homéopathie

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par lavana » 21 Nov 2003, 22:51

L'article sur la dernière offensive (à ma connaissance) des homéopathes.


CITATION
LABORATOIRE DE BIOLOGIE NUMÉRIQUE DIGITAL BIOLOGY LABORATORY
32 rue des Carnets, 92140 Clamart, France
Directeur : Dr J. Benveniste
Tél. +33.(0)1.46.01.58.40
Fax +33.(0)1.46.31.02.77
e-mail : jbenveniste@digibio.com
Site Web : www.digibio.com


Traduction de l'article du Guardian (Londres) en date du 15/03/01



Merci pour la mémoire

...Des expériences soutiennent ce qui a été considéré comme une hérésie scientifique, dit Lionel Milgrom ce Jeudi 15 mars 2001. Le Professeur Madeleine Ennis de l'Université Queen's de Belfast est, comme la plupart des scientifiques, profondément sceptique à propos de l'homéopathie. Qu'un composé pharmaceutique, hautement dilué jusqu'à ce qu'il n'en reste plus, puisse exercer un effet thérapeutique est un affront à la biochimie et à la pharmacologie conventionnelles qui sont fondées sur des événements moléculaires directs et palpables. Il en est de même pour l'explication possible de la façon dont l'homéopathie fonctionne : l'eau retiendrait d'une manière ou d'une autre une "mémoire" des choses qui y ont été dissoutes. Cette dernière notion, largement popularusée par le biologiste français, Dr Jacques Benveniste, lui a coûté son laboratoire, son financement et finalement sa crédibilité scientifique internationale.
... Cependant, ceci n'a pas découragé le Professeur Ennis qui, étant une scientifique, n'a pas eu peur d'essayer de montrer que Benveniste avait tort. C'est ainsi que plus d'une décade après l'excommunication de Benveniste par le courant scientifique dominant, elle a saisi l'occasion de se joindre à une grosse équipe de recherche paneuropéenne dans l'espoir de finalement en finir avec cette "affaire Benveniste" sur la base de critères scientifiques. Mais elle ne s'attendait pas à recevoir un choc : en effet les résultats les plus récents de l'équipe suggèrent maintenant, de façon à alimenter la controverse, que Benveniste pourrait avoir eu raison depuis le début de ses travaux. En 1985, Benveniste a commencé à faire des expériences avec des globules blancs impliqués dans les réactions allergiques, que l'on appelle des basophiles. Ces cellules possèdent des petits granules qui contiennent des substances comme l'histamine, en partie responsables de la réponse allergique. Ces granules peuvent être colorés avec un colorant spécial mais ils perdent leur coloration (on dit qu'ils sont "dégranulés") en présence d'une substance que l'on appelle l'anti-immunoglobuline E ou aIgE. Jusqu'ici nous sommes dans la science standard. Ce que Benveniste a prétendu, et qui donné naissance à une violente controverse, c'est qu'il continuait à observer une dégranulation des basophiles même lorsque l'aIgE avait été dilué de façon telle qu'il n'en restait plus, à la condition qu'à chaque étape de dilution, d'une manière comparable à la préparation des remèdes homéopathiques, la dilution subisse une agitation très forte.
... Après de très nombreuses expériences, Benveniste a rédigé un compte-rendu de son travail et, en 1988, l'a publié dans la revue Nature, en suggérant que l'eau utilisée dans ces expériences pourrait avoir conservé une sorte de "mémoire" de l'aIgE dissoute à l'origine. Les homéopathes se sont réjouis, convaincus de tenir enfin la preuve solide dont ils avaient besoin pour rendre l'homéopathie scientifiquement respectable. Cependant les réjouissances n'ont pas duré. Sous la direction de l'équipe de Nature qui, notoirement incluait un magicien (lequel n'a pas pu trouver de faute dans la méthodologie de Benveniste - seulement dans ses résultats), Benveniste a été cloué au pilori par l'establishment scientifique. Des scientifiques Anglais du London University College, tent de reproduire ces expériences, a vu son entreprise se solder par un échec et en a rendu compte dans Nature en 1993. Depuis ce dernier s'est efforcé de convaincre d'autres laboratoires indépendants de reproduire ses travauxl, affirmant que des résultats négatifs tels que ceux de l'équipe anglaise étaient le résultat d'une incompréhension de ses protocoles expérimentaux.
... C'est alors qu'entre en scène le Professeur Ennis et l'effort de recherche paneuropéeen. Un consortium de quatre laboratoires indépendants de recherche en France, Italie, Belgique et Hollande, sous la direction du Professeur Robertfroid à l'Université Catholique de Louvain à Bruxelles, a utilisé un perfectionnement de l'expérience originale de Benveniste qui s'adresse à un autre aspect de l'activation des basophiles. Cette équipe savait que l'activation de la dégranulation des basophiles par l'aIgE conduisait à la libération de médiateurs puissants incluant de très grandes quantités d'histamine, laquelle enclenche un cycle de rétroactions négatives qui limitent sa propre libération. Ainsi, l'expérience de l'équipe paneuropéenne impliquait une comparaison de l'inhibition de la dégranulation des basophiles induite par l'aIgE avec des dilutions "fantômes" de l'histamine contre des solutions-contrôles d'eau pure
... C'est cette technique, commente J.Benveniste, que nous avions présentée dans une première version de l'article envoyé à Nature en 1987, qui fut expertisée par l'équipe de A. Spira (INSERM U 292) et publiée dans les Compte-Rendus de l'Académie des Sciences en 1991. Nous lui avions préféré l'activation directe des basophiles, plus simple. Afin d'assurer qu'aucun artefact ne pouvait être introduit dans les expériences par les scientifiques des quatre laboratoires impliqués, ceux-ci ne connaissaient pas le contenu des solutions-tests. En d'autres termes, ils ne pouvaient pas savoir si les solutions qu'ils ajoutaient à la réaction anti-IgE-basophiles contenait des quantités "fantômes" d'histamine ou simplement de l'eau pure.
... Mais ce n'est pas tout. Les solutions d'histamine "fantôme" et les contrôles ont été préparés dans trois laboratoires différents qui n'étaient pas impliqués du tout dans les expériences. L'ensemble de l'expérience a été coordonné par un chercheur indépendant qui a codé toutes les solutions et recueilli les résultats mais n'avait pas été impliqué dans les tests ou analyses des résultats de l'expérience. Par conséquent, il n'y a guère de place pour la fraude ou l'auto-suggestion dans toute cette affaire-la. Si bien que les résultats, lorsqu'ils sont arrivés, ont été une totale surprise. Trois des quatres laboratoires impliqués dans l'essai ont rapporté une inhibition statistiquement significative de la dégranulation des basophiles par les solutions d'histamine "fantôme" comparées aux contrôles. Le quatrième laboratoire a donné un résultat qui était presque significatif, si bien que le résultat total des quatre laboratoires était positif pour les solutions d'histamine "fantôme".
... Mais le Professeur Ennis n'était toujours pas satisfaite. "Dans cet essai nous avions coloré les basophiles puis compté à la main ceux qui étaient restés colorés après l'inhibition de la réaction par l'histamine. Vous pourriez objecter qu'une erreur humaine pourrait s'être glissée à cette étape du protocole expérimental". Elle a donc utilisé une méthode de comptage des basophiles qui avait été développé auparavant et qui pouvait être complètement automatisée,qui impliquait de marquer les basophiles activés avec un anticorps monoclonal, lequel pouvait être observé par une réaction de fluorescence, mesurée par une machine. Le résultat, qui doit être publié bientôt dans Inflammation Research s'est révélé identique au précédent : les solutions d'histamine à concentration pharmacologique et à très haute dilution ont induit une inhibition statistiquement significative de l'activation des basophiles par l'anti-IgE, confirmant les résultats précédents dans ce domaine. "En dépit de mes réserves contre la science de l'homéopathie" dit Ennis, "les résultats me poussent à accepter ce qui m'était apparu initialement comme totalement invraisemblable et à commencer à rechercher une explication rationnelle pour nos résultats".
... Commentaire de Jacques Benveniste :. "Ils sont arrivés à exactement là où nous en étions il y a douze ans". Benveniste pense qu'il connaît déjà ce qui constitue l'effet de la "mémoire de l'eau" et affirme être capable d'enregistrer le signal de substances biochimiques et de le transmettre à l'autre bout du monde par Internet. Ces signaux, affirme-t-il, créent des changements dans les tissus biologiques comme si la substance était réellement présente. Si Benveniste et Ennis ont raison, les conséquences pour la science pourraient être bouleversantes, nécessitant une révision complète de la façon dont nous comprenons le fonctionnement de la chimie, de la biochimie et de la pharmacologie. Une chose cependant paraît certaine, ou bien Benveniste sera maintenant extrait du "placard" où on l'avait enfermé, ou le Professeur Ennis et le reste des scientifiques impliqués dans l'expérience paneuropéenne pourraient aller l'y rejoindre....



Remarques de Benveniste :

1 - Remarquons que les résultats négatifs sont instantanément publiés par Nature alors que les résultats positifs, publiés dans des revues de bon mais de second niveau, passent évidemment complètement inaperçus. Il s'agit d'une véritable entreprise de désinformation, probablement une des plus importantes dans l'Histoire des sciences.

2 - Le journaliste s'est laissé entraîner car, en accord avec le mouvement habituel de la science, nos résultats apportent un élément de plus pour comprendre les interactions d'une molécule, décrypte le langage des molécules, sans rien changer à l'état actuel de la chimie, biochimie et pharmacologie.

Pour avoir accès au texte original, en anglais [/quote]
lavana
 
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Message par titi » 22 Nov 2003, 14:53

vous savez qu'il y a un millions de dollars à gagner si qqun peut faire une expérience, sous controle, prouvant par exemple l'homéopathie ?

CITATION (http://www.sceptiques.qc.ca/SM/CompteRe ... 30513.html)

La « science pathologique » ou « science illusoire »

M. Fenster a débuté sa conférence en précisant que les cas de science pathologique ne sont pas des cas de fraude directe, mais plutôt « d'autofraude ».

La démarche scientifique véritable consiste :
à partir de faits observés pour
induire des hypothèses et des théories qui en rendent compte.

La science pathologique procède en sens inverse :
le scientifique part d'une théorie qu'il accepte a priori pour
ajuster ses résultats expérimentaux afin de confirmer celle-ci.


L'homéopathie
M. Fenster a pris le soin d'expliquer exactement ce qu'est l'homéopathie. Elle fut fondée par le médecin allemand Samuel Hahnemann (1755 - 1843), à une époque où la médecine était souvent pire que les maladies qu'elle tentait de soigner. M. Hahnemann est alors arrivé avec une médecine alternative douce, qui ne cause aucune blessure au patient (contrairement à la médecine « officielle » de l'époque). L'homéopathie repose sur trois principes fondamentaux (et non scientifiques) :
Si une substance, à haute dose, provoque certains symptômes, alors cette même substance, à petite dose, prévient ces mêmes symptômes. Ce premier principe nous amène à l'étymologie du mot « homéopathie » : « homéo » signifie « même » et « pathie » signifie « souffrance ». L'homéopathie traite donc le mal par le mal dilué. M. Fenster a précisé que ce premier principe va dans le sens contraire de la médecine scientifique moderne, qui est allopathique (« allo » signifie « autre ») : la médecine scientifique traite le mal par son contraire. M. Fenster a souligné que l'homéopathie traite les symptômes et non les maladies. L'homéopathie s'intéresse à la personne du patient et non aux agents pathogènes.
Plus une substance est diluée, plus elle est efficace. Ce principe repose sur le postulat que l'eau aurait une mémoire : l'eau retiendrait les propriétés des substances avec lesquelles elle a été mise en contact. La préparation d'un remède homéopathique consiste à prendre une partie d'une substance nocive et à la diluer dans neuf parties d'eau. Ce processus est ensuite répété plusieurs fois, jusqu'à ce que la concentration de la substance nocive devienne infime. Les homéopathes obtiennent ainsi des concentrations de l'ordre d'une molécule de substance nocive pour 6 X 10 puissance 23 (le chiffre « six » suivi de 23 fois le chiffre « zéro ») molécules d'eau (et même des concentrations encore plus infimes!) Ce rapport est équivalant à diluer deux litres de la substance nocive dans un volume d'eau égal au volume de la planète Terre! (Doit-on préciser qu'à de telles concentrations une substance est, en réalité, tout à fait inactive. C'est pour cela que les homéopathes doivent invoquer l'idée surnaturelle de la mémoire de l'eau. Les homéopathes aiment bien spécifier que l'homéopathie, contrairement à certaines autres médecines alternatives, est entièrement sécuritaire)
Entre chacune des dilutions successives, il faut dynamiser par succussion le remède en préparation. Cela consiste à secouer et à taper la préparation afin « d'énergiser » les molécules.
L'homéopathie dans le contexte de la science pathologique
Un chercheur de L'INSRM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) de France, Jacques Benveniste, a prétendu avoir prouvé scientifiquement l'existence de la mémoire de l'eau. Qui plus est, la prestigieuse revue scientifique britannique Nature a publié son article en juin 1988. M. Fenster nous a raconté l'histoire de « l'affaire Benveniste ».

Le rédacteur en chef de Nature d'alors, le professeur Sir John Maddox, a accepté de publier l'article de M. Benveniste à la condition de pouvoir lui-même visiter le laboratoire de M. Benveniste pour vérifier par lui-même les expériences de ce dernier. M. Maddox avait également un autre but en tête en publiant cet article : permettre au lecteur de réaliser que la théorie homéopathique ne tient pas debout. M. Maddox dit maintenant regretter d'avoir publié cet article.

M. Maddox, qui s'est fait accompagner de James Randi (magicien professionnel et sceptique), a donc eu accès au laboratoire de M. Benveniste à Paris (Meudon). MM. Maddox et Randi ont constaté un problème majeur avec les résultats expérimentaux qui confirmaient l'existence d'une mémoire de l'eau : ceux-ci n'étaient pas reproductibles. Seule une des techniciennes du laboratoire, Elizabeth Davenas, réussissait à obtenir des résultats positifs. De plus, ces résultats étaient « trop » parfaits. (Dans toutes les sciences, les résultats expérimentaux sont toujours entourés d'une marge d'erreur inhérente.)

MM. Maddox et Randi ont alors fait une étude en double aveugle. Cela signifie qu'ils ont créé, dans un premier temps, deux groupes d'échantillons : l'un contenant l'antigène dilué (le remède homéopathique) et l'autre de l'eau pure. Dans un deuxième temps, un observateur a effectué les expériences de M. Benveniste sans savoir à quel groupe chaque échantillon testé appartenait. Avec une telle approche, Mlle Davenas n'a obtenu aucun résultat positif qui aurait confirmé la théorie homéopathique. Autrement dit, lorsque les expériences voulant vérifier la validité de l'homéopathie sont faites de façon rigoureuse, aucun résultat positif n'est obtenu. Les expériences de M. Benveniste constituaient donc de la science pathologique.

M. Benveniste a néanmoins continué à soutenir ses résultats. Il a alors été renvoyé de l'INSRM parce qu'il soutenait des résultats prouvés faux.

L'affaire Benveniste a eu une suite : le 26 novembre 2002, le professeur britannique Madeleine Ennis relevait le défi de James Randi à l'émission Horizon de la BBC. M. Randi offre en effet un montant d'un million de dollars (américains) à quiconque fait la preuve scientifique de l'existence d'un phénomène paranormal ou de la validité d'une pseudo-science. (Les Sceptiques du Québec se sont associés au défi de James Randi. Pour en savoir plus, visitez cette page.) Mme Ennis prétendait avoir fait la preuve scientifique de l'existence de la mémoire de l'eau. Elle a échoué au test et n'a pas remporté un million de dollars américains. MM. Randi, Maddox et Benveniste étaient présents. Transcription de l'émission.

Dans toutes les sciences, des allégations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires. Or, l'allégation extraordinaire que l'eau aurait une mémoire n'est pas soutenue par des preuves extraordinaires. Il arrive certes quelques fois que l'homéopathie fonctionne, mais ces cas sont tout à fait explicables par l'effet placebo. Autrement dit, l'homéopathie ne fait pas mieux, en termes de taux de succès, que l'effet placebo. M. Fenster a aussi souligné que lorsqu'une personne traitée à l'homéopathie juge, par elle-même, qu'elle se sent mieux, il s'agit alors d'un jugement subjectif, donc non rigoureux.
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titi
 
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Message par lavana » 22 Nov 2003, 16:19

Merci Titi. Je n'avais pas eu cette information. En tout cas les homéopathes non plus puisque la plupart des sites se contentent de signaler l'expérience "réussie" de Ennis.

Ce qui m'amusait un peu aussi c'est qu'elle est présentée comme une sceptique et que c'est le truc habituel utilisé souvent par les charlatans et autres faiseurs de miracles. (elle n'y croyait pas et a été obligé d'accepter l'évidence...)

La transcription est en anglais.
lavana
 
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Message par titi » 05 Oct 2004, 21:05

je n'aurais pas utilisé le terme d'escroc
il a refusé de reconnaitre qu'il s'était trompé ; ensuite il a été instrumentalisé par Boiron & co
titi
 
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Message par à_Sverdlov » 05 Oct 2004, 21:49

Pour info, Benveniste a reçu il y a 3 ou 4 ans un "beurk"-Nobel (je ne sais plus le nom allemand de ce prix destiné à primer les recherches les plus anti-scientifiques) pour avoir entrepris de prouver que l'on pouvait faire des diagnostics médicaux par téléphone et par internet car selon lui l'état du malade provoquait des ondes électromagnétiques que l'on pouvait capter par l'intermédiaire du réseau de télécommunications...

Si ça c'est pas un escroc...
:dartalmer:
à_Sverdlov
 
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