par interluttant » 20 Avr 2008, 18:13
La comparaison avec les syndicats a ses limites.
Les choix tactiques dans les élections sont le résultats de calculs qui reposent sur des principes politiques.
Et le problème, c'est qu'à l'occasion de ces élections municipales, les principes politiques d'LO et qui permettaient de choisir la position la meilleure ont été entrecroisés, l'édifice théorique bouge sur ses fondements.
La direction de LO a choisi une tactique qui reposait sur le fait qu'avoir des élus devait primer sur toute autre considération.
Les élections sont pourtant un thermomètre qui permet d'abord aux travailleurs de se compter sur un programme. Pour cette fois, ça a été tout à fait aléatoire, les travailleurs se sont comptés sur ce qu'ils pouvaient.
Et tous les calculs ont été faussés par cette inversion.
D'où les errements : comme l'a rapellé Zelda au début de ce fil, on a eu bien des configurations différentes.
Des listes LO-LCR ici, car l'alliance avec la LCR permettait d'espérer quelques élus. Pendant qu'ailleurs, on faisait alliance avec le PS (éventuellement contre la LCR), car là, c'était le PS qui permettait d'avoir des élus.
Comme l'explique bien Vérié, on a appelé à voter pour les uns ou pour les autres non parce que c'était la bonne voie à proposer aux travailleurs, mais parce que cela permettait au parti d'obtenir des élus.
La boussole du parti est devenue très auto centrée et n'était plus guidée par les intérêts généraux de la classe ouvrière, mais par les intérêts de LO contre tous.
Pour cette fois, notre parti, il s'agissait de le construire à travers les élections et les élus. Ensuite, passé en douce par la porte des élections, on continuera de faire la politique des luttes comme si de rien n'était.
Malheureusement, un tel opportunisme ne peut nous permettre d'avancer où nous voulons. Il faut chercher nos forces ailleurs qu'en se serrant maladroitement à gauche de la gauche. Notre parti doit continuer à permettre aux travailleurs de se repérer dans le champs politique, il doit continuer à représenter le camp des travailleurs.