la lcr le nucleaire et les ogm

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 07 Juin 2004, 15:43

et sur le débat énergétique :

Energies
Une transition à venir


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Le gouvernement veut offrir un beau cadeau à Areva et EDF en relançant le nucléaire en France.
Au-delà du risque que cela induit, c'est là une conception dépassée des systèmes énergétiques.
Les industriels du secteur nucléaire se réjouissent : le réacteur EPR va être construit. Non mécontents de servir leurs intérêts immédiats, ils prétendent en plus démontrer leur capacité à anticiper le long terme dans une économie de marché. Au point d'en faire l'argument décisif pour l'EPR : plus que de produire de l'électricité, il s'agirait de maintenir la compétence nationale dans la filière électronucléaire.
Cette intention serait risible si elle n'était extrêmement dangereuse. Nous rejetons la production d'énergie nucléaire à cause et du risque industriel énorme qu'elle fait courir aux populations, et des liens entretenus avec l'atome militaire. Mais le nucléaire, en France, confisque la politique énergétique et empêche tout débat sérieux sur les systèmes d'énergies pour penser l'avenir.
Ainsi, on pourrait facilement, sur la base de scénarios régulièrement évoqués d'un doublement ou d'un triplement des besoins énergétiques mondiaux pour 2050, considérer que la croissance de la consommation énergétique est inéluctable à l'horizon du siècle, aussi bien sous le capitalisme actuel que dans une perspective socialiste. On pourrait donc penser que le seul vrai problème est de passer en douceur de l'ère du pétrole à celle de l'énergie nucléaire généralisée ou, variante, de la seule fusion thermonucléaire, dont la théorie physique indique qu'elle pourrait potentiellement satisfaire une demande illimitée.

Gaspillage

Ce serait commettre une double erreur. D'abord en ne comprenant pas que l'énergie n'est utile que lorsqu'elle satisfait des besoins. Sinon, c'est du gaspillage. Un gaspillage irrationnel et structurel que nous imposent en général les rapports sociaux capitalistes, par exemple en augmentant considérablement les distances entre domicile et travail, la voiture individuelle étant souvent le seul moyen de transport praticable. Les efforts d'économies d'énergies des années soixante-dix ne se sont pas poursuivis, même s'ils ont montré la possibilité de déconnecter croissance économique et hausse de la dépense énergétique. Les comportements n'ont pas fondamentalement changé.
Ensuite, en ne prenant pas en compte le fait qu'il n'est tout simplement pas souhaitable de maintenir durablement les tendances actuelles de la consommation énergétique. Car l'enjeu est aujourd'hui d'une autre nature que lors du choc pétrolier de 1973 : pour stopper le réchauffement climatique, il faut que les sociétés industrielles changent de sources d'énergies, et vite. Or cette mutation sera bien trop lente pour réduire le taux de CO2 dans l'atmosphère avec succès si aucun effort n'est fait dans le même mouvement pour inverser la tendance à la hausse des dépenses d'énergies. Il s'agit d'accomplir dans les prochaines décennies une transition globale vers de nouvelles structures et régulations énergétiques. D'autres transitions ont précédé dans l'histoire, au début de l'ère industrielle notamment, mais celle qui commence n'aura probablement pas d'équivalent.
Aussi la présentation d'une hausse inéluctable des besoins énergétiques à l'horizon du siècle est-elle un leurre cynique. On nous explique que la croissance énergétique viendra essentiellement des pays en développement. Loin de combler l'inégalité fantastique entre Nord et Sud, ce discours fataliste contribue à retarder la mise en cause du système énergétique actuel, assis sur les hydrocarbures et, en France, sur le nucléaire, et intrinsèquement lié au système de domination des puissances impérialistes. Si vraiment la hausse de la demande énergétique des pays industriels maintenait le rythme actuel, alors, paradoxalement, seules les réserves pétrolières et gazières permettraient d'y faire face... au prix de leur épuisement précipité et de guerres multipliées...

Révolution énergétique

Nous devons travailler à un complet changement de système énergétique, utiliser cette perspective pour subvertir le système capitaliste et inventer vraiment un autre mode de développement pour la satisfaction des besoins sociaux, plutôt que d'accompagner le système actuel dans une course technologique insensée et irresponsable. "Soit nous changeons radicalement nos modes de vie et nos modes de production, soit une rupture technologique majeure offre une alternative à l'utilisation des énergies fossiles", déclarait Roger Guesnerie, membre du Conseil d'analyse économique et auteur d'un rapport sur le protocole de Kyoto, lors d'un colloque au Sénat en avril dernier. Bel exemple de lucidité. Mais c'est bien parce qu'elles n'ont fondamentalement aucun intérêt au changement social que les classes dominantes veulent faire croire que le miracle viendra de la technologie. Elles entretiennent à grands frais la recherche sur la fusion thermonucléaire (projet Iter), au lieu de donner la priorité de l'effort de recherche au développement des technologies déjà existantes : éolien terrestre et offshore, solaire photovoltaïque et thermique, biomasse... et surtout la recherche sur l'efficacité énergétique.
Dire cela n'implique pas un rejet de toute recherche scientifique fondamentale, mais simplement que le refus de spéculer sur les ruptures technologiques à venir pour bâtir un autre monde. Lorsque l'investissement prévu dans une voie de recherche atteint dix milliards d'euros (chiffre sur 30 ans annoncé pour l'Iter), qui vont s'ajouter aux 84 % de crédits publics déjà accaparés par le nucléaire de fission (Ademe, 1995), ce sont les voies alternatives qui se retrouvent privées de crédits. Le gouvernement Raffarin soutient l'Iter et a amputé d'un tiers les crédits de l'Ademe, l'agence pour les économies d'énergies ! Alors oui, la recherche fondamentale devient une question directement politique, une question de société, et nous préférons avant d'acquiescer benoîtement examiner les rapports sociaux qui sous-tendent les projets EPR ou Iter et interroger notre rapport à la nature.
De ce point de vue, nous nous interrogeons aussi sur l'hydrogène présenté comme le carburant de l'avenir, même si c'est la piste le plus souvent citée pour remplacer les combustibles fossiles, y compris par certains courants écologistes soucieux de chercher dans la science une solution énergétique qui serait avant tout acceptable par le libéralisme mondialisé.
Face à la crise énergétique de nos sociétés industrialisées, la meilleure méthode pour dessiner une alternative est, avec une vison à long terme, de partir des implications concrètes des questions énergétiques sur les besoins sociaux, la politique des transports, l'urbanisme et l'habitat, l'agriculture, etc. Et d'y défendre des critères sociaux et écologiques bafoués par la société capitaliste, comme l'égalité d'accès à l'énergie, le statut des travailleurs de l'énergie, les risques industriels, l'effet de la pollution sur la santé, la contrainte de l'effet de serre... Sans omettre, bien évidemment, la dimension démocratique, notamment pour la transparence des choix et de leurs impacts, ni la coopération entre les peuples. Répétons-le, l'énergie n'est pas un besoin en soi. Ce dont nous avons besoin, c'est de produire des biens utiles, de nous chauffer, de nous éclairer, de nous déplacer...

Bernard Teissier
Louis
 
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Message par Louis » 08 Juin 2004, 15:40

il me semble cher canardos que tu ne prenne tout d'une certaine façon qui interdise le débat... Effectivement, nous considérons que la "croissance" dans une société capitaliste et la "croissance" dans une société socialiste ce n'est pas la meme chose ! Pour les capitaliste, la seule "croissance" qui vaille, c'est celle de la production intintérrompue de marchandise. Pour des marxistes conséquents, la seule croissance qui vaille, c'est celle de la satisfaction des besoins sociaux !

Prenons un exemple : la bagnole... Il y a quelque chose d'absurde et d'ahurissant a voir comment la société capitaliste traite le besoin de transport individuel... D'abord, il faut produire de plus en plus de voitures, et qui tombent en ruine au bout de 10 ans.. de plus en plus de routes, de plus en plus de pollution athmosphérique, de plus en plus de gachis, de plus en plus de mort de cancers, etc etc etc Nous pensons nous, qu'une société socialiste traiterait totalement différemment ce probleme et de façon bien plus rationnelle ! Mais tu peut etre attaché au fait que tout le monde ait l'équipement en bagnole de l'américain moyen.. Le seul probleme, c'est que ça dépasse de beaucoup la production mondiale d'acier, de pétrole, de nickel, d'aluminium possible ! Mais je te laisse avec tes réve de "une bmw par personne", aprés tout si ça te plait.... Mais je ne vois pas en quoi ton opinion est progressiste et la mienne réactionnaire, sanf a travestir totalement les textes...
Louis
 
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Message par Louis » 08 Juin 2004, 18:39

je ne t'accusais pas de préférer une béhemme ou un 4/4 (je ne t"ai jamais accusé de rien du tout d'ailleurs) : je prenait juste un exemple a mon sens carricatural de la gabegie a laquelle menait le mode de développement capitaliste, pour dire que nous préconnisons un autre mode de développement, avec moins de dégat ! Et que pour nous c'est pas plus de béhemme, mais plus d'écoles, plus d'hopitaux, plus de logement, etc etc ! Et je suis convaincu que nous pouvons tomber d'accord sur cet objectif

pour en revenir a l'energie, effectivement, je ne pense pas que la consommation d'energie soit un but "en soi" ! Exemple meme : la chine qui a pourtant une économie en plein développement capitaliste, et a moins d'augmentation de sa consommation d'energie que les usa, dont la production stagne ! Ce qui prouve a mon avis, que la consommation d'energie n'est pas un but "en soi"
Louis
 
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