a écrit :Goodyear Amiens: la direction déboutée, plan social retardé
AMIENS, 17 sept 2008 (AFP)
Le TGI d'Amiens a débouté la direction de Goodyear-Dunlop qui l'avait saisi pour faire annuler une demande d'expertise sur les conséquence du plan social, ce qui devrait retarder l'application du plan social, a-t-on appris mercredi auprès du syndicat CGT de Goodyear.
"Cela remet complètement en jeu le plan social, non seulement les délais de la direction ne seront pas tenus, mais si l'expertise démontre clairement que le plan social a des conséquence néfastes sur les conditions de travail, elle sera obligée de revoir sa copie", a déclaré à l'AFP Mickaël Wamen, délégué CGT de l'usine d'Amiens-Nord.
"Non seulement la direction est déboutée, mais elle a été condamnée aux dépens c'est-à-dire aux frais d'avocat et de justice", a-t-il ajouté.
La direction de Goodyear-Dunlop estime pour sa part que "cette décision retarde la mise en oeuvre du plan de réduction de la production de l'usine d'Amiens Nord et du PSE en cours, mais ne la remet pas en cause".
Elle estime par ailleurs que "ces délais supplémentaires dégradent encore la compétitivité de l'activité pneumatiques tourisme de l'usine dans un contexte de marché difficile".
La CGT avait demandé mi-juillet que le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) fasse appel à un cabinet d'experts avant de rendre son avis, comme le Code du travail le prévoit. La mise en place d'un plan social prévoit légalement un avis du CHSCT et du comité d'entreprise (CE).
La direction du groupe Goodyear-Dunlop avait confirmé le 15 juillet un plan de réduction de la production d'Amiens-Nord (ex-Goodyear) après la décision de la CGT, majoritaire, de dénoncer un accord sur une réorganisation du travail en quatre équipes au lieu de cinq.
Le plan prévoit notamment la suppression de 402 emplois sur 1.400 et l'abandon d'un projet de regroupement des usines Goodyear d'Amiens-Nord et Dunlop d'Amiens-Sud, dont salariés et syndicats ont accepté quant à eux la réorganisation.
Environ 350 manifestants s'étaient rassemblés mardi devant l'usine à l'appel de la CGT et de Sud en présence des leaders de LO Arlette Laguiller et de la LCR Olivier Besancenot, avant une opération escargot.
Une liste provisoire de salariés concernés par les suppressions d'emplois devait être arrêtée fin septembre par la direction et les premiers courriers de licenciement avaient été prévus pour fin octobre-début novembre.