P.S. : DERRIÈRE LE MAUVAIS SPECTACLE...

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par com_71 » 24 Nov 2008, 22:10

a écrit :P.S. : DERRIÈRE LE MAUVAIS SPECTACLE, RIEN QUI CONCERNE LES TRAVAILLEURS

    Au Parti socialiste, le psychodrame continue. Rivales pour le poste de premier secrétaire, Martine Aubry et Ségolène Royal n'ont été départagées que par 42 voix sur le vote de 137 000 militants. Du haut de ces 42 voix d'avance, Martine Aubry s'est proclamée vainqueur, aussitôt contestée par Ségolène Royal. Et de s'accuser mutuellement, par l'intermédiaire de leurs seconds couteaux, de triches, de magouilles, de fraudes, de faux en écriture et autres amabilités. Il est même question d'aller devant la justice. Spectacle d'autant plus lamentable que bien malin celui qui peut expliquer en quoi la politique proposée par l'une et celle proposée par l'autre sont différentes. En dehors des noms d'oiseaux envoyés au camp adverse, le discours de l'une comme de l'autre consiste à décliner, chacune à son tour, les mots "modernisation", "renouvellement", "place aux jeunes".
    Un peu plus politique déjà lorsque Martine Aubry reproche à Ségolène Royal de faire les yeux doux à Bayrou et donc de chercher des alliés pour le PS sur sa droite. Mais Ségolène Royal n'a pas de mal à répliquer que cette alliance sur sa droite, Martine Aubry la pratique en sa mairie de Lille.
    Du coup, Bayrou s'est invité à son tour dans la querelle. Saluant tour à tour les "qualités" de Royal, puis d'Aubry, il s'est posé en rassembleur de tous ceux qui, lors de la prochaine élection présidentielle, veulent s'opposer à Sarkozy.
    Aberrante, l'ambition ? Mais, après tout, lors de ce congrès d'Epinay de 1971 qui passe pour le moment fondateur du Parti socialiste d'aujourd'hui, c'est Mitterrand, un homme venant de la droite du PS, qui avait arbitré les querelles internes à la direction de ce parti et qui s'était imposé comme premier secrétaire. Lorsqu'il avait posé sa candidature au poste de premier secrétaire du PS, il n'en était même pas membre. Il avait pris sa carte d'adhésion en même temps que son fauteuil de premier secrétaire. Mais il est vrai que n'est pas Mitterrand qui veut. Avant de prendre la direction du PS, ce politicien madré avait une longue carrière de ministre derrière lui et une auréole d'homme de gauche, récemment adoubé comme tel par un PCF alors puissant qui, lors de la présidentielle de 1965, s'était effacé devant lui sans contrepartie.
    Sarkozy et les siens ont évidemment des raisons de se gausser de la zizanie à la tête du PS, et ils ne s'en privent pas.
    Mais les travailleurs, s'ils n'ont pas de raisons de se réjouir des déboires du PS, n'ont pas non plus à s'en attrister. Si, comme l'affirment les commentateurs, le PS est "inaudible" face au pouvoir de droite, sa politique et ses mesures anti-ouvrières, alors que la crise économique s'aggrave, ce n'est pas à cause des divisions à sa tête. C'est parce qu'il n'a pas une autre politique à proposer que celle qui consiste à permettre au grand patronat, aux banquiers, à la classe capitaliste, de traverser la crise avec le moins de dégâts possible pour leurs profits.
    Rien de concret, en revanche, pour préserver les intérêts des travailleurs face à la catastrophe sociale qui s'annonce. Rien pour préserver leurs emplois face aux licenciements, rien pour défendre le pouvoir d'achat des salaires et des retraites.
    Oh, les dirigeants du PS sont capables de plaindre les salariés que leurs patrons licencient et de déplorer la misère qui monte ! Mais, même par démagogie électorale, ils ne veulent pas parler de prendre sur les profits accumulés depuis tant d'années par la bourgeoisie de quoi financer le maintien des emplois et du pouvoir d'achat des travailleurs. Ils ont critiqué le fait que les dizaines de milliards d'euros distribués aux banquiers sous prétexte de sauver le système financier l'aient été sans que l'Etat exige au moins une participation dans ces banques. Mais ils n'ont pas contesté la distribution de ces milliards.
    Alors, il n'y a rien à attendre de la querelle à la tête du PS. Le changement de politique qu'il est vital d'imposer pour que la crise soit payée par ses responsables, et pas par ses victimes, ne viendra pas du PS. Il ne pourra venir que d'en bas, que d'une explosion sociale assez puissante pour faire peur aux patrons, aux banquiers et à leurs hommes de main de la politique, afin de les obliger à prendre sur leurs richesses de quoi empêcher la classe travailleuse de s'enfoncer dans la pauvreté.

Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Zimer » 24 Nov 2008, 23:12

:nourin:
a écrit :ce politicien madré 



Enrichissons notre vocabulaire avec LO


a écrit :Le mot du jour est madré(e).

adj. (de l’ancien français masdre, bois veiné, venant lui-même du francique)

1 / Se dit de certains bois aux fibres irrégulièrement enchevêtrés, utilisés en ébénisterie pour leurs qualités décoratives.

Synonyme : ronceux   2 / adj et n.

Par extension et littéraire. Inventif et retors, sous des allures bonhommes.


Sinon
a écrit :RIEN QUI CONCERNE LES TRAVAILLEURS

mais sujet deux semaines de suite des bulletins :whistling_notes: :whistling_notes: :whistling_notes:
Zimer
 
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Message par pelon » 24 Nov 2008, 23:25

(Zimer @ lundi 24 novembre 2008 à 22:12 a écrit :

Sinon
a écrit :RIEN QUI CONCERNE LES TRAVAILLEURS

mais sujet deux semaines de suite des bulletins :D
pelon
 
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Message par Ottokar » 25 Nov 2008, 07:35

Et puis, en local, je suppose que les camarades de LO ne se contentent pas de reproduire l'édito des bulletins pour aller sur les marchés, mais qu'à ceux qu'ils voient tous les mois ou tous les deux mois, ils distribuent quelque chose sur la crise, le chômage partiel de l'automobile qui s'étend, les milliards des plans de sauvetage des patrons, etc.

A ce propos, regardez cet article de l'EST Eclair de Troyes sur un "petit" sous-traitant de l'automobile, Michelin. Ils prévoient UNE SEMAINE par mois de chômage partiel compensée selon la loi à 50 % par les ASSEDIC, soit 49 jours sur l'ANNEE 2009... Cela se traduira par la perte d'un MOIS de salaire sur l'année. Avec le chantage à la clef : c'est ça ou 200 licenciements sur 700 salariés. Pourtant je suis sûr que Michelin distribue encore des dividendes. Et les profits accumulés, ils sont passés où ? :
a écrit :Pratiquement une semaine de chômage partiel par mois annoncée chez Mefro
Les constructeurs automobiles broient du noir. Les voitures ne se vendent plus et les stocks s'accumulent. Pour faire face à cette baisse sans précédent des ventes, ils multiplient les fermetures temporaires d'usines. Ainsi l'usine Peugeot de Sochaux fermera ses portes du 8 décembre du 6 janvier. Soit pendant un mois.
Les équipementiers automobiles se retrouvent touchés à leur tour. Michelin vient de mettre en place trois semaines de chômage forcé dans son usine de Roanne (Loire).
Dans l'Aube, la situation est contrastée. Trois grosses usines travaillent pour l'automobile : Kléber, Mefro et Préciplast.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la plus touchée pour le moment n'est pas Préciplast mais Mefro. L'ancienne usine Michelin de La Chapelle-Saint-Luc (700 salariés) vient d'annoncer 39 jours de chômage partiel à son personnel. Soit pratiquement une semaine par mois. Car l'usine chômera une semaine tous les mois sauf pour trois d'entre eux : avril, juillet et août. La mesure entrera en vigueur le 1er janvier et durera toute l'année 2009.
Et encore ce chômage pourra atteindre 49 jours pour les salariés qui ne voudront pas utiliser leur RTT pour la bonne cause. L'entreprise a laissé la possibilité à son personnel d'utiliser dix jours de leur RTT au lieu de se retrouver en chômage partiel et de perdre du salaire. Ce qui veut dire que ce sera au minimum 39 jours de chômage pour tout le monde, voire 49 jours pour ceux qui refuseront cette formule. Et tout le monde sera concerné par ce chômage forcé : du directeur général à l'ouvrier sur la chaîne.

Si le chômage partiel n'est pas accordé, ce sera au moins 200 licenciements
Le groupe Mefro a fait le choix du chômage partiel pour éviter d'avoir à supprimer des emplois. Car la direction de l'usine de La Chapelle-Saint-Luc considère qu'elle ne peut plus faire du stock supplémentaire. Il atteint déjà trois mois de production pour les roues qui équipent les poids lourds, un mois et demi pour celles destinées aux voitures de tourisme.
« C'était soit le chômage, soit supprimer un tiers les effectifs », résume Hugues Dugres, le directeur général technique de l'usine.
Or, diminuer d'un tiers les effectifs signifierait au minimum 200 licenciements.
Sud, le syndicat majoritaire dans l'entreprise, ne cache pas qu'il préfère cette solution aux licenciements.
Toutefois, ces 200 emplois ne sont pas encore sauvés. Il reste encore à la direction départementale du travail d'accorder ce chômage partiel à l'entreprise. Car chaque semaine non travaillée sera indemnisée à hauteur de 50 % par l'État.
L'autre moitié sera à la charge de chaque salarié. Le syndicat Sud considère que chaque membre du personnel va perdre en 2009 l'équivalent d'un mois de salaire suite à cet effondrement des ventes de voitures. La direction arrive à un chiffre très proche : 8,5 % sur l'ensemble de l'année. Mais elle considère que les négociations salariales annuelles permettront d'atténuer un peu ce manque à gagner. Les salaires pourraient être revalorisés de 3 % l'année prochaine.
Ottokar
 
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