a écrit : Barnabé,
Si tu considères que la métaphysique d'aristote est idéaliste, je t'invite à relire cette métaphysique car tu l'as vus à l'envers.
Il est le premier à avoir fait le primat de la réalité sur la pensée. Le premier à qui on donne le terme "philosophie réaliste", car comme je l'ai souligné plus haut il ne part pas du "je suis", mais du "ceci est".
Bref tu as le droit de critiquer la métaphysique, mais je t'en prie ne la caricature pas.
Et bien il se trouve que je n'ai pas une folle envie (ni le temps au demeurant) de relire intégralement la métaphysique d'Aristote, mais que je l'ai encore (dans les grandes lignes) en tête, donc je vais quand même répondre.
Mais le fond ne concerne pas Aristote. Je ne nie pas qu'il y ait eu bien des matérialistes qui n'étaient pas dialecticiens (qu'on songe seulement à ceux du XVIIIème siècle). Mais ce que j'affirme (et je ne l'ai pas non plus inventé), c'est que le seul moyen d'être matérialiste de manière conséquente, c'est en ayant recours à la dialectique (de la même manière d'ailleurs qu'être pleinement dialeticien nécessite d'être matérialiste et c'est la critique essentielle de Marx à Hegel). Mais plutôt que de longs développement sur l'histoire de la philosophie, il n'y a qu'à voir où te mène ton raisonnement sur l'origine de l'homme (et pour te faire plaisir je vais décomposer le raisonnement de manière bien formelle).
1- on considère qu'il y a deux entités distincts. L'être (la réalité, la chose) et le néant.
2- le néant reste le néant puisque c'est le rien en tant que rien
3- il existe une capacité, isolable définie par elle même (donc par son essence) qu'on appelle réflexivité
4- on suppose que le singe n'a pas, même à l'état latent cette capacité
5- En vertue de 2 les descendants du singe ne l'on pas non plus
6- Or l'homme l'a.
7- Donc l'homme n'appartient pas à la descendance d'un singe
Outre que cela nie les théories scientifiques les mieux établies (mais ce n'est sans doute pas un problème dans les cieux immaculés de la philosophie), cela pose une question: mais alors, elle vient d'où cette reflexivité?
Elle n'apparaît visiblement pas au cours de l'évolution (car le raisonnement sur le singe peut être reproduit à l'identitique jusqu'aux premiers organisme unicellulaires, d'autant plus facilement que là on est sûr qu'il n'y a rien qui ressemble de près ou de loin à la conscience). Alors? Alors, moi à part Dieu (ou quelque soit le nom que ton agnosticisme proclamé lui donne), je ne vois pas. Et dans tous les cas tu a créer une catégorie (la conscience humaine) qui n'est pas produite par la matière. Si tu m'expliques comment tu fais partant de là pour ne pas tomber dans l'idéalisme, je t'offres un carambar....