signaux radio AM et les appareils électroniques perturbent son système sensoriel et sa capacité d'orientation migratoire.



Le rouge-gorge perd le nord. C'est ce que révèle une étude de l'université allemande d'Oldenbourg publiée dans la revue Nature mercredi. La pollution électromagnétique brouille totalement le sens de l'orientation des rouges-gorges qui, comme beaucoup de passereaux, se repèrent grâce au champ magnétique terrestre lors de leurs migrations. Et ce ne sont pas les émetteurs de téléphonie mobile et leurs hautes fréquences qui sont à blâmer mais les signaux radio AM et les équipements électroniques. Ils provoqueraient la désertion du rouge-gorge des zones urbaines.

Entre 2004 et 2006, les scientifiques ont remarqué que les rouges-gorges ne parvenaient plus à s'orienter lorsqu'ils passaient à proximité du campus de l'université d'Oldenbourg. Afin de mieux comprendre ce phénomène, ils ont effectué pendant sept ans plusieurs expériences. La première consistait à construire de petits abris en bois munis d'un grillage en aluminium relié au sol. Ainsi le rayonnement électromagnétique est bloqué mais le champ magnétique terrestre reste intact. «L'effet observé sur les facultés d'orientation des oiseaux a été spectaculaire: avec les écrans d'aluminium en place, les oiseaux trouvaient leur route migratoire normale», souligne l'étude.

Disparition des rouges-gorges dans les villes

Suivent alors une série d'expériences dont le but est de déterminer ce qui désoriente le rouge-gorge. En retirant les écrans en aluminium des abris, les scientifiques concluent que c'est le «bruit électromagnétique» produit par les activités humaines et les équipements électroniques du quotidien qui perturbe la boussole des oiseaux.

Plus grave, les rouges-gorges sont sensibles à une large gamme de fréquences, et à des intensités dont certaines sont étonnamment faibles et inférieures aux valeurs recommandées pour les humains par l'Organisation mondiale de la Santé. L'intensité des ondes perturbatrices est 1000 fois inférieure à celle des téléphones portables. Pour confirmer cette hypothèse, l'étude rapporte que le comportement des oiseaux situés à plus d'un kilomètre des zones urbaines était normal.

Hervé Cadiou, un spécialiste de la perception magnétique interrogé par Le Monde nuance la possibilité d'un lien entre le bruit électromagnétique et la disparition de certains oiseaux migrateur des espaces urbains. «Effectivement, de moins en moins de ces animaux évoluent en zone citadine, mais davantage de recherches sur l'impact des ondes électromagnétiques sont nécessaires pour établir une relation directe, explique Hervé Cadiou. «Cependant, il est nécessaire de prendre conscience que les espaces urbains sont complètement saturés en termes de bruit électromagnétique, ce qui n'est pas sans conséquence.»




http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/05 ... etique.php

t
luc marchauciel
 
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par luc marchauciel » 11 Mai 2014, 11:45

Un communiqué de l'académie de médecine autour du délire politicien sur les Electro Hyper-Sensibles, qui enrichit quelques charlatans

ELECTROSENSIBILITE

L’Académie de médecine désapprouve le financement public de dispositifs « anti-ondes »




Le Conseil Général de l’Essonne vient d’accorder une aide financière à une personne électrosensible, à qui le statut de maladie professionnelle avait été refusé, pour lui permettre d’acquérir des dispositifs « anti-ondes » supposés l’aider à surmonter son « handicap »…

L’Académie de médecine s’interroge sur la pertinence de cette décision et considère qu’il est de son devoir d’alerter l’opinion publique et les décideurs à tous les niveaux sur le risque d’encourager des pratiques inutiles et coûteuses et de cautionner officiellement un commerce ayant pour objet de vendre des dispositifs destinés à protéger des ondes de radiofréquence dont l’innocuité dans les conditions règlementaires de leur utilisation est reconnue par la communauté scientifique.

L’Académie s’étonne qu’une telle pratique soit financée sur des fonds publics, parce que :

- légitimer de la sorte ces dispositifs anti-ondes revient à conforter une croyance dans la réalité de l’effet des ondes sur l’organisme, alors que, d’une part nous ne disposons physiologiquement d’aucun système sensoriel sensible à ces ondes et que, d’autre part, plus de 40 études en aveugle à travers le monde ont démontré que les personnes électrosensibles incriminent les ondes sans savoir faire la différence entre un émetteur de radiofréquences éteint ou allumé (1) ;

- aucune étude sérieuse ne confirme l’efficacité des dispositifs anti-ondes sur la santé, sinon des arguments d’autorité comme des articles de vulgarisation sur les rayonnements des téléphones mobiles, voire des constats d’huissier sans la moindre valeur scientifique, mais susceptibles cependant d’impressionner par leur caractère « officiel » ;

- aucune réglementation n’empêche d’habiles commerçants de se lancer sur ce marché, d’autant plus florissant qu’il est alimenté par une inquiétude largement distillée dans les médias et que ces produits s’adressent à des personnes particulièrement fragiles ;

- ces dispositifs sont en principe interdits de publicité puisque, en application des articles L. 5122-15, L. 5422-12, L. 5422-14 et R. 5122-23 à R. 5122-26 du code de la santé publique, « la publicité pour un objet, appareil ou méthode présenté comme bénéfique pour la santé est interdite lorsqu’il n’est pas établi que ledit objet, appareil ou méthode possède les propriétés annoncées ».

L’Académie déplore que le battage médiatique mené autour d’une décision administrative isolée, scientifiquement infondée et médicalement contre-productive, n’accentue encore les troubles de ces personnes et ne suscite la survenue d’autres cas.

L’ Académie regrette le détournement des personnes électrosensibles des circuits de prise en charge médicale. Elle rappelle que les 12 sites dédiés créés dans des hôpitaux, sur tout le territoire, sont boycottés à l’appel d’associations qui voudraient que la France reconnaisse l’électrosensibilité comme un handicap dû aux ondes. Ces associations s’appuient sur l’exemple de la Suède, en « oubliant » de préciser que ce pays a aussi officiellement déclaré s’associer à la communauté scientifique internationale pour considérer que ce handicap n’est pas lié à l’effet des champs électromagnétiques. Les sujets se considérant électrosensibles éprouvent une réelle souffrance ; cet état peut entraîner un lourd handicap, qui doit être pris en charge comme une affection à part entière, sans tromperie sur son origine et non en arguant d’une sensibilité aux ondes dont le traitement relèverait de « dispositifs anti-ondes » ou de « zones blanches ».

L’Académie met en garde contre des allégations inexactes sous le couvert d’un « débat scientifique » qui n’a pas lieu d’être puisque le consensus sur ce point est largement acquis avec la totalité des instances scientifiques mondiales, européennes ou nationales (Organisation mondiale de la santé, « Scientific commitee on emergent and newly identified health risks », Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail). Les Académies (médecine, sciences, technologies) ont pris position sur cette question à plusieurs reprises (2) et continueront à lutter dans l’intérêt de malades qu’il convient de soigner.

L’ Académie s’inquiète de l’absence de réaction des autorités face à une mesure qui malgré ses apparences compassionnelles reste une tromperie envers les électrosensibles. Favoriser le commerce des dispositifs anti-ondes, c’est duper des personnes fragiles sur la foi de fausses allégations et de références pseudo-scientifiques, comme le rapport Bioinitiative, dont le principal auteur, Cindy Sage, propose de tels dispositifs sur internet (3).

L’Académie estime qu’un pas de trop a été franchi dans le déni scientifique et l’erreur médicale, et qu’il est urgent de protéger les consommateurs, en particulier en matière de santé, contre l’expansion incontrôlée de thérapies douteuses.

(1) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15784787

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19681059

(2) http://www.academie-medecine.fr/publication100036100/

http://www.academie-medecine.fr/publication100100257/

http://www.academie-medecine.fr/communi ... t-sante-2/

(3) http://www.silcom.com/~sage/emf/cindysage.html

luc marchauciel
 
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par logan » 11 Mai 2014, 20:23

Pas trop envie d'hurler avec les loups de la telephonie. Exemple :

http://www.bfmtv.com/societe/dangerosit ... 23622.html

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a rendu mardi, en plein déploiement de la technologie 4G et de l'utilisation grandissante des supports sans fil, ses conclusions sur les effets des ondes électromagnétiques. Ce texte est le fruit de deux ans de travaux aux cours desquels le groupe de 16 experts a passé en revue des centaines d'études scientifiques.

>> Les principales annonces de l'Anses

Risques multiples

Depuis le dernier rapport de l'Anses, publié il y a quatre ans, des centaines d'études publiées à l'étranger démontrent en effet des risques liés à l'utilisation des portables: perturbation du sommeil, effets sur la fertilité mais aussi risques de cancer, confirmés par l'Organisation mondiale de la santé en 2011.

Des données indiscutables selon certains scientifiques. "On ne doit pas utiliser un portable plus de 20 minutes par jour par séquences de 6 minutes, sinon, et d'autant plus chez les moins de 20 ans, il y a un risque de tumeur cérébrale du côté de la tête où l'on utilise le portable voire de maladie d'Alzheimer de sujets jeunes", explique le cancérologue Dominique Belpomme.

Au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l'Anses a décidé en 2011 la mise en place d'un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d'experts "radiofréquences et santé" ainsi qu'une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques.

Augmentation des risques avec les nouvelles technologies

Ces risques pourraient s'accroître avec le développement de technologies comme la 4G, qui ne cessent d'amplifier l'exposition des populations aux ondes, via les smartphones, les tablettes et les antennes relais.

Pourtant, les utilisateurs de portables sont de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes. Et rares sont ceux qui prennent des précautions face au risque de surexposition.

Pour les associations, il y a urgence à réglementer les installations de téléphonie. "Ces appareils créent une telle addiction que l'on a énormément de mal à faire passer le message de risque", déplore Janine Le Calvez, présidente de PRIARTéM, une association luttant pour la réglementation des implantations d'antennes relais pour la téléphonie mobile.

"On est un peu dans la même situation que pour la cigarette". Selon une récente étude suédoise, une personne qui a utilisé 25 ans un téléphone portable a trois fois plus de chance de développer une tumeur maligne au cerveau.
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par luc marchauciel » 11 Mai 2014, 22:39

Complètement bidon, le papier de BFMTV
Les références sont nazes (Belpomme et Priartem, sérieux ! Ils n'ont rien à voir avec la communauté scientifique qui travaille sur le sujet). Le truc sur l'OMS est une déformation de la position de cet organisme (qui classe les OEM comme cancérogène au même niveau que le café) Etc.
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par lucifer » 12 Mai 2014, 09:19

Cet article de BFMTV se mélange quelque peu les pédales.Il faut distinguer les effets produit par l'émetteur(les antennes)du recepteur(le tel.mobil).

A ma connaissance,il n'y a pas d'études sérieuses qui ont pu constater des"dégats"provoquer par les antennes émettrices autre que subjectifs(je sais qu'il y a une antenne sur le toit de mon immeuble alors j'en ai des migraines,.....la nuit j'y pense alors je ne dort pas.....etc...etc.

Par contre des études ont pu constater qu'un usage éxcesif du portable peut provoquer une surchauffe du cerveau du coté de l'oreille utilisatrice,bien que minime cela peut avoir des effets nocifs a la longue.Donc,oreillette,et mobil dans la poche(et pas n'importe laquelle,attention a ne pas réchauffer, les testicules).

A,j'oubliai,une anecdote pour finir:Dans une ville de l'est,des antennes relais avaient été installées a la vue de tous.Dans les jours qui ont suivis,des plaintes ont été enregistées,accouphenes,migraines,manque de sommeil et meme des nausées.Or,les enquetteurs ont pu constater que ces antennes n'avaient pas encore été mises en service et qu'elles étaient incompletes.
lucifer
 
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par logan » 14 Mai 2014, 20:52

Le parisien : Portable à haute dose : le danger se confirme

Une nouvelle étude française pointe une augmentation du risque de tumeurs cancéreuses chez ceux qui utilisent leur téléphone plus de quinze heures par mois.

Frédéric Mouchon | Publié le 13.05.2014, 07h06

À consommer avec modération. Faudra-t-il bientôt apposer sur les téléphones portables cet avertissement à l'attention des accros du mobile ? Une étude réalisée par une équipe de chercheurs français, publiée dans la revue scientifique « Occupational and Environmental Medicine », associe utilisation intensive du téléphone portable et risque accru de contracter une tumeur au cerveau.

Après avoir mené une enquête épidémiologique auprès de personnes atteintes de méningiomes et gliomes (des tumeurs cancéreuses) en Gironde, dans le Calvados, la Manche et l'Hérault, les chercheurs ont établi un lien entre l'apparition de gliomes et l'utilisation massive, et pendant plusieurs années, du téléphone portable chez certains sujets.

Alors que les Français passent en moyenne 2 h 30 par mois pendus à leur portable, l'équipe de chercheurs de l'Institut de santé publique d'épidémiologie et de développement (Isped) de l'université de Bordeaux a observé une augmentation des risques de tumeur cérébrale au-delà de 15 heures d'appel par mois (soit une demi-heure par jour !), par rapport à des utilisateurs non réguliers.

D'après cette étude, les risques de gliomes ou de tumeurs temporales sont plus élevés pour les utilisateurs professionnels (commerciaux, vendeurs...) vivant en zone urbaine. « Cette étude montre que le risque de contracter un gliome est multiplié par deux pour les utilisateurs de longue durée d'un portable », souligne le médecin épidémiologiste Annie Sasco. « Il faut raison garder, rassure de son côté le directeur de l'Isped Roger Salamon. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui téléphonent vont avoir une tumeur au cerveau »

Pour la présidente de l'association Priartem (Pour une réglementation des implantations d'antennes-relais de téléphonie mobile), cette étude devrait au contraire pousser les autorités françaises à lancer une campagne nationale d'information et de prévention. « Combien de preuves faudra-t-il avant qu'on ne lance de réelles mesures de protection de la population, notamment des enfants qui commencent à utiliser un portable dès l'âge de 13 ans ? » fulmine Janine Le Calvez.

Même l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) reconnaît que « des interrogations sur la possibilité d'effets à long terme ne peuvent être écartées, particulièrement dans le cas d'utilisateurs intensifs ». L'Inpes rappelle par ailleurs que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé « cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques de radiofréquences, « y compris ceux émis par les téléphones portables et sans fil ».
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Re: une étude falsifiée sur la nocivité des portables

Message par luc marchauciel » 15 Mai 2014, 17:19

http://www.mac4ever.com/dossiers/89731_ ... ntroversee


Téléphone et cancer du cerveau : l'emballement médiatique après une étude controversée



Par Didier


Le 9 mai dernier, un groupe de chercheurs de l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement de Bordeaux publiait une énième étude sur l'impact possible des ondes de téléphones portable sur la santé. Comme souvent, on ne sait pas trop pourquoi une étude ressort plus qu'une autre dans la presse, mais l'AFP a décidé de mettre les gros titres pour cette dépêche qui a été reprise par la quasi-totalité des médias internationaux depuis hier.

Il n'est pas ici question de détailler tout le document (que vous pouvez vous procurer sur cette page) mais plutôt d'analyser un peu la façon dont le sujet a été traité compte tenu des informations à disposition. La quasi-totalité des médias généralistes ont titré que « 30 minutes d'utilisation quotidienne de son portable doublerait les risques de cancer du cerveau ». Ce genre de déclaration a vite fait de créer un vent de panique et d'affoler la population. Certains sites (comme ici, chez Doctissimo) rapportent d'ailleurs l'information d'une drôle de façon, sans aucun sens critique et sans prendre le temps de lire les conclusions de l'étude, de quoi rendre tout néophyte sacrément inquiet à la vue de son iPhone.

Mais que dit exactement l'étude ? Les premières ligne des résultats sont pourtant claires : « Il n'y a pas de lien entre utilisation du téléphone portable et tumeur au cerveau. » Ce sont les chercheurs eux-même qui le disent. En revanche, ils ont noté une relation statistique entre la présence d'un gliome (tumeur cérébrale bénigne ou maligne, notez la nuance) et les très gros utilisateurs de téléphone portable (on y revient plus bas). Il faut savoir que ce fameux « risque » tant décrié est naturellement de 5 à 6 pour 100 000 individus dans la population, et selon l'étude, il passerait à 8 à 10 pour 100 000 en cas d'usage à« haute dose ». Un risque qui reste donc très faible (même doublé), on est par exemple très loin des risques d'AVC créés par une surconsommation de tabac et l'alcool. Mais soit, pourquoi pas. Qu'appelle-t-on alors un usage « à haute dose » ? L'étude démontre un effet à partir de 30mn par jour environ, là où la moyenne française est de 2,5H... par mois. En imaginant que tout ceci soit exact, le niveau de risque combiné à celui de la population à risque (commerciaux, VRP...) reste donc extrêmement faible.




Maintenant, la question que se posent rarement les journalistes, lorsqu'ils traitent ce type de sujet, concerne les dispositifs mis en place pour l'étude en question. Nos valeureux chercheurs ont utilisé ce qu'on appelle une étude « cas-témoins », c'est à dire qu'ils ont pris une population de personnes malades (447 personnes atteintes de tumeurs bénignes ou malignes du SNC (253 gliomes et 194 méningiomes), diagnostiquées entre juin 2004 et mai 2006) et ils sont allés chercher des « témoins » dans la population nationale, en doublant cette fois l'échantillon. On pourrait déjà être un peu critique sur la taille de l'échantillon, ici assez faible d'autant que l'usage du téléphone est rarement le même pour tous (type d'appareil, DAS variant, oreillettes, kit main-libre etc.). Suivant les personnes, certains ont d'ailleurs eu leur premier appareil à des âges très différents.





Ensuite, il est intéressant de voir comment l'usage des téléphone a été rapporté. Ici, pas de mesure précise, mais uniquement des témoignages : il a été demandé à chacun d'estimer (!) la durée et la façon dont il utilise son téléphone. On pourrait d'ailleurs imaginer que les malades aient tendance à exagérer l'usage qu'ils en ont eu, associant de fait, le cancer au téléphone. Mais lorsqu'on continue de lire la description de la méthodologie, on apprend que pour certains patients, trop malades pour répondre, ce serait en fait l'entourage proche (sic) qui aurait fournit les données d'utilisation. (Quand bien même ma propre femme me connait bien, je doute qu'elle puisse estimer le nombre d'heures que je passe par mois au téléphone...). Il parait bien étonnant de baser une étude chiffrée sur de simples déclarations : qui parmi nous peut vraiment mesurer (avec une précision raisonnable) le nombre d'heures d'appels sans consulter ses factures ?

Comme vu plus haut, l'étude conclut finalement très clairement qu'il n'y a pas de différence notable entre le groupe témoin et le groupe infecté. C'est en fait seulement en sélectionnant 20% de la population étudiée, et qui se dit oralement « grande consommatrice » que l'étude statistique laisse entrevoir un doute. Je ne suis pas statisticien, mais on n'en arrive ici à étudier des échantillons d'échantillons sur base de simple déclarations.

Plus étonnant encore, cette étude n'arrive pas du tout aux conclusions des (rares) études ayant mis en lumière un possible lien entre cancer du cerveau et utilisation du téléphone. Par exemple, les précédentes recherches tentaient de prouver que le cancer se développait du côté où l'on place habituellement le combiné : celle-ci prouve exactement le contraire. D'autre part, cette étude tend à montrer que les utilisateurs urbains sont plus touchés que les campagnards... ce qui parait bien étonnant, lorsqu'on sait qu'un téléphone émet bien plus fort lorsque les antennes sont éloignées, que dans des zones de fortes densité, mieux équipées.

Alors que conclure ? Pas grand chose, et surement pas ce qu'on a pu lire ici et là. D'autre part, comme on vous l'a sans doute appris au lycée, pour qu'une étude soit validée par la communauté scientifique, il faut qu'elle ait été au moins reproduite une fois et que le groupe de chercheur arrive aux même conclusions avec les mêmes données de départ, ce qui n'est pas encore le cas ici.

Evidemment, rares sont les journalistes à cumuler une expertise de statisticien et de cancérologue, mais je reste vraiment surpris de la façon dont la presse traite ce type de sujet, et ce, à chaque fois que l'on évoque les ondes électro-magnétiques. Pourquoi diable prendre toujours le parti d'affoler la population ? Pour vendre du papier, sans doute.


luc marchauciel
 
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