Jean-Claude Pecker

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Jean-Claude Pecker

Message par com_71 » 25 Avr 2020, 08:09

Ce foutu virus nous a fait passer sous silence le décès de J.C. Pecker, grand scientifique, bon vulgarisateur, le 20 février 2020.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Pecker

La nécro du Monde
Par Pierre Barthélémy Publié le 26 février 2020 a écrit :La mort de l’astrophysicien Jean-Claude Pecker

Ancien directeur de l’Institut d’astrophysique de Paris, grand vulgarisateur, il a tenu la chaire d’astrophysique théorique du Collège de France pendant vingt-cinq ans. Il est mort le 20 février, à l’âge de 96 ans.


Quand il rédigea l’« autoanalyse » de son parcours, l’astrophysicien Jean-Claude Pecker, mort jeudi 20 février à Port-Joinville (Vendée) à l’âge de 96 ans, commença son texte ainsi : « Mes souvenirs d’enfance, aussi loin que je puisse remonter, mettent l’astronomie au cœur de mes rêves. Mon père était scientifique, ma mère littéraire ; le ciel était, entre Voltaire et Einstein, un carrefour des influences. » Il faut croire que l’influence paternelle l’emporta car, bien que lauréat du concours général de dessin, Jean-Claude Pecker prit à ce carrefour le chemin de la science.

C’est dans cette option qu’il est reçu à l’Ecole normale supérieure en août 1942. Epoque dangereuse quand on est, comme lui, issu d’une famille juive. Jean-Claude Pecker part à Grenoble et passe la fin de la guerre dans la clandestinité, alors que ses parents, arrêtés puis déportés, meurent à Auschwitz. Après la Libération, il revient à Paris terminer son cursus rue d’Ulm, puis enchaîne avec une thèse en astrophysique théorique. En collaboration avec Evry Schatzman (1920-2010), il va relancer ce domaine en France. Les deux hommes publieront d’ailleurs en 1959 une Astrophysique générale (Masson & Cie), « un ouvrage, comme l’explique Pierre Léna, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, qui fut la bible scientifique de ma génération ».

Le Soleil, « la passion de sa vie »

Jean-Claude Pecker s’intéresse à la physique des atmosphères stellaires et en particulier à celle des étoiles qui nous est la plus familière, le Soleil, « qui restera la passion de sa vie », souligne Pierre Léna. Lequel ajoute : « Au début des années 1950, on ne comprenait que bien peu le fonctionnement de l’atmosphère solaire. Jean-Claude Pecker a ouvert un grand chantier que ses élèves ont suivi. »

Il donne également l’impulsion dans un autre domaine, en rédigeant en 1957 – juste après le lancement du Spoutnik soviétique –, avec Jacques Blamont, ce qui deviendra la feuille de route de l’astronomie française depuis l’espace. Un plan connu sous le nom de « programme de Versailles », car les deux hommes l’élaborent en trois jours dans l’appartement de fonction dont le père de Jacques Blamont dispose au château du Roi-Soleil…

Les postes s’enchaînent pour Jean-Claude Pecker. D’abord maître de conférences à Clermont-Ferrand, ensuite astronome à l’Observatoire de Paris, directeur de l’observatoire de Nice, puis directeur de l’Institut d’astrophysique de Paris dans les années 1970. Entre-temps, il a été élu à la chaire d’astrophysique théorique du Collège de France, qu’il tiendra pendant un quart de siècle, de 1964 à 1988. Il est élu correspondant de l’Académie des sciences en 1969, membre en 1977. Pendant les années 1960, il est également très actif au sein de l’Union astronomique internationale où il occupe le poste de secrétaire général de 1964 à 1967 et dont il dessinera même le logo !

Dans le combat rationaliste

Outre ses travaux sur les étoiles, Jean-Claude Pecker s’intéresse à la cosmologie, avec un regard un tantinet sceptique porté sur le modèle standard, qui décrit l’Univers actuel comme issu du Big Bang. « Il pensait qu’il fallait rester ouvert à d’autres idées, à des modèles différents. » Jean-Claude Pecker s’engage aussi dans le combat rationaliste. Il présidera d’ailleurs l’Association française pour l’information scientifique de 1999 à 2001. « Il était convaincu que la raison devait être à l’œuvre dans les décisions humaines, mais il agissait en homme tolérant, dit Pierre Léna. Il était tout sauf un sectaire du rationalisme. » Auteur de plusieurs livres de vulgarisation, conférencier, attentif à la place de l’astronomie à la Cité des sciences et de l’industrie de La Villette, Jean-Claude Pecker se consacre aussi à la transmission de la science au public.

« C’était un travailleur acharné, se souvient Pierre Léna. Il vivait tout à fond, ses amitiés, ses recherches comme ses aquarelles ou ses dessins à la plume. » La biographie de l’homme est si riche qu’il semble avoir bénéficié de plusieurs vies pour la remplir autant. On ne saurait terminer cet inventaire sans citer la dernière corde à l’arc de cet homme qui en eut tant, la poésie. Jean-Claude Pecker avait publié, à 90 ans passés, plusieurs recueils, dont Galets (Z4 Editions, 2015), qui se termine ainsi : « (…) Et la pierre au galet et le galet au sable et le sable à la mer – et la mer en fait quoi ? le vieillard s’est levé et s’en va ; est-ce moi ? »
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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