la lcr le nucleaire et les ogm

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 06 Juin 2004, 20:00

mais c'est toujours la meme chose : on t"explique que notre avis sur la chose est d'abord une opositions politique et non "scientifique" ! Mais ça, tu refuse de l'entendre... Et en plus c'est pas nouveau : j'ai retrouvé exactement les memes types d'arguments pour la lcr en 78 (dans son programme d'alors "oui le socialisme" !) Et on pourrait reprendre la partie écologique actuelement sans en changer une virgule ! De ce point de vue, on ne peut pas dire que nous ne sommes pas constants... Je rapelle d'ailleurs a l'époque que les Verts n'existaient pas, et nous étions écolo (et lo soutenait l'industrie nucléaire) On peut reprendre le meme débat pendant 25 ans, mais y'en a que ça lasse, a force...
Louis
 
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Message par Dolmancé » 06 Juin 2004, 22:45

J'essaye de rester en dehors de cette polémique trotsko-trotskyste mais j'en profite quand même pour recopier un article de Sylvain Godinot dans la Décroissance...

a écrit :Quelle recherche voulons-nous sauver ?

Le mouvement des chercheurs a permis des avancées sociales importantes, mais les buts et les fonds de la recherche française restent en grande partie dirigés vers le productivisme, le militaire ou le nucléaire. Est-ce cette recherche que nous voulons sauver ?

Le monde de la recherche crie victoire : les 550 postes qui avaient été supprimés pour 2004 seront ouverts en CDI, les budgets 2002 qui n'avaient toujours pa été versés le seront, un millier de postes supplémentaires seront créés dans les universités d'ici 2005, une loi d'orientation doit être votée à l'automne. La mobilisation massive des chercheurs, le relais de l'opinions, les démissions administratives des directeurs de recherchen tout cela a porté ses fruits. Après cette première étape, très positive, les chercheurs vont maintenant pouvoir se pencher sur le second chantier : une recherche publique, oui, mais pourquoi faire ? L'un des quatre ateliers de réflexion des Etats Généraux de la Recherche s'intitule "Objectifs de la recherche et lien entre recherche et sociétéé. C'est là que ça devient intéressant. PArce que le monde de la recherche est loin d'échapper à toute critique, et que la question des buts a pour l'instant été moins évoquée que celle des moyens.

Premier exemple : l'agriculture biologique et les OGM. Combien de chercheurs sur chaque thème ? Quel est la position de l'INRA ? Qui décide quand il faut tester les OGM en champ quand lesr bénéfices n'ont toujours pas été démontrés, quand la population n'en veut pas, quand leurs risques font qu'aucun assureur n'accepte de les couvrir ? Avec les OGM, on expérimente la première pollution qui se propage toute seule... Quant à la filière bio, qui nourrit la majorité de la planète, elle n'est pas considérée comme assez porteuse pour y consacrer des fonds.

Rien aux renouvelables...

Deuxième exemple: l'énergie. Environ 90% des crédits de recherche vont au nucléaire. Les renouvelables et les économies d'énergie se partagent 5%, le reste allant aux combustibles fossiles. On nous promet depuis des décennies une solution pour nos déchets radioactifs (qui coutent 260 millions d'euros par an à la collectivité) ou la fusion nucléaire dont le nouveau réacteur ITER s'affiche en une du site du Ministère de la recherche. La recherche sur les renouvelables ? Elle joue à la maternelle : l'ADEME, épaulée par le Comissariat à l'Energie Atomique (si si!) et le CNRS, s'engagent à eux trois sur 78 millions d'Euros par an. Même si les renouvelables produisent deux fois plus d'énergie que le nucléaire au niveau mondial, on préfère laisser ces marchés au Japon, à l'Allemagne, et espérer vendre des centrales nucléaires aux quelques démocraties qui en veulent encore et aux dictatures assez stables pour que le risque de prolifération reste "raisonnable".

...et tout pour la bombe !

Troisième exemple : la Défense. La moitié du budget du CEA, soit 1,17 milliard sert à payer les activités des 4500 personnes qui modernisent nos bombes nucléaires. Ce budget a augmenté de 6,4% e,tre 2001 et 2002. Comme quoi la rigueur budgétaire ne se limite qu'au secteur civil... Quant à l'idée d'un Ministère de la Défense qui ne soit pas un Ministère des Armées, autrement dit l'idée qu'un conflit peut être géré autrement qu'en écrasant son ennemi, c'est un thème de recherche marginal qu'on traite par des subventions anorexiques qu'aux rares associations concernées (notamment l'excellent institut de recherche sur la résolution nnon-violente sur les conflits). Pourtant, si les armées avaient quelques notions dans le domaine, celà éviterait que les "libérateurs" américains de l'Irak soient vus comme des occupants et tués comme tels. Et qu'un décennie après le million de morts du Rwanda, la contribution de l'armées française à la formation militaires des milices hutues ne fassent que nous soyons accusés de complicité de génocide.

La recherche ne peut se penser en dehors de la société, et tout particulièrement la recherche appliquée. La crise actuelle doit être l'occasion pour les chercheurs de renforcer les liens avec les citoyens en ayant conscience qu'une grande part de la recherche actuelle doit changer d'objectif. Aux chercheurs de voir s'ils reprennent les priorités des gouvernements qui orientent la recherche vers une technoscience au service de la puissance. Ou s'ils veulent une recherche maitrisée au service de l'humanité.

Dolmancé
 
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Message par Dolmancé » 07 Juin 2004, 08:54

Pour avoir l'avis de LCR là dessus... maintenant j'y vais...
Dolmancé
 
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Message par Louis » 07 Juin 2004, 09:39

(canardos @ dimanche 6 juin 2004 à 21:12 a écrit : donc lcr tu reconnais que la ligue sort volontairement des arguments scientifiques faux pour justifier son refus de la science et au dela son refus du developpement des forces productives afin de creer les bases matérielles du socialisme.

parce qu'enfin quelles sont ces fameuses raisons politiques que tu evoques?

:altharion:

je ne sais pas si c'est de fumeuses discussions trotsko trotskystes (sans intéret, donc ! mais je me moque un peu du "label"...) mais ne pense tu pas cher canardos que la polémique que tu instille n'a rien a voir avec "la science" ? D'abord parce que la science, c'est d'abord le respect des faits, des citations, des opinions d'autrui ? de la phrase :

a écrit :on t"explique que notre avis sur la chose est d'abord une opositions politique et non "scientifique"


tu en déduis que

a écrit :donc lcr tu reconnais que la ligue sort volontairement des arguments scientifiques faux pour justifier son refus de la science


j'espere que les scientifiques du cea n'en sont pas a truquer leurs résultats comme tu le fait ! parce que sinon, c'est un peu désespérant !

déja donnons une idée de ce que j'entend par "différence entre une opinion scientifique et une opinion politique" : la lcr (comme d'ailleurs lo) est une organisation politique : son but dans la vie n'est pas de defendre une "vérité révélée" (ce qui est l'apanage des religieux) ni d'une "vérité scientifique" qu'elle ne maitrise en rien (d'ailleurs pas plus que lo...) : son but est de faire prévaloir un point de vue "marxiste révolutionnaire" sur tout ce qui concerne la vie de la société...

en ce qui concerne le nucléaire, son approche est d'une façon constante la meme depuis 30 ans : nous considérons que l'energie nucléaire est dangereuse (en particulier en fonction des problemes de déchet mais pas seulement, voir la catastrophe de tchernobyl par exemple) et qu'elle conduit a une centralisation et a une militarisation de la société (par exemple, avec nombres d'informations concernant le citoyen qui sont classée "confidentiel défense) En fait elle n'a d'autre objectif que de satisfaire un lobby politico-industriel ! Nous n'avons aucune raison de satisfaire les multinationales françaises qui se font du blé en construisant des centrales un peu partout !

je considére par exemple que l'exemple de la chine me parrait particulierement probant : ce pays qui a eu un développement important ces dernieres années a su limiter largement mieux que les états unis (ou la france) ses émissions de gaz a effet de serre dans un contexte de développement important de ses capacités productives...

Quelle raison aurions nous d'épargner le lobby nucléaire en france ? Aucune...

sinon, j'approuve totalement l'article que dolmancé a cité (en dehors du fait que je ne suis pas pour la "décroissance" mais pour "la croissance qualitative" : moins de bmw et de gadjets a la con mais plus d'écoles, d'hopitaux, d'infrasctructures dans des pays qui en manquent cruellement !
Louis
 
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Message par Louis » 07 Juin 2004, 15:40

sur la position de la lcr face a la notion de "décroissance" : voila la position couremment défendue :

a écrit :Débat sur la notion de décroissance
Quel développement ?

Vous avez dit croissance ?

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Face aux désastres écologiques et sociaux que l'industrialisation engendre au Nord comme au Sud, un débat a surgi autour de la notion de "décroissance", notamment au sein de la mouvance altermondialiste. Certains vont cependant jusqu'à refuser toute idée de développement, la notion de progrès social étant considérée comme une vision ethnocentriste imposée par l'Occident.
La "décroissance soutenable" est une idée à la mode depuis quelque temps. A première vue, elle peut paraître séduisante. Face aux désastres écologiques et sociaux que l'industrialisation - guidée par le seul profit - engendre au Nord comme au Sud, face aux inégalités croissantes, à la misère et à la destruction sociale, sortir de la course à la consommation et à la production à tout prix, pourquoi pas ? L'idée semble rencontrer les principales préoccupations du mouvement altermondialiste en lutte pour un autre monde possible.
Ce n'est pas une idée nouvelle. En 1972, en pleine euphorie de la croissance, dans un rapport intitulé "Croissance zéro", un groupe d'experts, le Club de Rome, tire la sonnette d'alarme des dangers de la croissance ininterrompue pour la planète. Après Mai 68, s'exprime une critique de la "société de consommation", à une époque où, dans les pays industrialisés, la pauvreté, la précarité et le chômage apparaissent encore comme des problèmes lointains. Enfin, la critique du productivisme est un axe central des mouvements écologistes depuis les années 1970.
Cette idée rencontre un écho amplifié au moment où les catastrophes écologiques et sanitaires d'ampleur se succèdent et s'ajoutent à la logique folle de la finance pour broyer les êtres humains et l'environnement.
Tout cela témoigne d'une prise de conscience générale dont se fait l'écho la notion de "développement durable". Celui-ci est défini pour la première fois à l'occasion de la conférence des Nations unies à Rio, en 1992, comme un développement visant au recul de la pauvreté tout en préservant les écosystèmes et en garantissant la justice sociale à l'égard des générations actuelles mais aussi futures.

Refus du développement

Là où les choses se compliquent, au-delà même de la récupération dont ce terme fait aujourd'hui l'objet de la part des gouvernements et des multinationales, c'est que nombreux sont ceux parmi les tenants de la "décroissance soutenable" qui critiquent violemment l'idée d'un développement, même durable. Il n'existerait ainsi aucune différence entre développement et croissance, une seule forme de croissance étant possible, la croissance capitaliste. Pour comprendre il faut revenir un peu en arrière.
Leurs analyses renvoient à un courant de pensée qui a longtemps défendu le "refus du développement". On y trouve Ivan Illich (1), François Partant (2) et Serge Latouche (3), entre autres. Ce réseau, qui a organisé à Genève, en 2002, un colloque international intitulé "Défaire le développement, refaire le monde", se retrouve dans une association, La ligne d'horizon - les amis de François Partant, et a publié un Manifeste pour l'après-développement. En France, ses idées sont diffusées par les revues L'Ecologiste et Silence.
Voici leurs arguments. Les tentatives de développement des pays du tiers monde depuis cinquante ans n'ont été que la poursuite, par d'autres moyens, de leur colonisation par l'Occident. Il n'existe pas d'autre développement possible que ce qui a déjà été fait, et qui a souvent abouti à l'industrialisation à outrance, à la destruction des ressources naturelles, à la croissance des inégalités, à un exode rural massif, etc. Il n'y a pas de place pour un autre développement, autocentré, poursuivant des objectifs de justice sociale et d'amélioration des conditions de vie de la population, cherchant à rompre les liens de dépendance avec les puissances impérialistes. Modifier les rapports de forces, transformer la société, bref, changer le monde ? C'est impossible. Pour F. Partant, par exemple, "Il n'existe aucune possibilité de transformer [l'organisation politique et sociale du monde], aucune force sociale capable de le faire, aucun schéma politique permettant d'y songer". Et d'ailleurs, dans le fond, un tel objectif n‘est pas considéré comme souhaitable.
En effet, toute idée de progrès social serait totalement étrangère aux cultures "non occidentales" et ne serait qu'une vision ethnocentriste imposée par les anciens colonisateurs. C'est ce qu'explique S. Latouche : le développement "est lié à des "valeurs" qui sont le progrès, l'universalisme, la maîtrise de la nature, la rationalité quantifiante. Ces valeurs, et tout particulièrement le progrès, ne correspondent pas du tout à des aspirations universelles profondes. Elles sont liées à l'histoire de l'Occident et recueillent peu d'écho dans les autres sociétés. [...]. L'idée de développement est totalement dépourvue de sens et les pratiques qui l'accompagnent sont rigoureusement impossibles à penser et à mettre en oeuvre parce qu'impensables et interdites." (4)
Poussant plus loin, I. Illich parle de l'"emprisonnement dans les hôpitaux ou dans les salles de classe", stigmatise la manipulation des besoins humains par les "vendeurs d'écoles et de Coca-Cola" et dénonce la scolarisation obligatoire, vue comme un asservissement et un "endoctrinement".
Les droits universels conquis par les luttes dans l'histoire humaine ne sont donc vus que comme des "mythes occidentaux". Le droit à la santé, à l'éducation, les droits des femmes et tout simplement l'aspiration à mieux vivre, par le progrès matériel certes, mais aussi par l'affranchissement des subordinations traditionnelles (familiales, religieuses) ne sont pas censés concerner les "autres cultures", bizarrement toutes mises dans le même sac parce que "non occidentales" : des cultures qui auraient en commun de ne pas attacher d'importance à la richesse matérielle, de préserver la nature, de subordonner l'individu au groupe et de respecter une hiérarchie préétablie et immuable entre les individus. Or, qui dit que ces cultures idéalisées ne sont pas traversées, elles aussi, par des conflits sociaux, par des relations d'oppression ? Qui dit que dans une société, même très structurée, tous les groupes sociaux ont la même représentation du monde, les mêmes aspirations ? Qui dit que ces sociétés n'ont pas d'histoire ? Qu'elles n'évoluent pas, à la fois par le contact avec d'autres et par les luttes de leurs groupes dominés ?

Défense d'un ordre social

On n'est pas loin d'une nostalgie du "bon vieux temps". Gustavo Esteva, l'un des auteurs de ce courant, écrit à propos du village où il a grandi au Mexique : "Je possédais déjà une tradition et je nourrissais le rêve précoce de la poursuivre et de l'enrichir. J'avais une place dans le monde et des coutumes qui donnaient un sens précis à ma façon de me comporter dans la vie quotidienne : je savais comment m'adresser aux adultes, comment prier, et je savais quoi faire dans le cas d'une mort ou d'une naissance." (5) Il regrette l'arrivée d'une route au village et raconte l'histoire du dirigeant d'une communauté qui a envoyé ses enfants à l'université dans l'espoir d'un meilleur avenir pour eux. Une fois diplômés, ceux-ci n'ont pas trouvé d'emplois et se sont trouvés déracinés. Mais il ne vient pas à l'idée d'Esteva de se demander pourquoi, dans le système économique et social mexicain, ils ne peuvent pas vivre de leur travail et utiliser les connaissances qu'ils ont acquises...
En 1994, après le soulèvement zapatiste au Chiapas, des femmes des différentes communautés se sont réunies et ont élaboré la "Loi révolutionnaire des femmes". Elles ont écrit : "Ce qui nous plaît dans nos traditions, et ce que nous refusons", revendiquant pour leurs villages des routes, l'électricité, l'adduction d'eau... Le Forum social mondial de Bombay a mis en lumière l'ampleur de la révolte de millions d'Indiennes et d'Indiens face au système des castes. Partout dans le monde, des opprimées et des opprimés luttent contre les ravages de la mondialisation capitaliste et contre les valeurs et structures réactionnaires de leurs propres sociétés. Ces deux combats sont indissociables.
Pour le courant du "refus du développement" qui prône aujourd'hui la "décroissance soutenable" (6), ce sont les salariés du Nord qui sont responsables de la pauvreté des peuples du Sud, par leur égoïsme et leur attachement aux consommations superflues. Exit le rôle des multinationales qui exploitent les uns et surexploitent les autres en les mettant tous en concurrence.
L'enjeu est ailleurs. La remise en cause du productivisme passe-t-elle par une discipline individuelle ou par une lutte contre le capitalisme ?

Stéphanie Treillet

1. Libérer l'avenir, 1971.
2. La fin du développement, naissance d'une alternative ?,1982.
3. Faut-il refuser le développement, 1986 ; L'occidentalisation du monde, essai sur la signification, la portée et les limites de l'uniformisation planétaire, 1989 ; L'autre Afrique, entre don et marché, 1998.
4. "Pour en finir une fois pour toutes avec le développement", Le Monde diplomatique, mai 2001.
5. "Au-delà du développement", L'Ecologiste, n° 6, 2001.
6. Même si tous les tenants de la "décroissance soutenable" ne se reconnaissent pas dans des théories aussi réactionnaires...

- Pour aller plus loin : G. Duval, "Décroissance ou développement durable ?", Alternatives économiques, n° 221, janvier 2004.


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Vous avez dit croissance ?

La croissance est mesurée pour un pays par l'augmentation du produit intérieur brut (PIB) c'est-à-dire de la richesse produite. Dans les années 1950, l'Afrique et l'Asie accèdent à l'indépendance. Les économistes se situant dans une approche critique du développement, comprennent que le PIB est un indicateur insuffisant pour appréhender le sous-développement. Ils se posent les questions
"La croissance pour qui ? En vue de quoi?" (1): il faut prendre en compte son contenu, les conditions de vie de la population, ainsi que les structures économiques, les rapports de forces sociaux.
En 1990, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a construit l'indicateur de développement humain (IDH). Cet indicateur mesure trois éléments : la durée de vie, le niveau d'instruction et le niveau de vie mesuré par le PIB par habitant. Cette composition repose sur l'idée qu'un niveau minimum de richesse matérielle est nécessaire pour le développement : comment concevoir des écoles, des centres de santé, des crèches, la fourniture d'eau potable et d'électricité, sans un minimum de croissance ? Mais, en même temps, cette croissance n'est pas suffisante si aucune stratégie de développement ne veille à assurer une répartition égalitaire de ces services, à faire respecter un minimum de droits, etc. A partir de l'IDH, le Pnud classe les pays en trois catégories : développement humain élevé, moyen et faible.
Ainsi, malgré toutes les limites de l'IDH, son utilisation est riche d'enseignements : si on compare le classement des économies en fonction du revenu (PIB) par tête et en fonction de l'IDH, on relève que des décalages entre les deux existent, quel que soit le niveau de revenu. Elles reflètent des différences de priorités accordées par les gouvernements à la santé ou à l'éducation, que le pays soit pauvre ou riche. Quand l'intervention de l'Etat dans les politiques sociales est importante (pays scandinaves, France, anciennes économies dites planifiées), le décalage est positif, c'est-à-dire que le classement selon l'IDH est supérieur au classement selon le revenu par tête. Aux Etats-Unis c'est l'inverse... Dans les pays du tiers monde, le décalage est souvent négatif pour les monarchies pétrolières, et aussi pour le Brésil : c'est la traduction des très fortes inégalités de ces sociétés.
Le Pnud a également élaboré l'indicateur sexopécifique de développement humain (ISDH) pour prendre en compte les inégalités entre hommes et femmes sur les plans de la santé et de l'éducation.

S. T.

1. François Perroux, L'économie du XXe siècle, 1961.

Rouge 2052 19/02/2004


attaquer les positions de la lcr, pourquoi pas ? Mais c'est mieux de la connaitre avant...

Pour ma part, je pense qu'il faut dissocier la question de la croissance et le développement insensée de la marchandisation du monde ! Le fait dans une économie capitaliste de devoir sans cesse multiplier le nombre de marchandises produites n'est pas sans produire des contre effets totalement désastreux !

Louis
 
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