Le Monde a été à Caen, compte rendu (sera-t-il dans l'édition papier ?) repris en brève sur France Inter ce matin
Notez la phrase compliquée pour dire qu'Arlette n'est pas totalement retirée de la politique... et finit par dire l'inverse ! Notez aussi que la journaliste a été interviewer un membre du NPA, hostile à LO (bon) mais aussi à la candidature, non seulement de son propre candidat, Poutou mais même si on comprend bien, de Melenchon et Eva Joly !!! Faut le faire... :
a écrit :Nathalie Arthaud (LO) tente de populariser son "programme de lutte"
LEMONDE.FR | 28.10.11 | 07h40 • Mis à jour le 28.10.11 | 08h07
(photo : Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, a lancé sa campagne mardi 6 septembre à Paris.AFP/MICHEL GANGNE)
CAEN, ENVOYÉE SPÉCIALE - Nathalie Arthaud a les traits tirés. Depuis deux mois, la candidate de Lutte ouvrière laboure le pays, de réunions publiques en fêtes de LO. Cette semaine, elle était au Puy-en-Velay, à Charleville-Mézières, à Caen, et sera samedi à Saint-Quentin. La semaine prochaine, Valence, Dôle, Mantes-la-Jolie, Rouen et Metz sont au programme.
Le but ? Se faire connaître. Cette enseignante de 41 ans a la lourde tâche de succéder à Arlette Laguiller, six fois candidate à la présidentielle. "Arlette est connue, reconnue et appréciée. Moi, j'ai tout à faire", reconnaît-elle. "Nathalie creuse son sillon : elle n'est pas encore très connue, ajoute Mme Laguiller. C'est pour ça qu'elle a tenu à partir tôt en campagne, même si elle travaille encore. En 1974, moi aussi, j'ai fait beaucoup de route. C'est nécessaire : il faut convaincre les électeurs, les rencontrer."
"C'EST À NATHALIE DE SE FAIRE CONNAÎTRE"
Si Mme Laguiller ne lance plus son célèbre "travailleurs, travailleuses", elle n'en a pas moins pris sa retraite. Les deux femmes se voient "régulièrement" et la première conseille la seconde, relit ses discours et discute avec elle de la campagne. "Son avis m'est précieux", confie Nathalie Arthaud. Mais pour Mme Laguiller, qui avait en 2007 réuni 1, 34 % des voix sur sa personne, les choses sont claires : "C'est à Nathalie de se faire connaître. Il faut qu'on soit sûr que ce soit elle qui soit candidate, et pas moi !"
Si la candidate n'est plus la même, le discours, lui, n'a guère changé. Mardi, à Caen, devant une salle où une centaine de militants et sympathisants étaient venus l'écouter, Nathalie Arthaud a dénoncé "le chantage permanent et grossier du gouvernement Sarkozy-Fillon" sur le remboursement de la dette. "Cette dette, c'est celle de la bourgeoisie. C'est à elle de la payer", a-t-elle lancé sous les applaudissements du public. Pour elle, une "seule solution" : "exproprier les banquiers sans indemnités ni rachat, les fusionner en un seul établissement de crédit et le faire fonctionner au service de la population et sous son contrôle." La gauche n'est pas non plus épargnée. Les contrats de génération de Hollande ? "Une subvention directe aux profits du capitalisme" à laquelle "même Martine Aubry ne croit pas".
"ESPACE TRÈS LIMITÉ"
Pendant une quarantaine de minutes, Mme Arthaud détaille son "programme de lutte" pour les travailleurs : partage du travail entre tous sans baisse de salaire, augmentation des salaires – indexés sur les prix – ainsi que des pensions de retraites, ou encore levée du secret industriel et bancaire. Autant de mesures qui ne peuvent être imposées par les urnes, mais peuvent l'être par une "explosion sociale". "Où, quand et comment ces luttes se déclareront, nous ne le savons pas, mais il faut se préparer et faire connaître nos revendications", ajoute Mme Arthaud, qui peine parfois à se détacher de ses notes.
Pour le moment, son activisme ne semble guère payer : la candidate reste peu connue du grand public et oscille dans les sondages entre 0,5 et 2 % des intentions de vote. "Je n'ai pas l'impression qu'elle perce beaucoup, estime Guillaume Liégard, trésorier du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), lui-même en désaccord avec le choix du candidat de son parti. L'espace est très limité pour ce courant et on ne peut pas dire qu'ils ont bénéficié de l'effondrement du NPA. On n'est pas dans la situation de 2002 où un vote pour LO ou la LCR [Ligue communiste révolutionnaire] pouvait apparaître comme une critique de la gauche au pouvoir. Aujourd'hui, le candidat crédible est celui qui peut virer Sarkozy. Ce n'est ni Arthaud ni Poutou. Pas plus Mélenchon ou Joly."
Raphaëlle Besse Desmoulières