Les faucheurs d'OGM se sont une nouvelle fois heur

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par mael.monnier » 02 Nov 2004, 22:48

(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :bon, répondons brievement,

si par croisement entre deux especes, des genes d'une especes domestiques se répandent dans une espece sauvage, ce qui ne se produit que tres rarement parce que les especes domestiques ne sont pas selectionnées pour leur aptitude à la survie, c'est que ces genes sont favorables, et alors quel inconvenient pour l'espece sauvage? ça accroit sa diversité génétique...

les céréales sauvages ou les sangliers n'auraient rien à perdre dans de tels croisements puisque si ils y perdaient quelque chose, ils seraient éliminés....

Evidemment qu'ils n'auraient rien à perdre. Mais le problème n'est pas pour eux, mais pour les autres. Si des céréales sauvages deviennent plus fortes et résistantes, elles pourraient alors s'implanter dans d'autres types de sols, sous d'autres climats et cela pourrait nuire à d'autres plantes, avec également des conséquences en chaîne sur les insectes, oiseaux, rongeurs, etc. Si des sangliers deviennent plus costauds, c'est plus de dégâts à l'encontre des cultures et des insectes du sol.

(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :sur la question du croisement entre des céréales et des graminées, je suis tres sceptique, parce que la c'est plus que la barriere des especes, plus que la barriere des genres, c'est la barriere des familles d'especes, du genre croisement entre une vache et un chien....je n'ai pas pu lire les articles indiqués dans le lien que tu as donné car ils sont payants, mais d'apres leur abstract, ils traitent de la diffusion des marqueurs, par des caracteres génétiquement modifiés...

Au sujet des travaux réalisés par le Dr Felber et son équipe, au sujet du blé et de ses espèces apparentées, l'article qui est cité dans le lien que j'ai donné est effectivement payant. Lors d'une autre publication sur le même sujet, son université avait publié le communiqué de presse suivant :
a écrit :Le risque de transfert de gènes entre du blé et d'autres plantes existe : des scientifiques neuchâtelois le mettent en évidence

Neuchâtel, le 8 août 2001. Le transfert de gènes entre du blé cultivé et une plante sauvage est possible. Des chercheurs de l'Université de Neuchâtel révèlent pour la première fois l'existence de ce risque en Europe centrale et entendent donner des réponses plus précises dans le cadre du Pôle de recherche national Survie des plantes en milieux naturels et agricoles.

Sur l'ensemble de notre planète, le blé appartenant à l'espèce Triticum aestivum représente l'une des cultures les plus répandues. On en produit 21 millions de tonnes par an, ce qui correspond à une surface totale de 230 millions d'hectares. Mais pour garantir des récoltes optimales, il faut écarter tout risque d'échange de patrimoine génétique avec des espèces voisines. En outre, pour préserver l'intégrité de la flore spontanée, il est important d'estimer, dans le cas de cultures de plantes transgéniques, les risques de passage de gènes modifiés d'une plante cultivée à ses parentes sauvages. Or voici qu'un groupe de chercheurs emmenés par François Felber, conservateur du Jardin botanique de l'Université et de la Ville de Neuchâtel, démontre qu'une telle éventualité existe.

Des hybrides indésirables et fertiles

De leurs travaux publiés cet été dans la revue Theoretical and Applied Genetics, il ressort que non seulement le blé se croise avec une cousine sauvage, l'égilope cylindrique ou Aegilops cylindrica, mais que ces croisements donnent naissance à des plantes hybrides dont certaines produisent des graines. De plus, lorsque les hybrides en question se recroisent avec des individus de l'espèce sauvage, ils engendrent des plantes qui, tout en affichant la morphologie de l'égilope, gardent des traces du patrimoine génétique provenant du blé cultivé.

Ces résultats prennent toute leur importance sitôt que l'on songe à la culture de plantes transgéniques. Comme l'explique François Felber: "Prenons du blé artificiellement doté d'un gène qui le rend par exemple résistant aux herbicides. Il y a un certain risque -certes faible, mais il existe- pour que ce gène se transmette de génération en génération à l'égilope cylindrique. Cette dernière, qui est en fait une " mauvaise herbe ", pourrait à son tour devenir résistante à l'herbicide, réduisant à néant les efforts du cultivateur pour l'éliminer."

Les expériences se sont déroulées dans des champs de la Station fédérale de recherches en production végétale de Changins, près de Nyon. François Felber et ses collègues s'étonnent du fait que les croisements produisent un nombre d'hybrides très variable selon l'origine géographique des égilopes. Avec des semences prélevées dans la région de Sierre, on compte 7 hybrides parmi 100 graines formées. Cette proportion tombe à 1% pour des plantes originaires de Saillon ou de Brigue.

"Ces différences montrent qu'il est important d'évaluer très précisément les risques, même à un niveau régional, puisque dans cette étude, toutes les plantes sauvages proviennent du Valais", souligne François Felber.

S'agissant de la Suisse, ces chiffres n'alarment pas trop les chercheurs, car les égilopes cylindriques ne se trouvent qu'en Valais, une région à production céréalière modérée. Mais ailleurs en Europe, ainsi que dans le Moyen-Orient, le taux d'hybridation pourrait significativement augmenter, du moment que les égilopes cylindriques et d'autres espèces cousines du blé se trouvent à proximité, voire à l'intérieur, des champs cultivés.

Risques à ne pas sous-estimer


"Malgré la faible fertilité des hybrides, ces risques ne doivent pas être sous-estimés", avertissent les auteurs de l'étude suisse. Cette mise en garde vaut surtout pour les Etats-Unis où cette mauvaise herbe a déjà envahi l'équivalent de 3 millions d'hectares, causant des pertes significatives dans les récoltes de blé et diminuant sa qualité.

Dans le futur proche, François Felber et son équipe réaliseront des expériences au sein du Pôle de recherche national "Survie des plantes en milieux naturels et agricoles" piloté depuis l'Université de Neuchâtel. Si l'on compare le code génétique à un livre et les gènes à des mots, les chercheurs envisagent de déceler les pages -autrement dit, les chromosomes- sur lesquelles l'information s'imprime plus facilement. Et d'identifier ainsi les portions d'ADN qui facilitent l'échange de gènes entre les deux espèces végétales.

(Source : http://www.unine.ch/presse/Communiques/transfertgenes.htm)


(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :bon, pour les animaux je dirais que c'est totalement impossible, pour les végétaux, je connais moins.... j'observe toutefois que depuis 25 millions d'années que ldes légumineuses sauvages ont cotoyé des céréales sauvages, aucun croisement n'a jamais permis au céréales d'acquerir la capacité de fixer l'azote de l'air....

Le croisement est-il seulement possible ? Je n'en ai jamais entendu parler...



(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :
et quand tu dis:
a écrit :Donc, il y a bien un risque que des "mauvaises herbes" envahissent des terrains pauvres en azote si elles sont contaminées par ces gènes
en plus je n'arrive pas à voir l'inconvenient pour les sols de la diffusion de ce caractere...

Il n'y a pas d'inconvénients pour les sols effectivement, à moins que l'arrivée d'autres plantes contaminées par des OGM ait une influence sur sa population en bactéries, insectes, vers, etc. Selon l'INRA, "un mètre carré de sol de prairie abrite en moyenne 260 millions d'animaux, soit une biomasse d'environ 150 g" (http://www.inra.fr/dpenv/faunedusol.htm#intro). Ensuite pour les plantes qui vivaient sur ces terrains pauvres en azote, je ne sais quelles peuvent être les conséquences de l'arrivée de nouvelles plantes (disparition ? raréfaction ?).


(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :
sur les insectes, les toxines anti-insectes des plantes n'ont jamais dans la nature fait disparaitre d'especes d'insectes mais seulement limité leur pullulation.  j'observe que c'est dans les forets tropicales qu'il y a la plus grande proportion de plantes développant des toxines contre les insectes, 80% souvent, qu'il y a la plus grande diversité de plantes et donc le plus de croisement entre especes sauvages proches, et qu'il ya a le plus grand nombre d'especes d'insectes...

Tout dépend du degré de dépendance entre les insectes et les plantes chez lesquelles on va implanter les toxines et celles qui seront "contaminées", et de la capacité d'adaptation des insectes.



(canardos @ dimanche 24 octobre 2004 à 21:15 a écrit :
je ne peux qu'etre opposé aux obscurantistes qui refusent les ogm à priori et veulent interdire la recherche publique et l'experimentation en champ au nom d'arguments religieux ou métaphysiques...

:altharion:
Ce n'est pas au nom d'arguments "religieux ou métaphysiques" que Noël Mamère, Olivier Besancenot et autres militants écologistes ont manifestés dans le Poitou le 25 septembre. Voilà un article paru sur le site de Noël Mamère à ce sujet :
a écrit :Raffarin, nous voilà !

Samedi 25 septembre. Valdivienne. Poitou. Nous sommes près de cinq cents « faucheurs volontaires », syndicalistes paysans, militants associatifs et politiques et élus de tous niveaux, représentant principalement les Verts et le Parti communiste français. Pas de socialistes et aucun message de soutien de Ségolène Royal. Une absence et un silence lourds de sens quand on sait que le Parti socialiste s’est déclaré solidaire des faucheurs volontaires et que le premier geste politique de madame Royal a été de déclarer Poitou-Charentes « région sans OGM ». Si les socialistes nous ont déçus, le Premier ministre nous a scandalisés. A quelques encâblures de Chasseneuil du Poitou, au coeur de son fief politique, monsieur Raffarin a voulu démontrer que l’ordre règne chez lui...Et que les multinationales de l’agro-business peuvent compter sur son aide et celle de son gouvernement pour continuer leur entreprise d’asservissement de l’ensemble de l’agriculture.

-  La parcelle de maïs transgénique est donc transformée en fortin défendu par des centaines de gardes mobiles, armés jusqu’aux dents, en rangs serrés derrière des barrières et des chevaux de frise tandis que nous avançons sous la surveillance d’un hélicoptère de la gendarmerie : un déploiement de forces sans commune mesure avec la « menace » que nous représentons. Nous savons que la parcelle est inaccessible, à moins d’un affrontement dont nous ne voulons pas. Notre seul objectif est donc de nous approcher de la ligne de gardes mobiles et de manifester pacifiquement au nom de la liberté de manifestation et d’expression prévue par notre Constitution. Mais à cinq cents mètres de la « ligne de front » sans que les sommations d’usage aient été lancées, nous recevons une pluie de grenades lacrymogènes et offensives dont l’intensité montre la violence qui est à l’oeuvre.

-  Manifestement, ces militaires ont reçu des ordres précis qu’ils exécutent en nous tirant comme des lapins. Une trentaine de personnes, dont un journaliste, sont bléssées par des éclats de grenades offensives et doivent être conduites vers l’hôpital le plus proche ; des dizaines et des dizaines d’autres sont fortement affectées par les gaz lacrymogènes, victimes de vomissements, d’ étouffements ou d’évanouissements...« L’attaque » - il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette honteuse lâcheté d’Etat - dure près d’une heure avant que les sapeurs-pompiers ne viennent éteindre les débuts d’incendies allumés par les grenades des gardes-mobiles...Scènes de chasse en Poitou. Raffarin peut être satisfait, il a démontré sa force et son autorité. Les multinationales peuvent dormir tranquilles, le Premier ministre veille à leur bon grain qui pourtant sème l’ivraie comme vient de le démontrer une fois encore une étude de scientifiques américains sur des variétés de plantes transgéniques capables de polluer des cultures conventionnelles et biologiques jusqu’à vingt et un kilomètres de distance !...Mais il paraît que nous sommes « une poignée d’obscurantistes qui refusent le progrès et la recherche ». Mais pourquoi n’explique-t-on pas que ces cultures d’OGM en champ ouvert n’ont rien à voir avec la recherche, qu’il s’agit simplement pour les multinationales semencières d’obtenir des autorisations de mise sur le marché de nouvelles variétés transgéniques ? Pourquoi ne dit-on pas que l’Etat couvre des hors-la-loi, des délinquants écologiques qui menacent de pollution d’autres cultures alors qu’ils ne sont même pas assurés pour les risques qu’ils font courir à l’environnement et à l’agriculture ? Qu’on arrête de traiter les Français comme des imbéciles en leur faisant prendre des vessies pour des lanternes ; que l’on cesse cette cabale stupide, entretenue par les lobbies, le pouvoir et certains scientifiques complices (ou payés par ces lobbies) consistant à nous faire passer pour des attardés. Nous n’avons jamais refusé la recherche en matière génétique, mais à deux conditions : qu’elle soit financée par l’argent public et qu’elle se déroule en milieu confiné. Toutes les études convergent en effet pour démontrer que la dissémination lors de cultures en plein champ est réelle et tous conviennent que nous ne connaissons pas à ce jour les conséquences de cette dissémination sur la bio-diversité et la sécurité alimentaire. Face à une telle incertitude, le principe de précaution - que le président de la République veut voir inscrit dans notre Constitution - s’impose. En empêchant de telles cultures ou en tentant de le faire, nous ne faisons que mettre en oeuvre la Charte de l’Environnement votée par le Parlement et donner une réalité aux propos généreux de monsieur Chirac sur les dangers de la fuite en avant en matière d’environnement !

-  Et c’est bien parce que le Parlement, où siègent quelques-uns d’entre nous, refuse obstinément de se saisir du débat sur les OGM que nous « désobéissons ». Que reste-t-il, en effet, comme autre moyen quand les arrêtés de centaines de maires interdisant les cultures OGM dans leurs communes sont cassés par l’Etat, quand on ne tient aucun compte des votes de plus de douze régions, quand on refuse l’organisation d’une conférence des citoyens, quand toutes nos demandes de commissions d’enquêtes parlementaires sont restées dans les tiroirs de l’Assemblée nationale ? Une démocratie qui refuse le débat devant la société est une démocratie malade et affaiblie dont la légitimité de ses représentants est en péril. Faute de débat transparent et contradictoire dans les lieux démocratiques, c’est la répression qui triomphe contre ceux qui demandent plus d’éthique et plus de droit. Monsieur Raffarin ne devrait pas trop se frotter les mains après son coup d’éclat du 25 septembre, pas plus que ceux qui, au Parti socialiste, nous accusent « d’actes de vandalisme » et de « coups médiatiques bien éloignés de la gauche populaire ». En croyant flatter l’opinion dans le sens du poil - alors qu’elle est majoritairement contre les OGM dans son assiette - ils prennent le risque de refermer encore un peu plus une société qui étouffe sous les tabous et ils donnent raison à ces milliers de Français qui ne croient plus en la politique. La gauche que nous aimons, la gauche que nous voulons, la gauche que nous défendons, c’est celle qui ne calcule pas pour défendre des causes justes. Voilà pourquoi nous continuerons de désobéir aussi souvent que l’urgence et la nécessité l’exigeront.

Francine Bavay, vice-présidente du conseil régional d’Ile de France ; Martine Billard, députée de Paris ; Marie-Christine Blandin, sénatrice du Nord ; Mireille Ferri, vice-présidente du Conseil régional d’Ile de France, porte-parole des Verts ; Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts ; Alain Lipietz, député européen ; Dominique Plancke, adjoint au maire de Lille ; Noel Mamère, député de Gironde, maire de Bègles.
(Source : http://www.noelmamere.org/article.php3?id_article=384)
Est-ce obscurantiste que d'appliquer le principe de précaution ? Je ne le pense pas, ce doit être l'attitude de tout scientifique qui a un minimum de conscience. Les Monsanto & Cie n'en ont rien à faire de ce principe de précaution, leur seul principe c'est le principe de la maximisation de leur bénéfice. Là-dessus, je crois qu'on est d'accord. Mais quant à l'Etat français, c'est un Etat bourgeois, qui défend les intérêts de ces mêmes multinationales, alors pourquoi devrions-nous faire plus confiance à la recherche "publique" ? Là encore, si l'on veut réellement une science au service de l'Homme et non du profit, c'est cette société capitaliste qu'il faut abattre.
mael.monnier
 
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