("la voix du nord" a écrit :Cinquante et une caméras vont assurer la surveillance vidéo des bâtiments publics
mercredi 02.07.2008, 05:03 - La Voix du Nord
Lors du conseil municipal qui s'est tenu lundi soir, les élus ont adopté le point relatif à l'installation de caméras de surveillance des bâtiments publics. Commentaires complets à l'appui.
Jean-Pierre Kucheida l'avait promis, il a tenu parole. Le point relatif à l'installation programmée de plusieurs caméras de surveillance sur les bâtiments publics était bel et bien inscrit à l'ordre du jour. Au sein même de la majorité de gauche élargie au conseil, les avis étaient partagés. Les alliés politiques de Lutte Ouvrière lors des dernières élections municipales, clairement, n'apprécient pas ce type de dispositif qu'ils considèrent comme un véritable système de « flicage » à outrance qui réduit l'espace de liberté individuelle.
Toutes les garanties données en matière de respect de la vie privée ne sont pas venues à bout des craintes de Nathalie Hubert et de Régis Scheenaerts mais cela ne constituait pas une surprise. Les élus LO voulaient simplement affirmer leur différence. Jacques Lacaze (PRCF) s'est également opposé à la proposition.
Ce n'est évidemment pas le prix à payer qui posait problème dans la mesure où c'est l'État qui prend en charge 100 % du dispositif, à condition qu'il s'agisse bien de surveillance de bâtiments publics. Jean-Pierre Kucheida et Laurent Duporge y voient tout de même une certaine hypocrisie. Les deux élus socialistes considèrent en effet que l'incitation gouvernementale est moins censée régler les problèmes d'incivilité que d'éviter de mettre des policiers supplémentaires là où il en manque. Les Liévinois estiment que c'est le cas chez eux et ils le disent depuis longtemps.
Dans la mesure où ils ne voient toujours rien venir au niveau des renforts, ils se rabattent donc sur les seuls moyens de substitution dont ils disposent.
Le coût total de l'opération se montera à 235 000 E, pris en charge par l'État, à condition, donc, que la Ville reste dans les clous et qu'elle ne s'amuse pas à aller plus loin avec son matériel. Jean-Pierre Kucheida l'a assuré à ceux qui pouvaient en douter. L'analyse du Liévinois est allée plus loin encore. Il considère que l'obligation d'utiliser ces moyens techniques est la résultante de l'impasse financière dans laquelle se trouve la très grande majorité des communes françaises : « Dans la mesure où l'État se désengage chaque année un peu plus, la marge de manoeuvre des communes est réduite à néant. C'est la raison pour laquelle, nous ne pouvons plus faire face aux conséquences financières des actes de malveillance. C'est aussi pour cette raison par exemple, que l'absence de subventions convenables met en danger le cinéma Arc-en-Ciel. J'estime que tout est lié. »Au cours de ces derniers mois, la hausse des cours des métaux non ferreux avait provoqué une hausse très sensible des vols de zinc et autres gouttières sur les différents bâtiments municipaux, en particulier ceux qui se trouvent isolés, comme la salle de quartier du Val de Souchez. L'édification de conciergeries a produit des effets, mais encore insuffisants. D'où l'idée, impopulaire dans les rangs des élus, de se mettre au goût du jour. Bientôt, cinquante et une caméras seront donc installées.
YVES PORTELLI