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Extrait de l'introduction
a écrit :Mais au-delà, il est utile de rappeler que le système de retraite tel qu’il existe en France est, de toute façon, profondément injuste : même la retraite par « répartition », dont syndicats et partis de gauche prétendent qu’il est le meilleur de tous, est une escroquerie : il consiste en effet à demander aux jeunes travailleurs de payer la retraite des vieux travailleurs. Mais au nom de quoi ? Ce sont les patrons qui épuisent et usent les travailleurs ; c’est à eux, et à eux seuls, de payer l’intégralité de la retraite de ceux-ci.
Comme on le découvrira en lisant ce dossier, le mouvement communiste a toujours refusé l’idée que ce soit aux travailleurs de financer leur propre retraite. En 1910 déjà, lors du vote de la première loi sur les retraites, les communistes Jules Guesde et Paul Lafargue refusaient de voter « cette loi homicide » qui consistait à prélever des cotisations retraites sur les salaires c’est-à-dire, concrètement, à baisser les salaires. Et ils prônaient « un impôt spécial sur les revenus de la grande propriété » pour financer les retraites.
Le point de vue résumé par Jules Guesde est parfaitement clair, et il reste très exactement le nôtre aujourd’hui : « Accepter que ce soit à des retenues sur les salaires que soit demandé le moyen de parer aux maladies et à la vieillesse ouvrière, ne saurait être admis par un socialiste. Le salaire suffit à peine aux besoins de chaque jour du salarié et contraindre ce dernier, pour ne pas manquer de tout à un âge qu’il n’est rien moins que sûr d’atteindre, à se priver sa vie active durant et à priver les siens du strict nécessaire, ce n’est pas améliorer sa condition, mais l’aggraver.
C’est à l’employeur, à celui qui profite du travail qu’incombe l’obligation de prévoir les mauvais et les vieux jours des travailleurs et d’y pourvoir. De pareilles dépenses rentrent, sans conteste (…) dans les frais généraux de l’entreprise. C’est à la charge exclusive de l’exploitant que doivent être mis les ouvriers tombés malades ou usés à son service. »