Edito LO du 20 janv. 2020

Réunions publiques, fêtes et autre...

Edito LO du 20 janv. 2020

Message par com_71 » 20 Jan 2020, 23:46

Non, le gouvernement n'en a pas fini avec la contestation !

Aujourd'hui, alors que la plupart des grévistes de la SNCF et de la RATP sont allés jusqu’au bout de leurs possibilités avec 30, 40 ou 50 jours sans salaire, des milliers de femmes et d’hommes continuent la grève. Et la nouvelle journée de grèves et de manifestations de vendredi 24 janvier fera sans doute encore le plein.

Ceux qui se battent depuis un mois et demi ne sont pas près de se taire. Tant qu’ils en auront les forces, ils s’opposeront et dénonceront la politique antiouvrière de Macron. Et c’est un encouragement pour tous les travailleurs, car les jusqu’au-boutistes ne sont pas du côté des grévistes et des manifestants. Ils sont du côté de ce gouvernement qui va ajouter des retraités pauvres aux retraités pauvres.

Tout ce week-end, ministres, députés et journalistes à la solde de Macron et de Philippe ont brodé sur le prétendu tournant radical et violent pris par le mouvement, parce que les actions et les comités d’accueil se multiplient pour conspuer Macron et les élus de la majorité. Mais les images de manifestants battus à terre ou matraqués montrent clairement de quel côté se situe la violence.

Oui, le jusqu’au-boutisme est du côté du gouvernement et de ce grand patronat rapace, capable de tout pour faire les poches des travailleurs. Il est du côté de ces grands actionnaires qui enchaînent les plans de licenciements et imposent des salaires indignes pour ajouter des zéros à leurs millions ou leurs milliards de profits.

Pendant que nous nous battons pour ne pas perdre 200, 300 ou 400 euros sur nos retraites, Carlos Ghosn réclame, en guise de bons et loyaux services rendus à Renault, une retraite chapeau annuelle de 770 000 euros – ce que bien peu de travailleurs gagnent en une vie. Et, cerise sur le gâteau, il revendique en plus l’attribution de 15 millions en actions !

Macron a accueilli au château de Versailles les porte-paroles des vrais maîtres de la société : quelque 200 PDG de grands groupes internationaux. Entre le repas et la visite des appartements de la Reine, il a sans doute promis à ces seigneurs des temps modernes de nouvelles réductions d’impôts. Il les a assurés de tout son soutien pour qu’ils disposent de travailleurs exploitables et corvéables à merci.

C’est cette politique au service de ces prédateurs qui alimente l’exaspération des classes populaires.

Le mouvement des gilets jaunes avait déjà montré que la colère était profonde dans le monde ouvrier des petites entreprises, chez les femmes précaires, les artisans et les retraités. La mobilisation de ces dernières semaines en donne la mesure dans des couches encore plus larges puisqu’elle a touché les transports mais aussi l’Éducation nationale, la Culture, la Justice et les hôpitaux.

Nul doute que la colère couve aussi dans l’écrasante majorité de la classe ouvrière qui n’a pas encore bougé. Elle s’est accumulée pendant des années d’attaques ininterrompues venues des gouvernements successifs comme du grand patronat. Salaires, emplois, conditions de travail, droits des travailleurs, accès aux services publics, tout y est passé. Alors, cette colère éclatera inévitablement.

Où que l’on travaille, dans le privé ou le public, dans l’industrie ou les services, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous battre, car la bourgeoisie ne s’arrêtera pas là.

En pleine mobilisation sur les retraites, le grand patronat a annoncé de nouvelles vagues de licenciements. C’est le cas par exemple à Auchan. Sans même attendre la fin de la grève la direction de la SNCF a annoncé un plan d’économies d’un milliard. Autrement dit, le hold-up va continuer et, pour ne plus le subir, il faudra emprunter la voie de la lutte collective.

Aujourd'hui, la contestation se prolonge, ce qui exaspère au plus haut point Macron, Philippe et leur monde bourgeois. Ces Messieurs ont l’habitude de commander et de se faire obéir, et ils découvrent que les travailleurs peuvent rendre les coups. Eh bien, il va falloir qu’ils s’habituent !

Les cheminots et les agents de la RATP ont fait la démonstration qu’il était possible de faire sauter la chape de plomb de la résignation. Ils ont prouvé que, malgré les tentatives patronales de divisions et toutes les pressions qui poussent les travailleurs à se taire, ils sont capables de relever la tête et de s’unir dans la lutte pour se faire respecter.

C’est une leçon qui fera son chemin dans la conscience des millions de travailleurs qui, chaque jour, sont poussés un peu plus à bout.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Edito LO du 20 janv. 2020

Message par Byrrh » 21 Jan 2020, 08:06

Aujourd'hui, la contestation se prolonge, ce qui exaspère au plus haut point Macron, Philippe et leur monde bourgeois. Ces Messieurs ont l’habitude de commander et de se faire obéir, et ils découvrent que les travailleurs peuvent rendre les coups.

Je comprends qu'on puisse écrire cela, pour motiver des travailleurs à continuer et à aller plus loin.

Mais en même temps, Macron, en se faisant élire, n'avait pas pour but d'être populaire et de lancer un nouveau parti devant durablement s'inscrire dans le paysage politique. Son job correspond à un moment historique où la bourgeoisie, après 40 ans de mesures antisociales distillées relativement lentement, estime que les travailleurs sont suffisamment affaiblis pour qu'elle puisse aller plus vite, plus loin, de façon plus brutale, sans même plus dissimuler son mépris et son cynisme. Et elle a tellement accumulé de superprofits ces dernières années qu'elle peut bien se permettre de supporter pendant quelques mois une grève qui n'est pas générale.

Se faire autant haïr dans une majorité de la population, ce qui est assez inédit, Macron et ses sbires l'avaient prévu, ça faisait partie du contrat. C'est comme de l'antisarkozysme mais puissance 10, et ça a le même effet : concentrer le ressentiment sur quelques gugusses plutôt que sur toute une classe parasite.

Macron et quelques-uns de ses ténors seront un peu grillés politiquement par la suite (et encore !...), mais la bourgeoisie saura toujours les récompenser par des fonctions honorifiques grassement rémunérées. Ils se foutent bien de serrer la louche à des badauds en liesse au Salon de l'agriculture.
Byrrh
 
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Re: Edito LO du 20 janv. 2020

Message par com_71 » 21 Jan 2020, 13:02

Oui bien sûr.
Mais même si cela pouvait faire partie des prévisions des mieux préparés de "leur monde bourgeois", les travailleurs conscients ont intérêt à valoriser les coups rendus. En espérant plus d'énergie à l'avenir.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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